Musée grotte Cosquer (Marseille) °°°
Très belle reconstitution, que l'on peut voir dans Marseille même, dans un beau musée tout neuf. On se déplace en wagon personnalisé et casque aux oreilles on visionne en direct toutes les peintures, gravures de la grotte. Ce cheminement de 45 mn est complété par un film qui relate l'invention du lieu et un étage pour la faune, et l'historique de Marseille. Intéressant.
Petites de Julie Lerat-Gersant (Fr) °° 1 H 30
Camille (Pili Groyne), enceinte de quatre mois ne peut plus avorter. Elle ne veut pas garder l'enfant. Mais surtout elle se coltine une mère toxique insupportable qu'elle aime pourtant plus tout et se voit obliger de rejoindre un centre maternel où elle va rencontrer d'autres filles et des éducateurs qui vont l'aider à devenir adulte dont Romane Bohringer (parfaite) Film crédible, sensible, sincère. pourquoi pas.
La grande musique de Stéphane Guérin (Comédie bastille) ° 1 h 30
Mise en scène de Salomé Villiers. Pas emballé par cette pièce qui mélange les genres. Une sorte de fresque historique à l'écriture appuyée qui mêle un bal de mariage avorté, les années 40, les camps de concentrations, un secret enfoui qui perturbe la famille, une rencontre amoureuse. Les acteurs ne sont pas tous de la même valeur mais ils font tout ce qu'il peuvent pour nous intéresser. Je suis resté en dehors mais à vous de voir, les critiques sont assez bonnes.
Chevalier noir d'Emad Aleebrahim Dehkordi (Iran)°°° 1 H 42
Portrait d'une jeunesse iranienne d'avant les émeutes qui essaie de s'en sortir par tous les moyens. On suit une famille brisée par la mort de la mère, spoliée par un oncle, avec un père résigné et deux frères qui vont prendre des chemins différents pour survivre. Iman trafique dans la drogue en prenant des risques inconsidérés et Payar boxe affichant un sourire charmeur et brinquebalant une douceur infinie. Espoir et désillusion dans un Téhéran nocturne, lumineux, contrasté et vénéneux. A découvrir.
La parade monstrueuse (Centre des arts d'Enghien les bains) °°
Toute petite mais charmante expo en collaboration avec des institutions du spectacle vivant et du septième art qui met en lumière la figure du monstre ( dans l'opéra, le cinéma) On pénètre dans les coulisses, les costumes, les accessoires et la fabrication des effets spéciaux par un film très intéressant. Pour retrouver Nosferatu, Frankenstein, loup garou, Godzilla, Jurassic park, Game of trones .. Si vous êtes dans le coin.
Arrête avec tes mensonges d'Olivier Peyron (Fr) °°° 1 h 38
Très belle adaptation du roman de Philippe Besson. Stéphane Belcourt accepte de revenir à Cognac après 30 ans, là où il a grandi. Il rencontre Lucas le fils de son premier amour. Ils avaient 17 ans. Film très émouvant avec un Guillaume De Tonquédec parfait en Besson et Victor Belmondo absolument craquant qui va faire remonter un passé magnifié et renvoyer une bouffée nostalgique à tous les gays d'un certain âge où la peur, la culpabilité, la honte côtoyaient les pulsions, l'envie, l'attirance, la découverte, la provocation. Difficile de ne pas retenir une larme. (vu au festival chéries-chéris sortie le 22/2)
Le marchand de sable de Steve Achiepo (Fr) °° 1 H 46
Malgré ses maladresses, ce film a le mérite de parler d'un sujet grave, les marchands de sommeil. Djo (Moussa Mansaly vraiment très bien) pour aider sa famille, du moins au départ, va se laisser entrainer, sans résister beaucoup, dans la spirale de l'horreur. Le réalisateur en rajoute énormément, pour la bonne cause, il veut dénoncer ces crimes. Il y arrive grâce à sa générosité, il arrive à créer une atmosphère rassurante en plein chaos. La distribution est parfaite: Benoit Magimel, Ophélie Bau, Mariama Gueye et Aïssa Maïga. A découvrir.
Lady Agatha d'Ali Bougheraba & Cristos Mitropoulos ( Théâtre St Georges) °°° 2 H 15
Par les auteurs de l'excellent Ivo Livi. Ils racontent ici l'histoire rocambolesque d'Agatha Christie avec de merveilleux comédiens et une mise en scène entre Michalik et le Sycomore de Réfalo ( certaines scènes se ressemblent assez). Cela tourbillonne ( peut-être un peu trop, on aimerait de temps en temps savourer un moment) mais cette soirée régale le spectateur, c'est inventif, intelligent, drôle, ingénieux. A découvrir.
Du bonheur de donner de Bertolt Brecht (Lucernaire) °° 1 h 10
Malgré tout l'amour que je porte à Ariane Ascaride ce spectacle est trop abscons pour moi. Le dispositif déjà, deux tabourets, un pupitre et une lecture, certes maitrisée mais d'une telle sobriété qu'on n'arrive pas à être totalement concentré. Notre esprit s'égare souvent ailleurs. Des textes vraiment forts vous réveillent quelques fois. Férus de poésies ce spectacle est pour vous, les autres...
Un homme heureux de Tristan Séguéla (Fr) ° 1 H 29
Edith, la soixantaine annonce à son mari, maire très conservateur de Montreuil sur mer qui part en campagne pour sa réélection qu'elle est en fait un homme. Comédie assez lourdingue sur les trans qui enfile les clichés mais qui quelque fois fait mouche. Fabrice Luchini cabotine à qui mieux mieux et Catherine Frot n'est pas très convaincante, les seconds rôles sont peu développés. Restent deux trois bons mots qui font passer le tout.
La femme de Tchaïkovski de Kiril Serebrennikov (Russie/ Fr/ Suisse) °°° 2 H 23
De la fêlure à la folie. C'est vrai que l'on pense immédiatement à Adèle H de Truffaut mais Antonina est dès le début, une personne pas très "aimable". Ce n'est pas que la passion qui la pousse dans les bras de Tchaïkovski , mais une idée de l'homme, de génie ou tout simplement d'être l'ombre du maître comme dirait Jacques Brel. En cette époque où la femme n'est rien, être celle d'un homosexuel devient plus que problématique; elle va subir humiliations, frustration, rejet ( Le réalisateur ouvertement gay dépeint le monde masculin de façon redoutable, horrible, ce qu'il était sans doute) Elle en sera parfois l'origine. Elle va refuser tout compromis, tout arrangement par défit amoureux. Mais s'il avait cédé, serait-elle restée dans cette attitude bornée, vu comme elle traite son amant avocat et leurs enfants qu'elle abandonne sans état d'âme. La réalisation est magnifique, sombre, moins chargée, moins virevoltante que lors de ces derniers films (Leto, Petrov) mais la caméra dépeint Moscou de façon repoussante avec ses mendiants, ses odeurs, sa violence avec des plans de toute beauté souvent en hauteur. Magnifique tragédie. ( Décidément le jury de Cannes n'avait pas les yeux en face des trous pour choisir " les 8 montagnes, Close, Les bonnes étoiles..) et laisser de côté ce film ou RMN.
Thomas joue ses perruques de Thomas Poitevin (Rond point) °°°
Mise en scène d'Hélène François. Excellent et tellement drôle. Thomas à l'aide de perruques qui ne sont des prétextes, nous offre une série de portraits hilarants d'une justesse incroyable. Cela faisait un moment qu'on n'avait pas ri d'aussi bon cœur même si le spectacle peut ne pas plaire à tout le monde parce que un tantinet différent. Mais le frère témoin de mariage, Colette, Daniel à l'hôpital, l'attachée à la culture resteront assez longtemps dans nos mémoires, ils sont plus vrais que vrais, un mélange de ridicule, de méchanceté et de tendresse. Courez-y.
L'astronaute de Nicolas Giraud (Fr) °°° 1 H 50
Personne n'aurait parié une cacahuète sur cette histoire, et pourtant elle reflète exactement le sentiment qu'on éprouve à la réalisation d'une quête improbable. C'est irréalisable et puis.. Nicolas Giraud ( ancien candidat face à Thomas Pesquet) toujours aussi séduisant veut construire sa propre fusée pour visiter l'espace et avec l'aide d'un ancien astronaute, d'un chimiste, d'une génie des mathématiques, de sa grand-mère, va se lancer dans l'aventure. On y croit dur comme fer, privilégiant les plans serrés, oubliant le clinquant, on les suit à leur rythme, on les encourage anonymement de notre fauteuil. L'astronaute décolle aussi grâce à Hélène Vincent, Mathieu Kassovitz et Bruno Lochet. A voir.
Le retour des hirondelles de Li Ruijun (Chine) °°°° 2 H 13
Superbe et généreux. C'est avant tout une magnifique histoire d'amour entre deux exclus de la société: un pauvre paysan exploité par son frère, le village et une handicapée, avant d'être une critique au vitriol de la politique chinoise. On comprend que le parti après le grand succès du film ait demandé de faire une fin optimiste ( Le réalisateur a réussi à détourner cette contrainte en une fin totalement bouleversante) Wu Renlin est un vrai fermier, il est étourdissant de vérité, de tendresse et sa femme Hai-qing remarquable avec son handicap qu'on en oublie la professionnelle qu'elle est. Film hyperréaliste. On a l'impression d'être assis sur un tabouret et des les regarder vivre dans un décors d'une immense beauté. Le mariage forcé va se transformer en une complicité, une solidarité, en un total amour qui n'a pas besoin de rapports physiques. A voir derechef.
Class de Ashim Ahluwalia (Inde)°° 1 saison, 8 épisodes
Remake à l'identique "d'Elite". Trois élèves pauvres intègrent un lycée réservé aux riches dans la capitale indienne où les intrigues amoureuses, sociales, les secrets et rumeurs entraîneront un meurtre. Moins de sexe, plus de conflits sociaux ( on est en Inde) mais pas mal d'audace pour ce pays. Mais si on a vu l'original, celui-ci n'apporte rien.
Tant que le soleil frappe de Philippe Petit (Fr) °° 1 H 25
Tout petit film sympa sur un paysagiste qui se bat pour réaménager une place abandonnée du centre de Marseille. Avec les habitants du quartier ils aimeraient la transformer en une agora végétalisée ouverte vers le monde, mais la mairie, les acteurs potentiels s'en foutent royalement. Ils préfèrent des projets qui rapportent. pourquoi pas, vu qu'il y a Swann Arlaud.
La famille Asada de Ryôta Nakano (Japon)°° 2 H 07
Un jeune homme protégé et très aimé par sa famille va devenir photographe professionnel en la prenant comme modèle dans différentes situations. Cela part sur une comédie légère et devient, après la catastrophe nationale que fut le tsunami, un film plus social quand il se met avec d'autres à recueillir les albums photos retrouvés sous les décombres et à en nettoyer tout le contenu. Film malgré le sujet assez lumineux et drôle, ce qui n'empêche pas l'émotion . A voir.
Traces de Tiago Guedes (Por) °°° 2 h 07
Les conséquences terribles d'un rite de passage adolescent (que l'on découvre dès le début du film: humiliation, passage à tabac, harcèlement sexuel, viol ...). C'est la vie d'un garçon qui refusa d'y participer qui, pour cela fut battu à mort, et qui va encore y laisser des plumes, 25 ans plus tard, devenu l'idiot du village. Il vit au milieu de chiens errants, sa seule compagnie. Il sera le coupable parfait quand on découvrira le corps d'un jeune ado mort bouffé par la meute. Tragédie grecque (enfin portugaise..) sur la violence des hommes. Qui sont les victimes, les bourreaux ? Où est le bien, le mal ? On sent très vite comment tout cela va finir et pourtant on a toujours un espoir qu'un grain de sable va annuler le sacrifice programmé. A voir.
Le roi Lear de W. Shakespeare (Comédie française) ° 3 H 00
Mise en scène de Thomas Ostermeier. Lord que tout cela est laid ! petit, étriqué à l'image des costumes comme dans "la nuit des rois" il faut enlaidir tout et cela devient insupportable. Cette adaptation ne met en valeur que Denis Podalydès et le très grand Christophe Montenez, tous les autres par leur accoutrement, leur façon de parler, de bouger sont dans la caricature. Et d'interpeler le public sur des sujets d'actualité au plein milieu d'une scène ( Les gilets jaunes pour la nuit des rois, la réforme des retraites , ici) est insupportable: cela casse le mur théâtral, ce qui est totalement différent que de le prendre à témoin. S'il n'y avait pas eu C. Montenez qui est pour moi le meilleur acteur du moment, je serais sorti.
La tour de Guillaume Nicloux (Fr) °°° 1 H 29
J'adore ce genre de film. Dans une cité, les habitants d'une tour découvrent qu'ils ne peuvent plus en sortir. Quelque chose de noir, une sorte d'enveloppe entoure le bâtiment et avale tout ce qui en sort. Il faut survivre, chacun se regroupant dans une communauté ( blacks, blancs, beurs comme on disait avant) . Une sorte de "walking dead" mais sans zombie. Il n'y en a pas besoin, l'homme est suffisamment bête et cruel pour se détruire seul. C'est d'autant plus fort qu'on ne voit pas la violence, ces luttes intestines qui s'étalent sur plusieurs années. Huis-clos terrifiant mais passionnant. A voir.
Shirley Souagnon, être humain ( Café de la danse) °°°
Shirley fait ses adieux à la scène ( J'avais fait ceux de Sheila dans les années 80 à l'Olympia, j'espère qu'ils seront du même acabit..) Elle est formidable. On rit beaucoup et pourtant son spectacle est beaucoup plus sombre que le précédent. Elle aborde un peu les mêmes sujets ( l'identité homme-femme, l'homosexualité féminine, le regard des autres, la drogue, l'H.P ....) mais avec une pêche, une envie de partager incroyables. Elle aime les gens c'est sûr. Comme elle a repris les réseaux sociaux après une longue pause, j'espère qu'elle laissera tomber son jardin et ses tomates pour revenir nous enchanter sur scène. A voir obligatoirement. (elle part en tournée)
Pour la France de Rachid Hami (Fr) °°° 1 H 53
Tout d'abord ce film n'est pas un film à thèse comme ceux de Costa-Gavras ou Yves Boisset même s'il raconte le combat d'une famille pour que son enfant mort lors d'un bizutage à St-Cyr reçoive les honneurs militaires. Il est admirablement construit entre douleur du moment, enquête étouffée, institution militaire qui veut oublier mais quel qu'autre un général pour les aider (Laurent Lafitte d'une grande sobriété avec ce qui faut d'humanité) et flash-back qui nous promènent dans le passé familial en Algérie, à Taïwan... C'est surtout un film sur la famille, sur le souvenir, sur l'intégration. Les acteurs Karim Leklou, Shaïn Boumedine, Lubna Azabal sont formidables. A voir.
Une vie sur mesure de Cedric Chapuis ( Palais des glaces) °°°
Mise en scène de Stéphane Batlle. Pierre Martin-Bànos est formidable dans le rôle de cet "autiste" fou de batterie. C'est un surdoué et pourtant d'une naïveté sans limite, d'une délicatesse et d'une humanité qui ne trouvent pas leur place dans la vraie vie. C'est poétique, drôle, un brin déconcertant et terriblement touchant. A découvrir.
La montagne de Thomas Salvador (Fr) ° 1 H 52
Pierre, parisien en vacances (ou Vincent qui rappelez vous n'avait pas d'écailles en 2015) n'a toujours rien à raconter. Enfin si une passion subite pour la montagne avec qui il fait l'amour ( Véronique Jeannot , c'était avec la mer) il en a la main qui brille la nuit. Un emprunt au fantastique après une heure d'ennui profond où il asticote ses mousquetons, c'est vraiment prendre le spectateur pour un débile; mais ça marche avec les critiques, alors... Circulez...
Astérix et Obélix, l'empire du milieu de Guillaume Canet (Fr) °° 1 h 51
Haro sur les critiques qui descendent en flèche ce film qui, certes n'est pas aussi réussi que le Chabat mais qui ne s'en sort comme dirait Jérémie Couston avec une mention honorifix. C'est le début qui est mou et sans inspiration mais au fur et à mesure de l'histoire la mayonnaise prend. Il y a de très bons gags, de bons mots, de chouettes situations. Le casting est parfait ( sauf la princesse et Ph. Katerine) Canet et Lellouche s'en sortent bien. Cassel , Cotillard, Jonathan Cohen, Manu Payet, José Garcia, Ramsy Badia sont parfaits. On s'amuse à reconnaître A. Lamy, F Gastambide, V. Desagnat, Orelsan, T VDB, M. Fraise, M, Angèle, Zlatan ....C'est une bonne comédie familiale,qui n'est que ça, et pourquoi pas.
Tàr de Todd Field (U.S) °°° 2 H 38
La chute d'une cheffe d'orchestre admirablement interprétée par Cate Blanchett qui n'en finit pas de surprendre par son talent. Elle impressionne tout comme la mise en scène froide, maîtrisée, presque mathématique à l'image du décors qu'il soit de l'appartement ou de la philharmonie ( tout est béton, grisaille, ligne droite, obscurité) Histoire de déchéance mais aussi de "folie" qui s'immisce par trop de pression, trop d'enjeu, trop d'orgueil, de suffisance, de rapports faussés avec l'orchestre, l'entourage ( Noémie Merlant frustrée et bafouée) Nina Hoss (trompée, délaissée), de séduction, de domination etc... On se demande même si les rapports avec sa fille sont sincères. Un film trop long mais passionnant.
Archive de Gavin Rothery (U.S) °° 1 H 49 sur Netflix
Science fiction aux thèmes habituels . Théo James, toujours aussi sexy essaie de faire revivre sa femme (Stacy Martin) morte dans un accident de voiture dans le corps d'un robot, à l'aide d'archives mémorielles stockées artificiellement. Ils sont basés dans une station perdue dans un paysage de montagne enneigé superbement cinégénique. C'est la toute fin qui est vraiment réussie. Pourquoi, pas.
Knock at the cabin de M. Night Shyamalan (U.S) °° 1 H 40
C'est incroyable comme le réalisateur sait créer un début de film formidable ( c'est le cas pour tous ces films), une réelle atmosphère angoissante avec des sujets plutôt étonnants et puis au fur et à mesure, ça se délite. Ici, un couple d'homos et leur petite fille qui passent des vacances dans un charmant chalet de campagne subissent les menaces de quatre individus banals qui surgissent dont on ne sait où. Il est question de foi, d'apocalypse et de sacrifice. Il faut absolument qu'il apprenne à finir ces ouvrages. Amusant.
Les pigeons de Michel Leeb ( Nouveauté) °
Mise en scène de Eric Supply. On est un peu tristes de voir Francis Huster et Michel Leeb dans cette pièce qui manque de subtilité avec aussi Philippe Vieux ( qui en fait des tonnes) et Chloé Lambert. Serge et Bernard, deux acteurs sur le retour sont convoqués pour un casting au même moment, prétexte pour un règlement de compte comploté par leur ex. Mais est-ce vraiment la réalité? Ce n'est pas honteux mais bon ...
Un chalet à Gstaad de Josiane Balasko (Nouveauté) ¤
Mise en scène de Mehdi Mangal
Pièce assez vulgaire qui chagrine plutôt qu'elle ne fait rire. On est désolé pour Josiane Balasko qu'on adore mais tout est exagéré ( le jeu d'Armelle est assez insupportable) Le sujet: des riches se retrouvent dans un chalet pour parler de leur histoires de riches, dénoncées mollement par un faux gourou et une domestique. Cabotinage de tous, texte lourdingue, mais la salle rit. Un très gros bof .
Christophe Alévêque, Revue de presse Janvier 2023 ( Rond point) °°
Entre Guy Bedos et Coluche , Alévêque nous assène quelques vérités bien senties. On comprend qu'on ne sortira jamais de la mouise, qu'il pourra commenter l'actualité éternellement. On a de quoi rire jusqu'à la fin des temps. C'est finalement assez déprimant dans l'idée mais on rit souvent de la pertinence de ses réflexions. A la prochaine revue...
Aftersun de Charlotte Wells (U.S) ° 1 H 42
Des souvenirs de vacances, qui à la revoyure, adulte, ne correspondent pas à ceux de la petite fille de 11 ans qui les a vécus. Un papa aimant qui cachait des fêlures, que l'héroïne découvre lors d'un visionnage vidéo. Bardé de récompenses, ce film m'est insupportable dans sa réalisation. Il y a des petits moments absolument formidables noyés dans un maniérisme horrible, un climat gâché par des mouvements de caméra incessants, des images moches et pourtant l'inversion des rôles, le père fragile et non protecteur face à une enfant curieuse et espiègle était un sujet passionnant et nouveau. Bof.
Un petit frère de Léonor Serraille (Fr) °°°° 1 h 56
Le titre, l'affiche, la bande annonce, rien ne donne envie de voir ce film et pourtant ! C'est une merveille. Pas trop le sujet qui somme toute est assez banal mais la façon de nous le raconter: la chronique de la vie d'une jeune femme ivoirienne mère de quatre enfants ( Annabelle Lengronne absolument démente de vérité, d'émotion, de tout...) qui vient vivre en France. Elle respire l'envie de liberté, n'est pas forcément aimable, mais travaille dure, aime ses enfants, choisit mal ses amants et refuse le mâle "Jules césar" désigné par la famille ( Jean-Christophe Folly toujours parfait). C'est la précision du détail, de la bonne phrase ou le regard qui arrivent au bon moment. La mise en scène toute en sobriété est parfaite, pas de misérabilisme, elliptique quelques fois pour éviter le déjà-vu, et elle sert tous les personnages dans leur quête, leur espoir, leur désillusion, leur réussite. Elle crée une tension dans chaque scène, habitués, spectateurs que nous sommes à subir les rebondissements faciles des films du même genre et qui n'arrivent pas ou en décalé, ou quand on y pense plus. C'est brillant. Elle nous montre la vraie vie, belle quelques fois, dure souvent, à l'image du contrôle de police humiliant, mais tellement juste (Ahmed Sylla intense). Un grand film traité de façon modeste et bravo aussi à Stéphane Bak, Kenzo Sambin, Sidy Fofana et le tout petit milan Doucansi . A voir absoulument.
