Interdit aux chiens et aux italiens

 

Interdit aux chiens et aux italiens d'Alain Ughetto ( Fr) °°° 1 H 10

Film animé d'une très grande poésie (due, surtout, à l'animation) qui retrace l'histoire d'une famille italienne migrée en France. Le réalisateur dialogue avec sa grand-mère Cesira devenue une figurine de pâte à modeler de 23 cm. (avec la voix d'Ariane Ascaride). Elle raconte Luigi le grand-père, mineur, maçon, soldat, travailleur forcené dont elle tombe amoureuse et qu'elle va suivre partout jusqu'en France. Il y a énormément de petites trouvailles de mise en scène qui rendent le récit passionnant, beaucoup d'humour et d'émotion pure. Par contre je ne suis pas fan de la main d'Ughetto qui vient de temps en temps dans le champ, cela casse la magie . A voir absolument.

What/if

 
What/if de Mike Kelley (U.S) °° 1 saison, 10 épisodes Netflix. 2019

Série assez passionnante avec Renée Zellweger, Jane Levy et Blake Jenner . A chaque épisode on s'intéresse aux répercutions qu'une décision moralement inacceptable peut avoir sur la vie de scientifiques et de leur entourage pris dans des magouilles internes, brevets etc... et passés criminels mélangés. Un peu long mais réussi.    

Maupassant, Octave et moi

 

Maupassant, Octave et moi de Sylvie Blotnikas (Lucernaire) °°° 1 H 30

Après "Boule de suif" au même Lucernaire, Sylvie Blotnikas propose elle aussi quatre nouvelles de Maupassant très joliment mises en scène avec Julien Rochefort . Et l'on redécouvre une fois de plus la merveilleuse langue de l'écrivain, son humour, son art de la chute, et ce spectacle donne immédiatement l'envie de relire toute son œuvre. On est un an après la mort de celui-ci, tout Paris est là pour recueillir des fonds pour lui élever une statue au parc Monceau lors d'une soirée ou Octave remplace au pied levé un comédien souffrant. Très belle soirée en compagnie de très bons comédiens.

Ashkal, l'enquête de Tunis

 

Ashkal, l'enquête de Tunis de Youssef Chebbi (Tunisie) °°  1H 32

Le héros de cette histoire est le quartier en chantier des "Jardins de Carthage" à Tunis qui devait être du dernier chic et stoppé par la révolution , la covid. Certains promoteurs veulent le relancer mais des personnes y trouvent la mort par immolation. Cela ne peut-être des suicides, ils sont trop nombreux, une vengeance?, du terrorisme? le résultat de la corruption qui pourrit tout? Deux policiers vont essayer de résoudre l'énigme tout en subissant moultes pressions. Film d'une grande lenteur, quasiment muet, contemplatif et pourtant ancré dans la réalité du pays et qui va vers un irréalisme étonnant. Est-ce un hommage au vendeur de légumes qui s'est immolé, départ de la révolution? toutes les pistes sont ouvertes. Intéressant. 

Divertimento

 

Divertimento de Marie-Castille Mention-Schaar (Fr) °°° 1 H 50

Pour le plaisir. Celui d'abord de découvrir une histoire feel-good vraie (celle des sœurs Ziouani) de partager la vie, les espoirs, les combats de jeunes de banlieue sans qu'ils soient caricaturés comme loubards ou vendeurs de drogues, d'entendre de la musique classique variée connue ou non, tout le long du film, de suivre Oulaya Amamra et Lina El Arabi de partager leur complicité, leur investissement, de s'amuser des masterclasses du chef Arestrup sous l'œil attendri d'Ariane Ascaride et de rire du décalage entre le lycée Racine et le conservatoire de Stains. Cela aurait pu faire un biopic plombé ou un documentaire édifiant , c'est devenu un petit film plus que sympa qui arrive à nous tirer une larmette. A découvrir.

Tu choisiras la vie

 

Tu choisiras la vie de Stéphane Freiss (Fr) ° 1 h 41

Si l'intention est louable, l'histoire d'une jeune femme qui étouffe dans une famille ultra orthodoxe la façon de traiter le sujet est plus que classique, voire ennuyeuse. Les dialogues surtout sont lamentables. Heureusement que le couple de Laâge, Scarmacio fonctionne sinon...   

Nos soleils

 

Nos soleils de Carla Simon (Esp)°°° 2 H 00

Fin d'une époque. Ce film, Ours d'or à Berlin, est plus un documentaire, joué par des non- professionnels, qu'une fiction à proprement parlé. La famille Solé doit quitter ses vergers (pêchers, abricotiers etc..) pour faire place à des panneaux solaires. C'est un monde qui s'écroule. Pourtant chacun y trouvait un plaisir immense : la tradition et le bon voisinage ( mis à mal) pour le papet, cultiver du cannabis pour le fils, le travail bien fait et la fierté du résultat pour le père. Pour les femmes c'était moins évidant comme d'habitude, peut-être la joie d'être en famille. De beaux portraits d'une résistance ultime contre le progrès irraisonné aux effets désastreux (couper des arbres pour engranger de l'électricité), guerre des prix,  main mise de la grande distribution, mépris mais tout cela sous le soleil et la beauté des plaines d'Alcarràs de Catalogne. A découvrir.

Une vie allemande

 

Une vie allemande  de Christopher Hampton (Théâtre de poche) °°° 1 h 20; mise en scène de Thierry Harcourt

Eblouissante Judith Magre. Elle incarne Brunhilde Pomsel, secrétaire au ministère de la propagande de Joseph Goebbels. Elle a 102 ans quand elle se décide à livrer ses souvenirs. Faut-il croire cette femme qui assure n'avoir rien su de ce qui se passait réellement dans les camps. Judith Magre joue avec talent de cette ambiguïté en offrant une sincérité désarmante même si l'on ressent des fois une dureté contradictoire. De toutes les façons ce spectacle est magnifique jusqu'au salut où après une heure vingt de jeu, un jeune homme vient aider l'actrice forte et fragile à saluer son public. Une grande dame de 97 ans. Chapeau. A voir

Splendeurs des oasis d'Ouzbekistan

 

Splendeurs des oasis d'Ouzbékistan (Louvre) °

Toute petite expo qui certes montre quelques objets, sculptures intéressants, qui ne vaut pas le voyage au musée mais qui peut compléter une autre visite. Pour les curieux ou nostalgiques d'un voyage en Ouzbékistan. 

Les choses

 

Les choses une histoire de la nature morte (Louvre) °°°

Très belle expo sur les natures mortes et les "objets" de façon plus générale depuis la nuit des temps en prenant un exemple de chaque tendance. Tous les peintres sont peu ou prou présents et les thèmes variés. Il y a la toile de Lubin Baugin avec laquelle je travaillais avec mes élèves lors des visites au Louvre sur le même sujet pour aborder les cinq sens. C'était le dernier jour j'ai eu chaud ... 

En place

 

En place de Jean-Pascal Zadi et François Uzan (Fr) °°° 1 saison, 6 épisodes

Hilarant. Jean-Pascal Zadi a vraiment un capital sympathie incroyable. Tout parait normal, juste, possible quand il parle, quand il sourit, même être président de la république française. Cette série très drôle, bourrée de bons sentiments est réjouissante et servie par une distribution parfaite (M. Foïs, E. Judor, B. Poelvoorde, F. Camara, P. Pascot, P.E Barré...) Un très bon moment.

1922

 

1922 de Zak Hilditch (U.S) ° 2017 Net 

L'intérêt de ce film frôle le zéro sur une adaptation de Stephen King (qui n'a beaucoup de chance avec le cinéma). L'histoire d'un fermier qui sacrifie mère et fils pour garder sa ferme et se faire du fric. Bien sûr des phénomènes étranges viendront hanter cet homme rongé par la culpabilité (quoique) . si vraiment vous avez épuisé le catalogue de Netflix.

Youssef Salem a du succès

 

Youssef Salem a du succès de Baya Kasmi (Fr) °°° 1 h 37

Enfin une comédie intelligente, maligne, tendre et très très drôle. Parfaitement écrite, au rythme ciselé et jouée de façon admirable par tous, sans exception. Ramsy Bedia n'a jamais été aussi bon, sincère et émouvant dans le rôle de cet écrivain médiocre qui va décrocher le succès au dépens de sa famille. Tous les ingrédients sont là: la honte, le ridicule, les situations cocasses, la religion, le racisme, le microcosme intellectuel, le sexe, la jalousie, l'amour et la tendresse. La réalisatrice nous offre un monde inversé, où le bien n'apporte pas forcément du bonheur et vice et versa, mais des fois oui... La fin avec une leçon d'orthographe est absolument émouvante. Comme quoi on arrive encore à faire des comédies sans le dernier stand-uppeur la la mode. A voir.

Brillantes

 

Brillantes de Sylvie Gautier (Fr) °° 1 H 43

Après les femmes du square, les femmes du port. Autre film social, assez émouvant parce que sans fioriture qui dénonce les conditions des femmes de ménages travaillant la nuit en prise avec les exigences du patronat. Toutes les actrices sont parfaites ( mention pour Julie Ferrier odieuse à souhait) et même si c'est cousu de fil blanc il a le mérite de parler encore de sujet qu'il ne faut pas mettre sous le tapis.

Mémoire effacée

 

Mémoire effacée de Joseph Ruben (2003) ° Net. (U.S) 1 H 31

Seule une mère (Julianne Moore) se rappelle d'avoir eu un enfant mort dans un accident d'avion. Toutes les autres personnes de son entourage n'en ont aucun souvenir, comme si la mémoire de leur existence avait été effacée. Elle rencontre un homme dans le même cas (Dominic West) qui la renforce dans le fait qu'elle n'est pas folle. Pas franchement prenant mais on est content de revoir "Docteur Green" d'urgence. S'il n'y a rien d'autre.

Quicksand

 

Quicksand de Camilla Ahlgren (Suède) ° 1saison, 6épisodes

La même thématique qu'"Elite "la série espagnole mais sans le côté sulfureux, suédois, quoi. Quelques moments intéressants dans cette histoire sordide de meurtres dans un lycée mais l'histoire ne méritait pas de s'étirer sur 6 épisodes, un téléfilm d'une heure trente aurait largement suffit. Pourquoi pas.

 

La claque

 

La claque de Fred Radix ( Gaité Montparnasse) °° 

L'histoire d'un chef d'orchestre mais d'applaudissements. Dans "Illusions perdues" Xavier Giannoli nous apprenait que le métier de claqueur existait, avec cette pièce le spectateur en devient un, et du coup on arrête pas d'applaudir le texte de l'auteur, malin ! C'est rythmé, drôle, musical, chanté , interactif, bien joué surtout par Guillaume Collignon qui se donne à fond. C'est pas la pièce du siècle mais on passe une super soirée.

Babylon

Babylon de Damien Chazelle (U.S) °°° 3 H 09

Dans la lignée de Baz Luhrmann avec une envie folle de cinéma. ( cela nous change de son La La Land) Damien Chazelle aidé de l'extraordinaire Margot Robbie déjà hors sol dans "moi Tonya", de Diego Calva une révélation, et même, allez soyons bon, de Brad Pitt  nous concocte une fresque magnifique sur le passage du cinéma muet au parlant, d'où la référence à "Chantons sous la pluie" Cela commence par une scène irrésistible avec un éléphant puis une soirée orgiaque démente, enfin celles-ci s'enchaînent sans temps mort jusqu'au final, toujours ancrées dans la sensualité, tout près des corps. Les scènes de tournages sont délirantes  dans un tumulte étourdissant, proche du dessin animé, on y trouve un serpent, un crocodile on y attend presque Roger Rabbit. On est toujours en mouvement, c'est celui-ci qui nous impose les intrigues: le rêve, la gloire, la luxure, la chute, et peut-être la mort. Malgré les paillettes, l'espoir de réussite, la folie des grandeurs plane sur ce film une tristesse incommensurable. Mais c'est très beau et magique. Une leçon de vie. je crois que j'ai beaucoup aimé. 

Venez voir

 

Venez voir de Jonàs Trueba (Esp) ¤ 1 H 04

Il y a des films qui durent 1 h 04 et qui en paraissent le triple. J'avais tellement aimé "Eva en août" que j' y allais confiant mais comment une telle idée de film peut-elle germer dans un cerveau et surtout comment peut-on trouver des producteurs pour financer une telle daube. Parce que quand même se foutre autant des spectateurs  doit se sentir dès la lecture du scénario. Cela se veut cérébral c'est juste idiot et chiant. 

Tirailleurs

 

Tirailleurs de Mathieu Vadepied (Fr) °° 1 H 40

Le mérite de ce film très classique est de ne pas se complaire dans l'horreur des tranchées - on a vu beaucoup de film sur ce sujet- mais de s'intéresser principalement au rapport père-fils en situation de guerre qui va s'inverser avec les événements. On se place du point de vue sénégalais: on nous rappelle les rafles, le décalage dingue des ces hommes ne parlant pas français, leur inadaptation au climat, au lieu, aux meurs. Ce sont des portraits d'hommes, loin d'être naïfs aux aspirations différentes. Un joli travail de mémoire.

Jour J

 

Jour J de  Reem Kherici (Fr) °° 1 h 34              
Comédie sans prétention assez bien menée. Quiproquo autour d'une cérémonie de mariage avec Nicolas Duvauchelle à qui la comédie va bien, Julia Piaton excellente comme d'habitude et Reem Kherici.  Demaison, Lauby, Rousseau, Lacheau, Testud, Astier, Muller complètent une brillante  distribution. Ce n'est pas le film du siècle, loin de là, mais on passe un assez bon moment,

La passagère

 

La passagère de Héloïse Pelloquet (Fr) °° 1 H 35

Une femme redécouvre la sensualité et une forme de liberté dans les bras d'un très jeune amant, tout cela dans le monde de la pêche. La réalisatrice filme au plus près, usant toujours de touches d'une grande justesse. Tout cela est extrêmement délicat et l'on passe beaucoup de temps sur les bateaux ( sans doute trop) Les réactions des villageois face à l'adultère sont un peu caricaturales mais on a été ravi de passer du temps avec cette passagère.

White noise

 

White noise de Noah Baumbach (U.S) °° 2 H 16

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce film délirant et terrifiant. L'histoire d'une famille américaine qui essaie de gérer son quotidien avec des envolées apocalyptiques, une réflexion sur la vie, la mort , le où va-t-on, comment être heureux. C'est très bavard, assez m'as-tu vu et surtout très très long. Pourquoi les réalisateurs flirtent-ils tous au-dessus de deux heures de nos jours? interprété mollement par Adam Driver et Greta Gerwing  

Cabaret

Cabaret mise en scène de Robert Carsen (Lido) °°° 3 h 00

La célèbre comédie musicale revisitée avec bonheur. Une autre approche, un ordre différent des chansons ou interprétées par d'autres personnages et surtout une vision beaucoup plus sombre, le fascisme étant beaucoup plus présent. Très bonne idée de Jean-Luc Chopin qui a repris la salle, de raviver ce spectacle culte même si l'on n'oubliera jamais Liza Minnelli, Joel Gray et les autres. On est sous le charme de ce show culotté, grave et terrifiant. Vous y serez les" Willkommen, bienvenue, welcome" par Sam Buttery nouveau maître de cérémonie du Kit Kat Club. Une façon d'éclairer les abîmes d'aujourd'hui. Obligatoire.   

L'immensita

 

L'immensità d'Emanuele Crialese (Ita) °° 1 H 34

Un joli film sur la famille où resplendit Penélope Cruz avec ses moments de joie , de complicité mais aussi de souffrance ( un mari volage et dur, une fille qui se sent garçon, une femme objet qu'on exhibe qui reste soumise jusqu'à la folie) Entre apparence à sauver et graines de déraison qui permettent la respiration, tout cela filmé de façon subtile avec des très jolis moments (Le sous sol labyrinthe, le village apaisé des gitans ...) A découvrir.

Cet été là

 

Cet été là d'Eric Lartigau (Fr) °°° 1 h 39

Délicat. Des vacances espagnoles vues par deux formidables petites filles ( Rose Pou Pellicer & Juliette Havelange) qui s'éveillent à la vie, aux adultes avec des situations qui ne ressemblent à aucune autre mais qui sont absolument crédibles et très émouvantes. Le couple Marina Foïs et Gael Garcia Bernal fonctionne du feu de Dieu et Chiara Mastroianni fait un numéro de ouf, sans oublier Angela Molina. Même si le tout début est un peu poussif , ce film a le charme de l'enfance et la douleur cachée des adultes. A voir.

The pale blue eye

 

The pale blue eye de Scott Cooper (U.S) °° 2 H 10

Synopsis de Netflix: Un commissaire à la retraite recrute un brillant cadet de West Point appelé Edgar Allan Poe pour qu'il l'aide à résoudre un meurtre atroce à l'Académie militaire américaine. Il y a une belle ambiance gothique dans ce film qui vaut surtout par sa distribution: Christian Bale, Harry Melling, Gillian Anderson, Charlotte Gainsbourg, Robert Duvall, Toby Jones ... Pourquoi pas.

Les survivants

 

Les survivants de Guillaume Renusson (Fr) °°° 1 H 34

Fort. Samuel (Denis Ménochet toujours parfait) a perdu sa femme dans un accident. Il a du mal à gérer sa nouvelle vie avec sa petite fille. Il décide de s'isoler dans son chalet des Alpes italiennes où il rencontre Chehreh  (Zar Amir Ebrahimi "les nuits de Mashhad") une migrante afghane apeurée et gelée qui y a trouvé refuge. Il va l'aider à passer la frontière mais ils sont pourchassés par des fascistes racistes qui chassent les migrants. Hyper maîtrisé, haletant, au suspense magistral ce film est une leçon d'humanisme, chacun apportant à l'autre un nouvel espoir, une renaissance. A voir. 

Falcon lake

 

Falcon lake de Charlotte Lebon (FR/Canada) ° 1 H 40

Eveil à la sexualité d'un ado (Joseph Engel, seul vrai intérêt du film) au bord d'un lac au Canada. Charlotte Lebon sait créer une ambiance vraiment intéressante crépusculaire, étrange qui tranche avec les films d'ados habituels mais j'ai trouvé le film long, répétitif, un peu vain. J'attends son second avec curiosité car elle a un vrai talent cinématographique. A vous de voir.

16 ans

 

16 ans de Philippe Lioret (Fr) °°° 1 h 34

Très très jolie variante de "Roméo et Juliette". Un coup de foudre au Lycée et deux mondes opposés, on connait la chanson mais le réalisateur réussit un ancrage parfait dans le monde des cités sans clichés, sans pathos. On sent qu'il aime tous ses personnages, les bons, les moins bons. On prend le temps de les aimer nous aussi tous. Traditions, Culture bourgeoise, racisme, droit à l'éducation, tout sonne juste. Sabrina Levoye et Teïlo Azaïs sont terriblement touchants et parfaits dans leur amoureuse innocence. A voir.

Les lignes courbes de Dieu

 

Les lignes courbes de dieu de Oriol Paulo (Esp) °° 2 H 35

Une détective privée qui prétend souffrir de paranoïa se fait volontairement interner dans un hôpital psy afin d'enquêter sur la mort étrange d'un autre patient. Film très long mais assez passionnant qui rappelle "Vol au dessus d'un nid de coucous "et très bien interprété. L'on sait que dès qu'une personne entre dans un tel endroit rien ne va se passer comme prévu. A voir.

Chœur de rockers

 

Chœur de rockers de  Ida techer & Luc Bricault (Fr) °° 1 H 38

 Ce film nous donne exactement ce qu'on est venu chercher: un plaisir tout simple en compagnie de gens qu'on adore,. On est pas là pour s'extasier sur un plan, un cadre torché ou une mise en scène audacieuse mais pour s'amuser. Une chanteuse has been accepte se s'occuper d'une chorale de vieux qui rêvent de chanter autre chose que des chansons "gnangnan" . Ils veulent s'éclater sur du rock. Et dans la troupe on retrouve Brigitte Roüen,  Myriame Boyer, Bernard Lecoq, Mathilde Seigner, Patrick Rocca, Andréa Ferréol absolument prodigieuse et enfin l'immense Anne benoit qui réussit à faire chialer la salle quand elle entonne "Space oddity" de David Bowie, j'en avais les poils dressés. Un bel hommage à nos comédiennes.

      

Les huit montagnes

 

Les huit montagnes de Félix Van Groeningen & Charlotte Vandermeersch (It) ° 2 H 30

Une purge. Désolé pour ceux qui ont aimé cette fresque qui n'en finit pas mais dès le début on est entre la pub pour les knackis Herta et un épisode de l'Italie vue du ciel; les paysages sont en effet à couper le souffle. On a droit à tous les clichés: les valeurs à transmettre, l'amour, la fidélité, la spiritualité ( avec détour au Népal évidemment) avec une voix off lénifiante et l'humeur des personnages qui suit les saisons. J'ai l'impression d'avoir gravi les huit montagnes physiquement et pas qu'une fois. J'ai toujours eu de mal avec les films qui sont programmés pour émouvoir. L'émotion doit venir presque par surprise par une mise en scène, un jeu d'acteur, une situation . Faites-vous une idée mais je vous aurais prévenu . 2 h 30 ....

Nostalgia

 

Nostalgia de Mario Martone (It) °° 1 H 57

Pas tout à fait convaincu par ce film noir porté par le toujours magnifique et ténébreux Pierfrancesco Favino. A part le père Luigi, personne n'agit de façon rationnelle ce qui est assez déroutant faute d'être captivant. Bref Naples reste un décors cinégénique formidable, surtout ce quartier labyrinthique où Felice de retour d'un exil égyptien de 40 ans essaye de se confronter à ses souvenirs. Mais pourquoi pas.

Glass onion

 

Glass onion de Rian Johnson (U.S) ° 2 h 19 Net
Benoit Blanc est en Grèce pour participer à un Cluedo d'un milliardaire de la technologie qu'il organise avec des habitués. Alambiqué et vraiment pas passionnant, suite d'à couteaux tirés. On n'y retrouve jamais le charme du premier film et aucun personnage n'est attachant. C'est seulement du tape à l'œil. On passe. 

Les banshees d'Inisherin

 

Les banshees d'Inisherin de Martin Mcdonagh (Irl) °°° 1 h 54

Un petit bijou. Sur une toute petite île irlandaise deux amis se fâchent. Mise en scène et scenario brillants pour un duo d'acteurs éblouissant ( Colin Farrell et Brendan Gleeson) Une histoire toute bête: un homme décide, tel un enfant de primaire, de ne plus adresser la parole à son meilleur ami. L'incompréhension s'installe, la folie guète tous les habitants de l'île, du benêt à la sorcière dans des décors époustouflants. Même les seconds rôles sont magnifiquement travaillés ( Barry Keoghan, le simplet et Kerry Condon, la sœur). Le premier grand film de l'année à ne rater sous aucun prétexte. 

Caravage

 

Caravage de Michele Placido (Ita) ° 1 H 58

Certes, c'est filmé à la truelle, Isabelle Huppert n'y joue pas très bien et Louis Garrel tire la gueule comme d'habitude (il devrait laisser un peu jouer ses petits camarades) mais il reste quelque chose de regardable, une certaine ambiance, les couleurs rouges, un trop plein d'activité dans la ville, une certaine sensualité. C'est académique mais tout n'est pas à jeter. En tout dernier choix.

Vivre

 

Vivre d'Olivier Hermanus (G.B) °°° 1 H 42

Adapté de Kurosawa. 1953 M. William employé de mairie terne, un peu glacial surnommé "Zombie" par sa jeune collègue se découvre malade d'un cancer et n'a plus que quelques mois à vivre. D'un coup il prend conscience qu'il a gâché sa vie et va essayer d'y remédier un peu avec l'aide de la jeune fille qui semble être toujours "joyeuse". Il va s'employer à créer une aire de jeu pour enfants réclamée depuis des lustres par trois riveraines  Très belle mise en scène, aux couleurs pastels, qui joue sur le cadre, le mouvement, sans pathos, sans scénario ficelé d'avance et servi par un Bill Nighy impeccable. L'image du vieil homme se balançant sous la neige qui sourit presque à la mort nous restera longtemps. A voir. 

Le menu

 

Le menu de Mark Mylod (U.S) °° 1 h 47

Un couple de jeunes bourgeois rejoignent une assemblée de riches pour déguster des plats raffinés dans un grand restaurant hors de prix sur une île déserte. Ralph Fiennes, le chef, leur a préparé un repas pas tout à fait conventionnel. Tout ceci va tourner au carnage au fur et à mesure que l'on apporte les plats. C'est un jeu de massacre que l'on déguste façon Cluedo. Un menu digeste ma foi parce qu'on a toujours un malin plaisir à voir exploser ceux de " la haute" façon Ruben Ostlund, même si les explications du chefs ne sont pas toujours compréhensibles. Pourquoi pas.

Une femme indonésienne

 
Une femme indonésienne de Kamila Andini (Indo) ¤  1 H 40

Chiant. Visiblement un hommage à "In the Mood for love" avec une magnifique musique qui envahit tout et ne laisse aucune chance au film en lui même. Elle souligne, accompagne tout. C'est fatiguant. Une femme s'est remariée à un cavaleur après que son premier époux a disparu. Il débarque un jour. Histoire de femmes soumises, complices ou non au pouvoir masculin. Beau sujet traité de façon maniérée assez insupportable.

Joyland

 

Joyland de Saim Sadiq (Pakistan) °° 1 H 26

Le plus intéressant du film c'est l'incroyable audace du réalisateur qui a tourné à Lahore. Ce n'est pas tant l'histoire d'une attirance d'une homme marié (Haider) pour un travesti qui est important mais le noyau familial composé de personnes toutes frustrées par la religion ou le qu'en dira t-on. Du patriarche veuf régnant autoritairement sur ses enfants et n'assumant pas son désir pour une voisine dévouée, à la fille qui accepte de quitter son boulot pour s'occuper des enfants de sa belle sœur. Tous souffrent de manque et crèvent de solitude entourés d'incompréhension. Si les acteurs sont parfois en dessous, la mise en scène est superbe. Une histoire de désirs impossibles en somme. A voir.  

Mes rendez-vous avec Léo

 
Mes rendez-vous avec Léo de Sophie Hyde (G.B) ° 1 H 37

Nancy une femme de 60 ans (Emma Thompson, très bien) reçoit dans une chambre d'hôtel un Escort boy, Léo pour oublier son veuvage, sa vie tristounette. Lui est à l'aise, elle complètement stressée. Unité de lieu, presque de temps pour une mise en scène théâtrale, bavarde et terriblement conventionnelle. Beaucoup trop sage pour être intéressant.