jeudi 24 août 2017

120 battements par minute


120 battements par minute de Robin Campillo 5Fr) °°°° 2 h 20

D'entrée Robin Campillo place le spectateur comme un militant d'Act up en lui souhaitant la bienvenue, en trois lignes on est déjà dans l'action, petit nouveau, malade ou non, inhibé ou pas, homo, hétéro, hémophile, drogué. C'est une approche directe, franche, combattante, forte, solidaire et terriblement touchante. Ils sont là pour dire les choses, les hurler s'il le faut, puisque personne ne les écoute. Pas de misérabilisme, on manipule l'autodérision, l'humour, l’engueulade. On essaie de gérer les égos. Ce film est d'abord un magnifique plaidoyer politique par la parole et des actes. Bien sûr on pleure, bien sûr on a peur mais aussi on vit les histoire d'amour, de sexe, on rit, on savoure l' audace, la force de cette génération SIDA. Chacun recevra ce film selon son passé mais, pour qui, comme moi est arrivé à Paris en 1981 comme la maladie, qui est vécu la frustration, la peur panique d'un résultat positif, ce film est une claque, un ouragan d'émotions. Les acteurs sont prodigieux, chacun différent dans l'approche de leur engagement et par rapport à la maladie ( Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois et Antoine Reinartz) et que dire de la mise en scène, ses fondus-enchaînés magistraux, cette pudeur finale si juste, cette volonté de ne jamais être solennel ni grandiloquent mais simplement vrai, cela apporte une émotion romanesque formidable. N'oubliez pas que Campillo avait déjà réalisé "Eastern boys" meilleur film 2014 du danoliris ! Un film à voir absolument.

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