mercredi 31 août 2016

Nocturama

Afficher l'image d'origineNocturama de Bertrand Bonello (Fr) °°° 2h10
D'abord on suit pendant un très long moment les déplacements de jeunes gens issus de milieux différents (du futur énarque jusqu'aux banlieusards et de toutes origines) dans une sorte de ballet à travers Paris et ses transports vers une destination pas toujours bien précise. Et puis par petites touches on commence à comprendre ce qui se trame. C'est presque les débuts de thrillers américains. Ils passent à l'action, après les avoir vu se réunir, parler sans vraiment comprendre leur motivation. Ils se réfugient étrangement dans un grand magasin et là commence un délire auquel je n'ai pas vraiment adhéré. La mise en scène par contre est tout à fait prodigieuse, l'auteur joue avec les fantasmes des ados, leurs tentations contraire à leurs idées et transforme ce lieu en une cour des miracles où tout est possible, même inviter des clodos à la fête. Mais il y a quelque chose qui cloche, l'âge des comédiens, des jeux pas toujours convaincants, cette situation finale un peu pathétique ? Je ne sais. A vous de voir. 

mardi 30 août 2016

Hôtel Singapura

Afficher l'image d'origineHôtel Singapura d'Eric Khoo (Sing) °° 1h30
L'histoire de Singapour vue à travers des clients et leurs aventures sexuelles de la chambre 27 d'un palace. Une suite de sketchs plus moins intéressants filmés en lieu clos. Ceux qui sont réussis nous semblent trop courts et les autres cassent l'intérêt. Le fil rouge est un chanteur de rock devenu fantôme après une overdose qui hante ces amours plutôt mélancoliques, tristes ou désespérées. Il y a en peu d'heureuses. On se balade dans le temps plutôt en s'ennuyant finalement mais faites-vous une opinion.

lundi 29 août 2016

Mimosas

Afficher l'image d'origineMimosas d'Oliver Laxe (Fr/Maroc) °° 1h32
Mimosas est une sorte de fable pas très aboutie que l'on suit fasciné par les paysages de l'Atlas sublimes. Une caravane de gens essaie de traverser une montagne pour que le corps d'un cheikh repose dans le cimetière de son village. La nature belle et aride est le personnage principal. Les protagonistes sont assez énigmatiques, on les devine tantôt voleurs, tantôt portés par une volonté peut-être de se racheter d'une faute et l'un d'entre eux est une sorte de demeuré philosophe héros des contes orientaux. C'est bancal, souvent passionnant et la fin est assez étrange, violente même et nous laisse interrogatif. A vous de voir.

El acompañante

Afficher l'image d'origineEl acompañante de Pavel Giroud (Cuba) °°° 1h44
A Cuba pour lutter contre la propagation du SIDA on enfermait les séropositifs dans une clinique où ils étaient d'ailleurs bien soignés mais privés de liberté. Il fallait pour pouvoir sortir une sorte de chaperon ( comme quand j'étais enfant à l'internat) . Daniel (Armando Miguel) tombe sur un ancien boxeur accusé de dopage et qui peut se racheter. C'est un film classique, dont on devine assez vite le déroulement mais qui évite tous les clichés misérabilistes associés souvent à ce sujet. Les personnages ont tous quelque chose à défendre. Ce n'est pas un film pamphlet mais presque un doc suranné qui finirait en Rocky VI. Etonnant.La fin est assez habile. A découvrir. 

dimanche 28 août 2016

La poupée sanglante

Affiche La Poupée SanglanteLa poupée sanglante comédie musicale de Didier Bailly d'après Gaston Leroux mise en scène d' Eric Chantelauze ( La Huchette) °°°
Pari réussi: adapter dans un mouchoir de poche ( le plateau est plus petit que mon salon) le feuilleton de Leroux et en garder l'esprit. On y retrouve le mystère, les personnages fantastiques, les sciences nouvelles de la fin du XIX qui donnaient à espérer tant et l'humour présent dans presque tous ses romans. La mise en scène brillante fourmille d'idées et est servie par quatre comédiens musiciens excellents. Alexandre Jérôme notamment hilarant dans tous ses personnages. (Jacques, la comtesse). Hier  il faisait une chaleur frisant l'insupportable et ils ont tenu jusqu'au bout dégoulinants d'eau. Bravo à eux. Cela a sans doute joué sur les voix qui n'étaient à la hauteur du reste de la prestation. A voir absolument. 

Nerve

Afficher l'image d'origineNerve d'Ariel Schulman & Henry Joost (U.S) °° 1h36
Film pour ados assez réussi sur les jeux du net "borderline". Deux catégories: les joueurs et les voyeurs. Ceux-ci proposent des paris rémunérés que les autres acceptent ou pas. Ils s'arrêtent, ils perdent tout. Bien sûr les défis sont de plus en plus dangereux et la difficulté est de savoir quand s'arrêter. Entre adrénaline et danger de mort. La masse anonyme forte et exigeante, voire criminelle contre l'audace naïve ou suicidaire des participants. Bien mené, bien rythmé . Efficace. ( Et le sourire de Dave Franco, frère de James est assez craquant....)

Toni Erdmann

Afficher l'image d'origineToni Erdmann de Maren Ade (All) °° 2h42
Il y a dans ce film deux grandes scènes comiques irrésistibles, et rien que pour elles il faut le voir. C'est une critique assez réussie du libéralisme à tout va, servie par une actrice formidable (Sandra Hüller) femme psychorigide, à qui on aurait pu, sans honte donner un prix d'interprétation à Cannes, face à un père loufoque qui débarque de façon très intrusive dans sa médiocre vie. Ceci dit la mise en scène est assez banale et la durée non adaptée au propos. Il y a une petite heure de trop. Les ficelles sont habituelles ( coussin péteur, fausses dents) et l'on se rend compte ici que le comique de répétition est toujours une valeur sûre surtout dans la première partie du film et à la presque toute fin. A voir.

jeudi 25 août 2016

Jason Bourne

Afficher l'image d'origineJason Bourne de Paul Greengrass (U.S) °° 2h03
Le film est assez long à se mettre en place malgré le rythme, les cascades et les voitures qui explosent à tout va. Et puis petit à petit l'intrigue l'emporte sur la virtuosité de la mise en scène avec l'arrivée d'Alicia Vikander qui apporte une touche de mystère, de Cassel le méchant qui descend son prochain plus vite que son ombre et Mat Damon toujours aussi crédible. Habile et divertissant.

mercredi 24 août 2016

Dernier train pour Busan

Afficher l'image d'origineDernier train pour Busan de Sang-Ho Yeon (Corée) °°° 1h58
Jubilatoire. La seule chance de s'en sortir, c'est l'entraide, cette morale, la même que celle de Star trek est ici sublimée par l'humour, l'horreur, l'invention, la tendresse, l'émotion et le tout mélangé à la façon coréenne. Les zombies asiatiques ne sont pas des larves qui se traînent lamentablement mais des Usaim Bolt qui fondent sur leurs proies à la vitesse du TGV au bord duquel ils voyagent. Il y a un mélange réussi de Romero et du Transperceneige . Tous les couches sociales sont présentes mais c'est surtout une dénonciation drolatique de la société de consommation et de l'individualisme forcené. A ne pas rater.

Rester vertical

Afficher l'image d'origineRester vertical d'Alain Guiraudie (Fr) °°°  (Fr) 1h40
Il ose tout et il a raison. On ne devrait pas pouvoir croire à cette histoire de trentenaire qui tombe amoureux d'une bergère ( comme dans la chanson), d'un jeune homme tout à fait énervant, d'un vieux monsieur acariâtre mais surtout de son bébé. Il devient père et cela lui plaît bien. Et pourtant ça fonctionne ! Même les scènes inhabituelles ( l'accouchement, les attouchements, les dialogues crus, les scènes d'amour etc...) tout passe comme une lettre à la poste. La légèreté des personnages confrontés aux duretés de la vie en font une fable fascinante, amusante ( pas autant que "l'inconnu du lac" ou "le roi de l'évasion") mais libératrice de nos propres valeurs. Ici tout est inversé, la mère abandonne son enfant, les vieux ont le cul sous le chignon, comme dirait Tachan, les jeunes préfèrent,  les vieux, on dort n'importe où, on travaille quand on y pense: bref un bain de jouvence dans un combat contre la solitude et la peur. Un régal pour public averti.

L'économie du couple

Afficher l'image d'origineL'économie du couple de Joachim Lafosse (Fr/Bel) °°° 1h40
Quand il n'y a plus d'amour l'enfer c'est l'autre. Lui, (ou elle) qui est là, dans votre quotidien qu'on aimerait loin, pour pouvoir respirer, vivre. Tout devient souffrance. Même quand la personne s'occupe bien des enfants, cuisine ou propose une aide. La séparation somme toute banale et salvatrice ici ne peut se concrétiser parce qu'il y a la maison. Elle l'a payée avec l'aide de maman mais lui l'a embellie et rendue chère à la vente. Elle propose le tiers, il veut la moitié. Et le couple se déchire, se croque en jambe tout le temps jusqu'à l'overdose, devant les enfants, les parents, les amis: la scène du repas est magnifique de cruauté. La mise en scène fluide, simple et terriblement efficace ajoute au huis-clos et au malaise. Bérénice Bejo et Cédric Khan sont parfaits. Lafosse récidive après le magnifique "A perdre la raison", et me fait regretter encore plus de n'avoir pas vu "Nue propriété". A voir. 

mardi 23 août 2016

Star trek, sans limites

Afficher l'image d'origineStar trek, sans limites de JUstin Lin (U.S) °
Ensemble on est plus fort, bla-bla-bla .... Fatigué je suis. Bien sûr les scènes d'actions sont trépidantes mais il n'y a aucun scénario. C'est le vide absolu. On ne s'intéresse pas au personnages. On parle d'humour ! J'ai du raté les scènes drôles. Il n'y a pas grand chose à sauver si ce n'est "l'Enterprise" bien sûr.

Stefan Zweig, Adieu l'Europe

Afficher l'image d'origineStefan Zweig, Adieu l'Europe de Maria Schrader (All) °°
Quatre périodes de l'exil de l'écrivain au Brésil, pays de l'avenir. Quatre instants qui montrent la complexité de la pensée de l'auteur de "la confusion des sentiments" ou de "la pitié dangereuse". Flatté, entouré, il n'arrive d'abord pas à être l'homme courageux qui prend parti, qui juge Hitler parce qu'il ne veut pas nuire à son pays et puis petit à petit il comprend l'horreur, essaie de répondre aux solicitations des juifs restés en Allemagne. Mais il est épuisé par ce monde, et malgré l'accueil incroyable des brésiliens, il n'est pas tout à fait chez lui, il n'arrive pas vraiment à compatir aux malheurs qui l'entourent. Il est rongé par la culpabilité jusqu'au suicide. Un peu long et languissant, ce portrait peut quand même intéresser.

lundi 22 août 2016

Moka

Afficher l'image d'origineMoka de Frédéric Mermoud (Fr) °° 1h29
Diane (Emmanuel Devos) a perdu son fils renversé par une voiture qui ne s'est pas arrêtée. La police ne trouve pas les coupables. Elle décide donc, aidée par un détective, de retrouver les chauffards et de se faire justice. Mais tout n'est pas si simple. La femme, c'est Nathalie baye toujours aussi juste, et son visage refait hélas, ici, la sert. Il passe d'un angélisme à une dureté incroyable comme un masque No. Mais l'important est ailleurs: l'approche ambiguë, les paysages du lac Léman et ses montagnes, l'atmosphère lourde qui accompagne l'enquête, la musique lancinante et belle jusque dans la boîte de nuit et les rapports troubles entre les deux femmes. Une ou deux facilités ( la rencontre avec le jeune) mais le film se tient bien. A voir.

Sieranevada

Afficher l'image d'origineSieranevada de Cristi Puiu (Roumanie) °° 2h53 !
L'intérêt principal du film, un repas de famille sans cesse repoussé, tient en sa longueur avec une mise en scène brillante, virtuose même mais c'est aussi ce qui ennuie un peu. Tout se passe dans un appartement au milieu d'une foule de gens qui viennent saluer la mort du père. Le caméra souvent dans le hall tourne, virevolte ne suivant pas toujours les protagonistes physiquement mais par le son et tout cela fait un brouhaha sympathique, quelques fois drôle ( la tante communiste) et souvent touchant. Chacun son rôle, chacun défend son caractère. Dommage que certaines scènes durent des plombes mais on est ravi d'avoir tenu bon parce qu'elles vont rester en mémoire longtemps. A voir.