samedi 29 avril 2023

Suzume

 

Suzume de Makoto Shinkai (Japon) °°° 2 H 02

Toutes les angoisses japonaises sont dans ce magnifique film d'animation: des brèches surnaturelles d'où sort un immense ver rouge, symbolisées par des portes seuls témoins des désastres passés ( Fukushima et ses conséquences radioactives, tremblements de terre avec ses alertes incessantes etc...) Suzumé n'aurait jamais du déplacer cette pierre sacrée qui libère un dieu chat (qui sera le problème et la solution un peu comme Shiva en Inde) . Elle n'aura de cesse de réparer sa gaffe avec l'aide du beau Sôta et d'éviter ainsi l'anéantissement de l'île. Graphisme superbe, poésie tout y est. A voir.

vendredi 28 avril 2023

Basquiat Soundtracks

 

Basquiat Soundtracks (Philharmonie de Paris) °° 

Assez jolie exposition sur " Basquiat et la musique": ses goûts, ses inspirations, ses influences en tableaux, photos, films, et musiques bien sûr. Moins fréquenté que chez Vuitton mais ici pas d'Andy Warhol. Il y a une ambiance mélancolique, de tristesse  même dans les sourires. Pourquoi pas. 

Donjons et dragons, l'honneur des voleurs

 

Donjons et dragons, l'honneur des voleurs de Jonathan Goldstein & John Francis Daley (U.S) °° 2 H 04

Amusant. Adaptation du jeu de rôle qui ne se prend pas au sérieux. On retrouve l'ambiance chaotique, déjantée de quand on y jouait ados plus l'humour. Cela change de tous ces films qui en rajoutent toujours plus jusqu'à l'overdose. Le kitsch est bien dosé et surtout ça s'améliore au fur et à mesure. Belle idée d'Hugh Grant en salopard, Chris Pine en voleur , Michelle Rodriguez en ours au cœur tendre et de René-Jean Page en chevalier ( j'ai même cru qu'il pouvait y avoir un petit crush avec Chris, mais bon c'était peut-être un peu trop d'avant garde...) Pour se détendre.

jeudi 27 avril 2023

Hokusai

 

Hokusai de Hajime Hashimoto (Jap) ° 1 H 30

Académique. Le peintre issu de milieu modeste, au tempérament fougueux jeune, va s'acoquiner avec un samouraï écrivain Ryùtei Tanehiko dans le collimateur du pouvoir comme lui pour illustrer ses romans. Si les images de nature sont très belles, la reconstitution d'Edo jolie, on n'en apprend pas plus que ça. Histoire de revoir quelques peintures du maître. Par contre l'affiche est très réussie, elle ne se dévoile pas de suite. Bof. 

mercredi 26 avril 2023

Misanthrope

 

Misanthrope de Damiàn Szifron (U.S) °° 1 H 59

On se souvient avec bonheur des "Nouveaux sauvages" que l'argentin avait sorti en 2015. Il nous donne cette fois-ci un thriller qui démarre du feu de Dieu mais qui s'essouffle un peu dans le temps. Shailene Woodley (Divergente) est une policière instable, un peu fragile psychologiquement  parlant mais brillante qui va aider un vieux de la vieille du FBI (Ben Mendelsohn) à débusquer un tueur fou. C'est réussi et se regarde avec plaisir. Pourquoi pas.

About Kim Sohee

 

About Kim Sohee de July Jung (Corée) °°° 2 H 17

Cela fit la une des journaux coréens: une jeune lycéenne humiliée au travail lors d'un stage en entreprise, broyée par les cadences au bureau, exploitée financièrement se suicide. Cela arrivait juste après celui du chef de la session . Une policière enquête sur ce fait qui l'intrigue de plus en plus. Film en deux parties, l'enquête policière ne venant qu'après une première qui décortique la vie de cette jeune fille jusqu'à l'acte final. La mise en scène doucereuse contraste avec la violence du sujet, ce qui en fait sa force. Il y a une tension incroyable qui remue. On est consterné par le sacrifice de cette jeunesse au nom d'un capitalisme débridé avec Kim Si-eun et Doona Bae. A voir.

Chien de la casse

 

Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand (Fr) °° 1 H 33

Deux glandeurs d'un petit village de l'Hérault s'ennuient de s'ennuyer. L'un cultivé, tchatcheur au vocabulaire, en contradiction avec le lieu,  humilie constamment son ami et pourtant l'autre reste, obéit, assume son surnom "Dog" le chien qu'on traine, sur lequel on peut hurler mais flatter de temps à autre. Arrive une fille et l'équilibre va se briser. Film dérangeant, juste, au ton nouveau, étonnant pour un premier film et admirablement joué par Anthony Bajon et la révélation Raphaël Quenard. A decouvrir. 

lundi 24 avril 2023

Juvenile justice

 

Juvenile justice de Kim Min-seok (Corée) °°°  1 saison, 10 épisodes Netflix.

Elle déteste les délinquants juvéniles et pourtant elle est juge au tribunal qui leur est consacré. Bien sûr, elle a un passé qui explique tout que l'on découvrira au compte-gouttes au fil des affaires. Dure mais juste, consciente de ses responsabilités, incomprise au début, elle va réussir à séduire son entourage et se faire quelques ennemis. Cela fait plusieurs séries qui montrent une jeunesse à la dérive, souvent d'une extrême violence, avec des familles fortunées qui les protègent. Est-ce une réalité ou seulement de la fiction au nveau du pays. Un peu répétitif mais passionnant.



Les âmes sœurs

 

Les âmes sœurs d'André Téchiné (Fr) °° 1 H 40

Ariège. Pas tout à fait emballé par ce nouvel opus de Téchiné (que j'adore) même si j'ai beaucoup aimé le début, les scènes d'hôpital, le retour dans les montagnes, les retrouvailles entre le frère devenu amnésique après une explosion au Mali et la sœur, dévouée, isolée dans une bâtisse où le propriétaire suicidaire s'habille quelques fois en femme (André Marcon). On comprend tout très vite, le suspense ne fonctionne pas, les seconds rôles sont bâclés. Noémie Merlant sobre émeut et Benjamin Voisin a quelque chose avec lequel je n'accroche pas, la froideur du regard, la bouchée pincée, je ne me l'explique pas; cela m'avait fait pareil dans le Ozon. Pourtant je l'ai beaucoup aimé dans "Illusions perdues". A vous de voir. 

dimanche 23 avril 2023

Paris , capitale de la gastronomie

 

Paris, capitale de la gastronomie (Conciergerie) °°

Exposition sans doute passionnante mais qu'il faut voir en semaine tellement il y a de monde le week end. Impossible d'approcher les tableaux, les vitrines d'expos dans la salle qui était un réfectoire à l'époque, sous le commissariat de François-Régis Gaudry bien connu les auditeurs de France inter. On commence par le banquet de Charles V et finissons avec la reine d'Angleterre, sans oublier les régions, les Halles (le ventre de Paris) etc... A faire au calme en semaine.

Des cheveux et despoils

 

Des cheveux et des poils (Musée des arts décoratifs) °°

Visite plutôt rigolote au MAD pour voir l'évolution des coiffures, de la mode du poil chez l'homme et la femme, de la barbe etc ... en peinture, sculpture, photographie, mode, publicité etc depuis la nuit des temps jusqu'à nos jours. C'est assez complet et ludique. pourquoi pas.

samedi 22 avril 2023

La conférence

 

La conférence de Matti Geschonneck (All) ° 1 H 48

Quinze dignitaires du IIIème Reich se réunissent à Wannsee pour organiser la solution finale: l'élimination du peuple juif, en Allemagne et en Europe. Je ne connaissais pas cet épisode glaçant donc ce film est utile. Il s'agit d'écouter ces hommes réunis autour d'une table proposer des solutions, renchérir si elles sont trop molles dans le but d'une plus grande efficacité. Aucun ne s'y oppose, peu soulève des objections. On a du mal à croire qu'ils parlent d'êtres humains. Il n'y a pas de mise en scène, on s'intéresse aux propos. C'est plus pour un public jeune, comme un complément de cours d'Histoire. 

Jeanne Dielman 23 quai du commerce 1080 Bruxelles

 

Jeanne Dielman 23 quai du commerce 1080 Bruxelles de Chantal Akerman (Bel/Fr) °°° 3 H 18 1975

Ballet domestique. D'après "Sight and Sound" le meilleur film de tous les temps. Delphine Seyrig la grande, en son appartement de Bruxelles déambule inlassablement de pièce en pièce, allumant, éteignant la lumière. Dès ces premiers gestes on sent qu'elle ne tourne pas très rond. Tout est ritualisé, calculé, chronométré. Pendant trois jours on assiste à des actions ménagères, vaisselle, repas, épluchage, mettre la table après avoir déployé la nappe, moudre le café, cirer les chaussures du fils, jusqu'à saturation ou crise de rire. Une radicalité qui multiplie les interprétations. Est-elle aliénée par la société de consommation, malade obsessionnelle, a-t-elle peur de perdre aussi son fils avec qui elle a des rapports étranges ? Elle est toujours tirée à quatre épingles, se prostitue l'après-midi de façon singulière, mais rend service à la voisine en gardant un bébé. Film féministe ? Sans doute. Il règne une tension impalpable. On sent qu'un malheur se prépare: le bébé ? Un suicide ? (elle peut rester muette, immobile, le regard dans le vague) ou pas. Film fait de plans fixes, dans une couleur vert d'eau, hyper cadrés, mathématiques, super bruité. Une expérience comme on dit, mais très peu de gens ont quitté la salle. Pour courageux, mais après on y repense souvent.

vendredi 21 avril 2023

Jessé, message personnel

 

Jessé, message personnel ( Théâtre du Marais) °°° 

Coup de cœur. Une belle découverte que ce garçon qui n'a pas froid aux yeux. En plus d'être canon, il est drôle, intelligent et il écrit vraiment très bien. Il revient de loin (de Dijon) fils de paysan, de géniteur inconnu il se raconte mais sa plume, son message personnel est universel. Gay, en recherche d'identité, qu'on pense honnête, cash mais tout en finesse. Ils sort des horreurs avec un sourire angélique, on fond littéralement (enfin moi) C'est mon univers. Je crois que je suis encore amoureux. A découvrir derechef.

Shadow and bone

 

Shadow and bone d' Eric Heisserer (U.S) °° 2 saisons, 16 épisodes    

Héroic fantaisy, à la façon de Game of thrones avec un très bon dosage de magie, d'aventures amoureuses, de rebondissements ( crédibles) . Le royaume de la Ravka est maudit depuis longtemps. Il est envahi par un épaisse fumée noire maléfique. Alina, jeune orpheline, va accompagner les Grischa puissants magiciens pour lutter contre les ennemis du royaume à l'aide de son ami d'enfance et une bande de voleurs. Il y a multitude de personnages tous attachants dont on suit le parcours. Vraiment sympa. 



jeudi 20 avril 2023

La dernière reine

 

La dernière reine de Damien Ounouri & Adila Bendimerad (Alg/Fr) °° 1 H 53

Alger, 1516. Adila réalisatrice mais aussi actrice campe la dernière reine d'Alger. Le film commence doucement, un peu mollement dans les palais somptueux aux jardins luxuriants puis il s'affole d'un coup avec les batailles d'Arudj ( Dali Bensaalah encore une fois parfait au regard noir et charismatique) qui égorge à qui mieux-mieux sur les plages. Entre vérité et légende on suit avec plaisir cette épopée où l'on trouve tous les ingrédients du film d'aventure: combats, politique, trahison, amour, serment, tension... mais sous le regard d'une femme forte et sensuelle qui se rebelle, lutte contre la domination masculine, bref qui épouse toutes les problématiques d'aujourd'hui.  Pourquoi pas.

mercredi 19 avril 2023

Sur l'Adamant

 

Sur l'Adamant de Nicolas Philibert (Fr) ° 1 H 49

Documentaire, ours d'or à Berlin. Difficile d'être négatif quand un réalisateur aborde un tel sujet, mais je dois avouer que ce docu m'a profondément ennuyé. Il ne recueille pas les confidences des patients du centre psychiatrique, il laisse juste sa caméra filmer quelques moments de la vie du bateau. Bien sûr un mot, une phrase peut susciter l'intérêt un instant puis plus rien. On retient de ce film que le lieu existe, qu'il s'appelle l'Adamant et les prénoms de quelques personnes. Qui ils sont, d'où ils viennent, quels sont leur parcours, leur espoir, leur avenir, qui sont les psys qui travaillent avec eux, pourquoi, etc. De tout ça on n'en saura rien. Bref on est content que ce lieu, sans doute, existe . mais à vous de voir.

mardi 18 avril 2023

L'établi

 

L'établi de Mathias Goklap (Fr) °°° 1 h 57

Un épisode de la vie de Robert Linhart tiré de son livre. Intellectuel, professeur de philosophie il devient ouvrier chez Citroën juste après mai 68 pour observer, défendre les ouvriers en se mêlant à eux dans l'anonymat. A la chaine, il subit les remontrances des petits chefs, les injustices, souffre physiquement, se blesse aux mains ( d'où son son surnom: la momie) et mène la révolte. Il y découvre surtout la solidarité, l'amour du travail, les balbutiements des syndicats, les retours de bâtons des mouvements, la traitrise aussi, bref la vraie vie de l'ouvrier. Swann Arlaud continue d'impressionner tout en fragilité et de force mélangée. Tous les acteurs sont formidables de justesse jusqu'aux tout petits rôles. Où l'on voit qu'avant c'était pas mieux que maintenant , et que toutes ces avancées durement conquises sont si fragiles qu'elles disparaissent avec nos gouvernements actuels. A voir. 

dimanche 16 avril 2023

Le menteur

 

Le menteur de Corneille (Théâtre de Poche) °°° 1 h 45

Mis en scène et adapté par Marion Bierry. Hilarant. Formidable adaptation enlevée, survoltée même que ce menteur là. On passe un moment réjouissant, on rit même de bon cœur. Il faut dire que les comédiens sont parfaits ( il y a des alternances, donc je ne peux dire sans me tromper des noms) Dorante quitte Poitiers pour Paris pour jouir de la ville. Dès son arrivée il rencontre deux jeunes "coquettes" et commence à s'inventer une carrière militaire qui sera le premier de nombreux mensonges, car c'est sa profession première; mystifier tout le monde. Evidemment s'en suivront quiproquos, imbroglio, et tout ce qui fait une intrigue véritable (enfin si j'ose dire) A voir derechef.

jeudi 13 avril 2023

Alma viva

 

Alma viva de Cristèle Alves Meira (Por) °°° 1 H 28

Excellent. Les vacances au Portugal, dans un village perdu où les sorcières règnent, d'une petite fille vont être tout sauf reposantes. Chaque plan, chaque scène ne sont que malheur, dispute, vengeance, malédiction et pourtant ils sont hilarants. C'est un mélange de bons films italiens façon Scola et de films espagnols plus noirs et cela donne un merveilleux film portugais. Alma perd sa grand-mère mais se sent possédée par son esprit et veut essayer de la venger. Elle est sûre de savoir qui lui a jeté un mauvais sort. On enchaîne les scènes du quotidien souvent ubuesques à un rythme soutenu, simplement, amoureusement, cruellement. Une très belle histoire d'amour intergénérationnelle, d'héritage émotionnel avec une fin truffaldienne le regard face caméra qui nous rappelle celui de Jean-Pierre Léaud. A voir.

O mon bel inconnu

 

O mon bel inconnu: un livret de Sacha Guitry et une musique de Reynaldo Hahn (Athénée) °°°

Très belle mise en scène d'Emeline Bayart. Vaudeville enlevé sur les "chapeaux de roue" (jeu de mots , maître Capello). "Mons, celib, et riche" c'est l'annonce que monsieur, chapelier de son état, met dans le journal pour remédier à sa vie morne car "il s'ennuie comme un rat mort derrière sa malle". Seulement ce sont sa femme, sa fille et même sa bonne ( brillantissime Emeline Bayart dont le rôle avait été joué par Arletty à l'époque) qui y répondent. Pas de quiproquo, monsieur ( excellent Marc Labonnette) maîtrise sa gentille vengeance en se rendant compte qu'il est peut-être un peu responsable du désamour familial. C'est souvent drôle, loufoque, magnifiquement chanté. On s'amuse des jeux de mots décalés, de l'élégance des années 30, du côté suranné du texte. La deuxième partie est encore plus folledingue. On sort ravi. 


mercredi 12 avril 2023

The glory

 

The glory de Kim Eun-sook (Corée) °°° 1 saison, 16 épisodes   Netflix

Une jeune femme se venge d'anciens camarades de classe qui l'ont harcelée, torturée quand ils étaient dans ma même classe. Du temps a coulé, elle a préparé méticuleusement sa vengeance , ce qu'elle a subi est vraiment horrible, et avec l'aide de deux malchanceux de la vie, un jeune médecin dont le père a été assassiné par un fou et une femme battue, ils vont petit à petit assouvir leur destin. Bien écrit, bien joué, hyper addictif.

The quiet girl

 

The quiet girl de Colm Bairead (Irlande) °°° 1 H 35

Emouvante ballade irlandaise. Càit (bouleversante Catherine Clinch) est le vilain petit canard d'une maison débordante d'enfants avec une mère de nouveau enceinte et un père alcoolique, joueur et toxique. Pour plus de commodité et par j'm'en foutisme elle est envoyée pour l'été chez des cousins âgés au passé douloureux. Elle va y trouver une sorte de bonheur tout simple, sans besoin de parole, fait de petits gestes du quotidien, ceux de la ferme, loin du tumulte ( quand on pense à comment étaient traités les enfants, avant, en Irlande; quoiqu'on ne sait pas trop quand se passe l'histoire). Ce ne sont que délicatesse, pudeur, douceur, silence, gestuelle  qui réparent les blessures, cette famille reconstituée vous arrachera quelques larmes. J'ai beaucoup aimé.

mardi 11 avril 2023

C'est mon homme

 

C'est mon homme de Guillaume Bureau (Fr) ° 1 H 27

 Classique. C'est le syndrome du retour de Martin Guerre. Cette fois-ci ce sont deux femmes qui revendiquent être l'épouse d'un homme devenu amnésique en revenant de guerre, preuves irréfutables à l'appui. Les acteurs ne sont pas en cause, mais on devine de suite, à force d'en voir, la fin. Il n'y pas de vrai retournement qui d'habitude vient contredire l'histoire. Juste une question de choix. Pas honteux, mais pas passionnant.

jeudi 6 avril 2023

Le capitaine Volkonogov s'est échappé

 

Le capitaine Volkonogov s'est échappé de Natalia Merkoulova & Alexeï Tchoupov (Fr/Estinie) °°° 2 H 05

Impressionnant. En pleine purges staliniennes, un capitaine ayant commis des horreurs, est à son tour chassé par pire que lui. Il s'enfuit et cherche le pardon des parents des victimes en leur dévoilant qu'ils n'étaient pas des traites et espère ainsi gagner sa place au paradis. Staline est responsable d'au moins 800000 morts entre 37 et 38, considérés comme ennemis du régime, le même nombre a été emprisonné. C'est ce que raconte ce film qui détourne l'approche classique pour mieux nous saisir d'effroi, dans une ambiance de fin du monde, de gens miséreux, de logements insalubres et surpeuplés, d'interrogatoires "spécifiques" fatals, bref la dictature dans toute son horreur. Et pourtant de-ci, de-là pointent (rarement) un peu d'humour (souvent noir), d'onirismes et d'ironie terrifiante. Yuriy Borisov est une fois de plus génial. A découvrir.

mercredi 5 avril 2023

Les trois mousquetaires

 

Les trois mousquetaires de Martin Bouboulon (Fr) °°° 2 H 01

Excellent. Je n'aurais pas parié une omelette aux piments doux (de Gascogne bien-sûr) sur ce film de Bourbelon après le laborieux "Eiffel" mais celui-ci est tout à fait réussi. Il a su garder l'esprit , les valeurs, d'un des meilleurs romans populaires en y ajoutant des rebondissements, des arrangements avec la politique de l'époque, en proposant une vraie œuvre de cinéma, tournée en milieux naturels (qui apportent énormément). Le casting est un sans faute. D'Artagnan,( François Civil) jeune homme fauché, impétueux, gauche, attendrissant au centre du récit, avec une Vicky Krieps de nouveau reine, Eric Ruf en Richelieu, Louis Garrel pour une fois tout à fait bien et même drôle, en Louis XIII, Eva Green adorablement détestable et nos trois compagnons de jeu, le triste et mélancolique Vincent Cassel (Athos) le dandy (Aramis), Romain Duris assez discret, et Pio Marmaï (Porthos) bon vivant et bisexuel ( pour tout savourer ...) le reste des acteurs est à l'avenant, parfait. Il n'y a jamais de pause, le rythme est endiablé sans être saoulant, l'intérêt est constant: complot religieux, amours contrariées, collier dérobé, trahisons, combats à l'épée superbement chorégraphiés, bref on redevient petit enfant et on jubile, vivement la suite en décembre avec "Milady".




mardi 4 avril 2023

L'art-gent

 

L'art-gent (musée de la monnaie) °°

Expo très intéressante sur l'argent dans l'art qui explore toutes les périodes de l'histoire. Les rapports compliqués entre les deux, ses mythes, les origines de la monnaie. On parle du "veau d'or", de Crésus, du "Pactole", on s'intéresse aux métiers de l'argent et à la morale, au capitalisme et mécènes, à ce que vaut une œuvre ( cf l'asperge de plus), le rejet parfois, les fluctuations ( cf le prix de la tulipe) avec de nombreux peintres, sculpteurs, cinéastes, écrivains.  "Le Nain, Arman, Warhol, Renoir, Degas, Bresson, Zola ... A voir

Je verrai toujours vos visages

 

Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry (Fr) °°° 1 H 58

Généreux. Plus documentaire que fiction, ce film nous parle de justice restaurative, dispositif qui nous vient du Canada, qui met en contact des victimes et des criminels pour un dialogue hyper préparé à l'avance: dire ce qu'on a sur le cœur, ses souffrances, son vécu après le délit, pour soi et sa famille, les ravages que cela a engendrés mais aussi la prise de conscience des agresseurs, la connaissance de leur passé, leur repenti (ou pas) essayer de comprendre la violence, peut-être la pardonner, en tout cas essayer d'avancer. Mise en scène d'une très grande sobriété, très près des visages, tournée vers l'écoute. Cette docu-fiction doit beaucoup à la distribution, douze rôles principaux, d'une justesse et d'une émotion totales. Elodie Bouchez, Leïla Bekhti, Miou-Miou m'ont impressionné. Mais les autres aussi .A voir. 

lundi 3 avril 2023

Los reyes del mundo

 

Los reyes del mundo de Laura Mora (Col/Lux/Mex/Fr/Nor) °° 1H 51

On a envie de défendre ce film qui ne m'a pas tout à fait convaincu, parce qu'il n'est pas tout à fait celui qu'on attend de voir. Ces cinq olvidados dont on comprend les pétages de plomb même si on ne les approuve pas sont, autre qu'agaçants souvent attachants. (chez les prostituées, ou le vieil homme) mais c'est répétitif, étouffant pourtant la jungle est vraiment bien filmée. Dans leur quête du paradis symbolisé par une terre que le gouvernement accepte de restituer, ils sont comme des papillons qui se brûlent les ailes, beaux, fragiles et condamnés. A découvrir.

dimanche 2 avril 2023

Costra nostra

 

Costra nostra de Jean-Pierre Pascaud & El Diablo ( Fr) °°° 1 saison, 5épisodes         

Antigone plutôt révoltée, Vadim son frère plus discret entrent en fac à Paris et dès le premier jour jettent leur dévolu sur une jeune fille qui servira de repas. En effet nos deux charmants étudiants sont des ogres, mais modernes même s'ils ne font pas leur âge. Ils vivent en tribu, père grand cuisinier (principalement de chair humaine) et mère (Annie Mercier) malade qui a besoin d'un humain spécial pour survivre. Et justement Yasmine est la perle rare. Mais l'amour va gripper la machine, d'autres tribus vont entrer en jeu, bref cette petite série plus humoristique qu'horrifique est jubilatoire. Et ce sont des ogres "Français", monsieur ! . A découvrir.


Sept hivers à Théhéran

 

Sept hivers à Téhéran de Steffi Niederzoll (All/Fr) °° 1 H 37

Documentaire très fort sur le calvaire d'une jeune iranienne condamnée à mort pour le meurtre d'un notable ayant tenté de la violer. Après une rencontre avec un cousin de Reyhaneh Jabbari, la réalisatrice a recueilli des images souvent produites par téléphone, des témoignages de la famille, des amis, des courriers, d'autres détenues pour faire savoir le combat incroyable de cette jeune fille, pour dénoncer les dénis de la justice, les tortures, les détentions arbitraires ... Indispensable.