mercredi 29 juin 2022

Black phone

 

Black phone de Scott Derrickson (U.S) °° 1 h 43

Habile compromis entre réalité et fantastique, lorgnant vers Stephen King. Le réalisateur sait construire une intrigue bien ancré dans le quotidien, frère et sœur soudés, père alcoolique et violent, problème d'harcèlement à l'école mais est moins à l'aise dans l'autre domaine. Le kidnappeur (Ethan Hawke) manque d'épaisseur pourtant pour une fois on ne nous le montre pas comme un psychopathe sadique idiot. Pourquoi pas. 

Le bourgeois gentilhomme

 

Le bourgeois gentilhomme de Molière (Comédie française) °°° mise en scène de Christian Hecq et Valérie Lesort. 2 H 45

Ce n'est pas ma pièce préférée de Molière, mais la mise en scène de nos deux comparses est absolument géniale, sans parler des costumes prodigieux. Par contre la proposition musicale m'a déçu, les intermèdes étant beaucoup trop longs cassant le rythme et l'intérêt. Si Christian Hecq est comme d'habitude  formidable, c'est Guillaume Galliène qui décroche le pompon, irrésistible dans un fondu de "Gérard Langue de Pute " et Michel Fau , rien que pour lui le spectacle vaut le voyage.

mardi 28 juin 2022

El buen patròn

 

El buen patròn de Fernando Leòn De Aranda (Esp)°° 2 H 00

Satire jubilatoire. Javier Bardem est un patron qui se veut moderne, efficace et près de ses ouvriers. Bref un exemple. Il concourt pour que son usine remporte un prix d'excellence. Mais tout se met à dérailler: un ouvrier licencié campe devant l'usine et brandit des pancarte, un autre déprime parce que sa femme le trompe et fout le bordel dans l'usine par son incompétence, le patron tombe en pamoison pour une stagiaire (et ça ne finit jamais bien), etc... Le paternalisme a ses limites, et les courbettes se transforment vite en retours de manivelle douloureux. Une véritable comédie bâtie sue la violence quotidienne. Moralité: il faut savoir se salir les mains ... A voir.

Men

 

Men de Alex Garland (G.B) ° 1 H 40

Certes Garland est vraiment un très grand faiseur d'images ( le passage du tunnel est parfait) mais son histoire post-MeeToo qui se veut une attaque en règle de tous les hommes, parce que tous des salauds est trop confuse, trop intellectuelle. Le début, film de genre, tout simple est passionnant, la musique angoissante, l'image hyper léchée de la campagne anglaise magnifique. Le fait de Rory Kinnear joue tous les rôle d'abord intrigue, puis amuse puis décrédibilise tout le propos. Trop maniéré, trop appuyé, comme la scène où chaque homme accouche du monstre suivant. Jessie Buckley est très bien. L'idée est bonne mais quelque chose ne fonctionne pas. A vous de voir.

lundi 27 juin 2022

Cendrillon

 

Cendrillon de Joël Pommerat (Théâtre de la Porte St-Martin) °°° 1 H 40

Surprenante réinvention des contes de Perrault/Grimm, aidé par un jeu de lumières absolument fantastique. Pommerat propose un cauchemar comique déroutant. Culpabilité, deuil; comment les dépasser ? Sandra, cendrier, cendrillon n'a pas bien entendu les dernières paroles de sa mère mourante et s'inflige une vie d'ado masochiste que sa belle-mère ( Catherine Mestoussis géniale) va exploiter avec un plaisir sadique jusqu'à ce qu'elle rencontre le prince orphelin lui-aussi qui va lui offrir sa chaussure en souvenir et ... bref retournement, humour, fiction du quotidien. On s'amuse follement de toutes ces trouvailles, de ces références détournées. Au final une très belle soirée. A voir absolument.



I'm your man

 

I'm your man de Maria Schrader (All) °°° 2 H 01

Pas de science fiction ici, plutôt une réflexion philosophique sur le couple, l'amour espéré, le compagnon idéal. Alma (Maren Eggert, parfaite) intellectuelle célibataire, sans enfant est choisie pour recevoir dans sa vie un robot (étonnant Dan Steven) qui sera l'homme parfait pour vivre le grand amour. Elle doit faire un rapport sur la faisabilité du projet. Plutôt réfractaire, elle va peut-être se laisser séduire. Comédie romantique qui ne ressemble à aucune autre. Tom sait intégrer toutes les failles, tous les doutes, toutes les réticences, tous les refus d'Alma d'où la complexité de la relation. Passionnant.  

jeudi 23 juin 2022

Elvis

 

Elvis de Baz Luhrmann (Aus/U.S) °°°° 2 H 39

Tant pis pour ceux qui n'aime pas le côté survolté du réalisateur, son "j'en rajoute un peu plus", son "je tourbillonne, je virevolte" moi j'adore ça. Il en fait toujours trop. Mais ici, ça sert le film. La vie d'Elvis prise dans les pattes du Colonel Parker (incroyable Tom Hanks faux derche parfait ) vaut bien ce déferlement, ces mouvements de caméra, ce manque de sobriété ( quoiqu'il s'est un peu calmé), une vie donc, truffée d'anecdotes plus ou moins savoureuses mais des moments musicaux absolument géniaux, Austin Butler, sexy en diable, sur dégage un charme dingue, véritable bête de scène. (peut-être un petit peu falot en dehors), mais bon c'est véritablement du cinéma. On a envie de danser, de bouger. On redécouvre ses chansons. On est très ému quand le King , deux mois avant sa mort, boursouflé chante "Unchained" dans un dernier sursaut. Et comme dirait Diane Dufresne " On en fait plus des mâles comme toua .."

mercredi 22 juin 2022

Les goûts et les couleurs

 

Les goûts et les couleurs de Michel Leclerc (Fr) °°° 1 H 50

Encore un joli film , sans prétention aucune, que celle de nous divertir, porté par deux excellents comédiens Rebecca Marder et Félix Moati, au charme fou. L'histoire de Daredjane, ( Judith Chemla parfaite) ancienne icône du rock, au passé difficile. Celle-ci meurt et la jeune fan avec qui elle créait de nouvelles chansons va se confronter à son ayant droit, un jeune homme un peu beauf qui ne pense qu'au pognon. Avec une belle brochette de second rôle: Philippe Rebbot, Eye Haïdara, Artus et François Morel. Tendre, nostalgique, émouvant et bien sûr musical.

mardi 21 juin 2022

Fratè

 

Fratè de Karole Rocher & Barbara Biancardini (Fr) ° 1 h 25

On est assez loin de "I comete", heureusement. Ici, on évite les clichés corses lourdingues ( les gens sont très hospitaliers) mais les réalisatrices s'amusent avec d'autres ( le paysan nationaliste , cousin proche de celui d'Astérix en Corse). A la mort de son père Doumé découvre l'existence d'un frère avec qui il devra partager l'héritage. Il va tout faire pour le dégoûter de l'île. Si l'on croit à Samir Guesmi, le jeu de thomas Ngijol laisse dubitatif, ses allers-retours entre gentillesse et vacheries ne sont pas crédibles. Sympa mais de guingois. 

Innommable

 

Innommable de Joeri Viekken (Bel) °°° Arte , 4 épisodes documentaire.

Comment un fait divers va devenir un scandale d'état. L'affaire "Dutroux", d'il y a 25 ans, sur la disparition d'enfants traitée de façon remarquablement sobre avec archives, témoignages bouleversants. Un choc pour tout un pays. Ce qui marque le plus c'est la dignité absolue des parents, des victimes rescapées. A voir absolument.






jeudi 16 juin 2022

Sweat

 

Sweat de Magnus von Horn (Pol/Suède) °° 1 H 47

Sylwia est une influenceuse polonaise à 600 000 abonnés qui vante les mérites du fitness. Elle a tout et pourtant n'a pas l'air d'être très épanouie. Le soir , elle se retrouve seule, face à son portable, toujours à se filmer. Elle n'a pas d'amis, sa mère ne lui montre aucune affection et depuis peu, est observée, suivie par un homme qui reste au pied de son immeuble, laid, dégoûtant mais en grande détresse. Magdalena  Kolesnik a une énergie folle, mais évolue dans des scènes trop longues, livrée à elle-même et ne nous émeut pas vraiment. Pourtant l'approche du réalisateur était la bonne, complexe et intelligente. mais quelque chose ne fonctionne pas vraiment.



Doctor strange in the multiverse of madness

 

Doctor strange in the multiverse of madness de Sam Raimi (U.S) ° 2 H 28

Quand trop d'effets spéciaux tue le film. C'est épuisant, véritablement. Le sujet pouvait être intéressant, voyager dans différents espaces-temps pour réparer, protéger ou nuire, selon. Mais l'histoire est réduite à un simple combat entre la méchante sorcière rouge et Dr Strange et ses amis. On s'y perd un peu et on n'arrive pas à apprécier ces nombreux effets tellement ils s'auto-annihilent. Déçu.


mardi 14 juin 2022

Jurassic world , le monde d'après

 

Jurassic world , le monde d'après de Colin Trevorrow (U.S) °° 2 h 26

Tout est absolument non crédible dans ce film, mais on a toujours le plaisir immense de voir nos petites et grosses bêtes sur l'écran. C'est encore plus gros, plus idiot mais bon. Le scénario est toujours le même, l'histoire enchaine des actions impossibles, des situations inextricables qui se résolvent comme par enchantement; il y a toujours un écran qui s'allume quand il faut, une carte disposée sur la table au bon moment, une personne qui vous sauve pile poil et des carnivores affamés ont l'air de choisir leur met: méchant je mange, gentil je laisse.( C'est sans doute ça que l'on aime) Mais bon les effets spéciaux sont formidables, Chris Pratt toujours aussi craquant. Mais que Laura Dern et Sam Neill jouent mal. Lourdingue mais divertissant.

lundi 13 juin 2022

Anatolia

 

Anatolia de Ferit Karahan (Turquie) °° 1 h 25

Le film est ce qu'il semble être: un réquisitoire implacable contre un pensionnat pour enfants kurdes en Anatolie, mais sa façon de le montrer est d'une grande habileté. Tout commence dans les douches où une altercation entre deux enfants finit par la punition démesurée de se laver à l'eau froide. Il fait - 35 °c. L'enfant attrape froid, tombe très malade. Son ami essaie de prévenir en vain les adultes, comme une quête Kafkaïenne où tout semble s'interposer. Le réalisateur a passé 10 ans dans cet enfer et sait de quoi il parle et il crée un suspense intense du aux effets pervers de l'autoritarisme qui entrainent la peur, le mensonge, la culpabilité, l'absurdité des situations; A voir.

jeudi 9 juin 2022

La chance sourit à madame Nikuko

 
La chance sourit à madame Nikuko d'Ayumu Watanabe (Japon)°° 1 h 37

Tendre et charmant. Madame Nikuko est une femme joyeuse, obèse et beaucoup trop gentille; elle fond de suite pour les hommes ( jamais les bons), elle fait toujours le mauvais choix pour tout ce qu'elle touche. pourtant elle a un cœur d'or, elle recueille et élève la fille de sa meilleure amie, se donne à fond dans son travail dans un restaurant et fait la joie des gens qui l'entourent, même si certains sont odieux avec elle. Elle reste absolument positive. Hommage assumé à Miyasaki ( Totoro) autre monstre gentil. le dessin oscille entre totale beauté et exagération assumée ( pleure et rire stylisé au max). Pourquoi pas.

mardi 7 juin 2022

La ruche

 

La ruche de Bierta Basholli (Kossovo/Suisse/Macédoine du nord) °°° 1 h 23

Après l'indépendance du Kossovo, des femmes veuves ou sans nouvelles de leurs maris décident de prendre leur destin en main, dans un pays ultra patriarcal. Farrije attend le retour hypothétique de son homme depuis 5 ans, s'occupe de son beau-père paralytique, entretient les ruches bref survit difficilement avec deux enfants en vendant du miel, comme ses compagnes de village. Malgré l'opposition farouche des villageois elles réussissent à créer une communauté qui fabrique et vend de l'Ajvar condiment aux piments rouges. Passionnant et touchant.

lundi 6 juin 2022

Emeline bayart, Tout feu, tout femme

 

Tout feu, tout femme d'Emeline Bayart (Théâtre de poche) °°° 1 h 20, Simon Legendre au piano.

Plus je vois les spectacles d'Emeline plus je les aime. Ce récital de chansons françaises poétiques, drolatiques, dérangeantes ou tendres est un pur moment de bonheur. On sort heureux de les avoir découvertes mais surtout qu'elles soient interprétées, que dis-je, sublimées par l'artiste qui a la grâce. On pleure de rire quand on est saisi par l'émotion, par une rupture improbable, que seule, elle sait nous procurer. Maintenant je rêve de la voir interpréter les chansons du répertoire d'Anne Sylvestre ( Clémence en vacances, Le mari de Maryvonne ...) Quel pied ce serait. Elle joue encore trois lundis, courez-y.


Flee

 

Flee de Jonas Poher Rasmussen (Finlande/ Fr/ Dan / Suède) °°° 1 H 23 sur ARTE replay et Août au cinéma

Documentaire d'animation magnifique sur un afghan réfugié au Danemark qui a caché longtemps à ses proches son véritable passé. Jonas réussit à faire parler cet homme d'une douceur incroyable, universitaire reconnu, qui pourtant a vécu l'enfer. La réalisation est superbe, entre dessins brouillon quand l'esprit se trouble, images d'archives qui rappellent la réalité, et animation classique de toute beauté. L'effet en est saisissant. De plus Amin doit affronter son homosexualité dans un pays qui la condamne à mort. Il y a un véritable suspense et pas seulement sur cette épopée tragique , mais aussi sur sa vie amoureuse, professionnelle cela en devient universel. Un très grand film.

jeudi 2 juin 2022

Firestarter

 

Firestarter de Keith Thomas (U.S) ° 1 h 34

Un petit Stephen King qui ne révolutionne rien mais qui repose de toutes les bêtises vues dernièrement. On sait ce qu'on va voir, 40 ans après la première adaptation de "Charlie" petite fille au pouvoir dévastateur. On préfèrera toujours que John Carpenter soit au commande. Mais bon.

mercredi 1 juin 2022

42 jours d'obscurité

 

42 jours d'obscurité d'Enriqué Vidéla (Chili) ° 1 saison , 6 épisodes

Aucune originalité dans ce petit polar chilien, sombre, pluvieux et plombé. Il se regarde mais cela ne casse pas trois pattes à un canard. Si vous avez du temps à perdre.

Les crimes du futur

 

Les crimes du futur de David Cronenberg (Grè/Canada) ¤ 1 H 47

Juste débile. Dans les années 60/70 on appelait ces films série B, ce n'est même pas le cas, parce que ces-dits films plus ou moins ratés, on y prenait quand même du plaisir, ici, on s'ennuie dès les premières images. C'est hallucinant de bêtise, bavard, hideux, fétichiste ringard, mal joué. On est plutôt dans la série Z qui nous pousse irrémédiablement vers la sortie, sans être ni choqué, ni amusé, ni rien, juste blasé et terriblement déçu par ce réalisateur qui avait dit qu'il arrêtait. Des fois il faut s'écouter. Beurk, mais faites-vous une idée.