jeudi 28 août 2014

Enemy

 Enemy  de Denis Villeneuve ( Canada) °°
Adam, bizarrement aiguillé par un collègue loue une vidéo et se découvre comédien. Enfin un autre lui. Il enquête, découvre que son sosie n'est pas très heureux en futur père, lui non plus en prof coincé. Un échange pourrait être possible. Denis Villeneuve filme Toronto d'une façon hallucinante, anxiogène, distille admirablement le doute, tripote habilement l'inconscient  jusqu'à la fin venimeuse assez déroutante. A découvrir. 

Party girl

Party girl de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Théis ( Fr) °°
La sincérité des auteurs n'est pas en doute: on s'attache à cette femme entraîneuse de cabaret. Et pourtant le malaise est bien présent tout le long du film. Cette histoire, son histoire reste une fiction et non un documentaire, on aurait préféré. C'est donc devenu un documenteur vrai. Ceci dit, ce film est effrayant parce qu'on assiste impuissant à un naufrage programmé. L'enfer est pavé de bonnes intentions et le monde d'Angélique n'est peuplé que de "bonnes" personnes qu'ils ne veulent que son bonheur et qui feront son malheur. ( son mari, ses amies, ses enfants). L'épreuve est assez douloureuse mais intéressante. A vous de voir.

mercredi 27 août 2014

Sils Maria

 Sils Maria d'Olivier Assayas ( Fr) ¤
Tout est vain. Assayas choisit de filmer dans les hautes montagnes suisses pour contrecarrer la platitude de son histoire. Les comédiennes semblent s'ennuyer ferme et essayent de trouver des subterfuges pour enrayer la monotonie: un rire un peu forcé, un déplacement inutile dans l'appartement, une balade dans la neige. Pas d'émotion, pas d'idée. Un regard provoquant et insolant de Chloé Grace Moretz est le seul moment de vie de ce film ( dix secondes) sur deux heures qui se traînent lourdement. A éviter.

mardi 26 août 2014

Les combattants

 Les combattants de Thomas Cailley ( Fr) °°°
Thomas Cailley s'amuse à exploser les codes de la comédie avec trois histoires en une ( l'approche, l'épreuve, la fuite) servies par trois excellents comédiens: Adèle Haenel bien sûr, coup de cœur de Suzanne l'an passé, Kévin Azaïs hyper attachant avec ses regards de chien battu énamouré mais aussi son frère ( Antoine Laurent) d'une grande justesse qui réussit à faire vivre un personnage plus falot. Ce film se regarde avec un bonheur immense même s'il manque quelque chose pour finaliser le tout. Le duo mal assorti fait encore recette. Les répliques sanglantes d'Adèle, rugueuses, fortes, décalées vont s'évanouir devant la douceur, la bienveillance du garçon. Il faut entrer dans leur bulle sans bouder son plaisir.

Winter sleep

 Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan (Tur/Fr)°°
Trois heures seize, ça effraie. On s'attend à de longs plans fixes, et bien pas du tout. C'est un film extrêmement bavard sur le couple, sur les rapports dominant-dominé. On est encarverné dans cette magnifique Cappadoce en hiver, bien au chaud près de flambées qui auront une importance. Quand on s'échappe de ces maisons troglodytes, on respire un peu et admire quelques scènes magnifiques (avec un cheval notamment). Ceylan décortique les âmes de ses personnages et en conclue qu'il est plus facile de manipuler, torturer finement, sans en avoir l'air, l'être humain que l'animal. C'est pour cela que notre héros, froid mais droit dans ses bottes, libère le canasson mais revient tourmenter son petit monde. Mais pour être franc, c'est quand même très, très long ....



lundi 25 août 2014

Kumbh Mela

  Kumbh Mela de Pan Nalin ( Fr/Inde) ¤
Pan Nalin, pourtant réalisateur du très beau Samsãra, réussit à rendre laid le très ciné-génique pèlerinage Mela! Tout le monde a l'air d'être mauvais, les sadous, les pèlerins et même les enfants. Seul un vieux sage, qui a recueilli un garçon perdu s'en sort à force de baisers et de paroles toutes faites. Dans ce documentaire-fiction on apprend seulement que dans ce grand rassemblement de la "cruche" ( 55 jours pour 100 millions d'hindous) qui a lieu tous les douze ans il est plus facile de se perdre que de se baigner tranquille. A fuir.

Les gardiens de la galaxie

 Les gardiens de la galaxie de James Gunn (U.S) ¤
Luc Besson, je vous prie de m'excuser d'avoir trouver un peu niais, votre film, je sors des "gardiens" et finalement, il était d'une intelligence et d'une maîtrise sans nom, par rapport à cette chose non- identifiée! Au secours! Stop! Aucune idée, aucune mise en scène: le vide sidéral. Et Chris Pratt, quel gâchis! On devine le potentiel humour qu'il trimbale et on apprécie quand même sa plastique grâce à un déhanché assez sexy, ma fois. Allez, courage fuyons....