vendredi 27 octobre 2023

Le syndrome des amours passées

 
Le syndrome des amours passées d'Ann Sirot et Raphaël Balboni (Bel/Fr) °° 1 H 29

Une fois le mystérieux syndrome accepté comme un donné, ( un couple doit recoucher avec tous leurs ancien(ne)s partenaires pour devenir fertile) ce film est très amusant. Le couple formé de Lucie Debay et Lazare Gousseau est formidable de fraicheur, confronté à une situation cocasse, comment gérer la liberté dans le couple, les tentations. Une boîte de Pandore dangereuse à ouvrir. Surtout que Rémi n'a eu que trois ex et Sandra une bonne vingtaine. Amusant (même Nora Hamzawi y est bien...)

Et si c'était eux

 
Et si c'était eux de et mis en scène par Christophe Montenez & Jules Sagot (Vieux Colombier) ¤

Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça au sortir d'un spectacle. Je crois que je n'ai rien aimé: ni le texte , ni le jeu, ni la mise en scène. ( pourtant je suis amoureux de Christophe Montenez) . Insupportable le début, lumières allumées, où comédiens et public parlent (se sentant autorisé par le brouhaha) vivent leur vie, s'interpellent sous prétexte d'un début d'émission TV enregistré. L'action se situe dans une maison de retraite ( les déplacements des vieux acteurs deviennent vite pénibles) et on organise jeu pour gagner des sous pour qu'elle perdure. De ces deux heures de souffrance, on retient le jeu de Laurent Stocker très amusant mais qui lasse assez vite, et deux tirades, une de Julie Sicard et l'autre de Dominque Parent très poignantes. Comme ce spectacle a eu l'air de plaire aux spectateurs et à quelques amis à vous de voir.

B.R.I


B.R.I de Jérémie Guez & Erwan Augoyard (Fr) °°° 1 saison, 8 épisodes C+
On suit l'unité de la brigade de Versailles spécialisée dans le grand banditisme, avec à sa tête Saïd (Sofian Khammes) nouvellement arrivé qui reprend un groupe soudé prêt à tout. Il devra prouver sa valeur et résoudre de sérieux imbrogli surtout que l'ancien chef fleurtait avec la pègre. Tous les comédiens sont formidables: Ophélie Bau, Théo Christine, Rabah Naît Oufella, Waël Sersoub... Très agréable.

jeudi 26 octobre 2023

Le vourdalak

 
Le vourdalak d'Adrien Beau (Fr) °° 1 H 30

Tiré d'une nouvelle de Alexis Tolstoï (un cousin de Léon)ce film a le mérite de n'être pas ordinaire, entre fable humoristique et horrifique teintée de poésie. Gorcha patriarche est parti combattre en prévenant que s'il ne revient pas avant six jours, il se sera transformé en vourdalak (squelette vampire) donc de ne surtout pas le laisser pénétrer la maison. Avant son retour certain, la famille a recueilli le marquis d'Urlé qui s'est fait attaqué en forêt et qui sera le témoin de l'anéantissement de la famille. Film ouaté, étrangement joué, au rendu esthétique interroge, agace quelque fois mais séduit aussi. Mais j'adore Kacey Mottet-Klein. A risquer.

mercredi 25 octobre 2023

Des gens bien ordinaires

 

Des gens bien ordinaires d'Ovidie (Fr) ° saison 1, 8 épisodes Canal +

Pas tout à fait convaincu par cette série aux épisodes très courts (15mn) où les rôles hommes femmes sont inversés dans le monde du porno. Romain pense y trouver une voie d'émancipation et n'y trouve que banalités, où chacun joue son rôle, pas très brillant et pense surtout à survivre. Bof.

Paris police,1905

 
Paris police 1905 de fabien Nury (Fr) °°°° 2ème saison, 6 épisodes. Canal+

Noël 1904. Nous retrouvons avec un plaisir immense Antoine Jouin commissaire pour une enquête où l'on fréquentera beaucoup le bois de Boulogne enneigé. Un inverti assassiné, des prostituées arrêtées pour faire rues propres en cette période de fêtes, pressions politiques,  magouilles policières tout y est. Plus un casting de rêve: Jérémie Laheurte, Marc barbé, Thibaut Evrard, François Raison, Christian Hecq et le génial Alexandre Trocki. Que du plaisir , en attendant un Paris Police 1910...

Second tour

 

Second tour d'Albert Dupontel (Fr) °° 1 H 37

Dupontel , une fois de plus, s'en va dénoncer nos travers avec, cette fois-ci, une charge virulente mais hyper sympathique, contre les politiques et les médias. Et c'est l'énormité du scénario qui en fait la saveur. Il y va franco mais ne donne pas de réponse aux problèmes qu'il soulève. On sent qu'il est très pessimiste et même découragé de notre république, de ses représentants ( il n'a jamais voté). L'avenir semble bien sombre. Mais ce film qui mélange les genres est assez savoureux, avec quelques clichés et pas mal de vitriol, on balance entre les deux. En tout cas on passe un excellent moment.

Parfums d'Orient

 
Parfums d'Orient (IMA) °°°

Très intéressante expo à l'institut du monde arabe sur les odeurs orientales. De la matière première (fleurs, épices, herbes, résine odorantes) myrrhe, encens jusqu'au flacons de toutes beautés, aux odeurs de ville (pestilences, souk, hammams) aux parfums divins sous oublier celles du foyer, à la cuisine, la saveur des plats et les secrets d'alcôve. Ludique, on s'amuse à sentir chaque proposition et pour qui a eu la chance d'aller dans les souks syriens, jordaniens, iraniens... cela remue beaucoup de souvenirs agréables. A faire. 

Coupures

 
Coupures de et avec Paul-Eloi Forget & Samuel Valensi (Béliers) °°° 1 H 45

Scénographie de Julie Maheu & Sandrine Lamblin. Comment retourner une salle en un spectacle plus intelligent que comique. Un maire écologiste, agriculteur, marié, aidé à la ferme par son beau frère, dans la dèche, va être confronté à un dilemme inextricable: accepter l'implantation d'antennes-relais plus ou  moins dangereuses pour la santé en recevant des loyers confortables ou rester engagé, droit, fidèle à ses idées. Une pièce qui interroge le rôle du citoyen dans son choix . Brillant, drôle, politique, actuel sur un rythme endiablé (un peu trop?) où il manque peut-être un petit peu d'émotion mais la férocité du propos l'emporte largement. A voir.

lundi 23 octobre 2023

Un prince

 

Un prince de pierre Creton (Fr) ¤ 1 h 22

Inintéressant. On est loin d'Alain Guiraudie avec lequel on a comparé ce film. Il ne suffit pas de montrer des chasseurs s'embrassant dans la campagne pour qu'on ait quelque chose à dire. On peut voir que le cinéaste a le sens du cadre, et a digéré les films de Duras mais c'est d'une platitude assez redoutable. On parle de poésie. Où ? Parce qu'on voit des fleurs, alors pourquoi pas. Ce film "singulier" m'a laissé de marbre.

samedi 21 octobre 2023

Et Dieu créa le swing

 

Et Dieu créa le swing des Swing Cockt'elles (Comédie bastille) °°°

Mise en scène d'Alain Sachs. Ce qui frappe en premier dans ce spectacle musical réjouissant c'est la complémentarité des voix des trois chanteuses. c'est absolument prodigieux. Elles nous font une balade de chansons swinguées depuis la nuit des temps, tout cela farci d'humour, dans une mise en scène endiablée. Cela va dans tous les sens, dans tous les styles avec des moments d'émotions, rares, parce qu'ici c'est la bonne humeur qui domine et le talent: ces trois chanteuses ont une maîtrise du chant et du jeu parfaite, avec de grands moments (le passage italien, les grands voix du répertoire classique) Courez-y.

vendredi 20 octobre 2023

Les téméraires

 

Les téméraires de Julien Delpech & Alexandra Foulon (Comédie bastille) °°° 2 H 00

Mélies et Zola ensemble pour défendre une cause juste. Le capitaine Dreyfus accusé d'espionnage sera le sujet du film du réalisateur long de 10 minutes (premier film censuré de l'histoire) et l'écrivain enquêtera pour y voir plus clair jusqu'à son engagement final pour dénoncer le mensonge avec son célèbre article dans l'Aurore. Pièce brillamment mise en scène, très bien interprétée par des comédiens qui mouillent leur costumes (fort beaux d'ailleurs) traite de l'antisémitisme, du racisme en général, des fakes (déjà présents à l'époque), et des rapports familiaux qui en subissent les conséquences. A découvrir.

killers of the Flower moon




Killers of the Flower moon de Martin Scorsese  (U.S) °°° 3 H 26

Magnifique, passionnant mais tellement long. Heureusement que l'histoire incroyable, celle du peuple "osage" chassé du Kansas pour s'implanter dans l'Oklahoma, devenu richissime parce propriétaire de champs immenses de pétrole et décimé par des "blancs" avides de fric nous tient en haleine Mais pas à coups de carabine, non petit à petit, par empoisonnement, faux suicide, mariage fatal, rixes etc... La mise en scène est royale, Léonardo DiCaprio et Lily Gladstone impressionnent , Robert de Niro fait du Robert de Niro. Il faut se faire violence, oublier qu'il dure 4 heures avec la séance et se laisser charmer.

Le flambeau

 

Le flambeau crée par Jonathan Cohen (Fr) °° C+ 1 saison, 9 épisodes

Pas aussi réussi que la flamme mais souvent très drôle. Pastiche de Kho-lanta, sur l'île de Chupacabra 15 candidats vont s'affronter (et s'éliminer) essayer de survivre tout en passant des épreuves physiques, mentales, et en subissant des trahisons, des manipulations de la part des autres candidats et de la production. Chacun a ses candidats préférés: moi c'est Thomas Scimeca, Mister V, et bien sûr l'impayable Leïla Bekhti qui continue à me faire mourir de rire sans oublier le numéro de drague génial de Pierre Niney pour Ana Girardot. A voir. 

La nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé

 

La nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé de Xavier Dolan, mini série 1 saison, 5 épisodes (Can) °

Tout ça, pour ça ! Dans les années 90 Mireille accuse le meilleur copain de son frère d'avoir essayé de la violer ( elle a l'habitude de se lever la nuit et d'entrer chez les gens pour les observer dans leur sommeil, houps!) On se doute que, de suite que la vérité ne sera pas celle imposée à tous. On assiste, en cinq longs épisodes, aux règlements de comptes nombreux, fiévreux, douloureux d'une famille dysfonctionnelle pour pas grand chose au final. Les acteurs en font des tonnes surtout Patrick Hivon mais on est content d'entrapercevoir Pier-Gabriel Lajoie (Gerotophilia)

jeudi 19 octobre 2023

Linda veut du poulet

 

Linda veut du poulet de Chiara Malta & Sébastien Laudenbach (Fr) °° 1 H 16

Sympathique. Une enfant, sa mère et finalement tout le quartier courent après un poulet récalcitrant qui doit finir à la cocotte pour satisfaire le vœu d'une petite fille. Sa mère lui a promis de le cuisiner comme le faisait son père décédé pour se faire pardonner de ne pas l'avoir crue. Chaque personnage a sa couleur, ça c'est une belle idée mais il faut aimer ce genre de graphisme. J'ai beaucoup apprécié le générique inventif, drôle et intelligent, moins les passages chantés. On reconnait les voix de Clotilde Hesme, Laetitia Dosch et celle d'Estèban dans le rôle hilarant du gendarme stagiaire ( qui apporte énormément au film) A voir.

Over the rainbow

 

Over the rainbow (Beaubourg) °

Pas grand chose de nouveau dans cette petite expo. Petite révision des différentes étapes du XIX ème en compagnie de quelques artistes LGBTQIA+ etc... les revues Akademos, Arcadie, Gaid pied..., les associations MLF, FHAR, GLH, CUARH, AIDES? AC-UP etc ..., de militantisme avec Guy Hocquenghem, Monique Wittig... On parle un peu de Genet, de Cocteau, Wilde, Gide, de Stonewall, de sida, du PACS, bref rien de bien passionnant.

Picasso

 

Picasso, Dessiner à l'infini (Beaubourg) °°

Pour qui aime le peintre c'est une mine d'or, il y a là un millier de dessins, d'estampes, de compositions, de toutes natures, de toutes matières. Une immense collection du musée Picasso-Paris qui mêle la nostalgie, la douceur, la cruauté et l'humour. Moi je suis plus du côté "Minotauromachie" que variation du "déjeuner sur l'herbe". Tout est abordé,: anatomie, académisme, pastel, papiers collés, tapisserie, carton, lignes continues ... Pourquoi pas.

mercredi 18 octobre 2023

Une année difficile

 

Une année difficile de Olivier Nakache & Eric Toledano (Fr) ° 1 H 55

Partagé, de nouveau, je suis. Le sujet est le bon, le choix de la comédie aussi, mais les auteurs ne se trompent-ils pas de cible? Dans ces temps troubles, durs, les écolos ( branchés et riches, cela va de soi) sont ridiculisés ici de façon redoutable . On sous-entend que Noémie Merlant à le temps de s'y consacrer parce que très riche (vu l'appartement) ou que Grégoire Leprince-Ringuet et ses camarades de lutte ne sont que des naïfs radicaux qui veulent nous punir de nos excès passés. Nos deux branquignols ( Pio Marmaï et Jonathan Cohen) sont très sympathiques en parasites au bout du rouleau mais du coup ce sont eux qui deviennent les héros arnaqueurs de bonnes causes. Le tout est plaisant, mais je ne suis pas sûr de la portée du discours. Mais je me trompe sûrement. A vous de voir.

Corps à corps, histoire(s) de la photographie

 

Corps à corps (Beaubourg) °°°

Autre magnifique expo à Beaubourg avec les plus grands noms de la photographie: G.Schuh, Weege, Lewis, W. Klein, Roman Vishniac, Cartier-Bresson, Dave Hearth, V. Maier, Gilles Caron, Depardon, Chris Marker, Annette Messager, Jakob Tuggener et tant d'autres. Surtout des visages, du noir et blanc, 500 chefs-d'œuvre de la collection Marin Karmitz mélangée à la celle du centre. Bref, des vrais gens, dans leur vie, au travail, dans leur intimité. On en prend plein les mirettes. 

Gilles Aillaud

 

Gilles Aillaud (Beaubourg) °°°

Magnifique expo, intelligente, simple, directe qui permet de découvrir ce peintre au style réaliste (quoique) qui représentent des animaux en cage, au zoo mais qui racontent une histoire (figuration narrative des années 60). Des ours, des rhinos, des lions, des serpents etc.. privés de liberté dans des espaces réduits, colorés pourtant, qui nous renvoient à notre cruauté, notre soif de puissance et de domination. Admirable.

mardi 17 octobre 2023

Coup de chance

 

Coup de chance de Woody Allen (G.B/Fr) ° 1 h 33

Pendant plus d'une heure je me suis cru dans un épisode de "Plus belle la vie" et encore j'en ai de meilleurs souvenirs. L'histoire est banale, les dialogues frisent le ridicule, non sont ridicules et les pauvres comédiens ( Niels Schneider, Lou de Laâge ou Valérie Lemercier) rament comme des galériens. Seul Melvil Poupaud s'en sort parce que son rôle de méchant prend du relief en comparaison. Bref c'est une visite touristique de la capitale faite de clichés, d'ambiances convenues. Si vous n'êtes pas trop difficile...

La halle St Pierre

 

Hey céramiques (La Halle St Pierre) °°°

Musée d'île de France (suite n° 10):

Deux très belles expositions dans ce lieu très sympathique au pied de la butte Montmartre. L'une sur l'art brut ( selon les exposants on adore ou pas) mais il y a vraiment de très belles œuvres, l'autre sur la céramique, même constat. Mais quand c'est beau, c'est beau. Beaucoup d'émotions, de recherches, d'idées originales et le résultat est souvent bluffant.

lundi 16 octobre 2023

Notre corps

 

Notre corps de Claire Simon (Fr) °°° 2 H 48

Long documentaire (trop long ?) sur la brutalité faite au corps des femmes en hôpital. Bien sûr c'est passionnant, on est dans l'intime, dans l'histoire de chaque patiente avec son vécu mais aussi avec le personnel médical de l'hôpital Tenon à Paris. Des dizaines de consultations, d'interventions médicales, de sujets tout aussi délicats les uns que les autres. Comment aborder tout cela dans la délicatesse (ou pas, on voit que certaines ont été malmenées) et puis le choc que nous dévoile la réalisatrice en milieu de film. Les mots de chacune (un) nous bouleversent, mais il faut savoir qu'il dure presque trois heures, et sur un tel sujet faut s'y préparer. A découvrir.

dimanche 15 octobre 2023

La fiancée du poète

 
La fiancée du poète de Yolande Moreau (Fr) °°° 1 H 43

Ce n'est pas un film mais un poème. Une ode à la vie, à l'amour, à la différence. Mireille ( merveilleuse Yolande) hérite d'une grande maison délabrée. Elle loue des chambres à trois pieds-nickelés pour pouvoir la restaurer un peu. Ils vont y vivre des instants de bonheur improbables mais miraculeux. Une histoire de faussaires: un jeune copiste talentueux (Thomas Guy), un jardinier le jour, femme la nuit (Grégory Gadebois), un cow-boy turc (Estèban) un poète plombier (Sergi Lòpez) jusqu'au curé (génial William Sheller qui joue du Abba à l'orgue...) On est dans un monde parallèle, une parenthèse poétique qui me fait dire que Yolande Moreau est notre Otar Iosseliani à nous. Chez lui, les hérons traversent les salons, chez elle les cerfs en ciment brament et s'envolent vers un futur des possibles. Admirable.

vendredi 13 octobre 2023

Le ravissement

 

Le ravissement d'Iris Kaltenbäck (Fr) °°° 1 H 37

Elle est sage-femme appréciée, travailleuse, compétente. Elle n'a pas de famille mais une amie, une seule, une relation fusionnelle. Ses amours sont inexistantes mais un soir elle rencontre un chauffeur de bus (excellent Alexis Manenti) avec qui elle va vivre une histoire mensongère. Son amie accouche d'une petite fille, a du mal à assumer la maternité, Lydia (Hafsia Herzi porte ce film délicat de façon éblouissante, j'étais moins fan dans ses dernières apparitions mais là...)  petit à petit va devenir une seconde mère, trouvant le prénom de l'enfant, s'en occupant des après-midi entières jusqu'à ce qu'elle s'égare dans l'irrationnel, mente à tout le monde, et vive une fiction dangereuse. Film bouleversant, inquiétant, maîtrisé, sobre sur le rejet, le vide, le manque, le refoulement, la perte des réalités mais pas si négatif; la fin laisse envisager un avenir possible. Magnifique, à voir.

jeudi 12 octobre 2023

Lost country

 

Lost country de Vladimir Perisic (Fr/Serbie/Croatie/Lux) °° 1 H 38

De l'amour fusionnel jusqu'au rejet entre une mère et son fils. Film politique fort dans la Serbie  96  de Slobodan Milosevic tristement célèbre pour ses crimes contre l'humanité. Markléna fait partie du gouvernement serbe en temps que porte-parole et élève seule son enfant qu'elle tient éloigné de la politique. Celui-ci, d'abord ignorant de la situation, va petit à petit prendre conscience des exactions de sa mère surtout grâce aux regards et paroles de ses camarades de classe. Ce sera pour lui une déflagration. Très belle mise en scène qui s'attarde sur le quotidien et deux acteurs impressionnants: Jasna Djuricic (la mère) et Jovan Ginic(le fils). A voir.

mercredi 11 octobre 2023

Le consentement

 

Le consentement de Vanessa Filho (Fr) °° 1 H 58

Oppressant. Une adolescente brillante tombe sur le joug d'un écrivain pédophile, étonnamment reconnu, apprécié par la gente littéraire du moment. ( Le passage à Apostrophe et le discours de Pivot est à vomir). Tout mon respect à Denise Bombardier seule contre tous(tes)- il y avait une femme hilare à l'émission-. Film utile pour apprécier le mécanisme d'emprise de l'adulte sur l'enfant. Ici ce n'est pas la force ou la séduction, mais l'aura du personnage qui opère, surtout que les gardes-fous, c'est à dire les parents sont absents ou hors sol ( Laetitia Casta géniale comme d'hab) Jeune, empli de romantisme, d'envie d'être reconnu, aimé on confond tout et le prédateur rode. Kim Higelin épate et Jean-Paul Rouve étonne en Matznezff rapace nuisible ( je le croisais à la piscine Deligny, jadis, portrait conforme) A découvrir.

bernadette

 

Bernadette de Léa Domenach (Fr) °°° 1 H 32

Elle peut dire merci à la réalisatrice et à l'immense Catherine Deneuve, l'ex première dame de France. Ce portrait réjouissant la met en valeur , lui donne une image bienveillante loin sans doute de la réalité et de l'image des guignols ( non mentionnée ici, comme la scène truculente avec la député d'Uzerche, d'ailleurs). Qui eut pensé que Bernie aurait pu être un personnage de comédie ? Pas moi en tout cas et c'est ma foi très réussi. Il faut dire que Michel Vuillermoz fait un Chirac macho-dépassé-sympa absolument génial, que tous les autres acteurs sont au diapason, Denis Podalydès (comme d'hab en conseiller) François Vincentelli en Villepin extra, et Laurent Stocker en Sarkosy traite pas piqué des hannetons ( précurseur d'ennuis, là Chirac ne s'était pas trompé). On replonge dans un passé proche qui nous semble à des années lumières. Et la reine Deneuve, de nouveau empotichée qui s’émancipe, revancharde, stratège et visionnaire, elle est magnifique. A voir.

mardi 10 octobre 2023

Louis Janmot

 

Louis Janmot (Orsay) °

Le poème de l’âme. Soit mais cette peinture est très éloignée de mon goût. Si techniquement ces tableaux assurent ils ne touchent pas l'âme du Daniloris. Quand on sort de la flamboyance de Van Gogh ça fait une drôle de transition, très littéraire, picturale , chargée, spirituelle. Il manque l'émotion.

Van Gogh à Auvers sur Oise

 

Van Gogh à Auvers-sur-Oise (Orsay) °°°°

On ne se lasse jamais. Quel bonheur de voir toutes ses œuvres, des derniers mois du peintre à Auvers. Deux mois où il travaille sans relâche jusqu'à sa tentative de suicide (74 tableaux). Un nouveau travail, plus tendu psychiquement . Que des chefs d’œuvres. Ici, il est roche de son frère Théo et du docteur Gachet ( dont on voit aussi sa production sous pseudonyme ) il habite à l'auberge Ravoux. On admire "l'église", le "docteur Gachet", "Champs de blé aux corbeaux" et quantité d'autres sur le village, la campagne et quelles couleurs....

lundi 9 octobre 2023

L'autre laurens

 

L'autre Laurens de Claude Schmitz (Bel/Fr) ° 1 h 57

On s'ennuie ferme dans ce polar aux approches différentes . Il y a un mélange des genres sympathique mais qui ne fonctionne pas vraiment. Pourtant il y a du beau monde: Olivier Rabourdin, Marc Barbé et une jolie découverte Louise Leroy. Il y a un côté "Petit Quinquin" façon Bruno Dumont qui me gêne. Mais si vous aimez les expériences, les propositions de traverses pourquoi pas.

samedi 7 octobre 2023

Musée Zadkine

 

Musée Zadkine (Paris-Assas) °° (gratuit)

Tout petit musée situé à côté du jardin du Luxembourg dans les anciens ateliers de Zadkine et de sa femme Valentine Prax dont on voit quelques tableaux. La photo donne envie, sur place c'est plus modeste. Il n'y a pas le charme du musée de "la vie romantique" ou du musée "Montmartre". On y voit quelques statues de l'artiste assez intéressantes. Mais bon.

Le règne animal

 

Le règne animal de Thomas Cailley (Fr) °° 2 H 08

Dubitatif je suis, dirait maître Yoda. Ce film original, décrit un monde en devenir avec des humains frappés d'une étrange maladie qui les transforme en divers animaux. On suit particulièrement un père (Romain Duris) et son fils à la recherche de la mère qui s'est enfuie dans la forêt avec d'autres" bêtes"lors d'un accident du véhicule qui les transférait. Il y a quelques moments émouvants ( avec l'homme oiseau, avec la servante derrière le bar...) mais on reste en dehors de toute l'histoire. Le phénomène dure depuis deux ans au moins et les gens ont l'air de découvrir la chose. On ne sait rien de ce qui s'est produit ( pourquoi pas) mais rien non plus de la vie des hommes-bêtes, comment ils survivent, où ils s'abritent, comment ils communiquent etc... de comment ont géré la situation les hommes depuis lors. C'est bien de ne pas caricaturer, ni de sur-ajouter à coups de effets spéciaux comme l'auraient fait les américains, mais c'est bien aussi d'avoir une histoire à minima pour qu'on s'identifie un peu, même si on comprend le côté fable contre le racisme, la tolérance, la peur des nouveaux virus etc...Adèle Exarchopoulos ne sert à rien (la pauvre) et Paul Kircher (désolé) me tape sur nerfs. mais comme pour les "feuilles mortes" toutes les critiques sont unanimes donc à vous de voir.


vendredi 6 octobre 2023

Entre les lignes

 

Entre les lignes d’Éva Husson (G.B) ° 1 H 44

Adaptation sage de Graham Swift. Tout en joliesse, douceur. même s'il y a de jolis moment, on s'ennuie un peu. Odessa Young ravissante bonne tombe amoureuse du dandy voisin( Josh O'Connor "Charles III) promis à un mariage arrangé. Eva Husson aime la nudité ( peut-être un peu trop) même si les personnages sont beaux on a l'impression qu'ils vivent nus. Colin Firth et Olivia Colman complètent la distribution. Bof.

La culotte

 

La culotte de Jean Anouilh (Athénée-Louis Jouvet) °°°

Quelle belle idée de rejouer cette pièce d'Anouilh, mise en scène par la toujours brillantissime Émeline Bayart. Quel talent, quelle imagination! Cette farce burlesque est totalement d'actualité. Elle est d'une cruauté incroyable et l'on rit (jaune souvent) beaucoup. Les femmes ont pris le pouvoir après des siècles de soumission, elles en profitent et le choix d’Émeline Bayart d'exagérer les situations, de forcer le trait, de faire résonner les voix ajoutent au bonheur, On accepte du coup la folie des personnages, les chansons qui illustrent les saynètes, le grotesque. Que du bonheur! Il faut dire qu'elle est superbement accompagnée notamment par Thomas Da Costa ( un pleutre magnifique au procès) et Laurent Ménoret, une véritable révélation, sublime en madame le juge. Il m'a fait mourir de rire et son interprétation d'Henri Tachant restera dans ma mémoire . Bravo et courez-y.

mercredi 4 octobre 2023

L'air de la mer rend libre

 

L'air de la mer rend libre de Nadir Moknèche (Fr) °°° 1 H 30

A ne pas rater. Ils font un mariage arrangé sous la pression de leur parents. Ceux du marié, Saadia Bantaïeb et Zinedine Soualem, tous deux absolument géniaux, veulent faire oublier que leur fils est gay. Celle de la mariée Lubna Azabal en géniale pouf veut faire oublier les déboires de sa fille en lien avec la drogue. et qui maintenant se tourne vers la religion. Eux ( Youssouf Abi-Ayad et Kenza Fortas formidables, émouvants, drôles, attachants) ne savent rien l'un de l'autre. Ils vont se découvrir. Ce film est un petit bonheur très loin des clichés, osé avec modération, généreux sans être mièvre, c'est jubilatoire, intelligent, et prenant. Sans oublier le numéro irrésistible de Zahia Dehar en voisine musulmane libérée. Un film qui fait du bien parce que plein d'espoir et tellement loin des cucuteries habituelles . A voir.

Bollywood superstars


Bollywood superstars (Musée du quai Branly) °°  > 14 janvier 2024

L'histoire d'un cinéma indien qui suit à quelques années près le notre. 2 ans après les frères Lumières il naissait. On revoit quelques films connus des grands réalisateurs ( Satyajit Ray, Ghatak, Guru Dutt...) on s'intéresse aux stars adulées indiennes (aishwarya Rai, Shahrukh Khan...) plus quelques gravures, affiches, objets, musiques et on peut même danser dans un film. Sympa.

Proches

 
Proches (La Colline) °°° 1 H 40

De et mis en scène par Laurent Mauvignier. Très belle mise en scène pour cette pièce sur la famille et nos proches. Lesquels sont les plus aimés? "On étouffe à force d'être proches"Cette famille attend le fils qui vient de sortir de prison. Ils sont tous réunis, banderole à la main et puis l'attente s'éternise et les ressentiments, les malentendus, vont pourrir les retrouvailles. Le texte et la façon de le dire, entremêlé m'a beaucoup plus, le fait que les acteurs qui parlent en même temps crée une réelle tension ( sauf sur la fin trop explicative, l'ambiance suffisait). Norah Krief , Gilles David (les parents) sont formidables, comme Cyril Anrep et Arthur Guillot. A voir.

mardi 3 octobre 2023

La petite

 

La petite de Guillaume Nicloux (Fr) ¤ 1 h32

Interminable. Même quand il ne le veut pas Fabrice Luchini cabotine et moi j'ai du mal à adhérer. Un vieil homme, ébéniste, apprend que son fils et le compagnon de celui-ci sont morts dans un accident d'avion. Hors ils attendaient un enfant par mère porteuse. La seule question du film est: est-ce qu'il repartira avec le bébé. Ça limite. Sentimentalisme nunuche, fausse sobriété, j'ai trouvé le temps long. Heureusement il y a Maud Wyler. Très gros bof.

lundi 2 octobre 2023

sous contrôle

 
Sous contrôle de Charly Delwart (Fr) °° 1 saison, 6 épisodes de 30 mn. Arte

Après un début très drôle, cette série hésite entre comédie et absurdie. Il y a trop de tout ( comme le cabotinage de Laurent Stocker) et on ne marche que par la sympathie qu'on porte à Léa Drucker parachutée ministre des affaires étrangères. Très loin de la super réussite d"Au service de la France" sur le même sujet. mais c'est l'occasion d'apprécier les jeux de Bass Dhem et Patrick d'Assumpçao que j'adore. Pour un soir de pénurie.

Nouveau départ

 

Nouveau départ de Philippe Lefebvre (Fr) °° 1 H 40

Franck Dubosc est l'excellente surprise de cette comédie joliment troussée ( Karin Viard étant toujours merveilleuse). Il est d'une finesse incroyable, drôle mais hyper émouvant, sans jamais cabotiner, sans jamais tirer la couverture à lui, d'une sobriété gagnante. Du coup ce sont Clotilde Courau et Youssef Hajdi qui prennent le relais. Une belle réflexion sur l’amour vieillissant qui laisse la place à la complicité, aux habitudes, à la solitude du foyer déserté par les enfants, à l'ennui et à comment y remédier. Film à ne pas négliger, signé par un grand nom, on trouverai cela épatant.

dimanche 1 octobre 2023

Acide

 

Acide de Just Philippot (Fr) °°° 1 H 30

Second film du réalisateur après " La nuée" avec beaucoup plus de moyens et cela se voit. Des pluies acides menacent et tuent une population effrayée. Une famille essaye d'y échapper en s’enfuyant. Assez belle réalisation qui sait créer une ambiance angoissante avec un vrai suspense. Bien sûr il y a quelques invraisemblances mais ce drame écologique vaut le déplacement, bien rythmé un peu à la "Walking dead" auquel on pense souvent. Guillaume Canet est excellent en père de famille sans beaucoup d’empathie . Une seule chose, la jeune fille est insupportable ( c'est le rôle) ça ne se dit pas mais un bon coup de pied dans le derrière et cette fuite se serait déroulée de meilleure façon... A découvrir.