dimanche 31 mai 2015

La loi du marché

Résultat de recherche d'images pour "la loi du marché film" La loi du marché de Stéphane Brizé ( Fr) °°°
C'est un film très important parce qu'il montre ce que la société est capable de produire: des gens qui s'auto-humilient,  qu'on méprise, qu'on jette, qu'on broie par la volonté de quelques uns. Ce n'est pas manichéen, c'est filmé simplement: les gens sont floutés, de dos ou de trois quart s'il faut que le spectateur se concentre sur l'un d'entre eux. Si la situation première est amusante (quoique pathétique en vrai, vu la pauvreté des accusations) elle devient avec des plans séquences ou fixes une véritable tragédie qui vous noue le ventre. C'est souvent, dans le dénuement le plus complet, avec trois fois rien des scènes insupportables. Là, je vous parle des moments où Vincent Lindon ( tout simplement sublime) travaille dans un supermarché mais il y a ceux du tout début, à pole emploi ou à la banque (la plus écœurante)  avec une femme qui essaye de lui refourguer des produits qui l'enfonceront encore un peu plus. Et on commence à comparer avec tous ces politiciens, ces dirigeants qui se vautrent dans le luxe et on blêmit de honte. On est pas aux Guignols de la World Compagny mais avec Gisèle qui a eu l'audace de détourner des billets de réduction pour tout simplement survivre.
Allez voir ce film et n'oubliez pas de prendre des assurances décès ( On ne sait jamais, vous ne voyez pas le rapport ? Moi, non plus).

samedi 30 mai 2015

Trois souvenirs de ma jeunesse

Résultat de recherche d'images pour "trois souvenir de ma jeunesse" Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin ( Fr) °°°°
Arnaud Desplechin revient sur ses amours d'enfance avec Esther qui avait les traits d'Emmanuelle Devos dans" Comment je me suis disputé..." D'abord une très brève parenthèse dans sa toute petite enfance affrontant une mère malade puis un séjour passionnant en U.R.S.S où il va perdre une partie de son identité et enfin plus longuement sa rencontre avec Esther. Paul Delalus a 20 ans de moins et évolue en tant qu'ados au milieu d'autres ados magnifiquement filmés. La mise en scène qui ne fait aucune économie d'effets de manche ( goulot, écrans divisés, récits face caméra, lecture décalée de lettre) est prenante, séduisante, parfaite, parce que légère et manipulatrice. On se balade dans le sentiment amoureux. Le phrasé du héros, son vocabulaire un tantinet suranné est tout à fait réjouissant. Il y a beaucoup d'humour aussi même si c'est la douleur des émotions qui gagne. C'est un film très personnel, une déclaration d'amour à Truffaut. A chaque fois on se dit que c'est son meilleur film jusqu'au prochain. Et les deux jeunes gens sont bluffants (Quentin Dolmaire et Lou Roy-Lecollinet) A voir absolument.

mercredi 27 mai 2015

Maggie

Résultat de recherche d'images pour "maggie le film" Maggie d 'Henry Hobson ( U.S) °
On comprend ce qu'a intéressé le réalisateur, offrir à Scharzie un rôle différent qui montre sa grandeur d'âme. Mais cela ne fonctionne pas vraiment parce que le film est simpliste: un père accompagne sa fille atteint d'une maladie inconnue qui la transforme petit à petit en Zombie. Voilà, tout est dit. Il n'y aura rien d'autre. On aurait gagné à une réflexion plus passionnante sur la maladie , le thème était porteur. Une prochaine fois ?

mardi 26 mai 2015

Refugiado

Résultat de recherche d'images pour "refugiado affiche" Refugiado de Diego Lerman (Arg) °°°
Prodigieuse mise en scène qui met le spectateur sous tension extrême. Une femme enceinte fuit avec son petit garçon un mari violent dans les rues de Buenos Aires. On suit cette course sans jamais voir l'homme, on rencontre des personnages plutôt bienveillants et pourtant on tremble tout le temps. Le portable que manipule l'enfant devient anxiogène. La ville en elle-même peut être, comme les amies, soit une chance soit un danger.  A noter que les enfants sont admirablement filmés, surtout la petite copine du héros. C'est un film à découvrir.

vendredi 22 mai 2015

Le talent de mes amis


Résultat de recherche d'images pour "le talent de mes amis"  Le talent de mes amis d'Alex Lutz (Fr) °°
C'est une comédie à l'ancienne avec plein de bons sentiments. Certes elle ne va pas révolutionner le genre mais elle ne méritait la volée de bois vert qu'elle a reçue. Le succès de Catherine et Liliane en est peut-être la raison. Trois amis vont être confrontés aux vicissitudes de la vie ( séparation, chômage, rejet, jalousie, envie, regrets, remords etc..) aidés - ou pas - par leur épouse ou petite amie. Il y a quelques gags réussis mais aussi beaucoup de mélancolie. La fin, je trouve, est très réussie ce qui est rare pour une comédie. On connaissait le talent d'Audrey Lamy, on découvre celui de Bruno Sanchez et de Tom Dingler (charmant).

mercredi 20 mai 2015

Mad Max IV

Résultat de recherche d'images pour "mad max fury road"  Mad Max : fury road de George Miller ( U.S / Aus) °°
On retrouve ici les mêmes sensations que jadis avec Tina et Mel. Tom Hardy prend le relai avec bonheur mais c'est surtout Charlize Theron qui éblouit. Elle en jette ! L'histoire est réduite au minimum, le dialogue inexistant ( le héros a plus part du temps un masque à la Hannibal Lecter)mais on admire la patte de l'auteur, car Miller est un vrai cinéaste. Sa mise en scène est vraiment brillante même si elle est au service de pas grand chose. Une galerie de portraits assez déjantés ajoute au plaisir. Il faut être prêt à suivre sans discontinuité cascades et accidents qui saturent l'écran.

mardi 19 mai 2015

Titli, une chronique indienne

Résultat de recherche d'images pour "titli le film"   Titli, une chronique indienne de Kanu Behl ( Inde) °°
C'est une chronique très sombre, cruelle, féroce et souvent insoutenable. Titli est un jeune homme aux proies de deux frères magouilleurs qui n'hésitent pas à fracasser la tête de leur victime pour un simple vol de voiture. De plus on le marie de force pour quelques roupies. Il faut qu'il s'en sorte, mais comme il ne connaît que la violence et le mensonge, son parcours sera chaotique, agissant lui-même de façon pas très zen. Bref on est en pleine misère, mais pas seulement sociale, intellectuelle aussi. La caméra est toujours en mouvement mais c'est peut-être un peu trop pour être totalement crédible. A vous de voir.

lundi 18 mai 2015

Good kill

Résultat de recherche d'images pour "good kill affiche"Good kill d'Andrew Niccol (U.S) °
Ce film soulève la même problématique qu'"American Sniper" d'Eastwood et le même malaise se crée. Complaisance ou dénonciation? Contrairement au premier, dès le début, le héros déchu s'interroge mais cela ne l'empêche pas d'appuyer sur le bouton meurtrier, ceci étant l'ordre du supérieur, mais la préparation manichéenne de l'assassinat du violeur est un peu limite. A force de tuer par obligation, il s'octroie le droit de tuer par jugement personnel !  Seule la mise en scène, oppressante, qui se limite à visiter tour à tour la maison, souvent vue du ciel comme celles à éliminer et le container de lancement, avec les visages en gros plans reste passionnante. Je reste dubitatif.

Une femme iranienne

Résultat de recherche d'images pour "une femme iranienne film"Une femme iranienne de Negar Azarbayjani (Iran /All) °°°
On dirait que toute l'actualité iranienne se donne rendez-vous en même temps. Après "L'iranien", " Taxi Téhéran" voici "Une femme iranienne", film passionnant et surtout merveilleusement interprété par Ghazal Shakeri & Shayesteh Irani. L'une, plutôt traditionaliste, fait le chauffeur de taxi de nuit pour nourrir sa famille ( son mari étant en prison) et l'autre rebelle, transsexuelle, lutte contre un mariage forcé et pour son acceptation. Leur charisme crève la toile. Même si l'histoire est assez dure, le film en situation est parfois cocasse et même drôle. Elles vont se rencontrer, se reconnaître, s'entraider, se fritter parfois et puis s'aimer à leur façon. Comme quoi la loi iranienne n'est pas qu'intolérance. A découvrir.

samedi 16 mai 2015

Le labyrinthe du silence

Résultat de recherche d'images pour "le labyrinthe du silence affiche"  Le labyrinthe du silence de Giulio Ricciarelli (All) °°°
   Ce n'est pas vraiment le procès des cadres d'Auschwitz qui intéresse le réalisateur mais la prise de conscience de la population allemande de son crime et surtout la parole donnée aux rescapés pour raconter, témoigner. Pour pouvoir évacuer une culpabilité qui restera présente mais qui peut-être permettra de survivre à l'horreur des actes de leurs parents. Parce que, ce que montre ce film, c'est que l'Allemagne entière était quasiment coupable de quelque chose quel qu'en soit le degré. Elle ne pouvait pas faire l'impasse de ce jugement même symbolique par rapport au nombre d'accusés restreint. La mise en scène prend intelligemment le temps de décortiquer le processus d'enquête qui se heurte à la honte, au refus de voir tout en respectant les faits. L'acteur principal, Alexander Fehling ( parfait) obstiné, fiévreux, fonce jusqu'à se brûler. Le défilé des victimes est d'une sobriété insoutenable. Celui des assassins, aux têtes ordinaires questionne sur l'âme humaine. A voir absolument.