Avec amour et acharnement

 

Avec amour et acharnement de Claire Denis (Fr)° 1 H 56

Ce film interminable ne raconte pas grand chose: les affres de l'amour d'un trio pas aimable du tout. Vincent Lindon reste incroyable même dans ce triste numéro, Juliette Binoche a un texte impossible à défendre et Grégoire Colin continue ses rôles de salaud qu'il le devient dans notre imaginaire. C'est faible et la mise en scène n'arrange rien. On ne comprend absolument pas les rapports toxiques des trois personnages qui nous paraissent pathétiques. Une purge. (comme l'était "Un beau soleil..")

Le bal de l'enfer

 

Le bal de l'enfer de  Jessica M. Thompson (U.S) ¤ 1h 46

 Il y a des jours où on se dit: "Tiens je me faire un petit film d'horreur" . Mauvaise idée. Ce film est d'une nullité confondante. Il n'y a rien, ni histoire, ni effet, à aucun moment l'on frémit et mal joué ( faut dire que les comédiens n'ont rien à défendre) On sombre dans l'ennui très vite. A fuir comme l'invitation (titre original)       

Leïla et ses frères

 

Leïla et ses frères de saeed Roustaee (Iran) °°° 2 h 45

Après la "loi de Téhéran", celle de la famille iranienne: un patriarche odieux avide de reconnaissance qui tuerai père et mère par vanité, une femme soumise jusqu'à la caricature et les enfants sacrifiés qui pataugent dans la pauvreté. Tous au chômage qui convoitent les pièces d'or du père pour acheter une boutique au souk, mais celui-ci a d'autres projets : se ruiner au profit de plus riches pour être "parrain" du quartier. Seule la fille travaille et un peu la tête sur les épaules. C'est une famille branquignole très attachante qui rappelle "affreux, sales et méchants" sans l'outrance et avec un discours politique. L'ombre malfaisante de Donald Trump plane qui fait envoler le cours de l'or et s'effondrer les espoirs.  Dialogue impeccable, bien écrit, et mise en scène réussie dont l'évacuation musclée de l'usine ou l'humiliation du papet entre autres. Brillant.

Beast

Beast de Baltasar Kormàkur (U.S) °° 1 h 28

Amusant. Ce film ne casse pas trois pattes à un canard mais a le mérite d'être bien fichu et transporte des idées généreuses: combattre les braconniers, défendre la nature, et d'autres plus américanisantes comme la famille et une sorte de rédemption. Ce safari dans le bush, qui tourne au huis-clos dans une voiture, est ma foi fort sympathique. Un film d'été qui ne vous encouragera peut-être pas à faire un safari en Afrique...

La dérive des continents

 

La dérive des continents (au sud) de Lionel Baier (Suisse) °°° 1 H 29

Baier continue sa balade au quatre coins cardinaux ( Ouest, Est) et maintenant sud. Sur fond de drame humanitaire dont il se moque gentiment, c'est le prétexte à une confrontation entre mère et fils, tout à fait fantaisiste. Isabelle Carré sort un peu de ses rôles de femme fragile pour s'affirmer plus, en employée de la commission européenne et en est d'autant plus émouvante. Face à elle Théodore Pellerin tient la route et Tom Villa joue les faux derches avec panache. Ce film aborde, mine de rien, quantité de sujets brulants d'actualité. Vraiment sympa.

3000 ans à t'attendre

 

3000 ans à t'attendre de George Miller (U.S) °° 1 H 48

Miller s'amuse beaucoup avec ce film kitsch, mais pas si vilain à regarder, nous un peu moins. Tilda Swinton chercheuse en narratologie trouve, Idris Elba son génie coincé dans un flacon, dans le grand bazar d'Istamboul. S'en suivent moultes récits dans le monde des mille et une nuits, avec beaucoup d'allers-retours entre passé et présent et le tout sans sortir d'une chambre d'hôtel. L'imagination est au pouvoir, plus pour les enfants et ceux qui ont gardé leur âme d'enfant. 

Philo

 

Philo de Hector Lozano (Esp) °°°   3 saisons, 40 épisodes Netflix

J'enrage de ne pas pouvoir voir les trois premières saisons, appelée "Merli" Netflix ne commence qu'en saison 1 avec "philo", si j'ai bien compris. ( la deuxième arrive début septembre) Cette série, ancêtre de la "Faute à Voltaire", se passe en faculté à Barcelone et suit quelques étudiants et leur professeurs. De toutes les façons il y a Carlos Cuevas et c'est amplement suffisant pour regarder, j'en suis raide dingue ( Comme dirait ma copine Aurore, mon sex-jocker...) et David Solans en est le deuxième. Mine de rien on navigue dans des réflexions philosophiques prétextes à se rincer l'œil. 

Nope

 

Nope de Jordan Peele (U.S) ° 2 H 10

L'ovni, c'est le film. Après 45 minutes d'attente qui nous semble un siècle, un espoir d'histoire s'annonce enfin qui tourne aussi vite en eau de boudin. Dans de beaux espaces isolés, un ranch. Daniel Kaluuya (taiseux et inexpressif) dresse des chevaux pour divers spectacles. Se joignent à lui sa sœur (insupportable de babillage hystérique) et un réparateur d'objets électroniques ( Brandon Pérea, le seul qui a l'air d'être vivant). Tout ce beau monde essaie de ne pas se faire aspirer par un extraterrestre fait avec de vieux rideaux que ma grand-mère aurait trouvés au marché St Pierre. Phénomène qu'il faut absolument filmer pour passer chez Ophra. Bref une métaphore lourdingue de la société du spectacle et de l'attrait du monde de l'image. C'est assez laid ( le tube digestif est un grand moment de gène) et cela n'apporte rien, si ce n'est de savoir que le premier cavalier imprimé sur pellicule était noir. Avec Mathieu on partage le même sentiment de vacuité mais faites-vous un opinion.

La Verònica

 

La Verònica de Leonardo Medel (Chili) °° 1 H 40

Le parti pris de mise en scène de toujours mettre l'influenceuse, héroïne du film au centre de l'écran, oblige le réalisateur a des astuces vraiment formidables mais au bout d'un moment, on n'en peut plus de voir cette fille insupportable toujours en gros plan. Elle nous sort par les yeux et par les oreilles. C'est une sorte de monstre moderne, manipulateur, superficiel. On est partagé entre lui foutre des baffes ou essayer de la comprendre, mais il nous faudrait beaucoup de patience. Pas inintéressant. 

Uncoupled

 

Uncoupled de  Darren Star & Jeffrey Richman (U.S) °°, 1 saison, 8 épisodes

Comédie classique. Série qui se laisse regarder mais qui n'apporte pas grand chose, basée sur une série de clichés gays avec des acteurs sympathiques (Neil Patrick Harris, Marcia Gay Harden, Tisha Campbell ...) Après une séparation douloureuse Michael essaie de refaire sa vie dans un monde bourré de fric qui n'est visiblement pas le notre. Bof.

Vesper chronicles

 

Vesper Chronicles de Kristina Buozyte & Bruno Samper (Fr/Bel/Lit) °°° 1 H 55

Très belle surprise. Dystopie réussie et même presque poétique. La terre est à l'agonie, le monde n'est plus que désolation. Survivent quelques poignées d'humains, plutôt jeunes et une élite industrielle parquée dans deux mystérieux domaines. On suit Vesper ( Raffiella Chapman parfaite) une jeune ado surdouée en biologie, au chevet de son père mourant, muet, qui ne communique grâce à un drone, perdue dans une forêt hostile. Ici pas d'effet inutile, de surenchère scénaristique pour faire avancer l'histoire. Juste la dose qui faut: une technologie étrange, avancée mais fragile, un espace peuplé de plantes aussi belles que dangereuses, source d'émerveillement, une hostilité de voisinage maîtrisée loin de walking dead, ( Eddie Marsan est quand même flippant) bref une lente avancée mélancolique avec des personnages très émouvants. A l'opposé des produits préfabriqués habituels.

Là où chantent les écrvisses

 

Là où chantent les écrevisses d' Olivia Newman (U.S) ° 2 H 05

Adaptation plus que mollassonne du bestseller (que je n'ai pas lu). Kya abandonnée par sa famille, battue par son père, s'élève seule dans le bayou. Après ce début déjà lourd, la suite ne sera pas plus réjouissante, trahie par son premier amour, violée par le second et enfin arrêtée pour meurtre. On l'humilie, la traite de "fille du marais" bref la coupable idéale. Daisy Edgar-Jones est trop lisse pour ce rôle et la réalisation assommante . Seul Taylor John-Smith apporte un semblant de vérité. On est loin des autres films des marécages plutôt flippants d'antan . Dommage il y avait là un sujet extrêmement fort pour magnifier la force d'une femme.

Sandman

 

Sandman de Neil Gaiman et Allan Heinberg (U.S) ¤ 1 saison, 8 épisodes    Netflix

Insupportable. Le seigneur des rêves aussi blafard qu'inexpressif, après des années d'emprisonnement s'échappe et essaie de retrouver son pouvoir en récupérant trois objets qu'on lui a volés. Je ne sais pas comment j'ai tenu trois épisodes. A fuir.     

Brightburn

 

Brightburn de David Yarovesky (U.S) ¤ 1 h 30  - 2019

Tout petit film d'horreur qui n'apporte rien de nouveau , ni au niveau de l'histoire, ni à la réalisation. Pas très bien joué non plus, bref on passe son chemin, cet enfant du mal ne vaut pas grand chose.           

Dodo

 

Dodo de Panos H; Koutras (Grèce) °°°° 2 h 12

Farce Almodavarienne, voire Buñuelesque. Un dodo, espèce éteinte depuis trois siècles, s'invite chez une famille bourgeoise grecque au bord de la faillite, la veille du mariage de leur fille. Celui-ci devait renflouer les caisses. Une quinzaine de personnages tous importants, tous traités de façon remarquable, tous ayant des choses à se reprocher mais tous ayant agi pour des des raisons valables, venant d'horizons différents se trouve assemblée. On y trouve Madame, actrice déchue, Monsieur, magouilleur au lourd secret, Eva superbe travesti amant d'Alexis aide de Monsieur, le jardinier gay qui ramène un vieil amant déclamant des vers, un ouvrier diablement sexy qui saute sur tout ce qui bouge. Bref un univers à eux seuls, sous le regard goguenard de notre volatil déclencheur de passions. C'est drôle, c'est tendre, c'est queer, d'une loufoquerie jamais gratuite. Mais qui sera le dodo de la farce? Pas le spectateur en tout cas. Le film peut surprendre, moi j'ai adoré.

En décalage

 

En décalage de Juanjo Giménez (Esp/Lit/Fr) ° 1 H 45

Encore un film qui se termine là où il devrait commencer. 30 minutes pour nous expliquer le phénomène qui atteint Marta Nieto ( elle entend les sons en décalé) et on invente la bonne histoire qui en découle. Ici, presque deux heures pour nous infliger la dépression de notre héroïne en lutte avec son handicap et puis rien d'autre. Il ne fait rien de son sujet, à part nous ennuyer un peu. Bof.

Costa brava, Lebanon

 

Costa Brava, Lebanon de Mounia Akl ( Fr/Liban/Esp ...) °°° 1 H 41

Charmant mais désespéré. Une famille s'est réfugiée sur les hauteurs du Liban pour fuir Beyrouth et ses dangers. Bobos confrontés  à l'état qui décide de transformer les champs jouxtant leur propriété en une décharge immonde à ciel ouvert. Jolie mise en scène, scénario malin voilà un premier film assez réussi. 

Des feux dans la nuit

 

Des feux dans la nuit de Dominique Lienhard (Fr) ° 1 h 34

Un sujet intéressant pour un traitement cucul. Dans un village de pêcheurs, un père de famille se vend comme esclave et laisse son fils ainé s'occuper de sa famille. Inspiré de Yoshimura, le réalisateur présente une esthétique naturaliste à la Pasolini, mais l'atmosphère qui s'en dégage est empesée, artificielle. Seuls quelques petits moments se dégagent et font qu'on reste jusqu'au bout. Bof.