Il est difficile d'être un Dieu

  Il est difficile d'être un dieu d'Alexeï Guerman (Russie) °
Je l'avoue, j'ai été ébloui par les multitudes plans séquences de ce film de 2 h 56, par la virtuosité du maître, par le noir et blanc, par la mise en scène entre Fellini, Welles et Pasolini. Mais s'il est difficile d'être un Dieu, il est aussi difficile d'être un spectateur de ce Guerman là. Trop de trop nuit à tout. Je n'en pouvais plus de ces passages devant la caméra de tout ce qui pouvait bouger, une tête, une main, un poulet, une arme, une cloche ...sans discontinuer, la tête m'en tournait. En langue des signes tout ce qui est plaisir ou dégoût se signe vers le nez, ben là on est servi: et je te tords, te broie te casse cet appendice, et ça pète, ça rote, ça dégueule, ça gueule . On n'y comprend pas grand chose. C'est étouffant, écrasant et au final ce qui aurait pu être une formidable critique de la dictature se noie sous un tas de merde qui est l'élément principal du film. Pour moi ( je serais sans doute le seul à le penser, parce que le talent est là, c'est sûr ) c'est un énorme gâchis.