Le monde d'hier

 

Le monde d'hier de Diastème (Fr) °° 1 H 29

Peut-on commanditer un crime d'état pour empêcher un fasciste d'accéder à la fonction suprême? D'après Stefan Zweig. J'avais beaucoup aimé "Un français" du même réalisateur, ce film-ci, aussi sur le fascisme, est un peu en dessous mais très intéressant quand même, une sorte de "Baron noir" façon thriller. Léa Drucker est une présidente, malade, en fin de mandat, Jacques Weber doit lui succéder, bon vivant, assez naïf mais susceptible de sauter pour scandale financier encore secret. Tout est perdu mais le secrétaire général (Denis Podalydes, toujours..) propose l'inconcevable. Trois jours pour décider. Il vaut surtout par ses comédiens, avec aussi Alban Lenoir, B. Biolay, Y. Renier, Jeanne Rosa, T. Godard.

En corps

 

En corps de Cédric Klapisch (Fr) °°° 2 H 00

Une belle réussite tissée sur une histoire toute simple. On parle de passion, de beauté, de vie. Après un magnifique générique, Klapisch prend son temps avec 10 minutes de ballet "La Bayadère" pour titiller notre désir, puis s'intéresse aux gens. Marion Barbeau, danseuse étoile se blesse, ne peut plus pratiquer, que va t-elle devenir. De rencontre en rencontre, toutes positives, elle va se reconstruire. Faut dire qu'elle est bien entourée : François Civil, Muriel Robin, Hofesh Shechter, Denis Podalydès, Mehdi Baki, Souheila  Yacoub (aussi géniale que dans "entre les vagues) et surtout Pio Marmaï qui m'a fait avoir un fou rire de ouf (Cela faisait longtemps). Allez, un petit bonheur sans prétention, si ce n'est nous donner du plaisir.

Drôle

 

Drôle de Fanny Herrero (Fr) ¤ Netflix 1 saison, 6 épisodes

Et pourtant, comme dans les cours de récréation on a envie de répondre même pas drôle. Pour une série sur les réparties aucune ne fait mouche, rien ne fait rire. Les acteurs sont sympathiques mais ils n'ont rien à défendre. On attend en vain que la mayonnaise prenne. Tout est téléphoné, déjà vu et revu. Dommage.

Le dernier témoignage

 

Le dernier témoignage de Luke Holland (G.B) °° 1 H 35

Un film témoignage pour la mémoire. Des personnes âgées allemandes bravent l'anonymat pour raconter leur vie du temps des camps. Ils travaillaient dans les fermes d'à côté, dans les camps, étaient militants des jeunesses hitlériennes. Ils savaient mais... Bien sûr ils ont hontes (enfin pas tous) mais leur parole est quand même étrangement banale par rapport à l'horreur, sans doute la gêne de parler. Est-ce qu'on peut avouer cette complicité passive, ou active ? Bref, ce n'est peut-être pas le format pour parler de tout ça. Malaisant.

Ambulance

 

Ambulance de Nicolas Bay ( U.S) ¤  2 H 16

Will un vétéran (Yahaya Abdul-Mateen) va demander une aide financière à son frère (Jake Gyllenhaal) qui l'embarque illico dans le plus grand braquage de banque (Sic, sans aucune préparation) Evidemment ça tourne mal. Degré zéro du scénario, du réalisme, de la psychologie des personnages. Ce n'est qu'une course poursuite de 2 heures dans une ambulance en compagnie d'une infirmière de choc (Eiza Gonzalez) à travers un L.A très joliment filmé. Si vous avez du temps à perdre.

Le chêne

 

Le chêne de Michel Seydoux & Laurent Charbonnier (Fr)°°° 1 H 20

Il est vieux de 210 ans et abrite sur, sous, autour de lui une faune absolument incroyable. Ce film sensoriel est joué par tous ces animaux ( inscrits au générique de fin comme de vrais acteurs) qui n'ont pratiquement qu'une obsession: survivre. Manger, se reproduire, éviter le prédateur. On se rend compte que notre existence est quand même plus calme. Il y a même un suspense digne d'un film d'épouvante avec la couleuvre et le rapace. Et puis quel bonheur de ne pas avoir une voix off qui explique ce que l'on comprend parfaitement sans. Bravo à l'écureuil, aux geais, à la famille mulots, au charançon, quel talent !

De nos frères blessés

 

De nos frères blessés d'Hélier Cisterne (Fr) °° 1 H 35

1954 Alger. C'est autant un film militant qu'une histoire d'amour. Fernand Iveton, est un ouvrier communiste, arrêté pour avoir préparé un attentat, condamné à mort et exécuté, non gracié par François Mitterrand, alors garde des Sceaux. Un film solaire malgré le sujet, où l'on ressent vraiment l'ambiance qu'était Alger dans les dernières années de la colonisation. Joué par Vincent Lacoste, très convaincant, résistant face aux injustices, aux traitements des algériens. Se rapprochant du FLN, il décide de poser une bombe dans son usine sans intention de mort. Il sera torturé, aura droit à un procès déloyale, sans soutien à part celui de sa femme. De facture assez classique mais pudique, sincère et pédagogique. Intéressant.

Le Montespan

 

Le Montespan de Jean Teulé (La Huchette) °°, mise en scène d'Etienne Launey

Trois excellents comédiens (Salomé Villiers, Simon Larvaron et Michael Hirsch) pour une pièce enlevée, rythmée, documentée. En 1663, inondé de dettes, le marquis part en campagne et laisse sa femme aux mains du roi Louis XIV pour devenir le plus beau cocu de France. Commence une guerre acharnée contre le souverain faites de symboles dont le fameux carrosse aux cornes de cerfs. Sans doute une bonne pièce mais j'étais trop fatigué pour l'apprécier ( il ont commencé à 9 h 30). C'est plutôt un récit frontal qu'une pièce dialoguée. Je ne saurais dire pourquoi, mais je n'ai été entièrement séduit.

L'ombre d'un mensonge

 

L'ombre d'un mensonge de et avec Bouli Lanners (Bel/Fr) °° 1 H 39

Le personnage principal de cette romance est la lande écossaise. On dirait ces peintures nordiques froides et envoutantes, tout est brumeux, flou, diffus. Lanners nous propose une autre vision de lui, par un artifice, il a perdu la mémoire lors d'un AVC, une femme ( Michelle Fairley de Game of thrones) profite de la situation pour entrer dans sa vie, lui faire croire qu'ils étaient amants avant. Tout est apaisé, même les petits problèmes du quotidien, comme l'histoire du chien des voisins, notre seul interrogation est de savoir comment la situation va évoluer quand Bouli va recouvrer la mémoire. Pourquoi pas.

Gallen-Kallela

 

Gallen-Kallela (Musée Jacquemart-André) °°

Toute petite expo sur le peintre finlandais ( dans ce musée c'est toujours limité, sauf le prix d'entrée). Quelques très beaux portraits dans la première salle, puis une échappée cosmique et une illustration de mythes nordiques, qui ont fait son succès, mais que je n'aurais pas regardés dans une brocante, pour finir de magnifiques paysages de neige notamment qui prennent toute leur valeur en les regardant d'un peu loin. Les jeux de lumière, des ombres sont formidables. Pourquoi pas. 

La brigade

 

La brigade de Louis-Julien Petit (Fr) °° 1 H 57

Feel-good movie avec une Audrey Lamy pétillante qui rafle la mise (Prix d'interprétation à Alpe d'Huez), parfaite dans cette comédie chorale entre milieu de la cuisine et problématique de sans-papiers. Elle voulait son propre restaurant elle dirige la cantine d'un foyer de migrants managée par François Cluzet et Chantal Neuwirth. Sur le papier on se dit: Oups ! et puis non, on a affaire à celui qui a réalisé "Discount", " Les invisibles" donc qui ne titillera pas trop  la corde émotionnelle, mais qui élargit son propos aux personnes sans appuyer sur leur misère. Très sympa sans être révolutionnaire.

Histoire de ma femme

 

Histoire de ma femme d'Ildikò Enyedi (Hon/All/Ita/Fr) °°° 2 h 49

Pour une fois la réalisation hyper classique, les reconstitutions historiques, décors, costumes hyper léchés, sont un atout considérable, parce qu'au départ entre la durée du film, Léa Seydoux et surtout Louis Garel (là il faut qu'on m'explique ce qu'on lui trouve) étaient des handicaps certains. J'ai failli raté ce magnifique film. Du début ludique, avec notre capitaine de bateau le génial Gijs Naber ( quel talent!) qui après un pari, va épouser la première femme qui entre dans le café où il se trouve et la passion dévorante qui va gangrener le couple, tout nous ravit. Il y a des scènes admirables même si on a l'impression des fois d'étouffer dans ces pièces d'où ne s'échappe aucune chaleur. Un bémol la durée du film. A découvrir.

Trois fois rien

 

Trois fois rien de Nadège Loiseau (Fr)°°° 1 h 34

Genre: film qui fait du bien. C'est toujours un plaisir de retrouver Philippe Rebbot, dit casquette, SDF qui gagne au loto avec deux complices (Antoine Bertrand épatant & Côme Levin, dit La flèche, une révélation) et qui ne peuvent pas empocher la somme parce sans domicile. Comédie sur un sujet casse-gueule complètement réussie, toujours dans la tendresse, l'empathie sans être mièvre, ni simpliste. On rit franchement, mais avec une petite larme toujours prête à couler et sans les artifices qui plombent les comédies françaises habituelles avec un scénario intelligent qui questionne sur la normalité. A déguster. 

In the shadow of the moon

 

In the shadow of the moon de Jim Mickle (U.S) ¤ 1 H 55 Netflix.

Gloubi-boulga indigeste sur un énième voyage dans le temps dont on se fout royalement. Il n'y a rien à sauver, pas d'histoire, pas d'action, pas de discours philosophique. Circulez, deux heures de gagné. 

Moneyboys

Moneyboys de C.B Yi ( Fr/Bel/Aut/Taï) °°° 1 H 56

Que de bons films en ce moment. Ayant quitté la chine ado, Yi s'attaque à la prostitution masculine en Chine, à travers le parcours d'un jeune garçon de province qui débarque en ville pour essayer de s'en sortir et subvenir aux besoins de sa famille. Premier amour brisé par la violence d'un client, retour lui aussi violent dans la famille, retrouvailles difficiles ... tout cela filmé en toute beauté avec des couleurs vives, une mise en images soignée où tout reste fluide, jamais austère car le réalisateur sait exactement où ne pas aller trop loin dans la douleur. Magnifique.

A plein temps

 

A plein temps d'Eric Gravel (Fr) °°° 1 H 25

Magistral. Pas une seconde de trop dans ce film dense, comme une course folle contre le temps, les transports en commun, en période de grève. Laure Calamy est comme un personnage de walking dead en survie luttant contre tout. Dire qu'elle est formidable est un euphémisme. La fatigue, l'usure, la niaque, l'espoir, les rares moments de joie transpirent de chaque pore de sa peau. C'est la France qui craque, toujours vaillante mais à la limite du supportable où il faut jongler avec tout ; les enfants, les gardes, les mensonges, le boulot, les entretiens et lutter pour sa place peut-être même au détriment d'autrui. Primé à Venise ce film social n'a rien à envier à Ken Loach. Totalement réussi.

Notre Dame brûle

 

Notre Dame brûle de Jean-Jacques Annaud (Fr)°° 1 H 50

Un docufiction qui reconstitue minute par minute l'incroyable réalité du 15 avril 2019 quand Notre Dame partait en fumée. On suit les pompiers qui ont risqué leur vie dans le sauvetage de l'édifice, en s'appuyant sur les anecdotes, des faits, avec un travail gigantesque de recherche pour coller à la réalité. Il faut reconnaître un vrai suspense ( même si on connaît la fin), une maîtrise de la mise en scène, J.J. Annaud n'est pas n'importe qui. Une ou deux maladresses ( le chat et le chewing gum) mais un résultat bluffant. 

Entre les vagues

 

Entre les vagues d'Anaïs Volpé (Fr) °°° 1 H 51

On connait maintenant Déborah Lukumuena et l'on découvre ébloui Souhaila Yacoub absolument géniale dans ce second film d'Anaïs Volpé. Peut-être un peu confus des fois mais avec une telle vitalité, une telle complicité explosive, une telle sincérité qu'on est sous le charme. De leur fausse dispute au final bouleversant, ce n'est que du plaisir de cinéma, aux pistes multiples car on ne va pas là où l'on penserait aller à priori. Une vraie réussite peut-être due à ses maladresses.

Fantasio

 

Fantasio (Lucernaire) °°d'Alfred de Musset, mise en scène d'Emmanuel Besnault 1H20

Il faut passer les première minutes déroutantes, je ne sais pas ce qu'aurait penser Musset de ces airs de rock qui ponctuent le spectacle, mais celui-ci est assez réussi, plein de poésie, de fougue avec un vrai parti pris dans la mise en scène, c'est réjouissant. Une vraie recherche dans les costumes qui ajoute à la fantaisie entre cirque et romance clownesque. Et puis il y a Manuel Le Velly génial dans le prince de Mantoue, Elisa Oriol fantastique dans Princesse Elsbeth, Deniz Türkmen excellente chanteuse. Fantasio est plus faible, ses ruptures de ton sont étranges, mais sans gravité. Un bon moment.

Hip hop 360

 

Hip hop 360 (Philarmonie) ° 

Il faut être quand même spécialiste ou passionné pour vraiment apprécier cette exposition. Beaucoup de rap peu de danse, quand on connait que MC Solar et Joey Starr (et encore au cinéma) ça fait léger. Pas inintéressant mais pour un autre public que moi.

Maison de retraite

 

Maison de retraite de Thomas Gilou (Fr) °° 1 H 37

Curieux film qui arrive à être émouvant avec des clichés et un humour convenu. C'est sans doute du à l'admiration sans borne qu'on a pour nos acteurs vieillissants particulièrement G. Depardieu et Mylène Demongeot qui vous emportent en deux temps trois mouvements. De toutes façons, il tombe à pic, vu l'actualité et permet un débat salutaire sur la maltraitance de nos aînés. C'est une comédie tout à fait honorable, comme Thomas Gilou sait en faire et si l'on est pas allergique à Kev Adams on passe un bon moment. 

Belfast

 

Belfast de Kenneth Branagh (G.B) ° 1 H 38

Evocation plombée de l'enfance de Branagh. C'est joli, grâce au noir et blanc, mais cela ne raconte pas grand chose du conflit irlandais. C'est plutôt un combat de coq de voisinage. L'auteur rend hommage en couleurs aux films de son enfance pour bien montrer que la vie est plus belle sur écran et essaie le tire-larmes avec les grands parents. Le petit Jude Hill cabotine entre les barricades, a des parents de toute beauté ( Jamie Dorman et Caitriona Balfe qu'on est content de voir hors Outlander). Bref le film se regarde mais on a un sentiment de gâchis par rapport à l'Histoire). A vous de juger.

Adam à travers le temps

 

Adam à travers le temps de Shawn Levy (US)° 1 H 46 Netflix

Good movie futuriste. Un pilote entreprend un retour dans le temps pour modifier l'histoire qui tourne mal à l'aide de l'enfant qu'il était et de son père disparu précédemment. Sans prétention, prévisible, mais pas désagréable. Bof.

La mif

 

La mif de Fred Baillif (Suisse) °°° 1 H 52

Plus documentaire social que film. On est en immersion dans un foyer pour ados placés en maison d'accueil quand leur famille biologique dysfonctionne. Dur, âpre, sans fioriture. Tous les acteurs enfants ou adultes sont impressionnants. On passe de l'un à l'autre pour mieux connaître leur histoire, leur passé souvent douloureux. On voit que la vie des éducateurs est aussi problématique, ici on ne joue pas avec les bons sentiments mais avec une réalité qui peut faire très mal même si cette mif (Famille) aide vraiment ces jeunes filles. A découvrir.  

Thierry Mugler

 

Thierry Mugler (MAD) °°

Toujours aussi agréable de découvrir de près les créations d'un grand couturier. D'abord celles inspirées par les insectes dans "métamorphoses" superbes, puis plus clivantes les "Robots", le "Bad Mugler". Ensuite une vision de la mode mise en scène avec l'aide d'Helmut Newton, le "Flower power" avec "belle de jour et belle de nuit, en passant par le clip Too funky de George Michael. On termine par ses costumes qu'il crée pour" Macbeth et Lady M" vulnérables sous les cuirasses. On aura pris le temps de sentir tous les parfums du créateur dans une salle réservée. Ludique.

De prisunic à monoprix

 

De Prisunic à Monoprix (Musée d'arts décoratifs) ¤

Rarement je n'avais vu une expo aussi mal agencée. Les objets sont parsemés selon les étages au hasard. On s'y perd , on n'y comprend rien. De plus, il faut avouer que ce n'est pas vraiment passionnant. A éviter.

Petite nature

 

Petite nature de Samuel Theis (Fr)°°° 1 H 35

Johnny (Aliocha Reinert, incroyable) petit écolier de 10 ans vit dans une famille explosée: le père parti, il s'occupe de sa petite sœur tout en zigzaguant entre les colères de sa mère alcoolique. Dis comme ça, on a envie de stopper tout. Malin comme un singe, fragile physiquement, il jette son dévolu sur son maître d'école M. Adamski (Antoine Reinartz, parfait. On dirait qu'il a été prof toute sa vie) dont il croit tomber amoureux. Il représente le savoir mais surtout la sécurité, un cadre et un espoir de vie meilleure. Le jeune garçon va n'avoir de cesse de se rapprocher de lui jusqu'à franchir les limites. Film délicat, aux situations claires, sans misérabilisme, ni angélisme. Une vraie réussite.

Biographie: un jeu

 

Biographie : un jeu (Rond point) °°° 1 h 50 de Max Frisch , mise en scène de Fréderic Bélier-Garcia

Et si on pouvait refaire sa vie! ou tout du moins la reprendre à un moment donné pour effacer des regrets, des remords. C'est à ce vieux songe que nous invitent José Garcia, Isabelle carré et Jérôme Kircher dans cette comédie plutôt mélancolique. Rejouer la partie en sachant que la pierre décalée change tout l'édifice et pas forcément pour le meilleur. C'est une fable qui s'amuse des aléas de la vie avec légèreté, humour et cynisme jusqu'au tragique quelque fois. A voir.

Goliath

 

Goliath de Frédéric Tellier (Fr) °° 2 H 02

Film à thèse environnemental classique pour dénoncer les groupes de pression, les lobbyistes de l'agrochimie qui rappelle bien entendu le scandale du glyphosate. Traité comme un thriller avec un avocat intègre (Gilles Lellouche), des victimes ( Yannick Renier, Emmanuelle Bercot, et dans une certaine mesure Jacques Perrin et Marie Gillain) contre Goliath, Laurent Stocker et surtout Pierre Niney dans son premier rôle de salaud ++. Il y a tout: les magouilles, l'Europe, les ministres véreux. Et c'est ce camp, des pro-produits cancérigènes, qui est le plus réussi. Et comme d'habitude, comme dans la vraie vie , l'horreur continue et continuera. Une goutte d'eau de plus pour remplir le vase qui peut-être débordera un jour, on peut toujours rêver.

Il filo invisible

 

Il filo invisible de Marco Simon Puccioni (I) °° 1 H 30  Netflix.

Alors qu'il réalise un documentaire sur ses deux papas, un ado voit sa vie basculer quand des révélations incroyables viennent perturber sa petite vie bien tranquille. Film vraiment sympa, amusant, sans prise de tête, qui évite pas mal de clichés et bien interprété. Ce n'est pas révolutionnaire mais on passe un bon moment. Plaisant.

The batman

 

The batman de Mat Reeves (U.S) °°° 2 H 55

Le héros, la durée du film et Robert Pattinson il y avait de quoi renoncer à cet énième opus et puis miracle, Reeves est un excellent metteur en scène avec des idées. Cela fait du bien ( et l'acteur garde son masque quasiment tout le temps, du coup, n'importe qui aurait pu être la chauve souris sans problème) le reste de la distribution est exceptionnelle. (Farell, Kravitz, Dano, Wright, Sarsgaard, Turturro) . Pas de méchants débiles, juste des hommes puissants qui trafiquent, tuent, gangrènent la ville de Gotham City, comme dans un thriller poisseux. Une enquête par un détective aidé de Cat woman femme blessée. Pas d'actions qui n'en finissent pas, de poursuites, de castagnes, juste une histoire assez simple, de l'intime, et surtout un volet politique très important et passionnant. Une belle surprise.

Down in Paris

 

Down in Paris d'Anthony Hickling (Fr)°° 1 H 42

Balade nocturne. Après une crise de doute professionnelle, le réalisateur A. Hickling va passer une nuit de rencontre en rencontre prétexte à un défilé de portraits savoureux. Chaque personne va, à sa manière (parce qu'elles sont plutôt bienveillantes) requinquer notre homme. D'abord une touriste anglaise charmante, une cartomancienne fragile (D. Frot), un ex salopard , un ex ami tendre ( Manuel Blanc) un vieux facho qui s'ignore (Jean-Christophe Bouvier), une prostituée fleur bleue etc... jusqu'aux rencontres plus chaudes du Dépôt, sans oublier un passage mystique hilarant dans une église avec l'aide de Claudius Pan. Un peu artificiel comme un poème bancal mais très sympathique.

Champs sur Marne

 

Château de Champs-sur-Marne °°

Visite des beaux lieux d'île de France (suite 25 ème épisode). Construit sur les fonds de deux financiers malchanceux du règne de Louis XIV, Champs est une grande "maison" de plaisance avec un très beau parc à la française. Terminé par Bullet dans un souci de confort. Beaucoup de "chinoiseries" en décors dans les 21 salles de la visite. Pour une après-midi de balade, dommage que les alentours du château soient si vilains. 

Robuste

 

Robuste de Constance Meyer (Fr) °° 1 h 35

Ce n'est pas vraiment une fiction, plutôt un beau documentaire sur l'acteur Depardieu. Rien n'est composition tout est réalité: il s'agit de nourriture, de textes non sus, d'éternels râlages sur tout et sur tout le monde etc .. et surtout de solitude pour cet homme revenu de tout qui peut être horrible et tendre dans la seconde. Mais tout cela est possible grâce à Déborah Lukumuena encore plus massive que lui, garde du corps et nounou, qui tout en restant distante montre une délicatesse, une tendresse incroyable envers lui. Film très intéressant parce que, curieusement, pas réellement abouti.

Rien à foutre

 

Rien à foutre d'Emmanuel Marre & Julie Lecoustre (Bel) ° 1 H 50

Ni une fiction , ni un documentaire, pas même un docufiction. Adèle Exarchopoulos, sidérante de vérité, est une hôtesse de l'air de compagnie low cost, filmée au plus près, qui n'a aucune attache, ni de lieu, ni de relation. On ne sait pas trop si elle aime son métier ou non, basée à Lanzarote ( dont j'ai reconnu les lieux, y revenant tout juste) elle déambule, elle a l'air de s'ennuyer ferme (un peu comme nous) et pourtant se vante de sa vie de liberté, des rencontres Tinder, pour finalement nous emmener chez elle en Wallonie où elle revit un drame familial. Déroutant.  

Viens, je t'emmène

 

Viens, je t'emmène de Alain Guiraudie (Fr) °°° 1 H 40

Loufoque et salutaire. Bien sûr ce film agacera certains, même si Guiraudie quitte sa garigue habituelle pour les rues sombres de Clermont-Ferrand, il reste fidèle à son univers. Ses acteurs sont atypiques, disons normaux déjantés et vivent des situations pas banales. Après un attentat, Médéric (Jean-Charles Clichet , parfait) recueille, avec l'aide de ses voisins, un jeune arabe qu'il soupçonne d'être un des terroristes. Situation inversée, entre générosité, racisme, islamisme, communautarisme, tout cela enveloppé d'un humour différent. Car chez le réalisateur, rien n'est prévisible, tout est possible. On a quand même affaire avec une prostituée qui aime son métier et son mari qui la frappe, un facho surarmé mais qui défend un jeune arabe, un patron d'hôtel de passe qui emploie une jeune lycéenne pour son stage etc... Bref un monde parallèle. Pour moi, réussi.