samedi 28 septembre 2013

Mon âme

 Mon âme par toi guérie de François Dupeyron ( Fr) °°
Dans un midi tristouille qui n'est pas celui de la riviera, mais celui des caravanes de l'arrière pays, Frédi ( Grégory Gadebois) vit seul près de son père et d'un reste de famille mal fagotée. Il ne s'aime pas. Il refuse le don de guérir que sa mère lui a transmis mais un accident va lui donner l'obligation morale de l'utiliser. Le début du film est superbe où l'on suit le cheminement de cet être massif aux doigts magiques et puis vient se greffer une histoire d'amour avec Céline Sallette alcoolique qui pour moi gâche un peu ce film trop long, même s'il y a de très belles scènes entre ces deux très bons acteurs.

Anna

 Anna, théâtre musical pop ( Rond point) ¤
Dès le lever du rideau, on sent confusément que cela va être mauvais. Mais c'est bien  pire que ça: c'est une véritable souffrance. Et puis comme les sorties au Rond point sont au milieu de la salle, si on ne veut pas être impoli, on est pris en otage, comme on dit, et on est obligé de rester jusqu'au bout. Et du coup on assiste impuissant au naufrage. C'est mal joué, horriblement mal chanté. La mise en scène est une caricature à elle toute seule. Les acteurs errent sur scène sans raison, occupent l'espace pour essayer de faire exister quelque chose. Si ce genre de spectacle est professionnel , à quoi ressemblent ceux des amateurs? Et puis il faut absolument étaler les éléments du décors, il n'y a pas un néon mais deux, un paravent mais quatre qui ne servent à rien, un orchestre inutile, des musiciens désemparés et tout est à l'avenant . Ah! et l'utilisation des écrans permanents: il faudrait dire aux metteurs en scènes actuels qu'on est au théâtre et pas dans son salon ou au cinéma ! Et par charité je ne dirais rien du jeu des acteurs, grande vedette comprise.

mercredi 25 septembre 2013

Miele

 Miele de Valeria Golino ( I ) °°
J'avais sélectionné ce film mais  ne me rappelais plus du sujet en entrant dans la salle. Bien m'en a pris: j'ai été d'emblée bouleversé par la première scène: Un petit bonhomme, tout gros, aide sa femme à mourir sans doute malade et il trottine, va de la cuisine à la chambre, lance des regards désespérés à Miele la jeune femme qui accompagne ce geste d'euthanasie, pleure, essuie ses larmes pour ne pas gêner sa compagne et c'est magnifique.  Miele, s'appelle Irène dans son autre vie et elle doute sur ce qu'elle fait depuis trois ans, et grâce à une rencontre s'interroge. Dommage que le film piétine un peu, tourne autour de mêmes scènes car il aborde un vrai sujet et évite le débat pour ou contre qui n'avance pas à grand chose. Joli jeu de Jasmine Trinca.

dimanche 22 septembre 2013

Liberace

 Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh ( U.S) °°
Entrer dans la vie de cet Liberace c'est être submergé de kitsch : ça dégouline de strass, paillettes et mauvais goûts. Michael Douglas est formidable en queen égoïste qui dévore ses hommes à vraiment tout faire. On a du mal à s'attendrir sur cette vieille chose parce qu'elle assez vaine, sans conscience morale ou politique, juste avide de fric et de mecs. On sait comment va finir ce pauvre Matt Damon qui accepte plus qu'il ne faut pour rester dans ce cocon rose bonbon. La mise en scène est sobre, malgré le tout much il évite la surenchère, sans prendre un vrai parti cependant. On se demande ce que trouvaient les américains à ce Richard Clayderman de Végas, ils niaient son homosexualité qu'il étalait sans retenue. Etrange.

samedi 21 septembre 2013

Tip top

 Tip top de Serge Bozon ( FR) ¤
Un véritable naufrage! Que c'est triste de voir de bons acteurs se noyer dans une histoire idiote, mal écrite, mal jouée. Tout sonne faux. Tout est ridicule. Ce qui devrait être jubilatoire, les nonsenses, les échanges aux  formules toutes faites tombent à plat et nous désolent. Il n'y a rien à sauver si ce n'est la toute dernière image et c'est peu. C'est la première fois que je vois Isabelle Huppert ne pas sauver un film par son talent. Bon, ben ça c'est fait.

les amants

 Les amants du taxas de David Lowery ( U.S) °
On nous parlait de nouvelles "Moissons du ciel" de Malick avec des héros dignes de Bonnie et Clyde et on a un acteur geignard sans aucun charisme ( Casey Affleck, encore un mystère d'acteur pour moi) et une pauvre fille, rangée des voitures qui se laisse draguer par un flic tout propre sur lui. C'est du grand n'importe quoi. Même si l'image est belle, et que la présence de Keith Carradine nous réjouit tout cela est bien faiblard.  

mercredi 18 septembre 2013

elle s'en va

 Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot ( Fr) °°°
Enfin une vraie comédie, hilarante, absolument ! Deneuve la magnifique, pète les plombs, après une rupture et part sans le préméditer vraiment, avec peu d'argent en poche à la recherche d'une cigarette. La cigarette sera le leitmotiv de ce road movie et le sujet de scènes d'anthologies : le petit vieux qui roule son clope avec des doigts perclus d'arthrite - j'ai ri à en avoir mal au ventre- sous le regard attendri et pressant de Bettie, la soirée en boîte où s'affrontent des femmes lanceuses de fléchettes amatrices de bière et surtout le passage absolument incroyable de drague par un jeune homme ami d'un imitateur de cris de sangliers. Paul Hamy génial, en deux scènes il fait tout passer.
Qu'on ne me raconte plus que Deneuve est froide et ... bla, bla, bla , qui aurait pu, sans être ridicule se retrouver à son âge dans un lit avec ce petit gars, partager avec un vigil nommé Casimir, qui ne comprend pas tout, sa vie compliquée . Puis il y a la rencontre avec son petit fils, sa fille ( Camille), sa mère ( Claude Gensac). C'est le pendant drôlissime de "T'es heureuse, moi toujours" de Jean Marboeuf où brillait Dominique Labourier. A voir sans faute.

  Paul Hamy , génial.

Jimmy P.

 Jimmy P. Psychothérapie d'un indien des plaines d'Arnaud Desplechin (Fr) °°
Arnaud Desplechin nous raconte tout simplement une psychothérapie de façon assez académique même si de temps en temps on retrouve une touche de liberté dans la mise en scène. Mais on reste en dehors de ce duo: jamais on ne partage vraiment leur relation, tout semble un peu artificiel, posé. On suit l'évolution de sa thérapie sans émotion. Les acteurs, sans démériter, paraissent coincés dans leur interprétation. Il y a pourtant une belle ouverture avec l'arrivée de Gina McKee, l'amante qui apporte sa fraîcheur, sa tendresse. A vous de voir.

vendredi 13 septembre 2013

 Ilo, ilo d'Anthony Chen ( Singapour) °
C'est gentil, comme l'est le petit garçon à la fin du film, alors qu'il était vraiment à gifler au début. Ceci a obtenu la "caméra d'or" à Cannes, donc je me demande à quoi devaient ressembler les autres films en compétition. Il n'y a aucune émotion qui passe, bien sûr on ressent le chômage, la crise qui sévit partout mais quand même... Allez plutôt voir la "Danza de la realidad ".

mercredi 11 septembre 2013

No pain, no gain

 No pain no gain de Mickael Bay ( U.S) °
C'est un film pas si idiot sur la bêtise du "rêve" américain. C'est déjanté, souvent drôle, des fois un  peu too much, mais bon. En tout cas c'est plein d'énergie. Et puis Mark Wahlberg sait se foutre de lui même bodybuildé en caleçon Kevin Klein, Dwayne Johnson est hilarant en criminel fou de Dieu, et j'aime aussi ce couple improbable que forment Anthony Mackie et Rebel Wilson. C'est quand même trop long et du coup on se lasse un peu de cette abondance de bien qui, ici nuit au film. C'est une bonne toute petite surprise.

Le majordome

 Le majordome de Lee Daniels (U.S) °
Pour accompagner le débat des dossiers de l'écran , nous vous proposons ce soir Le Majordome. On vous dira tout sur les coulisses de l'histoire américaine, comment on traitait les nègres sans oublier les grosses larmes bien rondes en fin de projection. Heureusement que le réalisateur parle politique ça casse un peu l'académisme du film, mais qu'aurait fait Spike Lee avec un tel sujet, on en salive d'avance. Les stars défilent faire leur numéro, certains s'y emploient avec brio, restent ma foi Forest Whitaker et Oprah Winfrey -qu'on attendait pas là- qui forment un couple attachant. La fin par contre ...., mais je suis sans cœur.

dimanche 8 septembre 2013

Romeos

 Romeos de sabine Bernerdi (All) °°°
Lukas ( Rick Okon) a un secret. Il vient d'avoir 20 ans et avec une copine, commence son service civil. Il rencontre Fabio ( Maximilian Belfort) un magnifique garçon qui joue avec la vie, avec les mecs qu'il lève, avec sa sexualité qu'il a débridée. Ils se trouvent, se plaisent  mais ... Lukas est une femme enfin, une trans et n'est pas encore tout à fait un homme. C'est un film sur l'identité, sur le "genre" mais surtout sur le courage de ces adolescent(e)s et de leur entourage aussi, pas de la famille, mais des autres ados qu'ils côtoient et avec qui, ils aimeraient partager un bout de vie. C'est la naissance d'une belle histoire d'amour qui aura raison de tous les obstacles qui tomberont les uns après les autres. Sabine Bernardi filme avec pudeur et humour sur un scénario hyper bien écrit. A découvrir.

Mylène Farmer

 Mylène à Bercy 2013 °°
Toujours aussi spectaculaire, le nouveau show de Mylène à Bercy tient toutes ses promesses. Beaucoup d'effets de lumières, liés d'électroniques, accompagnés de petits robots qui dansent en rythme sans nous faire oublier les vrais danseurs tous magnifiques. Le début du spectacle est brillant mais manque de rythme, les enchaînements sont assez longs, ralentissent l'action et coupent l'émotion. Par contre les costumes de Jean-Paul Gaultier sont époustouflants et font que le show devient ce qu'il est: assez émouvant. Par contre pourquoi dépenser autant en machineries et ne pas penser aux spectateurs de moins d'un mètre quatre-vingt en rehaussant le scène d'un mètre ou deux. Ceux-ci ne voient strictement rien, pourtant ils ont payé leur place comme les autres. Ils se contentent des écrans géants mais c'est dommage !

mercredi 4 septembre 2013

La danza

La danza de la realidad d'Alejandro Jodorowsky ( Chili) °°°°
C'est toujours un moment magique quand on "rencontre" un film. C'est le genre d'œuvre qu'on ne peut pas recommander tellement c'est spécial ! Et pourtant ! Après un début étrange - il faut s'habituer à la narration - on est pris dans cette histoire magnifique, filmée comme peu de personnes ne l'ont fait. On pense à plein de grands réalisateurs ( Fellini, Ruiz, ...) Beaucoup de belles idées audacieuses pour accompagner cette saga: la mère au seins énormes ( Amarcord) ne s'exprime qu'en chantant, les figurants ont des masques ce qui ajoutent une certaine inquiétude, des personnages défilent importants jusque dans leur simple apparition. C'est surtout une critique virulente des toutes les dictatures politiques, religieuses, domestiques. Il y a des moments magiques ( les pestiférés, le passage avec le dictateur d'opérette et son cheval blanc) drôles et très, très émouvants. Brontis Jodorowsky et Pamela Flores sont prodigieux et le petit garçon bousculé, maltraité mais tellement rempli d'amour bouleverserait les plus durs. Merci pour ce film autre....

La langue

 Tirez la langue, mademoiselle d'Axelle Ropert ( Fr) ¤
Comment dire ... c'est insupportable! Tout sonne faux, les dialogues sont ridicules. On ne reste que pour voir s'il y a quelque chose à sauver, mais non. Pourtant Cédric Kahn a une jolie voix ( on nous le dit dix fois dans le film) mais Laurent Stocker peine à sauver son texte. Reste le cas Louise Bourgoin : je n'arrive pas à comprendre ce qu'on lui trouve, déjà elle plombait Adèle Blanc-Sec pourtant assez réussi, là c'est pire ou alors c'est moi qui fait une fixette contre elle...

lundi 2 septembre 2013

Magic

 Magic magic de Sébastiãn Silva (Chili/ U.S) ¤
Comment compatir aux mésaventures d'une pauvre américaine plongée dans un milieu hostile au Chili, entourée de barges quand elle fait la tronche du début à la fin. Impossible. On ne souhaite qu'une chose c'est qu'il lui arrive enfin quelque chose pour qu'elle justifie cette tête abominable. L'autre problème est Michael Cera insupportable. Que vient faire Catalina Sandino Moreno dans cette galère? Ce film est une souffrance pour tout le monde, les acteurs visiblement et hélas les spectateurs. A fuir.

dimanche 1 septembre 2013

Grand central

 Grand central de Rebecca Zlotowski ( Fr) °°
Film à la limite du documentaire quand on pénètre dans la centrale nucléaire, il devient lyrique quand il accompagne l'histoire d'amour entre Tahar Rahim ( Gary) et Léa Seydoux (Carole) comme un hommage à Une partie de Campagne . C'est la découverte de des lieux interdits qui est le plus intéressant, surtout qu'on l'a fait avec Olivier Gourmet génialissime comme d'habitude : quoi qu'il dise, on y croit immédiatement. C'est un monde à part où le risque est partout et on craint la "faute", le grain de sable qui va faire tout basculer. Bien sûr le parallèle entre le danger de cette histoire d'amour brûlante et celui des contaminations est un peu appuyé mais on marche à fond. Johan Libéreau et Denis Ménochet complètent une distribution brillante.