5 guys chillin'

5 guys chillin' ( Clavel) ¤ 1 h 10
Le seul intérêt de cette pièce (et c'est déjà pas mal) c'est de faire parler en sortant. Une réflexion sur le sexe, l'amour, la fidélité, l'amour libre, les partouzes, le sida et les IST...  5 comédiens qui osent tout, mais vraiment tout. Pas toujours du même niveau de jeu pour une pièce pédagogique qui décortique tous les aspects du sexe, des drogues, des mœurs, cela fait un peu le catalogue du parfait baiseur. Absolument pas choquant, au bout de cinq minutes on se lasse des corps dénudés, et c'est un parfait tue l'amour. Surtout ennuyeux. Dommage pour trois des comédiens qui jouent vraiment bien un texte pas très théâtral. Bof.

debout sur la montagne

Debout sur la montagne de Sébastien Betbeder (Fr) °° 1 h 45
Hugo ( Bastien Bouillon, très bien) assiste à l'enterrement de son frère (Jérémie Elkaïm) quand débarquent Bérénice ( Izïa) et Stan (W. Lebghil) ses amis d'enfance. Retrouvailles étranges, émouvantes, après une séparation de 14 ans. C'est une suite de petites scènes souvent drôles qui construit un tout assez charmant. Il y a des scènes déroutantes pas toujours réussies dans la fantaisie, l'onirisme. Mais le charme des acteurs opère malgré toutes les maladresses du réalisateur qu'on sent absolument sincère. Alors pourquoi pas.

Trésors des banlieues

Trésors des banlieues (Halle des grésillons/ Gennevilliers) °°°
Belle expo, due à Noël Coret, très joliment mise en scène avec des conteneurs aménagés par thèmes: témoin du temps, brutalité des mutations, art déco, arts muraux, guerres et révolutions, expressions plurielles en banlieues, l'art sacré. Il y a là du beau monde Chagall, Caillebotte, César, Vazareli, une magnifique tapisserie constellation du bélier de Lurçat , Léger, Di Rosa .... On y retrouve beaucoup d'artistes communistes évidemment, de belles photos accompagnent la balade, Willy Ronis ... Tout ça sous la grande verrière, ancien marché, je crois de Gennevilliers. Belle initiative.

Le traitre

Le traître de Marco Bellocchio (I/Fr/All/Brésil) °°° 2 h 32
Magnifique. La vie du repenti Tommaso Buscetta traité comme un thriller. Haletant de bout en bout et servi par un acteur absolument superbe Pierfrancesco Favino. Il y a tout dans ce film de mafia, d’abord une tension immense, de la force, de la violence bien sûr liée au sujet mais aussi de la mélancolie, peu d'amour même si il y est beaucoup question de famille, de trahison, du pétage de plomb et une réflexion sur l'honneur, le bien et le mal. L'homme tiendra bon malgré la peur et les menaces. Les scènes de procès sont absolument extraordinaires, comme un gigantesque guignol où les mafieux apostrophent, injurient les juges comme des enfants mal élevés. Mise en scène fluide, elliptique à propos, intime aussi. Une page d'histoire à voir derechef.

Machine de cirque

Machine de cirque ( Scala) °°°° 1 h 30
Exceptionnel ! Cette jeune compagnie québécoise, composée de cinq virtuoses ( ils ont oublié d'être  moches !) anciens du "cirque du soleil" ou des "7 doigts de la main" nous offre un spectacle éblouissant, plein d'humour et de poésie. Chacun sa spécialité ( trapèze, cerceau, jonglage, monocycle, planche coréenne) et d'un musicien, tous unis jusqu'à l'extrême. J'ai eu peur vraiment, au premier rang, pour leur vie. Ils n'hésitent pas à se mettre à nu dans un jeu de serviettes hilarant. On en sort avec une pêche incroyable devant tant d'originalité, d'ingéniosité. De très grands talents. A voir absolument.

Tolkien

Tolkien, voyage en terre du milieu (BNF) °°°
Petit hobbit procure-toi l'arme la plus importante pour cette expo, non pas l'anneau, mais le ticket d'entrée via internet, sinon commencera pour toi un autre voyage en terre du milieu encore plus difficile que celui de Frodo. D'abord une queue extérieure conséquente, puis une deuxième pour vérifier si tu ne portes pas l'anneau dans ta besace, une troisième pour te procurer le ticket et une dernière horrible qui voit passer devant toi tous les êtres supérieurs elfes, mages, nains, les Gandalf, les Galadriel, les Legolas qui eux, ont le précieux sésame ... Tu boues d'impatience et de frustration mais quand on te permet d'entrer tu découvres le monde incroyable de l'auteur et restes des heures à lire, admirer tous les dessins, les écritures, les tableaux, les tapisseries et les autres livres qui ont forgé l'imaginaire de celui-ci. Du bonheur qui se mérite !!!

Joker

Joker de Todd Phillips (U.S) ° 2 H 02
Horripilant. Depuis le temps qu'il court après la statuette, cette fois-ci il l'aura. Il a tout fait pour. (20 kg de moins, on peut compter ses os) .A ce niveau là, ce n'est plus du cabotinage c'est au-delà: gesticulations ridicules, grimaces décalées, rire insupportable qui dure. Il passe de l'immobilité béate à la crise d'hystérie chorégraphiée jusqu'au moindre mouvement de cil. C'est le plus agaçant du film. Ça a payé pour Dicaprio  pour "The revenant" il sera de même pour lui. Evidemment, ce clown pathétique psychotique se rêve en star du stand-up ! Mais tout ça c'est la faute à maman qui était folle pas au riche magnat de Gotham city, l'honneur est sauf. Tout sonne artificiel, téléphoné comme pour prouver au monde qu'on est loin du film de super héros et que l'on fleurte avec le cinéma d'auteur. Il y a de très beaux plans, cadrages, une très belle bande son, et une esthétique intéressante. Mais vers la fin, ce Joker qui devient le symbole d'une société pauvre et exploitée est le vrai sujet, mais juste effleuré, le film commence, là où il prend fin. Dommage. A vous de vous faire votre propre opinion.

Vampires de Dracula à Buffy

Vampires de Dracula à Buffy (Cinémathèque) °°°
Mordant. Depuis le Nosferatu gothique imaginé par Bram Stoker de Murnau jusqu'aux avatars Buffy, Mr Jack... on n'oublie aucun aspect: politique, érotique, poétique, historique, moderne bref c'est assez passionnant. Mais rassurez-vous cette visite ne prendra pas une éternité. On redécouvre des films un peu oubliés, Aux frontières de l'aube, Dark Shadows, Irma Vep par exemple et ceux qui nous ont vraiment marqués: Entretien avec un vampire, Morse, Nosferatu d'Herzog, Vampires de Carpenter, La comtesse, Les lèvres rouges, Prédateurs, Only lovers left alive , tout Feuillade. Belle balade macabre qui offre aussi du Basquiat, du Ferrara. On passe d'un art à l'autre, tout en s'amusant. Sympathique.

Sorry we missed you

Sorry we missed you de Ken Loach (G.B) °°° 1 h 40
Déprimant et révoltant. Fatigué d'avoir un chef sur le dos, Ricky ( Kris Hitchen, ancien plombier en vrai) accepte un boulot de livreur, croyant être plus autonome. Fatale erreur. Il entre dans le monde impitoyable de l'ubérisation. Sans couverture sociale, en achetant son propre camion, en hypothéquant le "bien être" salarié de sa femme, en s'éloignant de l'éducation de ses enfants ( et dieu sait que l'ado est dans une mauvaise passe..) où le moindre accroc peut-être la fin du rêve et le début du cauchemar. C'est étouffant. On est plein d'empathie pour ces nouveaux esclaves et plein de colère contre cette société du profit unique. C'est toujours le même cinéma que nous donne Loach à 83 ans,  c'est toujours aussi nécessaire et il faut continuer à le voir.

Moderne Maharajah

Moderne Maharajah (MAD) °
Très décevante exposition sur ce mécène féru d'art moderne du début de siècle. L'éclairage absolument horrible nous empêche de lire les panneaux et laisse les œuvres dans une pénombre énervante. Il y a quand même deux, trois objets (fauteuil, table basse) dignes d'intérêt. Par contre c'est l'occasion de découvrir la collection permanente tout à fait  intéressante surtout l"art nouveau". Bof!

Hors normes

Hors normes d'Eric Tolédano & Olivier nakache (Fr) °°  1 H 54
Film utile et humaniste sur deux associations qui aident les autistes. Plus documentaire que comédie on suit les pérégrinations de Jean-Pierre Cassel et Reda Kateb avec l'intérêt d'un polar. Il y a même des poursuites ( à pied) des parenthèses humoristiques dues plutôt aux situations cocasses qu'à une véritable envie de faire rire. On note une volonté de montrer les bienfaits de l'intégration quelle qu'elle soit: du handicap bien sûr, mais aussi des religions, des modes de vies quand le contexte si prête. Avec de bons seconds rôles: Hélène Vincent, Alban Ivanov...et on sort admiratif pour les aidants, les infirmières, médecins, métiers qu'on serait incapables d'assumer ici...

Alula

Alula ( Institut du monde arabe) °°
Petite expo à l'IMA qui vaut surtout par les films de drones qui permettent d'apprécier le site d'Hégra Il y a quelques objets et statues trouvés lors de fouilles. Elle donne surtout envie d'aller voir sur place, parce que le site classé au patrimoine mondial à l'air tout à fait grandiose, et l'oasis de 7000 ans a vu passer toute l'histoire de la péninsule chemin de Damas à  Médine. Pourquoi pas.

Camille

Camille de Boris Lojkine (Fr) °°° 1 H 30
Photographe idéaliste, Camille Lepage, est persuadée que son métier peut éclairer les régions oubliées du monde et aux proies d'horribles conflits, en étant plus près des gens, au cœur de l'action. Elle le paiera de sa vie en 2014 en Centrafrique. Ce film lui rend hommage avec ce portrait et à tous les journalistes de guerres toujours plus audacieux qui peuvent facilement devenir des cibles, des otages. Il montre aussi l'absurdité de ces guerres de religion, d’ethnies, on se rappelle le Ruanda. Efficace, simple, violent, émouvant, et servi par une Nina Meurisse formidable, naturelle, touchante et qui s'interroge sur les rapports possibles entre blancs et noirs. A découvrir.

La puce à l'oreille

la puce à l'oreille de Georges Feydeau (Comédie française) ° 
Très beau décors,un chalet, inattendu mais créateur de gags ( les skieurs qui passent) c'est ce que j'ai le plus apprécié de ce spectacle où tout le monde se donne à fond, où la mise en scène est ingénieuse mais où on ne rit jamais. On sourit franchement au jeu de jambes de Pauline Clément et puis c'est un peu tout. La première partie est agréable sans plus mais la deuxième est plombée par je ne sais quoi qui ne fonctionne pas du tout. Alors que j'avais bien ri chez "la dame de chez Maxim." Le contraire des critiques, allez comprendre....

Martin Eden

Martin Eden de Petro Marcello (I) ° 2 h 08
C'est le genre de film bien filmé, bien léché, bourré de bons sentiments, qui joue sur les passions et qui me laisse totalement froid. Dans l’Italie pauvre et survoltée du début de siècle, un marin va découvrir l'amour et les joies de l'érudition, d'après Jack London. Tous les thèmes abordés sont intéressants, dans cet apprentissage de la vie surtout les archives qui ponctuent l'histoire. C'est ce qui m'a fait regarder jusqu'au bout mais je me suis beaucoup ennuyé, peut-être encore trop fatigué du travail. A vous de voir, les critiques autres étant excellentes.

Peter Hujar

Peter Hujar (Jeu de paume) °°°
Très belle expo du photographe New yorkais qui travaillait pour GQ mort du Sida en 1987. On y trouve pèle mêle des portraits magnifiques, ( ceux qui s'aventurent à l'extrême, dont beaucoup de portraits allongés) des photos de rues notamment Christopher Street Pier ( quartier chaud) il adorait arpenter New York le nez levé et des corps, en grand nombre (une autre façon de parler de soi en dehors du visage) des jeunes, des vieux. A voir. A l'étage au dessus on trouve l'expo Zineb Sedira dont je n'ai pas bien compris la cohérence , mais il y a une salle sur la caricature très intéressante.

Atlantique

Atlantique de Mati Diop (FR/Sénégal) °° 1 H 44
Conte africain. D'abord on pense voir un film social hyper réaliste. Sur un chantier des ouvriers ne sont plus payer depuis trois mois et commencent à manifester leur mécontentement. Ils décident de prendre une pirogue pour voguer vers l'Espagne et sans doute disparaissent en mer. Et le surnaturel arrive comme dans les histoires de grillos peuplées de fantômes vengeurs. Mélange de scènes réalistes (mariage arrangé) rêvées, ou fantastiques ce film attachant est un tantinet naïf mais pourquoi pas.

Gemini man

Gemini man d'Ang Lee (U.S) ° 1 h 58
Dépliant touristique. Pauvre Ang Lee, on est loin de l'odyssée de Pi ou de Brokeback mountain ! Des dialogues insipides, une histoire idiote dont le scénario est réduit à peau de chagrin. J'ai mis une étoile parce que égoïstement ce film m'a permis de revoir les rues de Carthagène en Colombie qui sont magnifiques et celles de Budapest. Et puis le clone est assez laid, j'espère qu'on gardera nos acteurs sinon encore un secteur pour le pole emploi ... beurk.

Shaun le mouton, la ferme contre-attaque

Shaun le mouton, la ferme contre-attaque de Well Becher & Richard Phelan (G.B) °° 1 h 30
Pas aussi réussi, ni aussi drôle que le premier mais il y a tellement de gags qu'on passe un très bon moment. Le film n'est jamais aussi bon que quand il se situe au quotidien , dans la ferme, dans les petites boutiques, dans l'indiscipline des personnages, avec toutes les références aux autres films de SF. Beaucoup d'idées visuelles, et de détails inspirés. Mais le sujet l'obligeait à partir vers d'autres univers et là c'est moins bon. Mais le spectacle est vraiment sympa.

Matthias et Maxime

Matthias et Maxime de Xavier Dolan (Canada) °° 2 h 00
On a envie d'aimer ce film plein de qualité mais son début qui montre cette bande de copains est assez ennuyeuse. Il est vrai que l'accent n'arrange rien, presque inaudible, les scènes des vieilles qui se veulent amusantes sont plutôt fatigantes, et cette jeune cinéaste insupportable et puis... Il y a le baiser du film dans le film qui va changer le ton, et qui va changer aussi notre regard et titiller notre intérêt. Pour moi le film commence là avec Gabriel D'Almeida freitas tout en pudeur qui lutte contre des désirs nouveaux, Xavier Dolan d'une très grande justesse, plus distant. Par contre la mise en scène est belle, usant d'artifices utiles: des  accélérés, des ellipses jusqu'à un happy end sympathique. A voir quand même.

L'angle mort

L'angle mort de Patrick-Mario Bernard & Pierre Trividic (Fr) °°° 1 H 44
Fable poétique. Un bel homme noir ( Jean-Christophe Folly parfait) est doué depuis toujours d’invisibilité. Mais modestement il ne s'en ai jamais servi autrement que pour regarder des jeunes filles dans des vestiaires. Il n'est pas le seul à avoir ses qualités, chacun réagit de façon personnelle à celles-ci. Il a une amie (Isabelle carré toujours très bien) avec qui les relations sont simples et compliquées à la fois. Il désire sa voisine aveugle Golshifteh Farahani. Du fantastique dans le quotidien, une autre façon d'être un super héros pour une interrogation sur ce qu'on est vraiment, l'image qu'on dégage, la couleur de la peau, sur les sentiments. Une mise en scène simple, un jeu de lumières subtil, une approche sensuelle, charnelle. Un très beau film avec une proposition de cinéma différente.

Vie et mort d'un chien

Vie et mort d'un chien de Niels Nielsen (traduction) °° La tempête salle Copi
mis en scène de Jean Bechetoille
We are family (bis). La mort suspecte de son frère incite Marcus ,William Lebghil, à faire une thérapie de groupe. Pièce étrange qui démarre par un cri et continue par des dialogues souvent répétés  montrant le dysfonctionnement d'une famille. Le frère aîné semble fou, violent, instable. Cette première partie m'a un peu ennuyé, par contre la deuxième avec Romain Francisco en gourou thérapeute m'a séduit. Cet acteur qui fait aussi les chiens est formidable. Mais tous les autres,William Alice Allwright, Guarani Feitosa , Laurent Lévy, ... sont convaincants. Puis la pièce se répète et l'intérêt diminue de nouveau. Il y a de belles idées de mise en scène même s'il y a beaucoup d'entrées et de sorties. Pourquoi pas.

La fameuse invasion des ours en Sicile

La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti (Fr/I)°° 1 h 22
Pas tout à fait charmé. Adapté du roman de Buzzati. Beaucoup de couleurs pour un dessin très rigide qui des fois colle parfaitement au propos et d'autres fois pas du tout. Je n'ai pas été convaincu par les les courbes des ours. Il s'inspire beaucoup du "roi et l'oiseau" de Paul Grimault pour le reste de l'histoire. C'est une fable plus politique qu'écologique un peu lourdaude. Mais on a le plaisir d'entendre la voix de Jean-Claude Carrière et c'est déjà pas mal. A vous de voir.

Chambre 212

Chambre 212 de Christophe Honoré (Fr) °°° 1 h 27
Petite fable philosophique sur l'usure des couples et une réflexion plaisante sur l'adultère. Dès l'ouverture extrêmement réussie, on entre dans un univers décalé un peu à la "Blier" sans le côté cynique et gratuit. La mise en scène malicieuse, se joue du lieu: une rue, deux appartements, avec des plans, des regards de caméras venant de tous côtés. On s'épie, se juge, s'apitoie, se justifie. Les quatre acteurs sont formidables. Quelle belle idée de faire ouvrir les portes seules, passant du présent au passé comme chez Cocteau. Vaudeville inversé avec quantités d'hommage au cinéma : On pense à "Rosebud", à Guitry, à Resnais, à Ozon...Et puis il y a l'apparition magique de Carole Bouquet et toujours une bande son parfaite. Pas totalement réussi mais presque....

Degas à Orsay 2019

Degas (Orsay) 2019
Très jolie petite exposition sur le monde du spectacle vu par Edgar Degas. Sa fascination pour les danseuses, ses perspectives nouvelles, étranges, fascinantes. Les gros plans qui occupent la moitié de la toile et qui donnent une profondeur incroyable, voire presque du relief. Ses orgies de couleurs comme il le dit lui même. Et puis surtout, pour nous, membres du "Bout du bout du banc" l'explication enfin de "Robert le diable" qui fut donc un ballet de Meyerbeer dont l'action se passe dans un couvent et dont Degas a peint quantité de tableaux. A voir.

Bacurau

Bacurau de Kleber Mendonça Filho & Juliano Dornelles (Brésil) °°° 2 H 10
Et dire que j'ai failli passer à côté de ce film en ayant lu à droite à gauche des critiques vraiment dures. Je m'inscris en faux, allez le voir. Bien sûr il est violent sur la fin, mais pas plus que la plupart des navets qui dégomment à tout va. Ici il y a un vrai propos , ce village mystérieusement rayé de la carte, va résister à un groupe énigmatique de touristes meurtriers. C’est une parabole magistrale de l'emprise de la politique sur le pauvre monde. Des nantis bourrés de fric qui vont faire un safari d'humains, sans distinction. C'est la force du film: montrer un lieu où vivent des petites gens en harmonie, des vieux, des laids, des gros, des beaux, noirs, blancs, métis, chacun solidaire de l'autre comme une leçon d'ethnographie poétique qui par d'étranges événements va basculer dans l'horreur. C'est un western futuriste ( drones) mais terriblement actuel. ( rareté de l'eau, corruption, désertification ...) Il y a encore quantité de détails, on ne peut parler de tout. Aussi fort que "Récife" ou "Aquarius" pour moi.

Papicha

Papicha de Mounia Meddour (Fr/Alg) °°° 1 h 45
Formidable premier film sans doute autobiographique. Quatre jeunes algériennes sont confrontées à la montée de l'intégrisme, elles qui mangent la vie à pleine dents. Quatre actrices absolument géniales, dynamiques, charmeuses, volontaires, amoureuses, violentes, tendres ...chacune avec sa personnalité, qui aiment leur pays, qui n'ont pas envie de s'enfuir mais qui par la bêtise d'une religion mal digérée vont se faire démolir. Pour lutter contre l'obligation du port du hijab, elles vont essayer d'organiser un défilé de mode à l'intérieur de l'université avec l'aide d'une directrice bienveillante. Cet établissement sera l'espoir, le lieu de lutte, et le tombeau. La scène finale est saisissante. On gardera longtemps en mémoire leur terrible envie de vivre tout simplement. A voir absolument.

Pour Sama

Pour Sama de Waad al-Kateal & Edward Watts (G.B/ U.S) °° 1 h 35
Documentaire insupportable dans le vrai sens du mot sur la vie d'un couple , l'un médecin, l'autre journaliste dans un hôpital d'Alep sous les bombes, après la naissance improbable de leur fille. Certaines images sont difficilement regardables. La réalité en direct et tout un tas d'interrogations sur l’absence de réaction du monde dit "civilisé". Je n'ai jamais vu autant de sang, de douleurs. A voir mais c'est déprimant. 

La dame de chez Maxim

La dame de chez Maxim de Feydeau (Théâtre de la porte St Martin) °°°
 Zabou Breitman va tordre la misogynie de Feydeau pour en faire une pièce féministe. Trop fort. Sur un sujet simple mais avec une intrigue alambiquée, elle appuie sur de zones plus sombres tout en gardant le rire, les rebondissements, le rythme. Elle est servie avec bonheur par Micha Lescot, terrible d'arrogance, de Léa Drucker pétillante loin de sa zone de confort et surtout Anne Rotger incroyable madame Petypon. C'est elle qui emporte tout sur son passage. Molière de la meilleure actrice ?

Downton Abbey

Downton Abbey de Michael Engler (G.B) °° 2 H 02
On a vraiment beaucoup de plaisir à retrouver tous nos amis de Downton. Bien sûr il n'y a rien de nouveau, l’histoire ressemble à celles qu'on avait l'habitude de voir dans le feuilleton. Cette fois-ci ils reçoivent la famille royale. On n'a pas trop le temps de s'intéresser aux gens et je ne sais pas trop si cela passionnera les novices mais bon, pour les autres c'est une petite revoyure agréable. (mais sans plus).

Psychomagie, un art pour guérir

Psychomagie, un art pour guérir d'Alejandro Jodorowsky (Fr) °° 1 H 44
Il y a 50 ans Alejandro a inventé cette thérapie basée sur le tactile, le charnel, à l’opposée de la psychanalyse,  qui s'adresse à l'inconscient, pour libérer les gens de leur blocage, leur peur , leur douleur. Cela fait un peu secte, mais tout cela est gratuit et ponctuel, donc sans doute pas dangereux et assez rigolo à voir. Les gens ont de vraies douleurs et pourtant c'est souvent drôle. De toutes les façons ce sont des portraits assez intéressants d'anonymes plus Arthur H. J’attends surtout avec impatience le dernier volet de sa trilogie "voyage essentiel". Un petit bof quand même.

J'irai où tu iras

J'irai où tu iras de Géraldine Nakache (Fr) °° 1 H 35
Bonne surprise que ce premier film en solo de la réalisatrice. Toujours en duo avec Leïla Bekhti celui-ci fonctionne à merveille, secondé très joliment par Patrick Timsit. C'est drôle, sensible quelque fois très émouvant. Un peu appuyé des fois mais la scène des "bonnes nuits etc ..." est totalement hilarante. Les oppositions font toujours de bonnes comédies, même si, celle-ci fleurte  avec le drame avec tout le fan club de "Céline" dont Pascale Arbillot (parfaite). Pourquoi pas.

Alice et le maire

Alice et le maire de Nicolas Pariser (Fr) °° 1 H 43
Film charmant qui décortique les enjeux du pouvoir politique. Fabrice Luchini est maire de Lyon mais depuis quelques temps n'a plus d'idées, il décide d'écouter les avis d'une jeune normalienne jouée par Anaïs Demoustier. Élève de Rohmer, on sent quelque fois son influence pour notre plus grand plaisir. ( beaucoup de dialogues, le côté chaste des relations, plutôt dans l'observation, et celui très littéraire). Tous les seconds rôles sont excellents. Bref on passe un bon moment.

Suite française

Suite française d'après Irène Némirovsky ( La bruyère) °°
Mise en scène de Virginie Lemoine. En 1941 , Madame Angelier est obligée d'héberger un officier allemand. Rongée par l'absence de son fils prisonnier en Allemagne, elle passe ses nerfs sur sa bru. Celle-ci a du mal à résister au charme du soldat, surtout que mari la trompait joyeusement dès le lendemain du mariage. Sobre, cette histoire révèle le caractère de chacun au village. Les actrices sont formidables. Pourquoi pas.

Ne croyez surtout pas que je hurle

Ne croyez surtout pas que je hurle de Frank Beauvais ( Fr) °°1 h 20
C'est une sorte de poème filmé composé d'extraits de films ingurgités par le réalisateur en quatre mois. Ils sont de toutes origines, russes, japonais,... de tous genres. Cette expérience surréaliste se regarde vraiment avec plaisir mais les extraits de films sont tellement courts que l'on en reconnaît quasiment aucun et c'est, il faut le dire assez frustrant. On se contentera d'écouter cette douleur d'après rupture et ce cri contre tous les conflits qui l'épouvantent. C'est un pari. Est-ce qu'il est vraiment réussi ? Faut voir.