The charmer

The charmer de Milad Alami (Dan)°° 1 h 40
Film plus intéressant que son propos ne laisse penser, c'est une approche différente. Esmail est iranien, depuis deux ans au Danemark, il cherche désespérément, dans les bars, une femme qui pourra lui procurer un titre de séjour, en échange d'un peu d'amour exotique. Mais dans cette histoire où tout le monde manipule tout le monde, chacun se retrouve gros-jean comme devant. Le rêve européen se transforme en cauchemar. Un peu longuet avec des scènes avec le mari veuf en trop. A découvrir.

Une pluie sans fin

Une pluie sans fin de Dong Yue (Chine) °° 1h 59
Poisseux. Un homme sort de prison. Dans les années 90 il était un employé modèle, vigile redoutable, reniflant les voleurs, recevait les honneurs des patrons lors de cérémonies. Auréolé de succès on fait appel à lui pour suivre et peut-être aider à résoudre le triple meurtre de jeunes filles retrouvées dans la boue de paysages industriels lugubres. Ce premier film force l'admiration pour sa mise en scène absolument maîtrisée aussi belle que l'affiche, ses plans, ses contre-plongées, sa course poursuite fatale mais l'idée géniale de pluie qui tombe sans discontinuité devient pesante à la longue. Tout est sombre, taciturne, ténébreux, triste, humains comme paysages et laisse peu de respiration aux spectateurs. Trop brillant ?

Frédérick Sigrist

Frédérick Sigrist: tout le monde croit que je suis un mec bien ( Le Funambule-Montmartre) °°°
Allongé, anxieux sur un beau divan rouge Fred se confie à son psy. Pendant presque deux heures, il va passer en revue toutes les contradictions du monde. De son monde aussi, son couple, ses enfants, son travail, ses collègues de France inter, son public de gauche très Télérama, sans oublier l'écologie, et toutes les horreurs de la politique, des politiciens (en ce moment avec M. Macron il y a de quoi faire) ou comment faire correspondre ses idées et ses actes.C'est juste, drôle, sans être moralisateur. Une excellente soirée.

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 Pour vous faire patienter, le Daniloris prend quelques jours de vacances, les portraits des nouveaux talents de cette année 2018

Hôtel Artemis

Hôtel Artemis de Drew Pierce (U.S) ¤ 1 H 34
Au secours ! dans cet hôtel spécial, Jodie Foster ( Que vient-elle faire dans cette galère?) soigne sans états d'âme tout ce que la ville de Los Angeles produit de gangsters, de voleurs, d'assassins. Son patron est le pire salaud qui soit. On est triste pour elle, elle qui se fait si rare. Elle marche comme une petite vieille qui veut aller faire ses courses le plus vite possible au marché. Tous les acteurs sont mauvais (à part Starling K. Brown, peut-être parce qu'il a trois phrases à dire). Et la morale n'est pas très convaincante non plus, même si la fin très étasunienne pense rattraper ce naufrage. Brave gens passez votre chemin.

Mama mia 2

Mama mia 2, here we go again de Ol parker (U.S/G.B)°° 1 H 54
Était-ce vraiment nécessaire de faire une suite avec des chansons que l'on connaît à peine ? Eh bien bizarrement oui, parce que le kitsch, ici, est sublimé. On se fout comme une guigne des acteurs, de l'histoire mais on se laisse avoir par les chorégraphies souvent assez chouettes ( Waterloo, super). On retrouve tous les personnages Harry, Sam, Bill, Tanya, Rosie (jeunes et vieux) et Sophie avec plaisir. Et puis Lily James qui est, en ce moment, dans tous les films de langue anglaise. Et cerise sur la gâteau, on se pince pour y croire, Cher et Andy Garcia, dans un duo pathétique complètement dingue? Ridicule? Génial, forcément. Film d'été.

Fleuve noir

Fleuve noir d'Erick Zonka (Fr)° 1 h 53
Concours de cabotinage. Qui de Vincent Cassel (Colombo Alcoolique) ou de Romain Duris (professeur étriqué) en fera le plus? Ils en font passer l'histoire, tout à fait convenue, au second plan. Remarquez ce n'est pas très difficile: le fils de Sandrine Kiberlain (qui semble ailleurs) a disparu, son mari, marin, est absent et elle en charge d'une enfant handicapée. Le commandant qui n'est pas insensible à la détresse de la mère soupçonne le voisin qui s'intéresse d'un peu trop près au malheur des autres. Pas de quoi se relever la nuit....

Break

Break de Marc Fouchard (Fr) °° 1 h 36
Cette année pas Sexy dance 1, 2, 3, ...25 mais un film français sans battle mais avec un début d'histoire scénarisée ( pas terrible, avouons-le) mais je m'en moque parce que j'adore me plonger dans ces danses break- hip hop. C'est Sabrina Ouazani qui ouvre le bal avec une chorégraphie aérienne murale magnifique. Elle chute, pense ne plus pouvoir danser. A la recherche de son père en banlieue elle remettra le pied à l'étrier grâce à ( waouhhhh !!!!!!!!) Kevin Mischel qui deviendra son breakdanseur. Rien que pour sa plastique le film vaut le coup d’œil. Il danse merveilleusement bien. La choré de Simhamed Benhalima en impose même si le montage trop sec nous empêche d'en savourer la beauté. Agréable film d'été ( oui je sais c'est un petit nanar et alors, cela fait du bien de temps en temps) ... Ah Kévin .... Soupir ...

Teamlab

Teamlab, au delà des limites (Grande Halle de la Villette) °°°
C'est un collectif, composé de programmateurs, d'ingénieurs, d'animateurs 3D, de mathématiciens, d'architectes qui proposent une féerie d'images, souvent en inter-action avec le public. Expérience nouvelle, passionnante et poétique. On se balade dans la nature graffitée, au milieu de fontaine de lumières. On prend le temps d'admirer la performance en s'allongeant au milieu des gens qui deviennent à leur tour acteurs de l'exposition. Ludique et passionnant. A ne pas rater.

The guilty

The guilty de Gustave Möller (Dan) °° 1 h 25
Tout se passe au 112. On ne sortira jamais de la salle des appels. Jakob Cedergren ( très bien) répond au téléphone en essayant de trier la vraie détresse de la moins grave ou fantaisiste. Il est là contre son gré. C'est un poste provisoire en attente d'un procès où il est accusé d'avoir tiré en auto-défense sur un jeune de 19 ans. Il reçoit l'appel d'une femme en détresse, kidnappée par son ex, les enfants étant restés au domicile de la mère. Il gère en direct, sans savoir si ses décisions sont bonnes ou contre-productives. Petit à petit, par des détails téléphoniques, la vérité s'impose. Huis clos minimaliste, anxiogène, et captivant.

Monsieur Shirley

Monsieur Shirley ( Souagnon) la Nouvelle Seine (péniche notre dame) °°°° 
C'est le spectacle le plus drôle que je j'ai vu depuis longtemps.Vous savez quand on a pas pas fini de rire d'un bon mot qu'un autre vous attrape immédiatement. Ancienne du Djamel Comedy Club ( émission que je n'ai jamais vu) Shirley aborde et assume dans son stand-up tout. Tout ce que les autres n'osent à peine suggérer; elle y va francasse avec brio. Féminisme, sexe, religion, sport, couleur de peau, les tournées ( le passage sur Haïti un grand moment) et bien sûr homosexualité. Elle arrive sur scène en disant qu'on la prend pour un mec et va délirer dessus un bon moment, puis part vers des horizons divers. Hilarant, provocant, impertinent, tendre; On est sous le charme et pour la dernière, on a eu droit à deux heures de plaisir total au pied de Notre dame. Magique.

Paul Sanchez est revenu

Paul Sanchez est revenu de Patricia Mazuy (Fr)°° 1 h 51
Personne ne croit au retour de Paul Sanchez qui 10 ans auparavant avait décimé sa famille dans un moment de folie et disparu juste après. Pourtant des témoins l'ont formellement reconnu. Une jeune gendarme aidé d'un journaliste vont chercher à comprendre et  à coincer l'individu. Mais est-il vraiment ce qu'il dit être? D'abord le film déjoue un peu le polar classique, se risque vers la presque comédie, pour se perdre dans une sorte de western invraisemblable. Les questions du film sont les bonnes, la façon de les aborder, non. Quand Zita Hanrot capture Laurent Lafitte, ça frise le ridicule comme la remontée du commandant dans la rivière. Du bon et du moins bon pour ce polar d'été.

les pâtissières

Les pâtissières de Jean-Marie Piemme ( Trévise) °° mise en scène de Nabil El Azan 1 h 20
Elles sont trois sœurs. Elles tiennent une pâtisserie où elles excellent avec une spécialité le gâteau "Charlemagne". Seulement voilà , les produits industriels ont eu raison de leur petit commerce qui périclite. Un promoteur va acheter leur bien, mais celui-ci disparaît. Peut-être que les trois sœurs ne sont pas étrangères à cette disparition soudaine. Trois immenses comédiennes ( Christine Murillo, Christine Guerdon & Chantal Deruaz) entre humour, tendresse et nostalgie. Dommage que la salle soit si vide, cela doit être dur de jouer sans retour ou si peu. C'est tout à fait réjouissant.

Mon tissu préféré

Mon tissu préféré de Gaya Jili (Fr/All/Turquie)°°°
Nous sommes à Damas d'avant la guerre. Les gens vivent leur derniers moments de tranquillité mais ils ne le savent pas encore. On entend les prémices de la révolution. Nahla est promise à un syrien qui vit aux Amériques et qui pourrait sauver la famille en les emmenant avec lui. Mais il lui préfère sa sœur. Nalha est bizarrement attirée par sa voisine maquerelle où elle se réfugie pour des rêveries sensuelles. Manal Issa (meilleure révélation du Daniloris en 2016 pour "Peur de rien"  de Danielle Arbid) prouve une nouvelle fois son talent. A découvrir.

Ant-man et la guêpe

Ant-man et la guêpe de Peyton Reed (U.S) °°° 1 h 58
Suite réjouissante et réussie. Paul Rudd (ant-man) est vraiment le plus sympathique des "Marvel" et il s’accoquine avec la guêpe Evangeline Lilly toujours aussi sexy. C'est surtout un film plein de trouvailles, très drôle. On s'amuse comme des enfants à passer de mondes infiniment petits à ceux plus normaux, voir géants. On se retrouve dans notre chambre à jouer aux petites voitures, à faire dérailler les trains, ou démolir des immeubles imaginaires. Pour qui, peut réduire sa taille à celle d'une fourmi, être assigné à résidence avec bracelet électronique est croquignolesque. Et surtout rester bien jusqu'au bout pour la suite des opérations.... Super évidemment.

dark river

Dark river de Clio Barnard (G.B) °° 1 h 29
Digne des Atrides, cette histoire sombre parle de personnes qui s'autodétruisent, qui ne savent pas s'écouter, se parler, se comprendre. Le père mort, la fille ose revenir dans la ferme de son enfance où elle a vécu les pires choses. Elle retrouve son frère, complice par son silence, du drame pétri de culpabilité. C'est le visage d'une Angleterre de la misère, de la crise, des laissés pour compte. De la lutte aussi même si les adversaires n'ont pas la même chance. Comme dans les grandes tragédies la malédiction sera la plus forte. A découvrir.

Eugène Delacroix  ( Louvre)°°°
« Il y a deux choses que l’expérience doit apprendre : la première, c’est qu’il faut beaucoup corriger ; la seconde, c’est qu’il ne faut pas trop corriger. » On peut relire le Journal de Delacroix, qui est une merveille, avant d'aller au Louvre. Dès la première salle, qui réunit les tableaux-manifestes tels Dante et Virgile aux Enfers (1822), Les Scènes des massacres de Scio (1824) et La Liberté guidant le peuple (1831), le ton est donné d'une virtuosité folle et d'un admirable talent de coloriste. Suivant le fil chronologique proposé par l'exposition, le visiteur se réjouira de scènes algéroises, des natures mortes aux fleurs, des ultimes peintures religieuses ou des paysages, moins connus – rivages de Dieppe ou arbres –, qui annoncent déjà Cézanne.
Critique du Télérama

Thyeste

Thyeste de Sénèque mise en scène de Thomas Jolly ( Cour d'honneur du palais des papes)°°° 2 h 30

On ne rigole pas tous les jours à Mycènes. Cette effroyable histoire de haine entre frères dépasse l'entendement. Atrée règne. Son frère jumeau a séduit sa femme et volé l'animal sacré qui assure le pouvoir. Il est donc en exil avec ses enfants. Il le fait revenir en lui promettant le partage du pouvoir alors qu'il ne rêve que de vengeance. Elle sera terrible: il tuera ses neveux et les fera manger sans qu'il le sache à son frère lors d'un banquet ! Crime immonde qui déjoue toutes les lois de l'humain. Thomas Joly nous offre une mise en scène superbe tout en couleurs, une tête et une main géantes gisent sur le plateau ( symbolique forte), pleine d'effets spectaculaires. Les acteurs sont tous magnifiques et au milieu de tous ces talents Tiago Lucet, le fils de Thyeste, mon élève qui a joué "Fables et affabulations" à l'école il y a trois ans. Bravo à lui. Et quelle belle soirée !

Paranoïa

Paranoïa de Steven Soderbergh (U.S) °°° 1 h 37
Version féminine de "Vol au-dessus d'un nid de coucou" de Milos Forman, cette aventure psychiatrique a été filmée avec un iphone. Sawyer une employée de bureau, pas très sympathique, ne s'est pas vraiment remise d'un harcèlement sexuel, croit voir son agresseur partout et décide donc de consulter une psychologue pour l'aider à se remettre. Elle n'aurait jamais du. L'institution va piéger le jeune fille à moins qu'elle ne "paranoïe" un max. C'est tout l'enjeu de ce film. Est-elle vraiment folle ou l'objet de machination et d'un réel harcèlement ? Le suspense est total. L'ambiance due à l'utilisation de l'iphone accentue l'étrange, surtout qu'il ne filme pas la totalité des lieux et crée un véritable malaise. Claire Foy est parfaite en malade-victime. A voir.

Zama

Zama de Lucrecia Martel (Arg) °° 1 h 54
Zama ou en attendant "la carta" comme dirait Godot. Pendant une heure, cette fresque historique s'étire jusqu'à l'endormissement. On bâille ferme , ouvrant un œil de temps en temps attiré par un joli plan, une scène étrange, une réplique qui fait mouche et puis on replonge en roupillon. Et puis en deuxième partie on sort du village en léthargie pour découvrir des paysages merveilleux, de jungle, de bayous et les personnages commencent à être incarnés. Et on imagine le film à l' "Aguire ou la colère de Dieu" il aurait pu être. Étrange.

Les crapauds fous

Les crapauds fous de et par Melody Mourey ( Béliers parisiens) °°
On a du mal à croire que cette histoire soit vraie. Des médecins dans un village polonais ont inoculé le vaccin du typhus aux habitants , surtout aux juifs, pour les rendre positifs aux tests et dissuader les nazis d'entrer chez eux et les déporter soit dans les camps de la mort ou dans ceux de travail pour les autres. Les comédiens se donnent à fond, la mise en scène est rythmée, le décors n'arrête pas de virevolter, les rôles changent toutes les secondes, tout à l'air parfait et pourtant on n'entre pas vraiment dans l'histoire. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, peut-être du à mon état de fatigue certain ou parfois à cette approche burlesque qui casse l'émotion.  Voyez par vous même.

The strange ones

The strange ones de Christopher Radcliffe & Lauren Wolkstein (U.S) °°° 1 h 21
C'est tout ce que j'aime. Un film d'une grande beauté où tout est magnifiquement filmé: les paysages, les comédiens ( Aïe Alex pettyfer, quelle bombe !) les cadrages, les lumières... C'est une sorte de jeu de piste cruel où les auteurs jouent sur nos préjugés avec malice, mais aussi avec tendresse. Un road-movie pour deux blessés de la vie à la dérive et qui s'aiment, chacun à sa façon. Il y a des scènes inoubliables, comme celle du motel, avec la confession du jeune James Freedson-Jackson à la gérante dubitative. Une petite perle à découvrir derechef. 

Dogman

Dogman de Matteo Garrone (Italie) °°° 1 h 42
Une ville de bord de mer sous un ciel sombre, des paysages à la "Stalker" de Tarkovky, toujours suintants, voilà le décors de ce film violent où Marcello ( M. Fonte mérite cent fois son prix d'interprétation à Cannes) est toiletteur pour chien. Il a une tête à la Toto, entre Buster Keaton et Daniel Emilfork. Il survit dans son commerce en traficotant un peu avec une brute épaisse qui terrifie tous les commerçants. La violence est partout, tout le temps. Ses seuls moments de joie sont quand il rencontre sa petite fille, alors son visage s'éclaire. Il reporte toute son affection sur ses chiens. Et quand à force d'humiliations, de sacrifices, le dégoût de sa lâcheté va l'emporter et s'exprimer dans une violence sans mesure. Cette barbarie, cette révolte,on l'attend, on l'espère pour mettre fin à l'engrenage infernal, même si ce n'est pas très moral. A voir en étant prévenu.

Joueurs

Joueurs de Marie Longe (Fr)° 1 h 45
Dès le début on ne croit pas un seul instant à cette histoire. En un soir, un inconnu ( Tahar Rahim) débarque dans le restaurant où travaille Stacy Martin ( Très bien), se fait embaucher, pique la caisse, séduit la fille et la rend addicte au jeu ! C'est beaucoup. Les dialogues sonnent faux, correspondant trop bien aux situations. La question est: qui fascine qui ? Si ça vous tente, en étant indulgent. 

L'île au trésor

L'île au trésor de Guillaume Brac (Fr) °° 1 h 37
Documentaire de saison sur la base de loisirs de Cergy-Pontoise. C'est une vision sympathique d'un lieu de plaisir estival où l'on trouve exactement ce qu'on pense y trouver: des arnaqueurs, des dragueurs assez maladroits, des vieux beaux, des jeunes beaux qui se débrouillent plutôt bien, des familles, des gardiens, .... le lieu nous semble familier. C'est la plage, les toboggans, les pédalos... Cela n'aurait qu'un intérêt limité si il n'y avait pas cette formidable mosaïque de gens de tous horizons. La Guinée, le Portugal, l’Afghanistan, les Philippines, le Maroc, L'Algérie etc... des jeunes, des vieux, des riches (très peu), des pauvres, bref un melting-pot réussi et charmant. Peut-être un jour s'étendra -t-il sur les reste du territoire ? Pas sûr.

Les indestructibles 2

Les indestructibles 2 de Brad Bird (U.S) °° 1 h 58
Toute la petite famille de super héros est de retour pour notre plus grand plaisir. Cette fois-ci c'est Elastigirl qui est à l'honneur et son mari aux fourneaux. Remarquez quand on a des enfants comme eux ce n'est pas une partie de plaisir non plus ! Gadgets à gogo, situations rocambolesques, couleurs saturées, humour, rythme, tout y est. Le méchant dans cet épisode est hypnotiseur, donc redoutable. Dommage qu'on devine qui il est, de suite cela gâche un peu l’intérêt, mais bébé est tellement génial, qu'à lui seul, il vole la vedette. Areuh !.... 

Have a nice day

Have a nice day de Liu Jian ( Chinois) ° 1 H 17
Un film d'animation qui singe les polars habituels. Le dessin est vraiment très beau. Chaque image est presque un tableau, si l'on aime les décors de ville, de zones industrielles. A part ça, même si le film a le mérite d'être court, on s'ennuie un peu. Cette histoire a déjà été racontée cent fois et pas seulement chez Tarantino. Aucune originalité dans le propos, on ne s'attache à aucun des personnages. Seule la façon de la raconter diffère. Si vous avez envie d'animation, allez plutôt voir "Parvana".

Au poste !

Au poste ! de Quentin Dupieux (FR/Bel) °°° 1 h 13
Une belle blague entre "Garde à vue" de Claude Miller et la folie de Luis Bunuel . Ce film malin a le très grand mérite d'être court, donc drôle jusqu'au bout, sans faiblesse. Les dialogues sont savoureux. Grégoire Ludig arrive à être à la hauteur du génial Poelvoorde qui manipule le verbe comme jamais. Beaucoup de trouvailles gaguesques. Et défilent régulièrement un trublion qui pimente l'interrogatoire ( un homme pas vraiment borgne, sa femme enceinte, des collègues étranges....) Bref populaire, inventif, amusant et peut-être flippant. A voir.

Chance

Chance Texte et mise en scène d'Hervé Delvoder ( La Bruyère) °°
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le délire de cette comédie musicale. Cela se passe dans un cabinet d'avocats où un coursier rockeur à ses habitudes, où le patron est un baryton ( excellent d'ailleurs) deux secrétaire une avec un accent amerloque et l'autre amoureuse ( la perle de la soirée) et une stagiaire coincée. Sans doute par manque d'histoire et les chansons du début sont un peu faibles. Ensuite la mayonnaise prend à partir du jeu du loto et l'on finit bien la soirée. Par contre tous les comédiens-chanteurs se donnent à fond et sont formidables. Partagé donc, je suis....

Woman at war

Woman at war de Benedikt Erlingsson (Islande) °°° 1 h 40
Fable écologique. Halla ( Halldòra Geirharosdòttir) est une battante. Elle dirige sa chorale d'une main ferme et joyeuse mais ce n'est rien par rapport à la façon dont elle manipule son arc quand elle lance ses flèches sur les lignes de hautes tensions qui alimentent les pollueurs de son pays: l'Islande. Après ses forfaits elle se déplace comme une louve, se cache dans les circonvolutions des tourbières, se fait aider par les paysans du coin, jusqu'au point de non retour. Elle a une sœur jumelle, son opposé, quoique, qui mais ...Ce film n'est qu'invention: toutes les actions sont rythmées par un orchestre fictif drolatique qui l'accompagne ainsi que trois solistes soprano ukrainiennes qui jouent le chœur antique. Effet comique garanti. Excentrique, émouvante, drôle,  Halla endosse la panoplie du nouveau super-héros au service de la planète. Un film qui fait du bien et tellement original. A voir.

Sicario, la guerre des cartels de Stefano Sollima (U.S) °° 2 h 02
Alejandro ( Benicio Del Toro) va reprendre du service aux frontières mexicaines à la demande de Josh Brolin. Trafic d'êtres humains dans un cynisme absolu, terrorisme, corruption sont au rendez-vous. C'est glaçant comme le fut le premier réalisé par Denis Villeneuve. Mais le pire vient toujours des personnes les plus proches. Les deux compères vont essayer de foutre la pagaille dans les cartels en kidnappant la fille de l'un d'entre eux. Jouant avec l'actualité ce film d'action se regarde avec intérêt sans qu'il soit dune grande originalité.

Bécassine

Bécassine de Bruno Podalydes (Fr) °°° 1 h 42
Fable poétique et tendre. Emeline Bayart est une Bécassine géniale, n'en déplaise à nos amis bretons, elle est la candeur, la force, l'intelligence, la naïveté incarnée à l'image de ses inventions prodigieuses. Elle sera la salvatrice de ce petit monde qui se rapproche assez de celui d'Hergé. Ce n'est pas un film vraiment destiné aux enfants mais à tous ceux qui ont une âme d'enfant. Podalydes le situe nulle part, dans une campagne indéfinie, plutôt dans son univers poétique à lui. Il invente quantité de situations drolatiques incroyables, bourrées de détails toujours justes que l'on ne peut dévoiler sans en perdre la sève. Et les acteurs parfaits. Ils sont là, ceux qu'on aime: son frère Denis ( décidément je l'adore) Karin Viard, Isabelle Candelier, Vuillermoz, Balasko, Uchan. Tout devrait être tragédie et tout est légèreté, bonheur, à l'image du faux bal. Il faut voir ce film, un petit bijou de délicatesse et d'humour.