Nemours (Seine et Marne) °°
Visite agréable de cette petite ville au charme certain. Ses canaux, le Loing, son château ( la salle du second contient quelques beaux tableaux) et quelques rues typiques et surtout sa forêt ! Moins connue que sa voisine de Fontainebleau elle recèle de très beaux rochers et aussi un paysage beaucoup plus varié ( moins de pins, plus de tout). Bref une belle journée.
Mac val ( Vitry / Seine) °° & Street art
Le Musée d'art contemporain du Val de Marne a 16 ans. En temps de Covid et de passe sanitaire , vous l'avez pour vous tout seul, tourné vers les valmarnais, il n'est pas si abscons que ça. Un écrin de béton, aux salles immenses où prônent quelques œuvres d'un intérêt tout relatif. A coupler avec Street art des rues voisines ( il ne faut se laisser décontenancer par les harangues des jeunes qui n'aiment pas trop vous voir trainer ici..)
Glitch crée par Louise Fox & Tony Ayres ( Aus)°2015, 3 saisons, 18 épisodes
Adaptation australienne des "revenants" français avec des variantes et une fin. James Hayes est un policier qui enquête puis protège six personnes revenues à la vie en pleine forme. Aidé par une docteur il va chercher le pourquoi du comment sur trois saisons. Plaisant mais sans réelle originalité. Si on a rien d'autre.
La loi de Téhéran de Saeed Roustayi (Iran) °°° 2 h 10
Impressionnant. Loin de l'image que l'on a de l'Iran, ici, on n'est pas à pique-niquer sur les bords du Zayandeh round d'Ispahan mais dans les bas fonds de Téhéran. Polar d'exception où l'on suit Samad, un flic hargneux à la chasse (c'est le mot) des trafiquants de drogue. (Il y a 6,5 millions de toxicos en Iran). On suit tout le démantèlement pas à pas. la mise en scène est formidable ( cf les canalisations ou le petit gymnaste en prison) sans pause, dans un tourbillon effréné. A voir.
Bonne mère d'Hafsia Herzi (Fr) °° 1 H 39
J'y suis allé pour Hafsia, j'avais beaucoup aimé son premier film -la bande annonce n'avait rien d'engageant - et puis finalement c'est un très joli film, porté par Halima Benhammed, très juste et de jeunes comédiens kakous assez touchants dans leur naïveté, leur façon d'évoluer. Nora c'est la force tranquille rongée de l'intérieur par toutes les ondes nocives de son entourage proche mais qui a su se forger des amitiés sincères grâce à sa gentillesse. C'est une revue de portraits tout en nuances. A découvrir.
Frères d'arme de Sylvain Labrosse (Fr) °° 1 H 21
Ils sont partis de leur pays avec un lourd secret qui les lie. Ils sont maintenant bien intégrés en France, travaillant au port de Brest. Mais ils n'ont plus les mêmes rêves, l'un ne veut plus partir mais se marier l'autre est resté dans un idéal du pays quitté faussé. Histoire un peu lourdingue qui n'apporte aucune surprise, quand dans un film quand il y a des armes... Vincent Rottiers et Kevin Azaïs s'en sortent une fois de plus. Mais bon, un petit bof.
Onoda d'Arthur Harari (Fr) °°° 2 h 47
Incroyable. Pour Onoda, la guerre de 40 s'est terminée en 74 ! Oublié sur une île philippine avec ses camarades ils se retranchent pour ne jamais céder face à l'ennemi et résistent à tous, même aux pauvres paysans. La mise en scène est magistrale de simplicité. L'histoire improbable est parfaite pour une adaptation cinématographique et les acteurs absolument remarquables. Voilà les mystères de la programmation cannoise, ce film aurait du faire partie de la sélection officielle tant il est brillant et maîtrisé. Un glissement progressif vers la folie. passionnant.
Titane de Julia Ducournau (Fr) ° 1 H 48
Le film coup de poing de Cannes divise. Certains crient au génie, d'autres à l'esbroufe. Je revendique le droit de ne rien éprouver du tout dans sa globalité. Des scènes horribles, certes je ferme les yeux, des scènes étranges, des scènes référencées ( Alien, Christine, Showgirls, Crash ..) Je prends le film comme il avance, sans aucun plaisir, sans rejet non plus, tout se tient mais rien ne fonctionne vraiment. Mais il y a Vincent Lindon qui demeure excellent dans tout ce qui touche et cette incroyable Agathe Rousselle qui n'a peur de rien, le joli minois de Laïs Salameh et ma voisine de rue Dominique Frot. Une expérience nouvelle que j'ai l'impression d'avoir déjà vécue. Ce titane sera-t-il résistant à la corrosion du temps cinématographique ?
Désigné coupable de Kévin MacDonald (U.S / G.B) °°° 1 H 47
Magnifique performance de Tahar Rahim qui impressionne dans ce Thriller juridique qui répond aux classiques du genre. Un jeune mauritanien est enlevé, arrêté et enfermé à Guantanamo sans aucun chef d'inculpation, mais avec le redoutable motif de trouver un coupable pour répondre aux attentats du 11 novembre. Torturé, humilié, et condamné à la chaise électrique jusqu'à ce qu'une avocate (Nancy Hollander) accepte de prendre sa défense. On suit cette relation et son évolution entre les deux personnages. Passionnant.
Renaud, putain d'expo (cité de la musique) °°°
Quel bonheur de replonger dans l'univers de notre chanteur énervé, énervant, préféré. L'émotion est là, les visiteurs ont presque tous la larme à l'œil, parce qu'on revit des moments forts, avec les amis de "Charlie", les interviews d'Anne Sinclair, de Mitterrand, les inspirateurs (Brassens, Gainsbourg, Devos), les poètes ( Prévert, Bruant, Aymé, Boudard) les révoltes de mai 68, de l'apartheid, de l'Ethiopie, du droit des femmes ( madame Thatcher) du 11 novembre jusqu'à l'innocence de l'enfant avec la projection d'un magnifique film réunissant 4 chansons sublimes ( Morgane, Mistral gagnant ...) Il y a l'humour, la tendresse, les colères et l'amour du public qu'il sait immense. Pour ceux qui aiment Renaud l'expo est un pur bonheur.
Cruella de Craig Gillespie (U.S) °°° 2 H 14
Une vraie réussite. L'auteur de "Moi, Tonya" confirme son talent. On n'attend rien de ce genre de film et bien celui-ci nous donne tord. C'est avec un réel plaisir que l'on assiste à l'affrontement des deux Emma Stone & Thompson, la première ayant encore un bout de cœur. Métamorphose d'une petite orpheline en passionaria vengeresse de la mode vs salope de la haute bourgeoisie qui sadise tout son entourage. Rythmé, riche en trouvailles, drôle, inventif, référé au "diable", au street art, mais surtout une performance d'actrices formidables (Emma Stone) et la génialissime Emma Thompson. A voir.
Comment je suis devenu un super héros de Douglas Attal (Fr) ° 2021 1 h 37
Gentillet. Une très belle distribution pour un film du samedi soir, pas désagréable mais pas transcendant non plus. Il manque un vrai scénario. Là, il n'y a que les bases minimales d'un film de supers. Mais on aime Pio, Leïla, Vimala, Benoit ... donc on leur pardonne ces faiblesses. En famille.
Annette de Léos Carax (Fr) ° 2 H 20
Un début tonitruant, où l'on savoure à l'avance les deux heures "Sparksiennes" qui promettent d'être géniales et puis pschitt ! Rien, un mélo aux gros sabots où tout semble ridicule, avec une enfant poupée ( ça pèse des tonnes) digne du Muppet Show. Bien sûr il y a de belles idées de mise en scène mais sans plus. Ces deux stars médiatiques, s'entredéchirent devant les caméras des paparazzi où l'on trouve pêle-mêle une référence à MeeToo, à "a star is born", aux réseaux sociaux, à l'exploitation des enfants.. Mais le film se conclue par une très jolie scène de parloir. Un gros bof.
Benedetta de Paul Verhoeven (FR/pays-bas) ° 2 H 11
Walerian Borowczyk, sort de ce corps! On se croirait revenu en 80 avec "Intérieur d'un couvent". Tout le début du film est interminable, dans un décors ridicule, on dirait que les rues ont été balayées exprès, les costumes itou, bref, on craint le pire, la mise en scène n'étant pas très intéressante. Les apparitions du christ rajoutent au malaise et puis finalement on se laisse prendre au bout d'une heure, pas par l'histoire, mais par le jeu des comédiens ( Rampling, Wilson, hervé Pierre, Guilaine Londez) . Tout cela sent la redite. Bof.
Moffie de Oliver Hermanus (Afrique du Sud) °°° 1 h 48
Autobiographie d'André-Carl Van der Merwe, jeune blanc sud-africain embrigadé à 16 ans dans l'armée pour garantir l'ordre ségrégationniste. Etant homosexuel, il devient un danger, il peut perturber le bon ordre moral, bref devenir un ennemi pour le pays pays. Brimades, mesures punitives, suicides des plus faibles , rien n'a l'air d'émouvoir les chefs. Ce jeune homme un peu fade au début devient au fur et à mesure un être endurci, capable d'accepter l'inacceptable mais garde en lui une humanité, une émotion qui permet d'espérer une vie meilleure. Aucun des protagonistes ne peut être heureux dans ce pays au passé si douloureux. A voir.
Le procès de l'herboriste d'Aghieszka Holland (Tch) °°° 1 H 58
Magnifique. J'adore tout le cinéma d'A. Holland depuis" Europa, Europa" et encore une fois elle nous livre un superbe film sur la vie de Jan Milolàsek (joué par Ivan & Josef Trojan, très bien) herboriste guidé uniquement par la guérison, pas regardant sur ses malades, du président Zàpotocky aux nazis. Ce n'est pas du tout un film de procès, mais sur un être fait de contradictions, bienfaiteur et égoïste allant jusqu'à sacrifier son amant, superbe Juraj Loj, son assistant personnage presque plus intéressant que le médecin. Tout est passionnant ici, l'histoire bien sûr, mais aussi les liens avec le politique, les liens amoureux. Les deux heures passent à toute vitesse, allez le voir, avant qu'il ne disparaisse des écrans.
Minari de Lee Isaac Chung (U.S) °° 1 H 48
Une famille coréenne s'installe dans l'Arkansas dans une caravane d'un trou paumé. Le père ( Steven Hung, Burning, Walking dead) et sa femme (Ye-ri han) sont employés à trier des poussins. Elle se morfond, il essaie de devenir agriculteur dépensant tout l'argent de la famille, poursuivant son rêve américain. Leur garçon a un souffle au cœur, arrive de Corée la grand-mère fantasque, You Yuh-jung, oscar du meilleur second rôle. Rien de bien folichon si ce n'est un regard très intéressant sur l'Amérique profonde avec la religion, la difficulté des paysans et une certaine douceur tout le long du film. A voir.
Sœurs de Yamina Benguigui (Fr) °° 1 H 39
Film maladroit, mais attachant par le sujet. Du trio superbe d'actrices Isabelle Adjani et Rachida Brakni arrivent à nous émouvoir, mais Maïwenn énerve souvent, son rôle sans doute. Il s'agit de rapt d'enfant par le père en Algérie, d'émancipation des femmes, de relations difficiles entre frangines, et d'une mère courageuse qui est hantée par ses démons. Beaucoup de scènes trop appuyées et inutiles pour quelques unes vraiment très émouvantes. Pourquoi pas.
Teddy de Ludovic et Zoran Boukherma (Fr) ° 1 h 28
Pas vraiment abouti, ni drôle, ni horrifique mais avec des petits moments réussis. L'idée était bonne: un film de genre traité façon "Bruno Dumont", d'ailleurs Ludovic Torrent" y est parfait, mais le manque de scénario original et la pauvreté des effets spéciaux plombent. Il aurait fallu exploiter plus le regard étrange d'Anthony Bajon pour le rendre vraiment inquiétant, qu'on ait peur malgré le décalage voulu. C'est un peu bancal, soit pas assez, soit trop, à limage de Noemie Lvovsky, des ados, ou de la copine dont on ne croit pas une seule seconde au jeu. Bof mais faites-vous une opinion, c'est une proposition de cinéma différente.
Présidents d'Anne Fontaine (Fr)°° 1 h 40
Amusant. Rongé par l'ennui Nicolas Sarkozy rejoint François Hollande en Corrèze pour le convaincre de former un nouveau parti capable de barrer le chemin à Marine Le Pen , Emmanuel Macron étant dans les choux. C'est une bluette tout à fait sympathique, sans prétention qui relève les travers de nos présidents et qui se moque gentiment d'eux, avec quelques répliques bien tournées. Il ne faut pas y chercher aune analyse politique, mais on s'amuse des imitations et l'on sent que les acteurs y ont pris du plaisir. Superbes paysages du plus beaux des départements .... ( non je ne suis pas chauvin...)
Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh (Fr) °°° 1 H 38
Poétique, beau et terriblement cruel. Youri veut sauver sa cité "Gargarine" de la démolition. Il connaît tous ses habitants, tous très attachés à leur lieu, même si les conditions de vie sont dures. Passionné d'espace, elle va devenir, pour lui, petit à petit l'habitacle d'une fusée. Les réalisateurs réinvente une banlieue plus douce où les gens se parlent, râlent, dealent bien sûr mais s'entraident où les femmes font leur gym ensemble. ( Il y a beaucoup d'anciens habitants en figurants) avec des figures connues ( Farida Rahouadj solaire, Denis Lavant, Finnegan Oldfield, Lyna Khoudri. Beauté du cadre, des plans dans ces déambulations de couloirs, d'escaliers. Youri par son esprit Géo Trouvetout va nous faire découvrir son monde, pas seulement de la cité, mais aussi celui les roms, traités de la même façon. Et l'émotion gagne quand on les revoit tous réunis pour assister à la démolition, tandis que Youri va cotoyer les étoiles. A voir.
Rigoletto de Giuseppe verdi (Festival de Bregenz) °°°° 2 H 05 mise en scène de Philip Stolzl sous la direction d ' Enrique Mazzola
Exceptionnel ! Jamais je n'avais vu une telle machinerie au service d'un spectacle. Ceux de Mylène et autres font pâles figures. C'était magique. Le drame opératique avec ses airs connus réjouissent, ses chanteurs parfaits étonnent; il ne suffit plus de savoir chanter mais être capable de grimper, de glisser avec des cordes, ne pas avoir le vertige. C'est époustouflant. Notre bouffon sévit dans un décors de cirque, il y a tous les ingrédients d'un bon spectacle, amour , trahison, vengeance. Avec Melissa petit en Gilda absolument prodigieuse. Courez-y si cela repasse.
Cicada de Matthew Fifer et Kieran Mulcare (U.S) °°° 2020
Ben trimbale un trauma d'enfance qui l'empêche de vivre pleinement sa sexualité. Il va rencontrer Sam un afro-américain dont il tombe amoureux et qui va mettre fin à des rencontres vaines et risquées. Nous sommes à New York en 2013. Leur relation va grandir et chacun va trouver la force de s'assumer, de détruire les dernières barrières qui les empêchaient de vivre. Très beau film en compétition au festival Chérie-chéris avec deux magnifiques acteurs Matthew Fifer et Sheldon D. Brown
