vendredi 30 septembre 2016

Aquarius

Afficher l'image d'origineAquarius de Kleber Mendonça Filho (Brésil) °°° 2h25
Après les "Bruits de Recife" qui était déjà très bien, Mendonça Filho signe un autre film formidable. Clara que l'on découvre dans un premier temps dans les années heureuses en 1980, habite un appartement face à la mer convoité par des promoteurs immobiliers avides d'argent. Tous les habitants les uns après les autres cèdent aux sirènes du gain. Elle résiste. Elle va voir se dégrader la situation, elle qui veut juste être dans ce lieu chargé de son histoire , de ses souvenirs qu'elle revit en flashs très courts et très beaux. C'est une sorte de fable cruelle mais apaisée, sans violence, sans noms d'oiseaux comme si on était dans une sorte de fantastique du quotidien. Le choix de la longueur, d'une action lente et irrémédiable jusqu'au final jouissif ajoute à cette étrangeté et Sonia Braga est tout à fait exceptionnelle. A voir.

mercredi 28 septembre 2016

La danseuse

Afficher l'image d'origineLa Danseuse de Stephanie Di Giusto (Fr) °°° 1h48
Je ne connaissais pas Loïe Fuller et quel bonheur de faire sa connaissance par l'intermédiaire de Soko absolument fabuleuse. ( Du coup je regrette de ne pas avoir vu "Voir du pays") . On l'appelait la fée électricité, c'est vrai qu'elle adorait jouer avec les projos, les miroirs pour sa danse des voiles. Elle s'en est brûlée les yeux, comme elle s'est martyrisée le corps en portant des charges trop lourdes pour danser. Non pour les grincheux, ce n'est pas réellement un biopic mais une proposition de l'auteure qui maîtrise sa mise en scène comme une professionnelle aguerrie alors que c'est un premier film. Il y a des scènes marquantes ( la répét dans les bois, les attouchement avec Gaspard Ulliel, les regards de Mélanie Thierry, parfaite) Et puis il y a Soko, sensuelle mais lourdaude, charmante et sèche, pudique et assoiffée de reconnaissance et d'amour. Quand arrive Isadora Duncan, arrivent aussi la déchéance, l'amour contrarié, la douleur de l'oubli proche. Magnifique.

Edmond

Afficher l'image d'origineEdmond d'Alexis Michalik (Palais Royal) °°°°
Que du bonheur ! Voilà on ne demande pas plus au théâtre, du rêve, du plaisir et encore du plaisir. L'auteur fantasme sur Rostand et  sur la création de Cyrano de Bergerac en s'inspirant des personnes du quotidien qu'il côtoie, barman noir, danseuses, prostituées etc.. y mêlant avec malice les célébrités d'époque (Feydeau, Courteline, Tchékhov, Ravel) ... et la grande Sarah. C'est vif, drôle, flamboyant, émouvant. On revit Cyrano une deuxième fois et l'on est bouleversé une autre fois. Les comédiens sont tous excellents, tous sans exception. Kevin Garnichat en Christian est extra, Coquelin parfait, les Roxane aussi. Azzopardi continue de nous offrir des mises en scènes virtuoses. Que d'idées! Il faut y retourner pour savourer ce déluge d'inventions. C'est truffé de gags, de mots savoureux et d'émotions. Allez-y. Ce n'est pas prétentieux, ni prise de tête, c'est tout simplement une magnifique réussite.
Résultat de recherche d'images pour "Pierre Bénézit, Christine Bonnard, Stéphanie Caillol, Pierre Forest, Kevin Garnichat, Nicolas Lumbreras, Jean-Michel Martial, Anna Mihalcea, Christian Mulot, Guillaume Sentou, Régis Vallée, Valérie Vogt"

dimanche 25 septembre 2016

Toril

Afficher l'image d'origineToril de Laurent Teyssier (Fr) °°° 1h25
Le monde paysan va mal, on le savait, mais pas à ce point.  Philippe (Vincent Rottiers continue son sans faute, jeu exceptionnel et choix de films toujours juste) va choisir un mauvais chemin pour venir en aide à son père surendetté qui vient de tenter de se suicider. Il cultivait déjà un peu de cannabis mais là il va s'allier avec José un mexicain sans état d'âme. Il est coincé entre un frère (Alexis Michalik) les pieds sur terre, sa fiancée (Sabrina Ouazani) qui comprend de suite l'erreur et son paternel pas toujours facile. Les scènes d'action sont redoutables d'efficacité, à chaque fois qu'on s'approche du toril on tremble, et le jeu de tous les acteurs est formidable. Un monde inconnu mais passionnant. A voir vite ( nombre de salles très limité)

samedi 24 septembre 2016

Kubo et l'armure magique

Afficher l'image d'origineKubo et l'armure magique de Travis Knight (U.S) °°° 1h42
Ce film d'animation ne vient pas du Japon et pourtant cette quête initiatique d'un jeune homme au kimono rouge trop grand pour lui s'y situe. Le Japon de nos rêves, celui qu'on a toujours imaginé avec ses samouraïs, ses dragons. Kubo a un pouvoir: avec sa mandoline ( shamisen) il peut faire apparaître en origamis les personnages des histoires qu'il sait si bien raconter aux habitants de son village. Les méchantes deux jumelles assassines de sa mère sont particulièrement bien habitées, belles et cruelles, lointaine cousines de "Maléfique". Les décors sont superbes, les personnages "la dame singe" , le "scarabée" et Kubo bien sûr sont attachants. On ne croule pas sous des déluges d'effets spéciaux, on côtoie ici plus la poésie. Un très beau voyage

vendredi 23 septembre 2016

Brooklyn village

Afficher l'image d'origineBrooklyn village d'Ira Sachs (U.S) °°° 1h25
Petit bijou. Ne vous fiez pas à la bande annonce misérabiliste qui a failli faire que je rate cette merveille. Une famille plutôt heureuse d'apparence s'installe après la mort du père dans un quartier populaire en pleine boboisation. Ils n'ont plus beaucoup d'argent pour cela ils doivent déloger une femme qui occupe le magasin familial au loyer ridicule. Les deux enfants s'entendent à merveille, ils ont crée des liens forts et vont morfler sévère.  Mais le film n'est pas que ça, c'est une suite de petits événements qui nous racontent les personnages; Tout est dans la suggestion, l'implicite, le regard mais aussi quand il le faut arrive la phrase qui blesse, qui dénonce, accuse ou réconforte. Personne n'est coupable de quoi que ce soit. Tout le monde est important et pourtant au final que restera-il de tous ces sentiments? A voir absolument.

mercredi 21 septembre 2016

Tout va bien

Afficher l'image d'origineTout va bien d'Alejandro Gonzales Almendras (Chili/ France) ° 1h35
Un jeune homme naïf se fait des amis d'un soir. Ils boivent beaucoup et lors d'une virée en voiture renversent un homme. Ceux-ci s'entendent pour le dénoncer comme chauffeur et coupable. On croit assister à une dénonciation de la corruption de la justice chilienne ou et l'emprise de la bourgeoisie sur celle-ci mais pas vraiment. Ce n'est juste qu'un fait divers commis par des enfants plus ou moins riches qui vont se servir de leur argent pour s'en sortir. Le héros traverse l'épreuve tel un zombie, a l'air de s'en foutre et nous aussi. Pas du tout convaincant.

La louve

Afficher l'image d'origineLa louve de Daniel Colas (La Bruyère) °°
Ici, pas d'écran, d'informatique, pas de jeux de scènes à la mode, on reste aux fondamentaux: un plateau nu et des costumes d'époque. Cela repose le spectateur qui du coup s'intéresse au texte et aux jeux des acteurs. ( Béatrice Agenin parfaite en Louise de Savoie manipulatrice savoureuse au service de son fils (futur François 1er, moins convaincant) et Patrick Raynal ( Louis XII) qui aurait mérité un rôle plus long). La mise en scène est sobre, un peu morne mais on passe une très belle soirée. Il y avait matière à étoffer cette pièce vu la richesse de l'actualité de l'époque et en faire une grande épopée pleine de fougue. Mais ne bondons pas notre plaisir avec cette comédie sur éternel attrait du pouvoir.

mardi 20 septembre 2016

Where to invade next

Where to invade next de Mihael Moore (U.S) °° 2h00
Moore envahit l'Europe pour chercher les bonnes idées à ramener chez lui. Candide, drôle, et un peu lourdaud. C'est surtout une critique au vitriol des U.S sur l'armée, la santé, l'école, la prison etc.... On connaît la chanson, le charme n'opère plus comme avant mais une piqûre  de rappel ne fait pas de mal. Le parti pris d'en rire amenuise le propos et c'est dommage parce qu'on ne sait plus très bien si c'est vrai ou un brin exagéré. Nous acteurs de ces paysages on sourit mais cela peut faire réfléchir les américains auxquels le film est destiné. Pourquoi pas.

dimanche 18 septembre 2016

Victoria

Afficher l'image d'origineVictoria de Justine Trier (Fr) °
D'où vient ce sentiment d'inabouti ? Ce n'est pas vraiment une comédie mais une variation sur l'estime de soi. Au plus bas pour certains, au plus haut pour d'autres. Le jeu des comédiens n'est pas en cause, ils sont tous très bons et pourtant on s'ennuie. Virginie Efira est une avocate paumée sexuellement, piégée involontairement par un ami ( Melvil Poupaud) et sa compagne ( scènes peu crédibles) et sauvée par Vincent Lacoste ancien client, baby Sitter et amant, seul véritable personnage  passionnant de l'histoire. Le film manque de rythme, de dialogues percutants finalement d'audace , contrairement à ce que le film pouvait laisser espérer. A vous de voir.

samedi 17 septembre 2016

Frantz


Afficher l'image d'origine
Frantz de François Ozon (Fr) °°° 1h53
La fausse simplicité de la mise en scène magnifiée par un noir et blanc somptueux accompagne cette histoire de culpabilité et de mensonges à merveille. Ozon raconte des personnages qui s'illusionnent, se persuadent,  se jouent des sentiments des autres. Adrien débarque en Allemagne, dans la vie d'une famille meurtrie par la perte d'un fils  tombé dans les tranchées. Pourquoi vient-il sur sa tombe? Quel son passé. Anna la fiancée déjà veuve se méprend, nous aussi. Étaient-ils amants ? On y pense de suite. Y avait-il autre chose? La vérité dévoilée, tout le monde continue à jouer un rôle de composition et à traîner ses non-dits. Les moments où les parents de Frantz quémandent leur doses de souvenirs de leur garçon par Adiren sont troublants. Et le voyage d'Anna à Paris signe la fin de ses illusions, après le pardon et l'amour, la trahison. Il réussit toujours l'équilibre parfait entre proposition hardie et sentimentalisme. La scène dans les tranchées où Pierre Niney caresse la joue pleine de terre de Frantz presque amoureusement l'illustre tout à fait. A voir.

mercredi 14 septembre 2016

Clash

Afficher l'image d'origineClash de Mohamed Diab (Egypte/Fr)°°° 1h37
Les femmes du bus 678 était déjà un très joli film, Diab en signe un second formidable. Tout se passe dans un fourgon de police où sont enfermés frères musulmans et anti frères. La cohabitation va être difficile. On ne quitte jamais ce lieu clos au cœur du danger mais aussi protecteur dans les émeutes où l'on ne sait pas qui attaque, lance des pierres. On suit principalement l'extérieur par les fenêtres du véhicule. La mise en scène est extraordinaire, de cette contrainte de lieu il en crée un suspense avec une caméra qui tournoie sans cesse. C'est haletant, on a jamais l'impression d'étouffement et l'on apprend à connaître et même peut-être à comprendre  les motivations  de tous les prisonniers du fourgon. Ce film permet, un peu, d'entrevoir un début de compréhension dans  ce conflit, difficile à saisir pour nous européens. Le réalisateur joue sur les préjugés, évite les explications simplistes. On imagine même une possibilité de réconciliation. (Ou pas) A découvrir.

mardi 13 septembre 2016

Fronteras

Afficher l'image d'origineFronteras de Mikel Rueda ( Es) °° 1h 36
C'est un film tellement fait de bons sentiments et de sincérité qu'il est difficile d'en dire du mal. Il mêle militantisme et amourette adolescente digne de "plus belle la vie" avec des méchants et des gentils. Les méchants sont très méchants et les gentils sont très gentils. Solidarité rime avec amour. On peut se poser la question si l'ado n'avait pas été aussi amoureux , aurait-il aidé ce jeune arabe sans papier à survivre? La mise en scène est quelque fois incohérente mais le tout se laisse quand même regarder. Pourquoi pas.

Le fils de Jean


Afficher l'image d'origineLe fils de Jean de Philippe Lioret (Fr) °°° 1h38
Il n'a jamais connu son père. Il apprend par téléphone qu'il vient de mourir , qu'il habite au Québec et qu'il va recevoir de lui un colis. Il apprend qu'il a deux frères; il veut les rencontrer et s'embarque pour Montréal s'en trop savoir ce qu'il adviendra. Voilà le propos simple de ce film, fait de petites touches, de silences, de non dits, d'émotions et de prises de bec quelque fois. On voit vite arriver le coup de théâtre mais les rapports entre les gens sont vraiment réussis. Surtout la fin les adieux à l'aéroport sont tout à fait émouvants et loin de toute sensiblerie. La façon dont Pierre Deladonchamps s'introduit obstinément et presqu'amoureusement dans cette famille ( Les relations ambiguës avec la fille) est remarquablement bien filmée. A voir.

mercredi 7 septembre 2016

Comancheria

Afficher l'image d'origineComancheria de David Mackenzie (U.S) °°° 1h42
C'est une sorte de  nouveau western de facture classique qui se sert du social pour faire avancer l'action. On sait bien évidement la fin de l'histoire donc on s'intéresse surtout aux rapports entre ces deux couples d'hommes qu'ils soient  braqueurs ou flics. C'est un "Robin des bois" qui aurait sauté l'étape de l'honnêteté. Les flics entre deux blagues racistes essaient de tromper leur ennui en partant à la recherche des voleurs. C'est nonchalant, répétitif mais assez passionnant quant aux réactions des témoins de l'histoire ( Serveuse, clients et troupeau de bœufs (le Texan moyen) prêt à dégainer dès qu'il s'en sent autorisé. A voir.

Jeunesse


Afficher l'image d'origineJeunesse de Julien Samani (Fr) °° 1h23
Kevin Azaïs s'embarque sur le Judée pour rompre avec sa vie pourrie. Ils espère voir du pays, confronter sa fougue à l'inconnu. Mais ce bateau est conduit par Jean-François Stevenin, revenu de tout surtout du médiocre et Samir Guesmi qui ne vaut pas plus. On comprend le côté initiatique et poétique du film plus intimiste qu'aventurier mais celui-ci manque de souffle, même si la "bête" est très ciné génique. Pourquoi pas.

mardi 6 septembre 2016

Un petit boulot


Afficher l'image d'origineUn petit boulot de Pascal Chaumeil (Fr) °° 1h36
Film d'humour noir chez des prolos malmenés par la vie, après la fermeture de leurs usines, sauvés par un malfrat sympathique qui leur offre un petit boulot pas ordinaire. L'ouvrier déchu c'est Romain Duris très à l'aise en tueur à gages et le parrain du Nord c'est Michel Blanc hilarant. Pour son dernier film, P. Chaumeil étant mort juste après, réalise un film sans prétention qui vaut surtout par son dialogue. On passe un agréable moment. Notons la prestation d'Alex Lutz bidonnante en chefaillon cynique. Pour le plaisir.

vendredi 2 septembre 2016

Divines

Afficher l'image d'origineDivines de Houba Benyamina (Fr) °°° 1h45
Plus que " clito" c'est "Money" que l'on retient du film. L'argent qui pousse nos deux gamines sympathiques, grandes gueules à agir. Elles ont la tchatche, la rage. Mais par rapport aux autres films sur la banlieue elles ont l'intelligence, le raisonnement, l'envie de sortir de cette merde. Elles savent parler. Que faire quand sa mère alcoolique survit dans un bidonville, ou n'a que la mosquée comme horizon. Aloes on zieute Rebecca, la rebelle, celle qui s'en sort, qui a le monde à ses pieds,, le miroir aux alouettes. La mise en scène est vive, tourbillonnante, simple, moins cérébrale que "Bande de filles" de Sciamma plus collée au quotidien elle maintient l'intérêt jusqu'au bout malgré quelques maladresses vers la fin. Et puis en parallèle Le beau danseur ( Kévin Mischel) l'espoir, la seule issue, sauvées par l'art ? De toutes les façons Oulaya Amamra et Déborah Lukumuena sont tout simplement géniales, l'une n'existant pas sans l'autre. A découvrir.