Sugar Man de Malik Bendjelloul ( doc U.S) °°° [ SR]

J'avais raté ce film lors de sa sortie le 26 décembre: grave erreur , c'est un petit bijou d'émotion. Ce documentaire suit l'enquête de deux hommes à la recherche de Sixto Rodrigez, un crooner rocker qui a sorti dans les années 70 deux albums qui n'ont pas marché du tout : 6 vinyles vendus au U.S. Sauf en Afrique du sud, coupée du monde à l'époque, où ses albums se sont arrachés à des centaines de milliers d'exemplaires. Son nom était plus connu que celui d' Elvis. On suit cette quête avec un immense intérêt, Rodriguez s'est-il vraiment suicidé sur scène? Est-il encore vivant ?, même si on connaît déjà la réponse. La simplicité qu'il montre lors de concerts au Cap fait monter les larmes, le public sud-africain semble communier avec ce vieil homme qui ressemble à un indien de 70 balais, c'est magique ..

 Lincoln de Steven Spielgerg ( U.S) ¤

Qu'avons-nous fait pour mériter un tel pensum ? C'est insupportable et d'ailleurs pour la première fois depuis longtemps je ne l'ai pas supporté, j'ai quitté la salle. J'ai essayé de tenir pour voir si le film allait s'ouvrir sur autre chose que du théâtre filmé, et non . Bavard, ce n'est rien de le dire une logorrhée asphyxiante: un déluge de propos dont on on se fout royalement, pas pédagogique pour un sou. Et pas l'ombre d'un début de mise en scène, des acteurs qui font à peu près leur job ( Day-Lewis par exemple) et Sally Field dont le jeu assome le spectateur. Pour une fois le ¤ joue pleinement son rôle : à fuir !

 Blancanieves de Pablo Berger (Espagne) °°°°

Magnifique, superbe, éclatant ...Pablo Berger réinvente Blanche-Neige avec un film muet mais sonore dans un noir et blanc absolument somptueux. Tout est enchantement : belle idée que de transposer le conte dans le monde de la corrida et du cirque. On est constamment sous le charme .La mise en scène joue avec toutes les références du muet, les acteurs sont prodigieux: Maribel Verdù en marâtre incroyablement méchante dévoile des vices sadiques que les enfants n'auraient pas soupçonnés à la lecture de conte, Marcarena Garcia d'une beauté hallucinante, et le plaisir de retrouver Angela Molina qui fait une grand-mère très émouvante. Toutes ces femmes sublimées sont objets de fantasmes d' hommes plutôt vilains, difformes ou physiquement diminués. Ou alors quand ils sont pas trop moches s'enfuient en courant devant la beauté. Le film mêle d'une façon parfaite le passé des années 20 avec des humeurs d'aujourd'hui, ce n'est plus la beauté qui compte mais le paraître, l'argent, le bling-bling affiché dans les magazines. Courez-y, c'est le premier vrai film réussi de l'année !

 Instants critiques de François Morel ( Pépinière théâtre) °°°
F. Morel met en scène les échanges mémorables entre Jean-Louis Bory et Georges Charensol qui furent les vedettes du Masque et la Plume que je suis toujours avec gourmandise le dimanche  soir sur France inter à 20 h 05. C'est savoureux. Ah, la météo marine contre laquelle je rageais parce qu'elle m'ôtait un peu du temps limité de l'émission ! De ces échanges inoubliables on retiendra la mauvaise foi assumée des deux critiques, leur humour, leur intelligence, leur érudition. Dommage qu'on ne puisse pas avoir vu tous les films qu'ils abordent, on perd un peu de la saveur des dialogues. Reste la complicité d'une amitié qu'on sent très forte et magnifiquement rendue par Olivier Bloche et Olivier Saladin avec la complicité de Lucrèce Sassella au piano ...

 L'ivresse de l'argent d'Im Sang-Soo ( Corée) ¤

Une critique de la bourgeoisie sud-coréenne avec les comédiens de Housemaid quelques années plus tard. Corruptions, chantages, meutres en série, mépris du petit peuple mais tout ça reste vain, on s'ennuie malgré une mise en scène assez sophistiquée. On se contentera de la plastique de Kim kang-woo fort aventageuse.

 Zero dark thirty de Kathryn Bigelow ( U.S) °


Qu'a voulu dire ou faire K. Bigelow avec cette traque d'Oussama Ben Laden ? Que la torture est justifiée ? Que l'amérique sera toujours vainqueur ? Juste des faits ? Dans tous les cas la façon de le filmer n'est pas une réussite: 2 heures 40 d'ennui profond, une succession d'appels de portable, de regards fixés sur des écrans d'ordinateur, de filatures dont on ne comprend ni les tenants ni les aboutissants. Aucune émotion, même quand Jessica Chastain laisse couler une larme, on s'en fout tellement il nous tarde que cela finisse. Dommage "Démineurs" son précédent film testostéroné était génial tant il nous tenait en haleine: attendons le prochain.

 La vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh ( Fr / Egyp) ° [ SR]
Petit film foutraque et sympathique que l'on suit avec un certain plaisir mais qui n'a pas grand intérêt.


 

 La parade de  S. Dragojevic ( H, Ser, Cro, SLO, All) °°

C'est un peu lourdingue mais cette farce qui montre des gros beaufs, un serbe, un croate, un bosniaque et un kosovar aider à la sécurité de la première gay pride de Serbie a quelque chose de réjouissant et même d'émouvant. Le mauvais goût est partagé : une mini austin rose bonbon ou une villa blig-bling ? Finalement la folie est dans toutes les têtes. De toutes les façons savoir que ce film a été fait malgré toutes les menaces néonazis mérite qu'on aille le voir et le soutenir. Les acquis ne le sont jamais tout à fait (cf 800 000 personnes défilent dans la rue mi-janvier contre le mariage gay...)

Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay ( Fr) °

Sur l'île de Ré, Luchini cabotine entre deux tirades du Misanthrope. Lambert Wilson venu lui proposer de remonter sur les planches à Paris s'en tire un peu mieux . Une ou deux tirades un peu plus relevées et puis c'est tout ? Non, Ged Marlon génial comme d'habitude, heureusement.

 Paulette de Jérôme Enrico (Fr) °°

Un week-end de neige, un temps de canard et j'ai vu à peu près tous les films qui m'attiraient, reste Paulette ... Je traîne la patte mais je suis célibataire ces deux jours-ci. J'y vais , il y a Bernadette Lafont et moi j'adore Bernadette . Et au bout de deux minutes la banane, c'est drôle, vraiment, comme quand on étaient plus jeunes devant un film de Maillant, de DeFunes ou de Robert Lamoureux. La banlieue mine de rien y est décrite comme rarement, bien sûr on ne parle pas de mise en scène et alors ! On oublie un instant un peu ces emmerdes, c'est déjà pas mal . Ah, le plan de Bernadette au milieu des écrans plamas remplis de moutons, ce n'est rien et pourtant ce rien de poésie fait rire la salle et c'est beaucoup. Merci

 Ultimo Elvis d'Aemando Bo ( Arg) °°

C'est un film triste sur des ballades tristes chantées par un homme nommé Carlos qui est devenu confusément Presley le vrai. Ici pas de bling-bling mais une mélancolie poisseuse . Sa vie  lambine entre une femme ( Priscilla) qui l'a quitté et une petite fille boudeuse ( Louisa-Maria) qu'il va redécouvrir lors d'un accident de la vie. Les tournées de sosies improbables , les cachets non recouvrés et ce sentiment tenace de n'être pas reconnu vont pousser notre Elvis à une fin radicale. Oubliée sa famille, il s'installe dans la maison du chanteur, plutôt dans la propriété devenue sienne et ...

 Django unchained de Quentin Tarantino ( U.S) °°

Quand Tarantino filme Inglourious Basterds je suis à la limite de sortir de la salle tellement c'est racoleur ; cela ressemble aux fantasmes d'un enfant qui veut se venger de ses méchants profs ( là, c'était des allemands que l'on scalpait ) mais dans Django ça marche vraiment, on est quand  même époustouflé par la maîtrise du réalisateur, l'invention de la mise en scène et le jeu des acteurs, Christoph Waltz en tête, mais aussi Jamie Foxx qui renaît ici avec des vraies scènes à défendre et surtout Léonardo DiCaprio formidable dans un rôle enjoleur, inquiétant  qui règne sur son monde avec une main sadique , notamment sur un domestique dans un jeu étrange ( Samuel L. Jacskon méconnaissable). Brillant et avec de l'humour ce qui manquait souvent dans les films précédents...

 Comme un lion de Samuel Collardey (Fr) °°°

C'est le genre de film que l'on croit connaître par coeur, l'on en devine la fin et on se demande à quel moment l'histoire va basculer. Et puis non, Mytri Attal joue d'une façon remarquable cet enfant pas toujours aimable maltraité par la vie , les mauvaises rencontres et qui est sauvé par d'autres personnes toutes aussi remarquables ( Je continue de dire que Marc Barbé est l'un de nos grands acteurs, il n'y a pas que Depardieu dans le cinéma français). Et pour un supporter du F.C Sochaux avec ce monde ouvrier qui se retrouve sur les gradins du stade, le film devient  aussi un hommage à ces gens là.

Maniac de Franck Khalfoun ( Fr) ¤ Scalps répétitifs et ennui continu . Dommage pour Eljah Wood que j'aime bien.

The Master de Paul Thomas Anderson (U.S) ¤

Je sais : dès qu'un film américain n'est pas destiné aux ados, il devient susceptible d'être une oeuvre forte. De plus s'il est signé Wes Anderson, Terrence Malick, ou comme ici P.T Anderson, les réalisateurs qui ont "la carte" comme on dit (c'est à dire qu'il est devenu impossible d'avoir un regard critique dessus ) alors on crie au chef d'oeuvre ! Et bien non, 2 h 17 ! c'est long , très long et pour quoi ? Pas grand chose : une succession de scènes de thérapie qui n'en finissent pas.  Joaquim Phoenix va decrocher son Oscar et pourtant il est insupportable tout en rictus, grimaces et contorsions bizarres et Philip Seymour Hoffman en fait des tonnes. Bref vous avez compris, je n'ai pas aimé ce film ....

 Jours de pêche en Patagonie de Carlos Sorin °°° Argentine

Après "Bombon el perro" Carlos Sorin nous livre un film où il ne se passe pas grand chose et pourtant on y est bien: on suit avec plaisir le voyage de Marco, le sourire toujours aux lèvres qui rencontre des personnages tous sympathiques à la recherche de sa fille et puis arrivent quelques fêlures , quelques mystères familiaux ...

Quelques films en ce début d'année




Foxfire °°° : très joli film de Laurent Cantet (Fr) avec une brochette d'actrices non professionnelles formidables, une mise en scène parfaite, prenante . On s'attache aux personnages alors qu'ils ne sont pas forcément sympathiques et on finit par les aimer tous;

Possédée °d'Ole Bomedal ( U.S): Bof,  palote reprise de l'Exorciste.

Yossi  °d'Eyton Fox ( Isarël): La suite de Yossi et Yager , 10 ans après, on s'ennuie un peu même si l'intention est bonne.

L'homme qui rit  ¤ de Jean-Pierre Améris (Fr): A éviter , sombre et sans grand intérêt.

Renoir ° de Gilles Boudos ( Fr) : Christa Theret est bien jolie mais bon, c'est moins ennuyeux que ce qu'on l'on pourrait penser, l'idée de situer l'histoire sur la toute fin de la vie de Renoir et le début de celle de Jean sauve le film.

Le monde de Charlie °° de Stephen Chbosky (U.S) : Film d'adolescents assez émouvant.






 

Les avants-César 2012/2013



  

Meilleurs acteurs: Vincent Lindon ( Quelques heures de printemps) & Jérémie Renier ( Cloclo)

étaient retenus: Denis Lavant ( Holly motors), Jean-Pierre Bacri (Cherchez Hortense), Guillaume Gouix ( Mobile home), Kad Merad ( Superstar) et Johan Libéreau ( Voie rapide)



Meilleure actrice: Emilie Dequenne ( A perdre la raison)

étaient retenues: Corinne Masiero ( Louise Wilmer), Karin Viard ( Parlez moi de vous), Géraldine Pailhas ( le paradis des bêtes), Léa Seydoux ( Les adieux à la reine)




Meilleur second rôle français: Michel Robin ( Les adieux à la reine)

étaient retenus : Vincent Macaigne ( un monde sans femme), Claude Rich ( Hortense)




Meilleur second rôle féminin français : Isabelle Candelier ( Voie rapide)

étaient retenues: Muriel Robin ( Le paradis des bêtes), Noémie Lvosky ( Les adieux à la reine), Anne de Pétrinie ( La clinique de l'amour)






Meilleur acteur étranger : Ricardo Darin ( El chino)

étaient retenus: Adrian Brody ( Détachment) Matthias Schoenaerts ( Bullhead), Robert Downey Jr ( Sherlock)




Meilleure actrice étrangère : Nadjedda Markina (Elena)

étaient retenues: Zana Marjanovic ( Au pays du sang et du miel), Nina Hoss ( Barbara), Belgica Castro ( Les vieux chats)



Meilleur second  rôle étranger : Bill Nighy ( Indian palace)




Meilleure actrice étrangère dans un second rôle: Jessica Chastain ( Des hommes sans loi)

étaient retenues: Judith Dech ( Indian palace), Maggie Smith ( Indian palace), Pénélope Wilton ( Indian palace)


    

Meilleures révélations françaises : Agathe Bonitzer et Mahmoud Shalady ( Une bouteille à la mer)


        

Meilleures révélations étrangères: Tom Cullen & Chris New ( Week-end)













 

C'est l'heure des bilans ; Voici mon top 15 des films 2012
1- Elena d'Andrei Zviaguintsev ( Russie)
2- Les adieux à la reine de Benoit Jaquot ( fr)
3- Despues de Lucia de Michel Franco ( Fr / Mexique)
4- Les invisibles de Sébastien Lifshitz ( France)
5- Bullhead de Mickaël R. Roskam ( Bel)
6- Barbara de Christian Petzold ( All)
7- Les enfants de Belle Ville d' Asghar Farhadi ( Iran)
8- Gangs of Wasseypur d' Anurag Kashyap ( Inde)
9- A perdre la raison de Joachim LaFosse ( Fr/Bel)
10- Week end d'Andrew Haigh ( G.B)
11- Broken de Rufus Nouis ( G.B)
12- Le paradis des bêtes d'Estelle Lanivaz (Fr)
13- Les hauts de Hurlevent d'Andréa Arnold (G.B)
14- The deep blue sea de Terence Davies ( G.B)
15- Dans la maison de françois Ozon ( Fr)