taxi Téhéran

 Taxi Téhéran de Jafar Panahi (Iran) °
Pour déjouer son interdiction de filmer Jafar Panahi a l'idée de faire le taxi et de se balader dans Téhéran en observant ses compatriotes. L'ours d'or de Berlin a surtout récompensé l'audace et la persévérance du réalisateur, parce que passé l'amusement que suscite cet exercice de style au début  du film, il n'y a pas grand chose de plus. Bien sûr, c'est délicat de ne pas adhérer totalement au film parce qu'il a pris de gros risques et les bavardages, les témoignages sont souvent justes. C'est avant tout un film modeste, pied de nez au gouvernement iranien.

Shaun le mouton

  Shaun le mouton de Richard Starzak & Mark Burton ( Fr / G.B) °°°°
Il  ( Shaun) avait son épisode télé rien qu'à lui, maintenant il a SON film. Et quel film! Une pépite. On ne parle pas de l'animation parfaite. On connait les studio Aardman depuis longtemps, Wallace, Gromit, les Poulets, les Pirates sont devenus des compagnons de route depuis longtemps déjà - et Shaun était dans "Rasé de près", oscarisé en 95. L' histoire nous raconte comment, lassé de la ferme, aguiché par la pub qui vante le farniente, il envoie le fermier en ville ( d'une façon hilarante). Celui-ci devenu amnésique sera pour un temps coiffeur et ... bref on ne va pas raconter la suite mais c'est "pipi culotte" comme dirait un de mes amis. Quelle inventivité scénaristique! Beaucoup de clins d'oeil ( Lecter, Beatles ...) des scènes inoubliables : au restaurant, en prison, les trois cochons et un fameux regard de chien hallucinant. Et surtout c'est drôle du début à la fin, sans baisse de rythme. Du plaisir, du rire et encore du plaisir. A voir obligatoirement.

Une belle fin

    Une belle fin d'Uberto Pasolini ( G.B) °°°
Eddie Marsan est l'interprète idéal avec son petit pull, sa petite cravate, son petit attaché-case pour jouer cet homme qui accompagne les défunts et qui n'ont plus de famille. Il écrit lui même les hommages que le prête lit lors de l'enterrement. Mais cet être maniaque et dévoué va être licencié. Lors de sa dernière enquête il va rencontrer d'autres personnes aussi perdues que lui dont Joanne Froggatt ( Downton Abbey). Tout le début du film est superbe, la fin est plus attendue jusqu'à la pirouette finale où on se demande duquel côté le réalisateur (doué) va pencher. A voir.

Enfant 44

 Enfant 44 de Daniel Espinosa (U.S) °
Le cinéma américain continue de vouloir dénoncer le système soviétique, il y emploie les gros moyens et ne fait pas dans la dentelle. Sous prétexte il n'y "aurait pas de crime au paradis" ( U.R.S.S) on maquille ceux d'un pédophile en accident. Tom Hardy et Vincent Cassel bourrins de service se  tirent dans les pattes pour résoudre l'affaire, seuls Gary Oldman et Noomi Rapace apportent un peu de subtilité. Si vraiment vous n'avez rien d'autre à vous mettre sous la dent.

Profanation

Les enquêtes du département V; Profanation de Mickael Norgaard ( Dan / All / Sue) °°
Un thriller sordide, façon Chattam  ou Thilliez qui se passe au Danemark, de facture classique mais qui se regarde sans problème. On comprend très vite de quoi il retourne: des notables qui s'entraident pour assouvir leurs fantasmes et leur cruauté. Deux policiers vont déterrer des anciens meurtres restés impunis pour résoudre d'autres plus récents. Pourquoi pas, m'enfin ....

San Francisco 1985

San Francisco 1985, test de Chris Mason Johnson ( U.S) °°°
Ce qui fait le charme de ce film c'est son ambiance de danses. L'auteur prend son temps pour nous remémorer les temps difficiles où commençait à sévir le Sida en suivant les prestations d'une troupe contemporaine prestigieuse de San Francisco. Frankie encore malhabile espère y danser, il  y rencontre Todd, en tombe amoureux tout en désavouant le comportement sexuel de celui-ci. On suit leur ballet amoureux, un pas en avant, deux pas en arrière. Et puis arrive le fameux test qui condamne ou libère Il plane au dessus de chacun, espéré et redouté. Film tendre et nonchalant pour sujet grave et flippant. A voir.

Sans Valentin

Sans valentin de Jocelyn Flipo ( Comédie de paris) °°
Après un début un peu lourdingue, la pièce, petit à petit prend un peu de volume. Romain 30 ans, est directeur d'une galerie d'art où il n'ose même pas exposer ses œuvres. Il ne s'assume pas même en amour. Il se découvre gay en tombant amoureux d'un très jeune garçon qui ne partage pas son penchant. Avec l'aide d'Anthony un artiste qu'il produit il commencera à s'assumer et à reprendre un peu confiance. Bref il n'y a pas de quoi se relever la nuit, mais le final assez émouvant rattrape toutes les maladresses de la pièce. A voir si on est pas trop exigeant.
 

Indian palace 2

  Indian palace II, Suite Royale de John Madden ( G.B / U.S) °°
D'histoire, il n'y en a pas, mais ce n'est pas ce qu'on est venu chercher vraiment dans cette aventure. Non, c'est juste une visite à de vieux acteurs qu'on aime d'amour et d'humour. Ils sont tous là Bill Nighy, Judi Dench, Celia Imrie, Penelope Wilton, Ronald Pickup, Richard Gere, Diana Hardcastel, Lillete Dubey et surtout la grande, magnifique Maggie Smith qui arrivera encore à vous tirer deux trois larmes au final. Cet hôtel, maison de retraite pour riches anglais est toujours mené de mains maladroites par un Dev Patel en pleine forme et .... qui va se marier. Et c'est tout... Du sirop qui soigne la toux et pourquoi pas ?

Emotionnellement restreint

 Emotionnellement restreint de SiDe, mis en scène Frères Botti (Clavel) ¤
Pièce assez pauvre, pas très bien écrite qui cumule les clichés. On est un peu gêné pour les comédiens: Ils sont sympathiques, se donnent à fond surtout le québécois, mais ne jouent pas tous très bien. On leur fait dire un dialogue tellement fadasse et vivre des situations si bêtasses qu'on s' ennuie un peu. A éviter.

Lost river

 Lost river de Ryan Gosling (U.S) °°°
Un tout petit garçon roux descend quelques marches d'une maison quasi en ruine avec un regard perdu et tout est dit. Ca nous prend aux tripes. Dans Lost River, ville apocalyptique, inimaginable même dans nos pires cauchemars, une famille survit entre banquiers aux allures de Barbe bleue, petites frappes qui en sont devenues les rois, façon Mad Max et une gentille voisine pas mieux lotie. A aucun moment, les personnages ne sont en sécurité, ni le jour, ni la nuit, qu'ils soient enfants, ados ou adultes. Ce tas de ruine, banlieue de Détroit, bâtie à côté d'une autre engloutie par les eaux est une véritable hallucination. Et c'est elle la vraie vedette de ce film, on est scotché devant le défilé de bâtisses déglinguées, brûlantes comme hypnotisé, résultat des spéculateurs qui ont réduits les habitants spoliés à devenir des êtres fantomatiques sans aucun futur. Une réussite, dans le genre.

L'astragale

 L'astragale de Brigitte Sy (Fr) °°
L'histoire d'Albertine Sarrazin ( Laïla Bekhti) électron libre morte à 29 ans lors d'une opération du rein. Emprisonnée pour hold-up, elle s'évade et est recueillie par un gentil truand ( Reda Kateb) qui en tombe amoureux. Mais tout n'est pas si simple, souvent seule, elle s'adonne à la prostitution, affronte la vie en écrivant ce qui deviendra son autobiographie. Brigitte Sy a su recréé le Paris des années 50, de belle façon, avec un noir et blanc envoutant. On reste quand même un peu extérieur à l'histoire, peut-être parce qu'il y a un grand décalage entre cette aventure incroyable et la mise en scène un peu lisse. A découvrir.

jamais de la vie

 Jamais de la vie de Pierre Jolivet (Fr) °°°
C'est un film sombre, dur qui dépeint sans fard la vie de quelques personnes au bord du gouffre. D'abord Franck ( Olivier Gourmet, génialissime comme d'habitude) ancien syndicaliste broyé par le système se retrouve veilleur de nuit et témoin actif d'un casse débile, l'assistance sociale (V. Bonneton très bien aussi) seule avec deux enfants sans le sou, son collègue ( Marc Zinga, attachant) sans papier et abusé par des trafiquants, son patron (Bénabar parfait) ornithologue se raccrochant aux branches qui apporte un brin d'humour. On parle d'idéaux abandonnés, d'espoirs déçus. Le geste final de Franck symbolise ce qui a été le combat de sa vie: générosité, naïveté et dérision. A voir absolument.