jeudi 29 août 2013

Jeune et jolie

 Jeune et jolie de François Ozon (Fr) °°
Isabelle a dix-sept ans. Pourquoi se prostitue-t-elle? Le film ne nous le dit pas: pour l'argent ? elle en a et ne le dépense pas, pour le sexe ? pas vraiment, peut-être pour l'excitation toute simple de l'inconnu qui mélange l'envie avec la peur. Elle a une certaine innocence perverse ou une perversité innocente. Jusqu'où sa séduction jouera t-elle ? Ozon par le biais de son petit frère observe sans juger jamais, les désirs de sa sœur. Des le début avec des jumelles sur la plage, en entrouvrant la porte pour la surprendre dans son intimité et ensuite en réclamant les détails de ses rencontres. Il ne démontre rien, ne moralise jamais. Géraldine Pailhas superbe comme d'habitude et Frédéric Pierrot attendrissant sont vraiment bien en parents qui ne comprennent rien et qui passent à côté du problème de leur fille. Et puis surtout il y a Marine Vacth assez exceptionnelle à la fois agaçante, charmante, troublante et pourtant je ne suis pas tout à fait entré dans son jeu. A voir de toutes les façons.

Les apaches

 Les apaches de Thierry de Peretti ( Fr) °
Des gamins corses investissent une villa pour faire la teuf et la volent pour rien, pour voir et tout ça va finir très mal. Le problème c'est qu'ils jouent vraiment faux et c'est tellement artificiel qu'on peine à entrer dans l'histoire. Bien sûr l'auteur filme une autre corse, de banlieue, moche et sans plage mais restent les clichés anti-tout (arabes,  français - enfin non gaulois- pardon). On a l'impression qu'ils font tout pour mal finir. Reste la dernière scène énigmatique, drôlement bien fichue qui réveille notre curiosité. Dommage.

mercredi 28 août 2013

Elysium

 Elysium de Neill Blomkamp (U.S) °
Après un très bon début qui aborde des thèmes politiques et philosophiques plutôt inexistants dans ce genre de film de nos jours, celui-ci s'embourbe dans tous les travers possibles. Pourquoi tant de bagarres qui n'en finissent plus et alors le coup du héros qui se sacrifie, on nous l'a fait tellement de fois depuis L'aventure du Poséidon. Sans plus. Décevant de la part du réalisateur de District 9.

The conjuring

 Conjuring, les dossiers Warren de James Wan ( U.S) °
L'intérêt du film tient au côté suranné qu'il dégage sans trop d'effet spéciaux, de bons comédiens surtout Lili Taylor mais pas de quoi sauter au plafond. Tout est classique, on n'a que très moyennement peur et c'est quand même un peu moche pour un film d'épouvante .... A défaut d'autre chose.

vendredi 9 août 2013

 Les salauds de Claire Denis ( Fr) ¤
Quand on regarde ce genre de film, on se demande pourquoi la réalisatrice a eu l'envie de le faire et surtout pourquoi de cette façon là. On reste complètement extérieur à l'histoire, pas à cause des comédiens même s'ils ont souvent l'expression d'un Droopy dépressif, mais par morceaux sans trop de liens entre eux avec une musique assommante, insupportable, à part la chanson du générique assez jolie qui rappelle David Bowie. On pouvait espérer sur un tel sujet - les saloperies en tout genre, surtout les déviances sexuelles, au sein de sa propre famille- un minimum d'émotion quel qu'en soit la façon d'y parvenir. A éviter.

jeudi 8 août 2013

Leave it on the floor

 Leave it on the floor de Sheldon Larry ( U.S / Canada) °
Le sujet était super intéressant: des jeunes homos noirs jetés dehors par leurs parents se retrouvent dans une boîte pour des concours de folles ( meilleures lycéennes, lady gaga, beaux gosses, machos etc...) du coup, se créent une famille. Si les chansons, parce que c'est une comédie musicale, sont souvent très bonnes le côté mélo, leurs histoires de culs lourdingues gâchent tout. Dommage car il y a des petits canons bien jolis à mater ....

Wolverine

 Wolverine, le combat de l'immortel de James Mangold ( U.S) °
Pas si immortel que ça, quand il rencontre la Vipère mais bon, même si on ne s'ennuie pas vraiment, ce film assez long ne respire pas l'honnêteté ( Le salaud de Jap quand même, on le sauve et il trahit ...) Quelques belles poursuites et puis c'est tout. Si rien d'autre ne vous tente...

Bill Douglas III

 My way home de Bill Douglas ( Ecosse)°°
Jamie a grandi ( un peu). Le reste de sa famille est folle ( toujours). Son père vient même le rechercher à l'internat pour faire une nouvelle tentative de rachat catastrophique. Très jeune il s'en va en Egypte à l'armée où il va pour la première fois sourire ( on progresse) je l'ai même vu poser sa tête sur l'épaule de son camarade de désert... C'est chaud bouillant. L'histoire est toujours aussi prenante même si le côté buté du garçon ne joue plus tout à fait pour lui. Télérama nous apprend que le réalisateur qu'il est devenu, meurt dans l'anonymat et que son interprète Stephen Archibald dans la vie était aussi en internat et serait mort de mauvais traitements. Il y en a que la vie n'épargne absolument pas.

mardi 6 août 2013

Landes

Landes de François-Xavier Vives ( Fr) °
Beau sujet très joliment servi par Marie Gilain et Jalil Lespert, mais le film qui raconte la bataille entre une riche bourgeoise propriétaire de pins et des paysans affamés poussés par des syndicats virulents manque sérieusement de souffle. Seul le décor reflète le lyrisme qui fait défaut à cette histoire. On reste en dehors de cette lutte et c'est dommage.

lundi 5 août 2013

Metro Manila

 Metro Manila de Sean Ellis ( Phi) °°
Après un début plutôt néoréaliste quand il montre la famille quitter les montagnes philippines et arriver dans la capitale tentaculaire Manille, Sean Ellis plonge petit à petit dans le polar, racontant la survie du convoyeur de fonds que notre héros est devenu. La deuxième partie du film est moins convaincante, plus convenue mais reste intéressante à suivre. On a quand même du mal à croire à tout ça. Par contre le portrait de la ville de Manille est superbement réussi: angoissante, grouillante, attirante à la fois. A voir.  

Insaisissables

 Insaisissables de Louis Leterrier ( U.S)°°
Pour une fois on ne boude pas son plaisir face à cette grosse machine américaine, voire végas-ienne. C'est rapide, virevoltant. Même si le propos est assez mince, un peu tiré par les cheveux, on suit nos quatre magiciens-cambrioleurs sans ennui, avec une envie de se faire rouler dans la farine. Parfait pour l'été.

dimanche 4 août 2013

Magnifica presenza

 Magnifica presenza de Ferzan Ozpetek ( Italie) °°°
Bien sûr c'est italien, quoique un peu turc aussi mais surtout ça fleure bon notre Raoul Ruiz. Quel bonheur! Avec légereté Ozpetek nous raconte les dénonciation dans l'Italie fasciste  en s'amusant, en nous amusant mais en finesse avec l'aide de gentils fantômes aurait dit Bénabar dans la chanson. Ils jouent aux albums de notre enfance, dansent le tango, donnent des conseils d'acteurs pas toujours de bons goût. Ce film est servi par un excellent Elio Germano ( Pietro), gay, qui s'accommode très bien de toutes ses présences envahissantes qui palient à merveille au vide de son existence. On rit souvent malgré l'émotion et puis il y a des scènes adorables: quand le gentil et très beau fantôme vient le regarder dormir et dont on attend  le baiser en vain, enfin .... A découvrir ...

Trilogie de Bill Douglas

 My  Childhood °°°°
                                         My ain folk °°°
Trilogie des années 70. C'est absolument bouleversant. Bill Douglas raconte son enfance sans joie, balloté  de grand-mère aimante en mère-grand immonde. Sa mère agonise dans un asile de fous, son père vit juste en face, coureur de jupon, tremblant devant une mère autoritaire, et refusant ce petit être à la bouille renfrognée mais magnifique. Personne à qui se raccrocher: son frère s'éloigne en pension, son ami Helmut, travailleur allemand retourne en son pays. On a envie d'hurler à l'aide. Les images sont somptueuses: le grand frère courant derrière les palissades au rythme du train et se perdant dans la vapeur de la locomotive. Comment peut-il résister à tant de méchanceté; peut-être parce qu'il n'a jamais connu autre chose que cette misère poisseuse, le monde ne serait que cet univers d'escaliers  où il se réfugie dehors et de dessous de table où il se réfugie dedans. A voir obligatoirement. Que nous reserve My way home.

Hijacking

 Hijacking de Tobias Lindholm ( Dan)°°
 Une prise d'otages danois par des mercenaires somaliens. Hyper réaliste, on suit effaré les négociations entre les patrons de la société qui semblent n'avoir que peu de sentiments pour les employés et pourtant  sont obligés d'adopter un tel comportement et cette bande de bandits sans âme qui n'ont rien à perdre que leur vie pourrie somalienne. La mise en scène s'éloigne du mélo où les films américains nous auraient plongé tête baissée. On se sait rien du chargement, de la vie de famille des otages, des mercenaires pour ne s'intéresser qu'à l'action par le biais du chef cuistot. Ce film réalisé par l'auteur de Borgen ( Arte) est terriblement efficace.