mardi 30 avril 2024

Monkey man

 

Monkey man de Dev Patel (U.S/Canada/Inde/Sing) °°° 2 H 00

Voilà le genre de film qui d'habitude me déplait, mais j'avais envie de voir la première réalisation de Dev Patel et bien m'en a pris. Le début du film est à l'image de toutes les niaiseries américaines, film de vengeance avec vilains qui l'entravent systématiquement mais ce n'est pas seulement ça, il y a aussi une volonté de dénoncer la souveraineté indienne, la corruption d'état, la persistance des classes et de mettre en valeur d'une façon originale et très émouvante celle des hijras (ou Thiranangai, filles de Dieu à Pondichéry). les scènes de bagarres -et elles sont nombreuses - sont souvent trop léchées et même complaisantes ( décidemment c'est à la mode) mais ici c'est complètement assumé. Il n'y va pas par le dos de la cuillère, mais Dev est toujours aussi craquant. Pour âmes non sensibles.

L'homme aux mille visages

 

L'homme aux mille visages de Sonia Kronlund (Fr) °°° 1 H 30

Formidable. On voyant ce documentaire, on imaginerait bien un film avec Laurent Lafitte, tant le héros mythomane lui ressemble et puis non, ce témoignage suffit largement. La réalisatrice, victime elle aussi d'hommes pas très nets part traquer "la chose" un serial latin lover" qui s'est inventé moultes nationalités, métiers, vies, passions et charmé des dizaines de femmes avec qui il a eu enfants pour certaines. Elles ne sont pas naïves, leur histoire est banale, c'est le bonhomme qui n'est pas croyable qu'il soit Daniel, Riccardo, Alexandre ou Antonio, pilote de ligne, cadre chez Peugeot, photographe de mode ou pompier... C'est vertigineux. Quand l'amour pose des œillères.... A découvrir.

lundi 29 avril 2024

Civil war

 

Civil war de Alex Garland (U.S) ¤ 1 H 49

Cela faisait longtemps que je n'avais vu un réalisateur filmer avec autant de complaisance, voir de jubilation le sang, la mort. Les tirs de balles sont sublimés, les gens s'écroulent dans une chorégraphie de toute beauté mais à vomir. Bref dans ce film qui possède une certaine efficacité l'auteur a oublié tout simplement d'écrire un scénario. C'est Walking Dead sans zombie, chaque rencontre que font nos journalistes dans leur voyage vers Washington, comme on s'est fait 9 saisons de la série, on devine immédiatement comment cela va mal se passer. Et le final, ( attention divulgâchage)) avec l'apprentie journaliste qui photographie Kirsten Dunst au-dessus d'elle criblée de balles qui vient de la sauver est presque honteux. De la guerre civile, on n'en saura rien, une scène réussie avec Jesse Plemons, et c'est tout. Mais faites-vous une idée...

Invader

 

Invader (Locaux Libération) °°°

Très chouette Expo Invader Space Station dans les anciens locaux de Libération 3500m2 sur 9 étages pour la 1500 ème mosaïque posée sur les tuyaux de Beaubourg que l'on peut voir avec une longue vue. C'est drôle, ludique, intéressant et très créatif, les œuvres avec les Rubiscubs sont bluffantes. A voir.

Le déserteur

 

Le déserteur de Dani Rosenberg (Isr) °° 1 h 38

On aimerait pouvoir être plus enthousiaste pour cette tragicomédie absurde qui raconte la folle cavale, sans trop le vouloir, d'un jeune déserteur israélien. Elle est à l'image de son héros agaçante et terriblement touchante. Ido Tako passe en un rien de temps, de la tête à claque à un être perdu, amoureux et très enfant, qui nous fait fondre. Seulement voilà, il est quand même responsable de morts quand le Tsahal le croit pris en otage et essaie de le retrouver. Il est dans une situation absurde et intenable qu'il comprend mais fait durer et qui peut même être drôle. Si je ne sais pas trop quoi en penser vraiment, la mise en scène, elle, est d'une audace incroyable. A vous de voir.

dimanche 28 avril 2024

Madame Hofmann

 

Madame Hofmann de Sébastien Lifshitz (Fr) °° 1 H 44

Le réalisateur raconte l'hôpital par les yeux et les oreilles fatiguées d'une cheffe infirmière dans les quartiers nord de Marseille. La fatigue a eu raison de 40 ans de services comme les manques de moyens, manque de considération, surmenage, stress jusqu'à l'AVC. Elle va partir à la retraite et tout le service tremble des effets de ce départ jusqu'au médecin qui sournoisement essaie de la retenir. Le tout en pleine période de Covid qui aggrave encore la situation. C'est passionnant, émouvant, quelques fois drôle. A découvrir.

Myriam Boyer

 

Myriam Boyer, juste un souvenir (Théâtre Poche) °° 1 H 00

Mise en scène minimaliste de Gérard Vantaggioli avec la participation de Philippe Vincent. Une petite heure de poésie à travers les chansons de Trenet, Vian, Ferré, Mouloudji, Gréco, Sylvestre ... avec Myriam Boyer. Cela fait plaisir de les réentendre même si le spectacle est un peu triste. Quelques fantaisies auraient été les bienvenues, mais quand on parle de souvenirs ils sont souvent liés à la mélancolie des temps passés. Pourquoi pas.


vendredi 26 avril 2024

La fièvre

 

La fièvre de Eric Benzekri 1 saison, 6 épisodes (Fr) °°° C+

Peut-être pas aussi prenant que "Baron noir" mais tout à fait réjouissant, passionnant et flippant. Dans le monde du football, un joueur noir traite son entraineur de sale toubab et tout s'emballe. La fachosphère entre en scène dirigée par la redoutable Ana Girardot qui manipule les médias avec une telle jouissance cynique qu'elle fait peur. On comprend beaucoup mieux - même si on savait déjà pas mal de chose-  l'endoctrinement des foules grâce, plutôt à cause des médias, des réseaux. Nina Meurisse a bien du mal à contrer cette vague de haine et de racisme. A voir.

Borgo

 

Borgo de Stéphane Demoustier (Fr) °°° 1 H 57

Réussi. Melissa commence matonne dans une prison corse; elle a quitté Paris avec mari et enfants pour une vie nouvelle. Très vite , elle s'impose avec l'aide souterraine d'un jeune caïd qui va la rendre dépendante par ses petits services, qu'elle n'a d'ailleurs pas demandés. Un engrenage tout simple, loin des films de mafia habituels mais d'autant plus fort et prenant. Atmosphère pesante, tendue créée par une mise en scène rigoureuse et inventive. Hafsia Herzi est lumineuse, proche et distante à la fois, complexe, déroutante et attachante, enfin débarrassée de sa moue habituelle. Elle est parfaite. A découvrir.

jeudi 25 avril 2024

Le mangeur d'âmes

 

Le mangeur d'âmes de Julien Maury & Alexandre Bustillo (Fr) °° 1 h 50

Bien sûr ce n'est pas le film de l'année, ce thriller pas très bien écrit, au début vraiment poussif, et flirtant avec "Les rivières pourpres" ne vaut que par la présence de Paul Hamy. Il possède une innocence dans le regard, une tendresse dans son jeu qui vous ferait avaler n'importe quoi. Les enfants ne jouent pas très bien, peut-être à cause de ce qu'on leur fait dire.  Mais les décors vosgiens apportent une vraie intensité fantastique et nous accrochent à l'histoire. Pour un samedi soir de pluie.

Agra une famille indienne

 

Agra, une famille indienne de Kanu Behl (Inde) °° 1 H 50

Dès le début pénible, excessif , le fils Guru, obsédé sexuel, nous tape sur les nerfs avec son amie imaginaire. Cette famille n'a rien d'aimable, c'est plutôt un défilé de rounds sur un ring entre une mère jalouse d'une seconde femme et un père volage. Agra (sans le Taj) ressemble à un coin d'enfer mais petit à petit on s'habitue aux délires, on oublie les incohérences et on regarde ce film très cru comme une allégorie de l'Inde malade. Partagé.

mercredi 24 avril 2024

Rosalie

 

Rosalie de Stéphanie Di Gusto (Fr) °°° 1 H 55

Film à costumes ne veut pas forcément dire académisme, même si ce film reste de facture assez classique. La réalisatrice évite pas mal de pièges en abordant de jolie façon un sujet audacieux et rare "la femme à barbe" hors cirque et autres foires en tout genre. Inspiré de la vie de Clémentine Delait tenancière, il a deux atouts majeurs Nadia Tereszkiewicz absolument solaire, assumant son handicap au grand jour et Benoit Magimel époux bouleversant entre peur, rejet et désir. Les seconds rôles sont plus normés. Une belle histoire d'amour. A voir.

mardi 23 avril 2024

Amal, un esprit libre

 

Amal, un esprit libre de Jawal Rhalib (Bel) °° 1 H 51

Même si on partage le propos, ce film manque terriblement de nuances. C'est sans doute la réalité de beaucoup de lycées français comme belges et cela renvoie à la redoutable histoire de Samuel Paty. Cette classe radicalisée, aux tensions attisées par un professeur qui agit en loucedé, semble ingérable, voir complètement  irrécupérable. Lubna Azabal est très convaincante en enseignante qui ose aborder le poète arabe homosexuel Abu Nawas en classe. Et bien sûr on réentend le fameux "pas de vagues" dans la bouche de la proviseur. Trop radical mais intéressant.

dimanche 7 avril 2024

Yurt

 

Yurt de Nehir Tuna (Turquie) °°°° 1 H 56

Politique mais pas que...Le troisième film à voir absolument en cette année 24 après "Border line" et "Les carnets de Siegfried". Dans un climat schizophrène, entre les volontés de laïcité de Mustapha Kemal Atatürk et les désirs d'un père qui exige qu'il fasse ses études dans un yurt, école coranique, un jeune garçon se perd ou se cherche. Un récit d'apprentissage magnifique, tout en tendresse et respect (même dans le dortoir islamiste). Un premier long en noir et blanc splendide, complètement maitrisé, autobiographique sans doute, qui soigne la lumière, le son, le cadre, très bien écrit, et surtout habité par des acteurs formidables Doga Karakas et mon gros coup de cœur son compagnon d'infortune Can Bartu Aslan. A voir obligatoirement.

Sidonie Au Japon

 

Sidonie au Japon de Elise Girard (Fr) °° 1 h35

Après un début tonitruant, très très drôle, jusqu'au fou rire, le film qui raconte le voyage pour raison professionnelle d'une écrivaine au Japon, s'enlise avec une histoire de fantôme pas très bien mis en scène et une fin pas très réussie. C'est dommage il aurait pu être une très jolie façon d'aborder de deuil et le  début d'une nouvelle envie de vivre. Pourquoi pas.

samedi 6 avril 2024

Ils étaient un seul homme

 

Ils étaient un seul homme de George Clooney (U.S) ° 2 H 03
Plus académique que ce film, y a pas. Américain en tout, le mérite, les épreuves à surmonter, la victoire finale pour cette équipe d'aviron de l'université de Washington qui a remporté l'or aux jeux olympiques de Berlin de 1936 sous l'œil d'A. Hitler. C'est un un "Chariots de feu" bis. Bof.


vendredi 5 avril 2024

Le Corbusier (Atelier et Villa)

 

Super après-midi Le Corbusier avec la visite de la villa La Roche (°°) près de Jasmin et surtout l'atelier-appartement (°°°)du parc des princes avec une guide passionnante. A voir.

Paternel

 

Paternel de Ronan Tronchot (Fr) ° 1 H 33

Film qui ne vaut que par l'interprétation de Grégory Gadebois, en prêtre nouvellement père d'un garçon de 11 ans, sans aucune aspérité ni surprise. Très honnêtement fabriqué parfait pour un débat des "dossiers de l'écran", sans moquerie de ma part. On se questionne sur des situations d'un autre âge, sans trop de caricatures, c'est déjà ça. Bof.

jeudi 4 avril 2024

Road house

 

Road house de Doug Liman (U.S) ¤ 1 H 54 Prime V.

Je regarde tous les films avec Jake Gyllenhaal mais là franchement on est loin de "Brockebak mountain". De la violence pur jus, sans même un semblant d'histoire. C'est le vide absolu donc on ne va pas s'étendre dessus. A fuir.

Black flies

 

Black flies de Jean-Stéphane Sauvaire (U.S) °° 2 H 00

C'est sûr que le français ne fait pas dans la dentelle en suivant ce jeune aspirant médecin, ambulancier pour payer ses études et son compagnon de galère, Sean Penn,"mordilleur" de cure-dents professionnel. Tye Sheridan sauve le film en apportant une humanité dans ce monde infernal, sans espoir, sinistre fait de gangs, de toxicos, de malades mentaux, la liste est infinie. Il ne montre que le côté négatif des interventions, noyées dans une "cuculterie" catho, pourtant on sent la patte d'un futur bon réalisateur. 

mercredi 3 avril 2024

Et plus si affinités

 

Et plus si affinités d'Olivier Ducray et Wilfried Meance (Fr) ° 1 H 17

Théâtre filmé sans une once de cinéma. Il y a quelques répliques amusantes entre ces deux couples de voisins au sujet de l'échangisme mais tout cela reste plutôt plat. On parle mais on n'agit pas. Isabelle Carré et Bernard Campan sont un peu poussifs même si on les aime bien, seuls Pablo Pauly et Julia Faure apportent un peu de piment avec beaucoup de naturel Bof.

mardi 2 avril 2024

Heureux gagnants

 

Heureux gagnants  de Maxime Govare & Romain Choay (Fr) °° 1 H 43           

Cinq courtes histoires de gagnants du loto qui vont se transformer en cauchemar. C'est une très bonne surprise parce que d'habitude ce genre de film est bâclé. Ici, c'est plutôt bien écrit, très bien joué et rythmé juste ce qu'il faut. Cela rappelle les "nouveaux monstres" de Monicelli, Scola et Risi avec des acteurs qui ont l'air de bien s'éclater ( cf la scène avec les terroristes hilarante) F. Eboué, A. Lamy, A. Grinberg, P. Clément, Sami Outalbali... Sans prétention, juste pour nous amuser et c'est réussi.

 

Le jeu de la reine


Le jeu de la reine de Karim Aïnouz (U.S/G.B) °° 2 H 00

Les derniers moments du roi Henri VIII et de sa dernière femme Catherine Parr vus par une patte féministe. Film d'une grande beauté à l'image extrêmement soignée comme les décors, les costumes, avec un vrai sens du cadre et de la lumière. Henri est vieux, gangréné, à l'article de la mort mais il maintient sa 6ème  reine dans une atmosphère de peur, tel Barbe bleue , jouant au chat et à la souris, elle qui veut réformer poussée par des idéaux humanistes. Réalisation plus proche de "Games of Thrones" que de "The crown" Agréable et un peu flippant.

lundi 1 avril 2024

Outreau

 

Outreau , un cauchemar français de ( non mentionné) °°   1 saison, 4 épisodes

Documentaire sur une des grandes tragédies judiciaires du début des années 2000 dans le Nord de la France vers Boulogne sur mer. Le naufrage d'un jeune juge, monsieur Burgaud, chargé de l'enquête, sous l'influence d'une femme, madame Badaoui, présumée coupable de violence sexuelle avec la complicité de son mari, de voisins et bientôt du village entier. Enquête à charge, manquements, familles détruites, un fiasco total qui nous laisse pantois. 


Avgrunden (The abyss)

 

Avgrunden (the abyss) de Richard Holm (Suède) ¤ 1 h 43

Assez mauvais. C'est une compilation de tous les films catastrophes passés. Une faille va engloutir la ville de Kiruna en Suède et une famille tente de s'en sortir. C'est cousu de fil blanc, sans aucune originalité. On devine à la seconde près la réplique ou la scène à venir. Affligeant.