mardi 30 septembre 2014

Brèves de comptoir

Brèves de comptoir de Jean-Michel Ribes (Fr) °°
Où l'on se rend compte que la réplique hilarante d'Hippocrate est tout à fait réaliste." Mais comment faites-vous pour boire 40 bières par jour, tout en travaillant? ": ben, je tiens un bar ! ...Ribes a recréé un bistro de quartier comme on en fait plus, où l'on se sent bien de suite et les brèves recueillies par Jean-Marie Gouriau  s'enchaînent à la vitesse grand V. Certaines font mouches d'autres moins, mais on passe un bon moment en compagnie d'acteurs qu'on aime ( même Laspales & Chevalier sont supportables) Mention TB pour Bénureau, Neuwirth,Moreau et Mairesse. Le pompon revient à François Morel avec son bonnet d'Arlequin ( pipi-culotte). La très bonne idée du film est de faire défiler quantité d'objets, voitures, personnages derrière les vitres du café et de ne pas se contenter d'enfiler des perles, si j'ose dire, mais de tirer le film vers une certaine angoisse. A voir même s'il y a quelques fragilités.

dimanche 28 septembre 2014

Pride

     Pride de Matthew Warchus (G.B) °°°
C'est un mélange de  "The Full Monty" et de Jimmy's hall". Le genre de film qui fait du bien. Où une idée des plus étranges arrive à germer dans la tête d'un garçon, se développe et se propage. Un gay, militant, avec un sentiment d'exclusion, brimé par l'état, les flics, se trouve des points communs avec les mineurs et veut réunir les luttes, en les soutenant. mais nous sommes sous l'aire Thatcher l' "Abominable". Les mineurs sont en grève depuis plusieurs mois, la dame de fer les affame, un petit groupe gay de Londres va réunir des fonds et affronter les préjugés qui tombent assez vite d'un village gallois. ( Quand on apporte de l'argent ça aide). Les protagonistes assez bien dessinés vont apprendre à se connaître et s'apprécier. Les femmes du village font plus folles que les "folles" elles-mêmes. Histoire vraie fabriquée de clichés, mais de clichés indispensables, qu'on attend, qu'on espère. Très drôle et très émouvant aussi (planait déjà le sida). On voit peu les grèves mais on suit avec intérêt tous les cheminements des acteurs. Pour le plaisir de croire de nouveau à la solidarité, à l'amitié et aux autres valeurs qui nous portent.

Léviathan

  Léviathan d' Andreï Zviaguintsev ( Russie) °°°
Déjà auteur du magnifique et vénéneux Elena qui occupât la première place du Top 10 du Daniloris en 2012, Zviaguintsev nous offre un film redoutable, brûlot contre la grande Russie complètement pourrie de l'intérieur. On quitte un peu la famille, mais pas entièrement pour suivre les déboires d'un garagiste aux prises avec un maire véreux. C'est sombre, et pourtant bourré - la vodka tient ici un vrai rôle - d'humour, un humour noir, décalé, dévastateur qui n'arrive pas à gommer le pathétique de la situation russe dans ces paysages beaux et inhospitaliers. On a l'impression que ces hommes qui ne carburent qu'à la vodka n'ont d'autres raisons de survivre que la magouille, le pouvoir ridicule à la Ubu, le sexe triste. Même l'enfant n'a pas l'innocence espérée. La mise en scène est superbement ciselée qui ancre le propos dans l'actualité ( un slogan volé à la télé sur les Pussy riot, un portait penché de Poutine..): Le nouveau petit père des peuples a-t-il vu le film? A quand l'interdiction? A découvrir.

lundi 22 septembre 2014

3 coeurs

3 cœurs de Benoit Jacquot ( Fr) °
Si on allait visionner les films à l'aveugle, comme pour tester les bons vins, on attribuerait ce film à Diane Kurys ou à la limite à Nicole Garcia ( pour le côté noir de Poelvoorde tout à fait bluffant dans ce film) mais pas à l'auteur des Adieux à la reine. On ne croit pas un seul instant à cette histoire, du coup on a du mal à s'y intéresser. Les acteurs n'ont rien à se reprocher, ils n'ont pas grand chose à défendre. Ce film, l'idée de ce film, reste un mystère. A éviter.

samedi 20 septembre 2014

Tardieu's comedies

 Tardieu's comédies de Pierre-Yves Réfalo ( Théâtre 12)
Encore une semaine pour aller nous voir au théâtre 12. Pas de critique évidemment. Jouer tous les soirs et travailler la journée m'empêche d'aller dans les salles obscures en ce moment mais dans une semaine je rattraperai mon retard. Promis ...


Tardieu's Comédies au Théâtre 12
Très bon spectacle bourré d'humour et de poésie !

Pour tout dire avant cette après-midi, je connaissais peu l'auteur.....
Avec cette pièce, on est embarqué pendant presque deux heures dans un univers tout à... fait singulier ou les mots ont la part belle - des scènes à mourir de rire ou le langage est constamment réinventé avec une imagination délirante.
Tous les acteurs sont excellents, on sent qu'ils ont plaisir à jouer ensemble, une vraie troupe !
Enfin bravo au metteur en scène - c'est foisonnant de créativité, en plus les costumes et la musique sont top. (Ah le désopilant "Tombe la Mèche "...)

Bref, courez voir ce spectacle anti-morosité et vous passerez un moment savoureux.
Au passage spéciale dédicace pour Daniel, Mathieu et Nicolas, nos amis randonneurs - vous m'avez carrément bluffé !
(Pascal-Pascal)


mercredi 17 septembre 2014

Mange tes morts

 Mange tes morts de Jean-Charles Hue ( Fr) °°
Attention, on entre dans un autre monde, parallèle, hallucinant, celui des gens du voyage comme on dit. On se pince, on s'interroge. C'est vraiment comme ça ou bien... L'histoire se passe en une nuit, dès sa sortie de prison un gros bonhomme, trois neurones en tête embarque ses frères dans un vol à l'arrache et bien sûr qui finira mal. Ils ont leur langage, mais il n'y avait pas besoin de sous-titrer on les comprend quand même, ils vivent chez nous quoique ...  Les quatre acteurs sont formidables dans cette chourave initiatique. On a envie de leur dire stop! Il y a autre chose dans la vie que le vol, la bagnole, le flic à dégommer, la meuf ( dans l'ordre d'importance à leur yeux). Finalement vous et moi sommes plus libres que ces gens corsetés dans des codes, religion évangéliste ou autre. A voir. 

vendredi 12 septembre 2014

L'institutrice

 L'institutrice de Nadav Lapid ( Isr/Fr) °
C'est un film dérangeant. L'enfant-poète capable de créer des poèmes d'adultes incompréhensibles est énigmatique: aime -t -il sa maîtresse ou obéit-il  à un instinct de survie? Il n'a rien demandé à personne. Il faudrait sans doute tout simplement qu'on lui foute la paix. L'enseignante est insupportable, écrivaine frustrée qui agit comme une folle furieuse, avant même le kidnapping ( elle douche l'enfant elle même, le réveille en pleine sieste, le tripote pour un rien : imaginez si c'était un instituteur ....) La poésie est-elle vraiment le sujet du film ? Pas sûr. Tous les adultes sont déjantés, à côté de la plaque, ou imbus. On se demande pourquoi ce film? J'allais m'assoupir quand la police a fait irruption dans la salle à la recherche de personnes qui s'étaient faites dérobées leurs portefeuilles et portables: du coup cela m'a requinqué pour suivre ce film jusqu'au bout, étonnant, non ! A vous de voir.