samedi 30 septembre 2023

Mystère à Venise

 

Mystère à Venise de Kenneth Branagh (U.S) °° 1 H 43

C'est l'opus agathachristien le plus réussi du réalisateur. D'abord le décors Venise est toujours cinégénique, l'histoire est plus fouillée, plus crédible (quoiqu'il y a toujours chez Agatha une partie tirée par les cheveux, ici "le crime Halloween")Et Poirot retraité doute quelques fois, a des failles ce qui devient intéressant. La distribution est parfaite, la mise en scène joliment tournée. (J'ai trouvé qui allait mourir à chaque fois, le ou la coupable par les faits mais pas du tout pour le mobile, ni le petit rebond final). Amusant.

vendredi 29 septembre 2023

The creator

 
The creator de Gareth Edwards (U.S) °°° 2 H 12

Enfin un film de SF réussi qui tient ses promesses jusqu'au bout. Après "Rogue One" Edwards s'intéresse à l'intelligence artificielle avec un scénario aux petits oignons: les Etats-Unis mènent une guerre contre l'Asie qui s’accommode très bien des robots et même vit en parfaite harmonie avec eux (cela rappelle les trouvailles de Star wars). John David Washington ( très bien) soldat U.S se dépatouillera entre servir son pays, infiltrer l'ennemi, vivre son amour pour Gemma Chan asiate, protéger "la machine"et découvrir "la vérité". Fable écolo-politique très joliment mise en scène, plaisante, philosophique et captivante. A savourer. 

jeudi 28 septembre 2023

Dogman

 

Dogman de Luc Besson (Fr) °° 1 H 54

Même s'il nous prend pour des ados naïfs, Besson a quand même le sens de la mise en scène mais pas de l'histoire. Le début du film où l'on suit le petit Douglas martyrisé par son père et son frère, encagé avec une meute de chien pendant des années à un côté Dickens qui fonctionne. Paralysé par une balle paternelle en pleine moelle Doug (Caleb Landry Jones assez fabuleux) dans son fauteuil roulant va survivre grâce à ses chiens. Ce parcours christique complètement invraisemblable hésite entre drame et presque comédie-jeu de massacre qui flatte notre côté obscur de vengeur social, ce qui fait qu'on accroche au film, avec un côté queer qui émeut. Mais que Besson filme de vraies histoires bien écrites (par d'autres?), il aura le talent pour les magnifier  

mercredi 27 septembre 2023

Le procès Goldman

 

Le procès Goldman de Cédric Kahn (Fr)°°° 1 H 55

Passionnant. Un autre film de procès,(Anatomie..) totalement différent sur la forme mais tout aussi intéressant, moins fort question mise en scène. On essaie de comprendre qui était Goldman, révolutionnaire, braqueur des années 70 à son deuxième  procès, icône des gens de gauche. Complexe, hyper intelligent, colérique, passionné, guérillero vénézuélien, écrivain, frère de Jean-Jacques, accusé de meurtre de deux pharmaciennes boulevard Richard Lenoir. Cédric Kahn s'en tient aux faits montrant un homme idéaliste, brillant orateur, sans concession, méfiant de tout et de tout le monde même de ses avocats. Arieh Worthalter est brillantissime , comme Stéphane Guérin-Tillié en juge un peu dépassé. A voir.

mardi 26 septembre 2023

Piège pour un homme seul

 

Piège pour un homme seul de Robert Thomas (La Michodière) ° 2 h 00

Joué et mis en scène par Michel Fau. Que dire! On a l'impression d'être dans son fauteuil devant "Au théâtre ce soir" Est-ce l'écriture qui est faible ou l'interprétation qui est molle ? Seuls Denis d'Arcangelo et peut-être Régis Laspales semblent vouloir défendre un rôle. Marre de Michel Fau, au parler lénifiant qui joue toujours de la même façon, platement, comme pour se débarrasser de son texte, il a l'air de s'ennuyer ( presque autant que nous). Alexis Driollet joue sans aucune nuance. Bref cette comédie policière est très décevante, les applaudissements mollassons l'attestant.

Les feuilles mortes

 

Les feuilles mortes d'Aki Kaurismäki (Finlande) ° 1 H 31 

Désolé de ne pas partager l'unanimité des critiques, mais ce film film m'a paru long et ennuyeux. Le style tout à fait reconnaissable de l'auteur en est la cause ( J'avais beaucoup aimé "Le havre" ou "L'autre côté de l'espoir") Tous ces personnages figés, statufiés même lassent. Jussi Vatanen, alcoolique agace même si Alma Pöysti émeut. Histoire banale que la systématisation de la mise en scène affaiblit en plus. Une réplique d'un figurant fait mouche " elle doit être désespérée" à voir dans le contexte m'a amusé, c'est peu. Mais le film est tellement apprécié que, faites-vous votre opinion.

lundi 25 septembre 2023

Déserts

 

Déserts de Faouzi Bensaïdi (Maroc) °° 2 H 04

Mehdi et Hamid, deux paumés, travaillent pour une société de recouvrements et sillonnent le désert marocain pour obliger les créditeurs à payer leur dettes. Comment rire de situations vraiment douloureuses. C'est le pari réussi de ce road trip loufoque et souvent très émouvant dans des paysages somptueux. Dommage que ce film s'étire à la fin et hésite à se conclure. 20 minutes en moins et il aurait gagné en tout point et remporté l'adhésion totale. A découvrir.

Le livre des solutions

 

Le livre des solutions de Michel Gondry (Fr) ° 1 H 42

L'histoire d'un réalisateur, Géotrouvetout, antipathique, bipolaire, donc de temps en temps attachant qui entraîne son  équipe de tournage chez sa tante (Françoise Lebrun , très émouvante) dans les Cévennes pour finir son film rejeté par les distributeur et son producteur. Pierre Ninay n'économise pas ses efforts, il tourbillonne, virevolte jusqu'au tournis. Sans doute auto-fictionnelle cette entreprise sympathique sur le papier ne m'a pas enthousiasmé mais le film se regarde. A vous de voir.

vendredi 15 septembre 2023

L'été dernier

 

L'été dernier de Catherine Breillat (Fr) °°° 1 H 47

Film malaisant donc réussi. Anne ( Léa Drucker absolument formidable) est avocate, d'une froideur redoutable quand elle travaille. Elle est marié à Pierre, Olivier Rabourdin ( toujours parfait) a deux filles adoptées et un beau fils, ado arrogant, provocateur, très antipathique. Pourtant cette femme va se laisser charmer par le jeune garçon jusqu'à avoir des relations sexuelles avec lui. C'est le début des ennuis. L'ado ne peut se retenir de tout raconter à son père.  Les scènes de sexe sont sont d'une grande simplicité sans aucun voyeurisme et crédibles et pourtant on est très mal à l'aise, le danger planant toujours présent et tout cela grâce à la mise en scène. Il n'y a pas de jugement, à chacun de se positionner. Tabou, dérangeant mais à voir.

jeudi 14 septembre 2023

Les secrets de la princesse Cadignan

 
Les secrets de la princesse Cadignan d'Arielle Dombasle (Fr) ° 1 H 28

Tout, tout petit film à l'intérêt vraiment limité. Une adaptation plus que sage, voire ennuyeuse de Balzac, carte postale des châteaux de France. On s'amuse juste à essayer de mettre des noms sur les seconds rôles, les figurants voire les participations ( Julie Depardieu, H. Girardot, Alexandra Stewart, Cédric Kahn, S. Méhar, Michel Fau, Théo Cholbi, Olivier Py). Arielle Dombasle s'est corsetée, a manqué d'audace même si elle a été restreinte par le budget. Bof.

Oublie-moi

 

Oublie-moi de Matthew Seager (La Bruyère)°

Mis en scène, adaptée et jouée par Marie-Julie Baup. Je ne suis pas entré du tout dans cette pièce que j'ai trouvé téléphonée, répétitive et pauvre de mise en scène. ( pourtant elle a reçu 4 Molière en 2023). Le thème n'est pas en cause ( la perte de mémoire) ni le choix de la comédie, au contraire, mais, pour moi cela ne fonctionne pas ou peu, même s' il y a quelques bons mots et des acteurs convaincants. Le début est catastrophique ( la drague) ensuite on s'accroche puis de nouveau on me perd. Faut dire qu'on est pas aidé par la salle: les gens entrent jusqu'à 20 mn d'après le début, sans discrétion, ils parlent sans aucun respect des autres, et les portables... A vous de voir pourtant j'étais bien luné, si, si.

mercredi 13 septembre 2023

Un métier sérieux

 

Un métier sérieux de Thomas Lilti (Fr) °° 1 H 41

Presque un documentaire parce que le film de Lilti n'a pas réellement de scénario. C'est une photographie très juste du métier de prof, sans super héros, ni prof dépassé ou folle-dingue. On peut déjà l'en remercier. Il montre le sacerdoce, le sacrifice, mais aussi les espoirs (rares) du métier d'enseignant. La classe n'est pas des plus dures et pourtant, les profs sont assez motivés et pourtant. On ne sait jamais d'où vont surgir  les problèmes: un élève qui prend la mouche, un proviseur un peu lâche par rapport à sa hiérarchie, une inspectrice tellement sûre d'elle qu'elle prend plaisir à blesser par condescendance, tout cela lié aux problèmes persos. Je ne sais pas, même si la volonté du réalisateur était de rendre hommage à ces enseignants, si cela donne envie de s'y frotter. Pourquoi pas.

lundi 11 septembre 2023

Un automne à Great Yarmouth

 

Un automne à Great Yarmouyh de Marco Martins (Portugal) °° 1 H 53

Noir, insupportable mais incontournable. Ken Loach, les Dardennes peuvent aller se rhabiller, leurs films passeraient pour des bluettes de la comtesse de Ségur à côté de l'horreur que dépeint Marco Martins dont j'avais adoré "Saint Georges" avec le même Nuno Lopes (miam). Tânia, la quarantaine, organise un trafic de ses compatriotes portugais en Grande Bretagne. Elle les loge dans des endroits miteux, horribles pour qu'ils bossent dans des abattoirs de dindes ( Hugo Clément, au secours !!). Elle lui reste pourtant une once d'humanité qu'elle partagera avec Nuno (miam) Beatriz Batarda est fabuleuse. Mais c'est quand même difficile de supporter tant de noirceur, tant d'inhumanité. A voir parce que c'est basé sur une réalité documentée.

vendredi 8 septembre 2023

Anti squat

 

Anti-squat de Nicolas Sihol (fr) °° 1H35

Thriller social. Inès (Louise Bourgoin) est prise à la gorge, expulsée de son appartement elle doit absolument trouver un boulot pour s'en sortir avec son fils. Elle accepte donc un travail horrible: proposer à des plus pauvres d'occuper à petit loyer des locaux commerciaux en échange de les remettre en état sans être payés. Exploitation totale où chacun est obligé d'enfoncer l'autre pour survivre. Cette loi Elan (pour éviter les squats) est détournée par des promoteurs sans scrupules. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Mise en scène sèche et glaçante, parfaite pour dénoncer cette inhumanité.

jeudi 7 septembre 2023

 
One piece de Steven Maeda et Matt Owens (U.S) ☆☆☆ Netflix, 1 saison, 8 épisodes

Très bonne adaptation du célèbre manga qui m'avait laissé dubitatif, j'y comprenais pas grand chose et avait laissé tomber. C'est une tout autre affaire ici: j'ai enfin compris les aventures de Monkey D.Luffy aventurier qui veut devenir le roi des pirates . Il embarque avec lui 4 compagnons géniaux et ensemble combattent les plus horribles pirates qui soient, tout en ayant la "Marine" aux trousses. Beaucoup d'inventivités, de couleurs , d'actions rigolotes. Iñaki Godoy est parfait dans ce rôle, et avec Mackenyu, Émilie Rudd, Jeff Ward, Péter Gadiot et le sexy Steven John Ward. A voir si vous avez gardé votre âme d'enfant.

Toni en famille

 

Toni en famille de Nathan Ambrosioni (Fr) ☆☆ 1H36
Réjouissant. Très joli portrait de mère célibataire affublée de 5 ados pas piqués des hannetons. Comédie très bien écrite, rythmée, très drôle et émouvante. Camille Cottin explose les compteurs de la tendresse. On aimerait tous avoir une mère comme elle. Intelligent, un brin mélancolique, ce film donne un peu d'espoir en l'avenir. A voir.

Jacques de besher

 
Jacques de Besher ( Comédie Bastille)☆☆☆
Mise en scène de Guila Braoudé)
1984, Jacques de Bascher, le prince des nuits parisiennes apprend qu'il est séropositif au VIH. Il se retrouve seul dans un appartement et redécouvre des enregistrements racontant sa vie, amant de Karl Lagerfeld, d'Yves Saint-Laurent, Gabriel Marc (qui a aussi écrit le texte) est un génial et très émouvant de Bascher. On revit les années 70/80 merveilleuses et décadentes. Une autre vision de l'intimité de deux génies de la mode.

Ama Gloria

 

Ama Gloria de Marie Amachoukeli (Fr) ☆☆☆☆ 1H24)
Bouleversant mais pas que. Par quelle magie, la réalisatrice arrive à nous chavirer à ce point avec une histoire somme toute aussi simple? Ce film est d'une délicatesse incroyable. Cléo, petite fille pleine de vie, orpheline de mère, adore sa nounou et réciproquement. Mais celle-ci apprend la mort de la sienne et doit retourner au Cap Vert pour s'occuper de sa propre famille. Dans le cœur de l'enfant c'est un cataclysme. Son père accepte qu'elle la rejoigne pour les vacances où Cloé fera l'apprentissage du deuil découvrira la cruauté, la jalousie, la pauvreté mais toujours entourée d'amour. Aucun cliché, aucun misérabilisme, que du bonheur (et quelques larmes) et deux merveilleuses actrices: Louise Mauroy-Panzani et Ilça Moyen-Orient Zego. A voir absolument.

La contrebasse

 

La contrebasse de Patrick Süskind (Lucernaire) ☆☆
Jean-Jacques Vanier reprend le rôle de Jacques Villeret à qui il rend d'ailleurs hommage aux saluts. Cette pièce à l'humour grinçant écrite par l'auteur du " parfum" sied parfaitement à l'acteur, même si celui pousse un peu trop la voix. On rit avec ce musicien anonyme, contrebassiste dans un orchestre qui nous raconte ses rêves, sa mauvaise foi, ses frustrations, et son désamour de la musique. C'est burlesque, émouvant, incorrecte, bref c'est à voir.

Mes chers enfants

 

Mes chers enfants (Lucernaire) ☆☆☆ 1H15

Écrit et mis en scène par Jean Marboeuf. Anny Duperey excelle dans ce rôle de mère, de grand-mère,  de veuve , de femme.  Fatiguée d'attendre ses enfants qui prennent de moins en moins plaisir à venir la voir, elle décide de partir vivre au bord de la mer à Ouistreham où elle loue une maison. Elle nous raconte son histoire,  son nouveau départ,  ses joies , ses peines, ses combats pour les migrants, par des lettres qu'elle nous lit. C'est drôle,  émouvant.  On retrouve la patte de Marboeuf ( j'ai toujours en tête ce film magnifique " T'es heureuse, moi toujours ", avec Dominique Labourier) et les idées généreuses de l'actrice. A voir.


La beauté du geste

 

La beauté du geste de Shô Miyake (Japon) ☆☆ 1H39

Un film de boxe où l'on n'a pas peur quand l'héroïne monte sur le ring. Keïko est une femme sourde qui survit grâce un peu à son sport qui lui permet de rencontrer des gens,  d'avoir un statut,  mais elles est lasse de tout ça , surtout que sa salle, vétuste va fermer. Jolis mise en scène mais un peu trop répétitive.  On se retrouve  comme l'héroïne,  coupé du monde un peu sourd à ses souffrances. Mais à vous de voir.

Marry My dead Body

 

Marry my dead body de Cheng Wei-Hao ( Taïwan) 2H00 

Histoire loufoque de fantômes. Un policier  un peu bourrin, mais très beau, après avoir ramassé dans la rue une enveloppe rouge (tradition locale) se voit dans l'obligation de se marier à un époux fantôme.  Ensemble ils élucideront un crime et déjoueront un réseau mafieux . Il n'y a qu'en Asie qu'on peut imaginer une telle idiotie inspirée du mariage gay mais c'est très rigolo.


L'élu

 

L'élu d'Everado Gout (Mexique) série 1 saison, 6 épisodes 

Un jeune garçon se découvre la réincarnation de Jesus-Christ . Il peut transformer l'eau en vin, redonner la vue aux aveugles etc ... et même ressusciter les morts ! Bref, vous pensez bien que dans ce petit village sud-américain tout cela ne va pas se passer merveilleusement.  Histoire qui aurait pu être sympa s'il y avait eu un début de scénario.  Gros bof.


N°10


 N°10
de Alex Van Warmardam (Pays-bas) ☆☆ 1H40

Un film comme je les aime, étrange,  complètement surréaliste, comme si "Chapeau melon et bottes de cuir" rencontrait "Black mirror". Il n'y a aucune règle à la mise en scène,  à l'histoire qui pourtant a une logique in fine. Tout cela bien sûr,  peut dérouter mais c'est vraiment plaisant de voir des choses non conventionnelles qui quittent la norme. Cela part d'une liaison adultère pour finir dans l'espace. Un grand écart salutaire.  A découvrir.


Kasaba

 

Kasaba de Nuri Bilge Ceylan (Turquie)☆☆☆ 1H24

Véritable court métrage pour ce réalisateur qui nous a habitué aux films de plus de trois heures. Son premier long, en Turquie, l'histoire d'un petit village dans les années 70, au fil des saisons. Deux enfants se frottent au monde des adultes. Il y a là,  déjà,  tous les thèmes habituels de Ceylan, dans un noir et blanc magnifique et une mise en scène qui donne le temps au temps. Superbe.

Le ciel rouge

 

Le ciel rouge de Christian Petzold (All) °°° 1 H 43

Quatre adultes dans une maison en forêt menacée par des incendies. Adultes mais pas amis. D'abord il y a Léon, prétentieux, écrivain, enfin peut-être, complexé par son physique, jaloux de tout, bref assez odieux et les trois autres Félix resplendissant de vie, venu faire une recherche photographique ( plutôt drague et plage), Nadia vendeuse de glace, rayonnante de simplicité (et pourtant..) et Devid (avec un e) maître nageur, catalyseur de vérité. Petzold dans une mise en scène simple et efficace décortique leurs rapports , n'allant jamais où l'on croyait arriver. A découvrir