jeudi 16 février 2023

La femme de Tchaïkovski

 

La femme de Tchaïkovski de Kiril Serebrennikov (Russie/ Fr/ Suisse) °°° 2 H 23

De la fêlure à la folie. C'est vrai que l'on pense immédiatement à Adèle H de Truffaut mais Antonina est dès le début, une personne pas très "aimable". Ce n'est pas que la passion qui la pousse dans les bras de Tchaïkovski , mais une idée de l'homme, de génie ou tout simplement d'être l'ombre du maître comme dirait Jacques Brel. En cette époque où la femme n'est rien, être celle d'un homosexuel devient plus que problématique; elle va subir humiliations, frustration, rejet ( Le réalisateur ouvertement gay dépeint le monde masculin de façon redoutable, horrible, ce qu'il était sans doute) Elle en sera parfois l'origine. Elle va refuser tout compromis, tout  arrangement par défit amoureux. Mais s'il avait cédé, serait-elle restée dans cette attitude bornée, vu comme elle traite son amant avocat et leurs enfants qu'elle abandonne sans état d'âme. La réalisation est magnifique, sombre, moins chargée, moins virevoltante que lors de ces derniers films (Leto, Petrov) mais la caméra dépeint Moscou de façon repoussante avec ses mendiants, ses odeurs, sa violence avec des plans de toute beauté souvent en hauteur. Magnifique tragédie. ( Décidément le jury de Cannes n'avait pas les yeux en face des trous pour choisir " les 8 montagnes, Close, Les bonnes étoiles..) et laisser de côté ce film ou RMN. 

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