A cause des filles

A cause des filles de Pascal Thomas (Fr) °° 1 h 40
Partagé. On retrouve la verve de P. Thomas dans ce chapelet d'histoires cocasses. Certaines sont vraiment chouettes et d'autres plus poussives. Les comédiens eux sont ravis d'être là et nous aussi, et quelle brochette ( F. Morel, J. Garcia, R. De palma, A. Fleurot, I. Jacob, M.J Croze, P. Ricahrd, B. Schulz, L. Lucas ....et beaucoup d'autres..... et Alexandra Stewart) Mais la légèreté, l'humour, la bienfaisance, le charme sont toujours présents. Pas franchement réussi mais sympatoche.

L'intervention

L'intervention de Fred grivois (FR) ° 1 H 36
Nunuche. Le réalisateur a sans doute voulu refaire les films d'antan d'avec Michel Constantin et toute la clique: actions et verbes crus en nous racontant ce fait réel à l'origine du GIGN. Cela tombe à plat. Les dialogues sont nuls et les acteurs peu inspirés même si les scènes d'actions ont une certaine tenue. Dommage pour Alban Lenoir. Il nous faudrait peut-être Olga Kurylenko pour maîtriser les élèves de nos classes d'aujourd'hui, vu comme cette maîtresse d'école fait face aux ravisseurs.... A éviter.

La mule

La mule de Clint Eastwood (U.S) °° 1 H 56
Notre plaisir est de retrouver papy Clint en pleine forme dans un road movie plutôt amusant et décalé. A jouer un vieux chnock à mille lieux de ses rôles de macho qui tire plus vite que son ombre, c'est assez sympa. Dans Gran Torino, il était raciste et prenait conscience de l'injustice, ici c'est plus flou. Et quand c'est flou disait la grande Martine, c'est qu'il y a un loup. Il fait la mule pour des trafiquants de drogue, et cela n'a pas l'air de le gêner, si des mômes plus tard crèvent d'overdose. Il faut que le grand manitou se fasse buter et soit remplacé par encore plus méchants pour qu'il dresse une oreille! Bref on aime quand même notre cultivateur de lys, et bien des choses lui seront pardonnées, comme le fait, d'ailleurs, sa famille et on espère que ce film ne sera pas un film testament.  Malin et irrespectueux.

Green book

Green book de Peter Farrelly ( U.S) °°° 2 H 10
On pense de suite à "Miss Daisy et son chauffeur"façon qui aurait sérieusement dérapé. Tony Lip ( Viggo Mortensen absolument génial) est videur de boîte de nuit, raciste, beauf, l’ancêtre de l'électeur trumpiste.  Doc Shirley ( Mahershala Ali génial absolument) est pianiste de jazz raffiné, maniéré et gay. Leur rencontre va faire des étincelles, traitée avec un humour contagieux ( il y a des scènes d’anthologie du genre "comment manger du poulet frit avec les doigts" et d'autres que je ne dévoilerai pas...) qui glisse côté politique. Ce film qui prône la tolérance, sans les artifices habituels, pétri d'humanité ne peut faire que du bien. C'est du militantisme soft qui remplacera avantageusement bien des discours. A voir absolument. 

L'ordre des médecins

L'ordre des médecins de David Roux (Fr) °°° 1 H 33
Ce n'est pas un film de plus sur le monde médical même s'il se passe à l'hôpital mais un très beau témoignage d'amour entre un fils et sa mère. Jérémie Renier est absolument formidable comme d'habitude et peut-être plus. Il est le jeune pneumologue, qui maîtrise parfaitement son rôle et ses émotions, qui est capable de prendre la décision quand il le faut et qui perd pied quand sa mère gravement malade entre dans son service. Ici chaque détail sonne juste, chaque réplique à l'air d'être prise dans l'instant, sans fioriture, sans trépidation haletante qui joue sur un quelconque suspense.  Du vrai, du dur, de l'humain aussi. Et de très jolis travellings de couloirs, en sous-sols aux lumières bleutées qui ponctuent le quotidien . Et puis Marthe Keller ......A voir. 

Ma vie avec James Dean

Ma vie avec James Dean de Dominique Choisy (Fr) °°° 1 H 48
Excellent. Voilà l'humour que j'aime, absurde et poétique. Sans doute, cela ne conviendra t-il pas à tout le monde. Tant pis pour eux. Géraud ( et non pas Jérôme: Johnny Rasse) vient présenter son film sur la côte normande. La salle est vide, personne ou presque. Le projectionniste lui n'est pas insensible à son charme. Tous les deux vont croiser toute une ribambelle de personnages savoureux. Juliette Damiens, réceptionniste à l'hôtel, par exemple, hilarante comme Nathalie Richard en lesbienne délaissée ou Mickaël Pélissier. Loufoqueries, dialogues ciselés, sans sombrer dans l'émotion facile. J'ai beaucoup aimé.

Continuer

Continuer de Joachim Lafosse (Fr) °° 1 H 24
Pas si contemplatif. L'on retrouve Virginie Efira et Kacey Mottet Klein en grande forme dans cette balade Kirghizistane au paysages magnifiques. Une mère emmène son fils rebelle pour essayer de renouer des liens. On avance au rythme des chevaux avec quelques péripéties pour agrémenter l'histoire. C'est juste cela, et cela nous suffit. 

L'incroyable histoire du facteur Cheval

L'incroyable histoire du facteur Cheval de Nils Tavernier ( Fr)°° 1 H 45
33 ans à remuer des pierres pour construire pour sa fille Alice un Palais idéal, sous l’œil énamouré de sa femme à la patience absolue. C'est surtout la composition habitée de Jacques Gamblin qui fait que l'on reste jusqu'à la pose de la dernière pierre et aussi pour le regard doux et compréhensif de Laetitia Casta. De très belles images comme on aimerait en voir plus souvent comme diraient les nuls. Pas de quoi fouetter un chat mais pas honteux non plus, honnête sûrement. 

Holy lands

Holy lands d'Amanda Sthers (Fr/Bel) °° 1 H 40
Après un très joli début teinté d'humour, James Caan, en éleveur de porcs à Nazareth confronté à Tom Hollander, son voisin de rabbin, ce film hélas tourne à la morale un peu facile et complaisante. Il y a la femme atteinte d'un cancer, le fils homo avec qui il a coupé les ponts, la fille qui fait sa crise d'ado à 35 ans, bref cela fait beaucoup. Un certain charme s'installe, pourtant, peut-être du aux retrouvailles d'avec James Caan et sa démarche de vieux râleur.

Glass

Glass de M. Night Shyamalan (U.S) ° 2 H 09
On se demande un peu en regardant ce film, en plus de son intérêt, qui est le plus à enfermer en H.P : les trois hommes qui se prennent (ou sont des super héros) ou le réalisateur lui-même ? Bien sûr il maîtrise la caméra, il n' y a pas de doute mais je pense qu'il filme que pour son propre plaisir et nous laisse sur le côté. Avec son talent il pourrait écrire quelque chose d'intéressant, ça changerait, en lorgnant sur  Wayward Pines sa série futuriste. Il y avait là matière à réjouissance. Un gros bof.

Prévert

Prévert de Yolande Moreau & Christian Olivier (Rond Point) °°°
Magnifique. Yolande Moreau est comme un poisson dans l'eau, dans l'univers de Prévert et surtout, elle a un complice formidable en Christian Olivier fondateur des "Têtes Raides". Sa voix chaude nous envoûte. Tous les deux défendent admirablement des textes de Prévert que l'on avait oubliés si percutants, si provocants, si toujours d'actualité, mais surtout simples, beaux, accessibles et émouvants. Sans oublier les musiciens tous très bons. Cela fait un bien fou...

The front runner

The front runner de Jason Reitman (U.S) °° 1 H 53
En ce temps là, une coucherie pouvait vous détruire politiquement, maintenant c'est le contraire il faut être odieux, maltraiter les femmes pour devenir président. Ce film intéressant, porté par un Hugues Jackman parfait, nous fait voyager dans une époque révolue. Le candidat Gary Hart, charismatique, progressiste, plein d'avenir mais coureur en fera les frais. Politique et journalisme, où est la responsabilité du quatrième pouvoir ? Les paroles de Jefferson des "dirigeants mérités" annoncent le règne de Donald Trump.

Doubles vies

Doubles vies d'Olivier Assayas (Fr) ° 1 H 43
Pédagogique. Quand on suit les tribulations des comédiens dans leur vie de tous les jours et toutes leurs histoires de cul, c'est assez jouissif mais quand on écoute le discours sur la révolution  numérique on a l'impression d'être dans un cours de terminale avec lecture de rédactions d'élèves et c'est assez pénible. Assayas décrit son univers habituel avec les référents qui l'apprécient ( France info, inter, Télérama ...) Il reste en vase clos. On aime ou pas .. à vous de voir.

un beau voyou

Un beau voyou de Lucas Bernard (Fr) °° 1 H 44
Sympathique. Un flic proche de la retraite va palpiter une dernière fois à la poursuite d'un Arsène Lupin des temps modernes. Ce film vaut surtout par la très jolie composition de Charles Berling tout à fait épatant. Un beau dialogue et quelques situations cocasses. Subtil et différent.

Bienvenue à Marwen

Bienvenue à Marwen de Robert Zemeckis (U.S) ° 1 H 56
Après un violent tabassage un homme devenu amnésique se réfugie dans un monde qu'il crée de figurines à l'image des personnes de son entourage. Si le propos intrigue, puis amuse, il finit par lasser parce qu'il n'apporte rien à une histoire qui n'existe pas vraiment. Le réalisateur reste campé sur son idée de monde parallèle sans s'intéresser aux protagonistes dont on apprend rien, ou très peu. Il s'est fait plaisir, tant mieux pour lui, en oubliant de nous faire plaisir aussi. A vous de voir.

Edmond

Edmond d'Alexis Michalik (Fr) °°° 1 h 50
Magnifique adaptation de la pièce de Michalik par lui-même. On retrouve tout ce qui a fait son succès avec une distribution brillante, Olivier Gourmet en tête en Coquelin, Thomas Solivérès fait un Edmond attachant et tous les autres: Tom Leeb, Emmanuelle Seigner, Clémentine Célarié, Igor Gotesman, Dominique Pinon.... La mise en scène est formidable, fluide, dynamique et tout s'enchaîne parfaitement. On rit, on s'émeut. On passe un excellent moment . Et reste la pièce de Rostand toujours aussi émouvante même si on en voit que quelques scènes. Du bonheur.

Les invisibles

Les invisibles de Louis-Jean Petit (Fr) °°° 1 H 42
Dans la lignée de "Discount" son excellent film précédant L.J Petit est le digne héritier de Kenneth Loach. Ces invisibles sont ces femmes SDF qui traînent dans les rues, que l'on croise et à qui on ne fait jamais attention parce qu'elles nous renvoient à la figure toute cette angoisse qu'un jour peut-être nous aussi on pourrait vivre leur vie. Ici, petit à petit, dans ce refuge où triment jusqu'au délire Audrey Lamy, Corinne Masiero, Naomie Lvovsky, elle reprennent goût à la vie, retrouvent espoir et dignité. Elles en deviennent belles comme le dit la Grande Corinne. Pas de pathos, de l'humour, un dialogue percutant, des personnages hilarants et émouvants pour ce combat peut-être perdu d'avance mais qui apporte une envie sans doute éphémère de combattre l'injustice et de hurler avec les loups. A voir (surtout par nos dirigeants qui sont loin de savoir à quoi ressemble la France d'en-bas)

Asako I & II

Asako I & II de Ryusuke Hamaguchi (Japon) °°° 1 H 59
Une jeune fille plutôt introvertie tombe amoureuse du sosie de son grand amour de jeunesse. Conte rohmérien à la douceur trompeuse. Il y a de la passion indomptée dans le cœur d'Asako qui peut exploser comme le tremblement de terre qui arrive au milieu du film. Elle fleurtait avec un être imprévisible auréolé de toutes les qualités à un autre pâlot mais sûr, fidèle et tout à fait amoureux. Réflexion sur la fragilité des sentiments et sur comment on s'en arrange. Surprenant et captivant.

Border

Border d'Ali Abbasi ( Suède/ Danemark) °°° 1 h 48
On croit avoir tout vu, que le cinéma maintenant, n'est que resucée, eh bien allez voir Border, vous ne serez pas déçu. Tina a un physique étrange et est dotée d'un flair incroyable, comme douanière elle est imbattable. Elle rencontre une personne qui lui ressemble terriblement et commence une histoire d'amour pour nous absolument inédite.On ne peut rien dire sans gâcher les découvertes successives. Prix un certain regard à Cannes, absolument mérité. C'est une expérience à vivre. On ne sait jamais où on va. On s'interroge sur ce qu'on voit, ce qu'on ressent. Qu'est ce que vivre laid ? comment supporter les regards des autres? La gêne est présente tout le long du film même si on a de l'empathie. A découvrir d'urgence. (pour public averti et curieux) 

Azor

Azor , opérette de Raoul Praxy et ses camarades ( athénée) ¤ 2 H 00
Hystérique et difficilement supportable. Dans un décors pauvre et assez laid la troupe pendant deux heures se donne à fond pour un résultat contraire. Dès que la batterie du petit orchestre joue ses premières notes, j'ai compris que ce spectacle ne me serait pas accessible puisque souvent inaudible. Le propos est mince donc on peut suivre l'intrigue en se raccrochant à des mots, des phrases entendus au hasard. Tout est dans l'exagération, les bonnes idées sont noyées dans le brouhaha, même Julien Alluguette que j'ai toujours beaucoup aimé, notamment dans Equus se perd  dans trop de tout. Je repêche Fanny Fourquez pour sa voix superbe et son jeu parfait.

L'ange

L'ange de Luis Ortega  ( Arg) °  2 H 06
Si les anges ont la gueule de cette petite frappe insupportable, le paradis devient moins attirant. Son ami Chino Darin par contre est beaucoup plus appétissant. Bref on suit le parcours d'un voleur devenu multi meurtrier sans jamais ressentir un brin d’empathie. La mise en scène qui traîne en longueur propose souvent des idées intéressantes mais le réalisateur se complaît dans l'hémoglobine facile. Pas du tout convaincu, à vous de voir. 

L'heure de la sortie

L'heure de la sortie de Sébastien Marnier (Fr) °°° 1 H 43
On est loin des élèves qui font tourner en bourrique des profs fraîchement arrivés en ZEP. Ici des collégiens privilégiés harcèlent Laurent Laffitte d'une façon beaucoup plus raffinée et d'autant plus glaçante, après avoir poussé au suicide son prédécesseur, tellement sûrs de leur supériorité, de leur grande intelligence. Il est vrai qu'ils ont le langage et le raisonnement qui tuent. La mort hante, en effet, ce film constamment. Après "irréprochable" que j'avais adoré, ce deuxième film est encore une réussite. On pense au "village des damnés".Très belle mise en scène et belle interprétation de tous.

Un violent désir de bonheur

Un violent désir du bonheur de Clément Schneider (Fr) °° 1 H 15
En 1792, un jeune moine est confronté à la réquisition de son couvent par les troupes de la convention. La réalisation étrange balance entre classicisme, univers Rohmerien, intervention musicale décalée, avec de vrais beaux moments et d'autres beaucoup moins réussis. Bref une bizarrerie qui sort de l'ordinaire mais pas indispensable non plus.

Le retour de Mary Poppins

Le retour de Mary Poppins de Rob Marshall (U.S) ° 2 H 10
Emilie Blunt reprend le rôle de la grande Julie Andrews et malgré tout son talent n'arrive pas à nous la faire oublier. Faut dire qu'il n'y a pas grand chose de nouveau. Les scénaristes sont restés très proche de l'original sans oser bousculer le mythe. S'ils l'avaient fait, peut-être leur aurait-on reproché. Le côté kitsch affaiblit le film qui peut avoir des moments de grâce comme avec la chanson des allumeurs de réverbères qui rendent hommage à nos amis ramoneurs. Les enfants sont plutôt falots comme l'est Lin-Manuel Miranda. Des longueurs pour un film au charme suranné mais qui réveille de vieux souvenirs agréables.  

The happy prince

The happy prince de RuppertEverett (G.B) °°° 1 H 45
Mélancolique. Les dernières années d'Oscar Wilde à Paris. Après un début un peu confus, un montage déconcertant ce film, une fois l'humeur littéraire campée, émeut fortement parce qu'il est surtout question d'humiliation et comment lutter contre. Il y a de belles idées de mise en scène avec des enchaînements ingénieux et surtout une atmosphère et une reconstitution des lieux vraiment réussis. La distribution est parfaite: Ruppert lui-même mais aussi Edwin Thomas ( Robbie) attachant, Colin Firth, Emilie Watson, Colin Morgan, Tom Wilkinson et même Bréatrice Dalle. 

Miraï, ma petite sœur

Miraï, ma petite sœur de Mamoru Hosoda (Japon) °° 1 H 38
Un tantinet déçu. On est loin du magnifique "Garçon et la bête" ou des "Enfants loups" petits chefs d'oeuvre. Kun n'accepte pas l'arrivée de sa petite sœur, lui qui était choyé, dorloté. Celle-ci prend sa place et cela l'agace plus que de raison. Il pique crise sur crise et va se réfugier par hasard dans le jardin où il va côtoyer sa sœur adulte, un génie, son grand-père mort. Il va faire des voyages-rêves qui vont l’amener à aimer ce petit être. Film sur la famille, qui après un début répétitif et qui traîne en longueur, très joliment dessiné, finit beaucoup mieux et devient assez émouvant.