mercredi 20 décembre 2017

La promesse de l'aube


La promesse de l'aube d'Eric Barbier ( Fr) °° 2 h 10
Très belle et très sage adaptation du roman de Romain Gary. Ce long film renoue assez joliment,avec le romanesque. On voyage de la Pologne des années 30 à Nice, en passant par Londres ou les chaleurs africaines. Gary a vécu tellement de choses incroyables que pour nous spectateur on trouve que l'accumulation est un peu trop. Mais quelle vie ! et quelle mère ! Charlote Gainsbourg est habitée par son personnage et Pierre Niney hésite subtilement entre soumission et révolte. Le pari était difficile, le résultat n'est pas si mal. (Et le livre reste une merveille)... Pourquoi pas.

Coco


Coco de Lee Unkrich & Adrian Molina (U.S) °°° 1 h 40
Oublié l'univers noir et blanc à la Tim Burton, ici on fête les morts en couleur ! Nous sommes au Mexique, dans un monde culturel que l'on connaît peu. C'est une véritable découverte. Tout est dans la démesure poétique: le générique en dentelles, la famille de Miguel aux tronches incroyables qui arbore la musique, le monde merveilleusement festif des morts ( on regrette presque d'être encore vivant), le chien dont la langue ferait pâlir un caméléon champion du monde de tir à la mouche. Ce film mêle humour et mélancolie, on passe constamment de l'un à l'autre. On y croise son lot de personnages pittoresques bref cette sauterie mortuaire est une leçon de vie. A voir absolument. 

samedi 16 décembre 2017

Star wars 8


Star wars VIII, les derniers jedi deRyan Johnson (U.S) °° 2 h 33
Retour aux fondamentaux pour ce huitième épisode très long. Il nous apporte son lot d'héros, de traites, de conflits bien contre mal. Hommage aux anciens ( Carrie Fischer et Mark Hamill) tout en laissant la place aux nouveaux personnages ( Benicio Del Toro, Oscar Isaac, Adam Driver, Daisy Ridlay, John Boyega et Kelly Mary Tran) Rien de bien nouveau mais toujours autant de plaisir à suivre cette lutte incessante contre le mal. Quelques personnages non humains réussis apparaissent dont la créature-vache qui donne du lait qui m'a beaucoup plu . Divertissant sans aucun doute.

Les bienheureux


Les bienheureux de Sofia Djama (Al/Fr) °° 1 h 42
Une nuit à Alger. Une ville que l'on ne connait pas et qu'on découvre sous un angle imprévu. Nous sommes dans une famille intellectuelle qui semble croire encore à la révolution, du moins le mari, parce que sa femme, veut, elle, offrir à son fils un avenir meilleur ailleurs. Entre drogue, petit trafic, contrôle policier et place de la femme. On erre dans cette ville qui à l'air magnifique ou l'on discute lors d'un repas ou dans une chambre d'étudiant. Ce n'est pas un film facile mais drôlement intéressant. Sami Bouajila est attendrissant dans son désespoir et Nadia Kaci magnifique de justesse. A découvrir même si il ne respire pas la joie de vivre.

jeudi 14 décembre 2017

Le crime de l'Orient-Express


Le crime de l'orient express de Kenneth Branagh (U.S) °° 1 h 54
J'avais tout simplement oublié que quand on connait la fin, une enquête policière est beaucoup moins intéressante. Pourtant Kenneth Branagh en Hercule Poirot est tout à fait convaincant, avec ses belles moustaches. La distribution flamboyante. Et l'on retrouve avec plaisir Pfeiffer, Dafoe, Derek Jacobi et tous leur camarades, oui,  mais on connaît la fin. La mise en scène est inventive, innovante dans le classique, oui, mais on connait la fin. Vous serez sans doute tentés, mais vous aussi vous connaissez la fin ....

mercredi 13 décembre 2017

Closet monster


Closet Monster de Stephen Dunn (Canada) °°° 1 h 30
Ce film lorgne plus vers CRASY que vers David Cronenberg comme la bande annonce pourrait nous le faire croire. C'est un très joli film, plus sur une sortie de traumatisme que sur un coming out. Témoin d'un meurtre homophobe très jeune , Oscar ( superbe Connor Jessup) a du mal à assumer son homosexualité. Tout ce qui touche au plaisir est devenu suspect. Ses parents, complètement branques, l'un comme l'autre, divorcent. Il lui reste sa passion, faire des maquillages de ciné avec sa meilleure amie. Là où il est employé il croise Aliocha Schneider ( portrait craché de Niels) et il en tombe amoureux. Il faut qu'il lutte contre ses sentiments d'abandon, contre son attirance sexuelle, la bêtise de son père, l'indifférence de sa mère, ça fait beaucoup. Il y a un côté Rimbaldien dans ce film magnifiquement réalisé, aux images poétiques. Heureusement il y a un hamster qui .... A voir absolument.

mardi 12 décembre 2017

Santa et Cie


Santa & Cie d'Alain Chabat (FR) °° 1 h 35
Mazette! Trois jours avant le grand soir 92000 lutins du père Noël tombent malades, ils ont absolument besoin de prendre de la vitamine C. La mère Noël ( Audrey Tautou) joliment déjantée envoie son mari à Paris chercher le remède miracle. Rien évidemment ne va se passer comme prévu. Sympathique, divertissant, bourré d'idées, très rythmé, familial. Chabat revient à ses premières amours qu'on kiffait : le jeu de mot, les situations décalées, les apparitions de stars (Bacri, Timsit ... ) et le dialogue savoureux. Tout le monde à l'air de s'amuser et le couple Pio Marmaï- Golshifteh Farahani fonctionne à merveille. De plus les effets spéciaux sont réussis et les décors très "Charlie et la chocolaterie" sont beaux. A voir.

dimanche 10 décembre 2017

Bienvenue à Suburbicon


Bienvenue à Suburbicon de George Clooney (U.S) °° 1 h 44
L' Amérique est raciste, on s'en doutait un peu, mais Clooney reprend un scénario des frères Cohen pour nous en faire une satyre assez réjouissante. Cette ville charmante est un ramassis de frustrés qui veulent vivent entre eux, alors quand débarque une famille noire ! C'est panique à bord. C'est le jeu de massacre assuré.  Cela laisse tout son temps à Matt Damon ( qui jubile à jouer les très méchants) de peaufiner un petit meurtre avec l'aide de la belle Julianne Moore ( encore plus bête que méchante, quoique). La mise en scène aurait gagné à être plus inventive mais même si on devine tout du début à la fin, on est content de vivre avec eux, cette hécatombe jouissive.

samedi 9 décembre 2017

Seule la terre


Seule la terre de Francis Lee (G.B) °°° 1 h 44
Une ferme dans le Yokshire. Son père malade, sa mère morte il y a longtemps Johnny ( Josh O'Connor) est obligé de s'occuper de la ferme. Il a le visage sombre et l’œil triste. Le travail est dur dans les landes où le vent souffle sans cesse, il étouffe. De temps en temps il va en ville s'envoyer en l'air dans des lieux sordides et se bourrer la gueule. Puis débarque un très très beau roumain Gheorghe ( Alec Secareanu) qui va lui apprendre à aimer. ( il y a une scène initiatique de tendresses absolument poétique et émouvante) Faut voir comme le visage du garçon va s'allumer au fur et à mesure de leur aventure. C'est bouleversant. Le réalisateur ose le mélo et c'est tant mieux . Ce qui ne l'empêche pas de filmer des scènes de la vie de tous les jours magnifiques ( la naissance de l’agneau notamment). C'est un film rude mais plein d'espoir. A voir absolument.

Chambre 113


Chambre 113 (théâtre de Ménilmontant) ° mise en scène Vincent Vittoz
Une comédie musicale dans un hôpital ? Pourquoi pas ! Mais pour cela il faudrait avoir quelque chose à raconter, ou alors aller lorgner du côté de MASH d'Altman, apporter un peu de folie. Ici , nous avons de très bons chanteurs et comédiens qui n'ont rien à défendre. Une femme est tombée dans le comas après un accident et son mari volage culpabilise. Une bluette qui ne passionne pas, à part la chanson présentation du médecin chef très réussie. La mise en scène mollassonne n'arrange rien avec ses panneaux que les comédiens n'arrêtent pas de bouger dans tous les sens et dont les mouvements fatiguent. Bof mais à vous de voir.

vendredi 8 décembre 2017

Un homme intègre


Un homme intègre de Mohammad Rasoulof (Iran) °°° 1 h 58
Aucune échappatoire pour cet homme intègre. Il a quitté Téhéran où il avait déjà eu affaire au système pour élever des poissons rouges dans une ferme à la campagne. Il a une femme et un fils. mais la "Compagnie" reluque sur son terrain et fera tout pour l'éliminer. Entre désespoir et lutte acharnée, Reza va résister contre toute attente et contre tous. On sent qu'il est mal barré de toutes les façons. C'est une diatribe au vitriol du régime iranien, une dénonciation violente de tous les étages de la société. Reza est la personnification du courage de Rasoulof qui aura sans doute du mal à faire un nouveau film. Celui-ci se vit comme un polar haletant et anxiogène. Entre pots de vin, intérêts économique, religieux ( il y a un passage bouleversant avec une famille non musulmane), c'est un véritable cauchemar qui nous remue profondément . Reza Akhlaghirad est parfait dans ce rôle de taiseux bafoué. Et quelle fin! A mourir de rire, s'il est n'était pas aussi terriblement ironique; A voir absolument. 

mercredi 6 décembre 2017

Les gardiennes


Les gardiennes de Xavier Beauvois (Fr) °° 2 h 14
Les femmes travaillent aux champs, les hommes meurent au front. Le film de Xavier Beauvois commence doucement, tranquillement, silencieusement comme le sont souvent les paysans. On a pas besoin de parler. Elles attendent la mauvaise nouvelle. Une permission de l'aîné (Nicolas Giraud) fait deviner les douleurs futures. Puis celle du cadet (Cyril Descours, mon chouchou) va faire que l'intrigue, celle de l’émancipation des femmes, commence, grâce surtout à Iris Bry lumineuse, juste et émouvante et à Laura Smet, son miroir inversé, vraie et vulnérable. Un joli film, le premier d'une longue série pour Iris. A voir.

dimanche 3 décembre 2017

Angels in america


Angels in America de Tony kushner, mise en scène d' Aurélie Van Den Daele . Théâtre de "L'Aquarium"La cartoucherie.°°°° 4 h 20 + entracte 1/2 heure.
J'avais vu la série de Mike Nichols avec Meryl Streep et Al Pacino déjà poignante, mais cela n'a rien à voir avec l'émotion ressentie à l'aquarium devant cette troupe absolument magique. Une claque. Dans les années 80, quelques personnes face au SIDA, des gays bien sûr, mais aussi des hétéros, des hommes de pouvoir, un infirmier, des drag-queen et même un mormon ! Enfin, pour moi. 5 heures de spectacle qui sont passées sans que je m'en rende compte, j'en aurai bien repris une heure. La mise en scène est somptueuse: ce rideau perle en fond de scène qui permet les transparences et qui du coup offre une quantité de sorties possibles est une idée formidable, la pluie de balles, le distributeur ... La cage verre à vue où se multiplient les actions, les lieux. Et la distribution formidable: Antoine Caubet (Roy/Pacino) en tête et tous les autres. C'est un spectacle politique, irrévérencieux, audacieux, poétique aussi, et émouvant , terriblement. Un hommage aux exclus, aux marginaux, à ceux qui aiment la vie, les gens et leurs différences. Courez-voir cette pièce avec peut-être un mouchoir ou deux....

La villa


La villa de Robert Guédiguian (Fr) °°° 1 h 47
Cela commence tout doux, on retrouve avec plaisir nos amis de l'Estaque, ici frères et sœurs, au chevet du père malade, dans une villa qu'il a construite avec tous les amis du village. On se dit même: mais qu'est-ce qu'il va nous dire qu'il ne nous a pas déjà dit? Et puis petit petit arrivent les douleurs, les plaies non refermées, le passé, plutôt les passés qui ne sont les mêmes selon les personnes. On les découvrent au fur et à mesure. Frontalement avec Ariane Ascaride, caché sous un humour douteux pour Jean-Pierre Daroussin, culpabilisant pour Gérard Meylan. Mais ce qui m'a le plus touché c'est le voisinage Genneviève Mnich et Jacques Boudet couple vieillissant avec leur fils médecin ( Yann Trégouët) et Robinson Stevenin qui ressemble de plus en plus à son père, pêcheur amoureux et poète, qui jouent tous une belle partition. Un petit bijou au final qu'on n'a pas vu venir.

Nicole Rieu


Nicole Rieu (Essaïon) °°° 1 h15
Et de 9. C'est le neuvième concert de Nicole auquel j'assiste et c'est toujours aussi émouvant. Petite salle, on commence à reconnaître les spectateurs toujours fidèles. A 68 ans, sa voix monte encore très bien dans les aigus et elle chante toujours la "goutte d'eau" a cappella . Elle propose aujourd'hui de très belles chansons plus engagées sur les problèmes mondiaux ( les migrants, les passeurs, les travailleurs en fond de cale sur les gros bateaux de croisière- ma préférée ) quelques anciennes pour faire plaisir à tous et toujours sur les femmes (Olympes de gouges, l'Indienne etc ...) Julien Rieu de Pey qui l'accompagne et qui arrange les chansons nous a trouvé de nouveaux instruments qui collaient parfaitement avec son univers. Sans doute un jour pour un dixième ....

Le bonhomme de neige


Le bonhomme de neige de Tomas Alfredson ( U.S/ Suède/ G.B) ¤ 1 h 59
Une distribution 4 étoiles pour un film qui reste à faire. Même les efforts désespérés de Fassbender, arrivé sur le tournage au dernier moment pour remplacer l'acteur défaillant, n'arrivent pas à sauver du naufrage ce film de commande.On est très loin de la maîtrise de "Morse". Il y a trop de films à voir pour perdre du temps avec celui-ci.