Une femme douce de Sergueï Loznitsa (Fr/All/Lituanie/Hol) °°°° 2 h 23
Attention pépite! Vasilina Makovtseva, formidable, femme quasi muette n'aura de cesse d'approcher son mari emprisonné sans doute pour rien dans un pays ( la Russie) où règne le chaos, la bêtise, l'absurde, la colère et la corruption. Elle envoyait des colis mais le dernier lui est revenu sans explication, elle se fait remplacer et part. Commence dès le bus [ les plans du réalisateurs sont absolument extraordinaires : cette tête de femme seule au milieu de tronches hallucinantes, une conversation qui s'improvise au sujet d'un paquet encombrant et tant d'autres, on ne pourrait les décrire toutes] une vision apocalyptique du pays, des rencontres fortes et anxiogènes rarement drôles et pourtant certaines scènes frisent le comique involontaire et grinçant. Ici on philosophe, on vole, on pille, on chante, on soumet, on mafieuse, on raconte, on râle, on insulte, on méprise, on ridiculise, humilie. Il n'y a pas beaucoup de place pour l'amour ou l'espoir. C'est un portrait au vitriol avec des scènes à la limite du supportable psychologiquement parlant ( le strip-poker, le bordel) Il est loin Tchekhov, on est chez Kafka avec des relents de kusturica. Comme cette femme douce il faut lutter contre le sommeil et la passivité. Il nous faut entrer en résistance contre la lente pourriture du monde.
A voir obligatoirement.
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