dimanche 31 octobre 2021

La folle enchère

 

La folle enchère de Madame Ulrich (Epée de bois Cartoucherie) °° 

Fille d'un des violons du roi Louis XIV, Madame Ulrich est jouée à la comédie française ! ( son mari s'en attribuant la création). En 2011, elle fut rééditée avec son vrai nom. Histoire d'une Argante pendante du vieil Argante des "Fourberies". Mise en scène bizarre utilisant de grands miroirs donnant de très belles scènes et des fois encombrants, des costumes destroys amusants. Travestissements, échanges de rôles, mariage entravé bref la totale. Avec Aurore Evain formidable Madame Argante, Catherine Piffareti (Lisette) dynamique, les autres étant moins convaincants. Il y a même un poème de Louise Labé que j'ai eu plaisir à réentendre ( Hommage à Corinne Madirossian). Le choix des rajouts de chansons ( Bashung, Farmer...) aurait été judicieux si elles avaient été bien chantées. Etrange mais sympa.

vendredi 29 octobre 2021

First cow

 

First cow de Kelly Reichardt (U.S) °°° 2 H 02

Est-ce encore un western ? Cette histoire d'amitié entre un boulanger et un aventurier auraient même pu tourner à "Brokbake mountain" tellement on est loin des films virils de l'ouest. En tout cas on est happé, tout en simplicité, par les petits riens. Il ne se passe pas grand chose et pourtant on craint tout le temps qu'un malheur arrive à nos trieurs de lait ( plutôt nos voleurs de lait). De leur rencontre surprenante , de leur dialogues tout en douceur, de leur volonté de n'être pas comme les autres, et de leur envie aussi de réussir leur vie, Kelly Reichardt en fait une petite fable capitaliste passionnante. A découvrir.

jeudi 28 octobre 2021

The pig


Pig de Michael Sarnoski (U.S) °° 1H 34

Eh bien, tout arrive ! Enfin un assez bon film avec Nicolas Cage, ermite clochard vivant avec sa truie dans la forêt. Chaque jeudi, un jeune cadre friqué vient chercher ses précieuses truffes en échange de nourriture. Mais on lui vole son cochon. Commence une quête dans Portland où il sévissait jadis comme cuisinier de génie. Un récit simple, mélancolique, un peu dingue , assez réussi pour un premier film.

Lui

 

Lui de Guillaume Canet (Fr) ° 1 H 28

Canet fait du Blier. Un musicien, peu inspiré, part sur une île en Bretagne pour travailler une musique de film. Le mari, la femme, l'amant avec des fois un dialogue qui fait mouche et puis après on s'ennuie ferme parce que finalement Guillaume Canet ne sait pas quoi nous dire. Bof. 

Mourir peut attendre

 

Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga (G.B) °°  2 H 43

Le cycle commencé avec Casino Royal se termine ici. Traînant son passé, le souvenir d'Eva Green le hantant, James prend des risques pour notre plus grand bonheur. Cela donne une formidable poursuite dans les rues de Matera. Ce Bond se regarde même s'il est trop tourné vers la romance et surtout très long. Des petites coupes auraient servi au rythme. Le méchant (Rami Malek) tripotant des nanorobots n'est pas assez méchant, une femme noire nouvelle 007 remplace notre héros parti observer les tortues, peut-être a t-on notre prochaine star ? Peu probable. La vie de famille ordinaire espérée peut-elle habiller un Bond ? Réponse dans la scène finale sur une île japonaise.

vendredi 15 octobre 2021

Julie ( en douze chapitre )

 

Julie ( en douze chapitres) ° de Joachim Trier (Norvège) ° 2 H 08

Plus que partagé. Le problème avec ce film en chapitres, c'est qu'on attend fébrilement le suivant. Julie est une jeune femme pleine de vie qui tombe amoureuse plusieurs fois et qui ne veut pas d'enfant. Voilà pour l'histoire, ça ne va pas révolutionner le cinéma et puis il y a la réalisation, intéressante avec un moment de grâce quand tout l'univers de Julie se fige et qu'elle va courir embrasser son nouvel amoureux. C'est très bavard, très long et bascule dans le pathos à la fin ce qui nous empêche d'être assez objectif. Mais allez le voir, tout le monde n'a pas un cœur de pierre comme moi.

jeudi 14 octobre 2021

Ils étaient dix

 

Ils étaient 10 de Bruno Dega & Jeanne Le Guillou, réalisé par Pascal Laugier (Fr) °° 1 saison, 6 épisodes

On est loin d'Agatha Christie, sur cette île au diable. Que cela soit Pascal Laugier qui est réalisé, étonne . Bon, elle se regarde quand même. Il y a de bons acteurs mais très stéréotypés, on devine assez vite qui est l'assassin par déduction simple ( quand on connait le principe). On se demande à quoi sert le couple de policier. Bref à consommer avec pop corn. 

Debout les femmes

 

Debout les femmes de François Ruffin (Fr) °°°° 1 H 25

Indispensable. J'allais sans apriori voir ce film sur les "travailleuses de l'ombre "et j'en suis ressorti bouleversé total. Bruno Bonnell ( LREM) et Ruffin ( FI) , ensemble déjà c'était pas gagné mais les voir se battre, aller de villes en villes à la rencontre de ces femmes magnifiques redonne un peu d'espoir. Ces AVS, les aides à domicile, les femmes de ménage, les animatrices périscolaire etc ... quand elles parlent la larme monte immédiatement, tellement elles adorent leur boulot et tellement elles sont méprisées. Un salaire de pauvre, une reconnaissance inexistante, une ampleur de travail débile et pourtant presque toutes gardent le moral. Le rejet final à l'assemblée fait honte vu le salaire des députés, aucune empathie, et l'assemblée des femmes est un pur moment de bonheur. Quelque soient vos idées politiques courez voir ce film. C'est une façon aussi de leur dire merci, et de leur rappeler que nous on ne les a pas oubliées.

L'homme de la cave

 

L'homme de la cave de Philippe Le Guay (Fr) °° 1 H 54

Où comment se faire pourrir grave la vie par un ancien prof d'histoire négationniste qui habilement vous achète une cave. Il n'y stockera pas ses affaires mais s'y installera pour petit à petit détruire votre famille. Dire que cette histoire incroyable est inspirée par ce qui est arrivé à des amis au réalisateur! Complotisme, manipulation psychologique, victimisation , tout y est. Un peu trop prévisible mais c'est une œuvre salutaire avec d'excellents comédiens. A voir. 

Eiffel

 

Eiffel de Martin Bourboulon (Fr)° 1 H 49

Terriblement déçu. On ne voit la tour Eiffel que sur l'affiche et dans la bande annonce! Celui qui s'attend à apprendre quelque chose sur l'érection du monument, sur le travail difficile des ouvriers, sur les aléas du chantier, sur les réactions de la population en seront pour leur frais. Il ne s'agit que d'une histoire d'amour dont on a n'a pas grand chose à faire et qui s'éternise. Même à la fin, on ne s'attarde pas sur l'objet fini. Quand on songe aux difficultés qu'ont rencontrées toutes les personnes qui ont cru en ce projet, on se dit: "Tout ça pour ça!" et c'est bien dommage.  

mercredi 13 octobre 2021

Le dernier duel

 

Le dernier duel de Ridley Scott (U.S/G.B) °°° 2 H 32

Marguerite de Carrouges demande justice pour le viol commis par le meilleur ami-ennemi de son mari. Au moyen-âge, si l'on n'arrive pas à savoir qui dit la vérité, parole contre parole, on se tourne vers le jugement de Dieu. Le vainqueur du duel sera innocent mais la femme accusatrice peut finir sur le bûcher si le présumé violeur gagne. Ridley Scoot nous donne trois versions des faits dans un film intimiste qui n'oublie pas le grand spectacle avec des scènes de combat magnifiques et extrêmement violentes qui ont le mérite d'être courtes et offre à Jodie Comer un rôle fort de féministe. Elle est parfaite comme Mat damon et Adam Driver. A voir même si c'est un tantinet long.



mardi 12 octobre 2021

La flamme

 

La flamme de Jonathan Cohen, Jérémie Galan & Florent Bernard (Fr) °°° 1 saison, 9 épisodes


Série très drôle, surtout dans les premiers épisodes sur une parodie du Bachelor avec une pléiade d'actrices qui jouent le jeu à fond (Salette, Bekhti, Calamy, Chamoux, Exarchopoulos, Foresti, Girardot, Y. Hajdi, Nakache et Tiller ) et des apparitions de grands comédiens pour compléter notre plaisir. (Niney, Ramsy, Macaigne , Lellouche, Casta,.... Jonathan Cohen est parfait dans ce rôle d'idiot , hâbleur, égocentrique bref avec tous les défauts de la terre. Sympa.

La voix d'Aïda

 

La voix d'Aïda de  Jasmila Zbanic ( Bosnie) °°° 1 H 44      

Aïda ( incroyable Jasna Duricic) professeure d'anglais sert d'interprète auprès des casques bleus à Srebenisca. Ceux-ci , complètement débordés, acceptant au fur et à mesure l'inacceptable, tel le premier domino qui tombe, vont être complices du massacre des villageois piégés dans le camp de réfugiés. Ce film est sur le combat d'une femme qui veut absolument sauver ses fils et son mari mais surtout sur l'irresponsabilité des chefs de l'organisation de l'ONU, leur lâcheté face au général Mladic appelé le boucher des Balkans. Un film indispensable pour un crime contre l'humanité qu'il ne faut pas oublier. Puissant, bouleversant. Doit-on dire une fois de plus "Plus jamais ça!" A voir absolument. 

    

Eugénie Grandet

 

Eugénie Grandet de Marc Dugain (Fr) °°° 1 H 45

Sous couvert d'un classicisme qui pourrait faire peur, ce film est une dénonciation féroce du patriarcat. Pas aussi réussi peut-être que "L'échange des princesses", mais tout aussi passionnant. Olivier Gourmet en père avare, qui s'invente une vie de pauvre alors qu'il croule sur l'or, jusqu'à sacrifier sa femme et sa fille est remarquable, comme d'habitude et même plus, il n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour être odieux. C'est une critique du capitalisme ordinaire vitrine de celle à grande ampleur d'aujourd'hui. Eugénie (Camille Japy très bien) et Valérie Bonneton sont deux détenues consentantes subissant leur rôle de femmes soumises, de femmes-dots, de femmes-meubles, comme étaient les esclaves dont on parle ici. Dugain change la fin pour ouvrir l'horizon et faire gagner leur lutte. A voir. 

samedi 9 octobre 2021

Collection Morozov

 

Collection Morozov (Fondation Vuitton) °°°

200 tableaux collectionnés par deux frères russes amateurs d'art et mécènes. On découvre des tableaux peu connus de Manet, Van Gogh, Matisse, Cézanne, Golovine, Picasso, Malevitch, Sisley, Pissarro... et beaucoup de Gauguin et quelques statues de Rodin, Claudel . Ils avaient le nez creux , c'est la première fois qu'elles quittent la Russie. Leur passion a suivi les aléas de la politique européenne, la petite histoire aussi passionnante que la grande. Selon les goûts , on s'arrêtera devant les tableaux qui nous parlent: pour moi, le boulevard des Capucines, la Barque de Korovine... par exemple. A voir.



vendredi 8 octobre 2021

Mon légionnaire

 

Mon légionnaire de Rachel Lang (Fr) ° 1 H 47

J'aurais préféré un véritable documentaire sur la légion corse plutôt que ce docufiction hybride. Deux femmes attendent leur mari partis au Mali. C'est un peu court, heureusement les missions en Afrique anti spectaculaires nous plongent dans une réflexion sur l'engagement de l'armée dans des situations pas toujours évidentes, leur rapport avec leur épouses qu'ils délaissent, ils semblent leur préférer leurs compagnons de galère et pourquoi pas, ce serait plus simple, mais les acteurs manquent de matière et semblent à côté. Bof. 

jeudi 7 octobre 2021

Chaplin, 1939

 

Chaplin, 1939 de et mis en scène de Cliff Paillé (Lucernaire) °° 

Chaplin face aux angoisses de la création. Il s'entretient durant l'élaboration du "Dictateur" avec son frère Sidney et sa femme Paulette Godard. Il veut se "Payer" Hitler qui lui a volé sa moustache, avant même qu'il ne fasse trembler le monde. Le cinéma devenant parlant, coloré, Charlot doit-il rester le même ou épouser le progrès?  Emotion, tension, humour. Intéressant et très bien joué.

Tralala

 

Tralala d'Arnaud et Jean-Claude Larrieu (Fr) ° 2 H 00

Les quelques scènes réussies du film doivent se mériter. Il faut déjà supporter le début crispant puis les parlers-chanters insupportables. Et bien, si c'est cela la nouvelle scène française, je vais immédiatement me replonger dans Golden eighties de Chantal Akerman qui m'avait tant plu. J'ai encore du mal à accepter le jeu d'Almaric qui pour moi ressemble à un lapin pris dans les phares d'une voiture, mais tous les acteurs jouent faux ( peut-être est-ce une demande) sauf Josiane Balasko qui arrive à émouvoir avec rien, un sourire, un regard. A vous de voir, ce genre de proposition ne peut que partager, les critiques étant toutes excellentes.

mercredi 6 octobre 2021

7 jours

 

7 jours de Yuta Murano (Japon) °°° 1 H 28

Après un début un peu poussif, sur les amourettes d'ados,  ce film d'animation devient très intéressant quand ces mêmes ados, organisent leur fugue et se révoltent face à l'injustice, aux poids des traditions japonaises. Ils combattent pour défendre un jeune réfugié ( tiens ça existe, au Japon!) thaïlandais qui a trouvé refuge dans une usine désaffectée. Elle se transforme en camp retranché quand la police veut les arrêter. D'après un classique littérature jeunesse (Bokura). A découvrir ( et ne partez au début comme certains de la salle, le film va en s'améliorant franchement...)

Delphine et Carole, insoumuses

 

Delphine et Carole, insoumuses de Callisto McNulty (Fr) °° 1 H 18

Deux femmes, Delphine Seyrig ( sublime, forcément) et Carole Roussopoulos partagent leur combat féministe durant les années 70. Passionnant, touchant, quelque fois amusant. Et réentendre la voix de Delphine, rien que pour cela déjà ...

Circus of books

 

Circus of books de Rachel Mason (U.S) ° 1 H 32
 Documentaire sur la librairie qui fournissait tout le porno des années 70/80 au monde entier. Un quart d'heure aurait pu suffire. Pas très passionnant et très américain. Ah, si, le film permet de revoir Jeff Stryker, star d'antan, il va bien ma foi. Bof.

Alex Strangelove

 

Alex Strangelove de Craig Johnson (U.S) ¤ 1 H 39
Coming out poussif d'un jeune étudiant américain. Aucun intérêt. 

mardi 5 octobre 2021

Salgado Amazonia

 

Salgado Amazonia (Philharmonie de Paris) °°°

Très belle expo sur le monde amazonien sublimé par un noir et blanc somptueux. Un regard chaleureux sur la forêt et ses peuples menacés par la politique effrayante du Brésil. On déambule aux milieu de panneaux gigantesques qui pendent comme des lianes. Evidemment cela donne envie d'y aller faire un tour même s'il vaudrait mieux laisser ce continent en paix. Attention elle se termine bientôt. A voir. 

Robert Doisneau au château de Sully

 

Robert Doisneau au Château de Sully (Fr) °°° 

Dans un cadre somptueux le château de Sully sur Loire, Doisneau nous donne son regard des bords de Loire. Entre tendresse, humour, beauté des gens simples , des paysages tranquilles. Les deux grandes salles réunissent une centaine de photographies plus belles les unes que les autres. Du bonheur.

Stillwater

 

Stillwater de Tom McCarthy (U.S) °°° 2 H 20

Très jolie surprise. On s'attend, vu le sujet - un américain d'Oklahoma qui vient en France prouver l'innocence de sa fille emprisonnée à Marseille - au mec bourrin, à la gâchette facile qui va défoncer les quartiers nord de la ville. Et bien non, Mat Damon déambule dans les rues avec son spleen, se fait tarter la gueule, se dépatouille difficilement avec la langue, vit une relation passionnante avec Camille Cottin ( parfaite de naturel) et sa fille et mène son enquête par à-coups loin du folklore lié à Marseille, même si on entrevoit Notre Dame, le stade de l'O.M, la Canebière, le vieux port et les calanques. Film sincère, authentique, tendre, touchant très joliment mis en scène. A voir.

lundi 4 octobre 2021

The stand (le fléau)

 

The stand (le fléau) de Josh Boone & Benjamin Cavell (U.S)° 1 saison, 9 épisodes 

Indigeste. Vision apocalyptique d'un monde ravagé par la maladie selon Stephen King. Le bien, le mal bla,bla,bla ... Une vieille femme noire Whoopi Goldberd joue les cassandre, Alexander Skarsgard les très méchants. Pas beaucoup de nuances pour un sujet mille fois rabâché. Un Walking dead du pauvre sans les zombies ( les humains les remplaçant avantageusement). Bof. 


vendredi 1 octobre 2021

Guermantes

 

Guermantes de Christophe Honoré (Fr) °° 2 H 20

Docufiction sur la troupe de la comédie française pendant le confinement en pleine répétition de "La recherche du temps perdu". Idée très sympathique. Le film est un mélange d'intime, des fois très impudique, de répétitions , d'interrogations, le spectacle ne se fera sans doute pas. On est en tant que spectateur comme eux, on vole des moments de leur vie, des nuits partagées , des engueulades, des égos qui s'affichent. C'est un peu long, un peu vain mais c'est Christophe Honoré que l'on remarque le plus dans cette situation imposée avec sa fragilité, ses désirs, ses flirts. Par curiosité.

Cette musique ne joue pour personne

 

Cette musique ne joue pour personne de Samuel Benchetrit (Fr) °° 1 H 47

Il faut beaucoup de temps pour retrouver l'humour poétique et décalé d"Alsphate". Cette bande de vieux brisquards pas si dépassés mais qui aspirent à une vie plus douce, se confrontant à la poésie ou au théâtre, peine à séduire. Le décalé des situations tombe souvent à plat , mais petit à petit, le regard de chien battu de Ramzy, l'accumulation des assassinats de Gustave pour les beaux yeux de Vanessa nous ravissent. Le côté "maison" avec Valéria, Joey et Bouli par contre est bien moins réussi et casse la poésie. Pourquoi pas, mais revoyez Alsphate, une pure merveille.