mercredi 30 juin 2021

Ibrahim

 

Ibrahim de Samir Guesmi (Fr) °°°  1 H 19

Très joli film sur les relations entre un jeune ado et son père dont il a honte, mais qu'il aime profondément. La vie ne les épargne pas et le garçon a des relations dangereuses. C'est la pudeur qui domine ici, pas d'effets d'esbrouffe, de cris, de disputes vaines. Des regards lourds de sens suffisent pour vous glacer. Deux magnifiques personnages sensibles, débordants d'amour qui n'arrivent pas à communiquer. Samir Gusmi joue le père et Abdel Bendaher le fils trop fragile est une véritable révélation. Un sujet rarement traité au cinéma qui vaut bien une visite.

5 ème set

 

5ème set de Quentin Reynaud (Fr) °° 1 H 53

Ancien espoir du tennis français, Thomas (Alex Lutz toujours très bien) galère dans les fins fonds des classements à 37 ans. Tout le monde le pense fini. Mais, lui a encore le rêve accroché à la raquette. Est-il réaliste ou se berce -t-il d'illusions ? Lutz est époustouflant de réalisme en tennisman nié par sa fédé, sa famille, ses amis. Il y a un vrai suspense même si tout est assez prévisible. Prenant jusqu'au bout.

dimanche 27 juin 2021

La nuée

 

La nuée de Just Philippot (Fr) °°° 1 H 40

On est très loin des films d'horreur américains et c'est très bien. Ici on prend son temps. On s'intéresse d'abord aux personnages. A cette femme, qui exploite une ferme écoresponsable de sauterelles comestibles pour le marché d'animaux, à ces enfants ensuite, une ado qui souffre de la situation, un jeune garçon fasciné mais incrédule. Tettigonia viridissim, la sauterelle verte contrairement à ce que l'on croit est carnivore, je ne sais à quelle espèce appartient celles du film mais par un concours de circonstance au début et par nécessité ensuite, ces petites bêtes vont devenir un énorme problème. Très joliment filmé, avec une bande son redoutable, un scénario impeccable tous les ingrédients sont réunis pour le frisson qui arrive tout à fait progressivement. A voir. 

samedi 26 juin 2021

Le petit coiffeur

 

Le petit coiffeur de Jean-Philippe Laguerre (Théâtre rive-gauche) °

Les comédiens ne sont pas en cause, ils sont vraiment très bien mais cette pièce écrite de bons sentiments, prévisible semble curieusement hors sujet ou hors temps. Un coiffeur tombe amoureux d'une institutrice qui a eu une aventure avec un allemand. Sa mère étant une héroïne de la résistance, qui elle fricote avec un chasseur de collabos qui tond les femmes à la chaîne. C'est vraiment l'écriture qui est en cause, cela manque de naturel même si c'est toujours délicat de faire la fine bouche avec ce genre de sujet. A vous de voir.

vendredi 25 juin 2021

Les 2 Alfred

 

Les 2 Alfred de Bruno Podalydès (FR) °°° 1 h 32

Tendre, politique mais surtout hilarant. Podalydès a le chic pour se renouveler avec toujours son humour bien à lui. C'est un trio, empêtré dans le monde du travail, qu'il soit précaire, ou à la pointe du progrès obéissant à des normes inhumaines. Mais comme tout cela est raconté avec une poésie absurde, tout passe: l'ubérisation à outrance, les livreurs épuisés, l'entreprise open space avec tous ses clichés ridicules (culture hors-sol, table de ping-pong etc..) les drones qui occupent l'espace et surtout le refus d'être parents. Rien de réaliste , mais tout y est vrai. Le trio d'acteur est formidable, Denis génial comme à son habitude, mais aussi Sandrine Kiberlain irrésistible. C'est drôle, inventif, mais c'est surtout à voir.

jeudi 24 juin 2021

Sans un bruit 2

 

Sans un bruit 2 de John Krasinski (U.S) °°° 1 H 37 

C'est un réel plaisir de pouvoir de nouveau frissonner avec un film intelligent. Le fait qu'il ne faille pas faire de bruit évite les scènes trop spectaculaires, et se concentre sur les personnages, leurs actions sans cesse dangereuses. Le réalisateur a un vrai talent. Il a su édulcorer pour se resserrer sur la famille, gardant le principal. Les grosses bêtes effrayantes ne sont pas les seules à faire peur, l'atmosphère rendue est vraiment flippante. Très belle mise en scène, à voir.

mercredi 23 juin 2021

Médecin de nuit

 

Médecin de nuit de Elie Wajeman (Fr) °°° 1 H 22

Quel bonheur de voir Vincent Macaigne dans autre chose qu'un looser, ou un tendre . Là, il crève l'écran dans un rôle dur, poignant, à la limite violent. Cette nuit fatale va bouleverser sa vie de médecin manipulé par son cousin. Portraits de paumés, qu'ils soient malades drogués ou trafiquants, dont il est un peu le père noël. Mikaël va essayer de s'en sortir. Film nerveux, sec, sans fioriture, à voir.

mardi 22 juin 2021

Awake

 

Awake de Mark Raso (U.S) ¤ Netflix 1 H 36

Après une catastrophe planétaire, bla, bla, bla ... Encore un film qui aurait pu être intéressant mais qui est nullissime parce que personne a eu l'idée d'écrire un scénario. Ici plus d'appareils électroniques, les gens perdent le sommeil, seule une jeune fille arrive à dormir, qui peut-être pourrait sauver l'humanité ! (vous voyez le lien, moi, pas)  Allez circulez, y a rien à voir.


Un printemps à Hong kong

 

Un printemps à Hong Kong de Ray Yeung (Hongkong) °°° 1 H 32

Un printemps en hiver. Pak est chauffeur de taxi, grand-père. Il tombe amoureux de Hoi, retraité . Très beau film sur l'amour tardif dont on ne parle jamais. Et à Hongkong pays coincé, bourré de normes, qui obéit à des règles immuables. Des vies brisées de gays qui essaient dans un dernier sursaut d'exister. Ils ont ratés leur vie, mariés parce qu'il le fallait. Réussiront ils leurs sorties? A découvrir.

dimanche 20 juin 2021

Nomadland

 

Nomadland de Chloé Zhao (U.S) °°°° 1 H 48 

Dès les premières images, la gorge se noue. Très sensible à ce sujet j'ai pour une fois lâcher prise et pleurer quasiment tout le long du film. Fern, une sans "toit" sexagénaire déambule de petits boulots en petits boulots après la mort de son mari dans son vieux van aussi fatiguée qu'elle. Plus de travail à "Empire" une ville dans le trou du cul du monde, elle devient une victime du capitalisme, de la récession, qu'elle finit par intégrer refusant l'aide de sa sœur et d'un prétendant du même monde qu'elle. Chaque scène est brève, redoutable d'intelligence, sans aucun pathos, dure. Le rythme, rapide, sec. Un film où tous les protagonistes sont bienveillants, pas d'arnaque, pas de coups bas. Un vrai western moderne, à la conquête de l'emploi précaire. Voilà le portait sans concession d'une Amérique qui ne fait plus rêver vers laquelle on court en détruisant tous nos acquis sociaux. J'avais adoré "The rider" voilà une autre pépite pour cette excellente réalisatrice. A voir derechef avant d'aller voter.

jeudi 17 juin 2021

Des hommes

 

Des hommes de Lucas Belvaux (Fr) °°° 1 H 41

Il ne faut pas se focaliser sur la construction complexe entre les allers-retours présent-passé, les voix off, les nombreux monologues, qui pourraient passer pour démonstratifs , non  tous ces artifices aident à comprendre la complexité de la situation. Très belle adaptation du roman de Laurent Mauvignier par Lucas Belvaux qui a toujours eu à cœur de raconter les vies simples, les douleurs des gens, leurs combats. Les scènes côté Algérie sont poignantes de vérité, avec ces anti-héros, qui ne comprennent pas leur rôles ou qui sont là pour de mauvaises raisons. Ici, comme dans toutes guerres tout le monde est victimes, et cela dure à jamais. Un seul bémol, G. Depardieu qui en fait un tantinet trop. Mais le casting est parfait.

mercredi 16 juin 2021

200 mètres

 

200 mètres d'Ameen Nayfeh (Palestine) °°° 1 H 37

Habitués au road movie le long des routes américaines sur des km celui-ci ce contente que de quelques uns et pourtant c'est un parcours de combattant. Ali Suliman (très bien) veut retrouver son fils hospitalisé de l'autre côté du mur. Ce petit trajet va être une véritable épreuve entre check-points, passeurs véreux, profiteurs, passagers douteux. Un suspense où l'on se réjouit de chaque mètre gagné . Quel bonheur d'habiter en France , comment peut-on supporter une situation ? A découvrir.

mardi 15 juin 2021

L'oubli que nous serons

 

L'oubli que nous serons de Fernando Trueba (Colombie) °° 2 H 15

Vie du médecin Hector Abad Gõmez mort assassiné en 1987 dont le fils fera un best-seller. C'est une saga prévisible mais tout en charme et douceur. Javier Cãmara y est absolument touchant , drôle, vif. Il y respire la bonté. Père plus qu'adoré, vénéré par les habitants de Medellin il se bat pour contre l'injustice, les inégalités. Je crois que c'est la modestie, pas par sa longueur, qui fait tout le charme du film. A voir.

samedi 12 juin 2021

Le discours

 

Le discours de Laurent Tirard (Fr) °° 1 H 28

Ce n'est pas vraiment un film mais plutôt un one-man show de Benjamin Lavernhe. Si on l'aime, comme moi, c'est formidable, sinon le temps risque de paraître long. Il est la force du film mais aussi sa limite, parce que du coup, nos chouchous François Morel, Guilaine Londez, Julia Piaton semblent faire de la figuration. Mais il y plein de merveilleuses trouvailles, des choses hilarantes et quelques moments d'émotion. Par contre la narration, coupée de face caméra, le "bout de ficelle "continuel, les apartés fatiguent sur la durée. A voir. 

Les origines du monde

 

Les origines du monde (Orsay) °°°  ( L'invention de la nature au XIX ème siècle)

Exploration des arts et des sciences, en pleine période de découverte du monde, d'espèces inconnues, de révolution industrielle. L'expo propose tous les supports, la peinture, la sculpture mais aussi la littérature,la philosophie en s'interrogeant sur les apports des grands voyages scientifiques dans notre représentation, sur notre changement de perception, l'évolution, Darwin, Humboldt, Cuvier avec quelques histoires anecdotiques que l'on connaît mal ( Zarafa la girafe, Clara le rhinocéros, et Marguerite l'éléphante..) J'ai beaucoup aimé les cabinets de curiosité ( Leroy de Barde) les toutes premières salles avec la variété et la qualité des œuvres moins les deux dernières plus abstraites et dont le lien avec le sujet est moins évidant. 

Modernités suisses

 

Modernités suisses (Orsay) °

Franchement pas folichonne cette expo à Orsay avec Holder, Giavanni, seul Amiet apporte un peu chaleur, un peu d'humour avec son tableau "le grand hiver" par exemple. Quelques autoportraits, et des paysages froids, sans âme. de temps en temps on est attiré par une proposition comme ""en févrir" d'Emmenegger. mais un gros bof.

jeudi 10 juin 2021

Racine par la racine

 

Racine par la racine écrit et mis en scène par Serge Bourhis ( Essaïon) °°° 1 h 30

Très belle surprise que cette racinade. La troupe revisite en 1 h 30 de temps les 10 pièces de l'auteur, en utilisant tous les artifices de mise en scène. C'est drôle, inventif, érudit. Par moment les acteurs déclament le vrai texte et arrivent à nous émouvoir, mais c'est l'humour qui prime, la salle est ravie. Il faut dire les comédiens se donnent à fond, et on sent qu'ils ont plaisir à rejouer après cette covid. Il n'est pas nécessaire de connaître une ligne de Racine pour savourer cette soirée. Pour une reprise théâtrale réussie.



mercredi 9 juin 2021

A room with a view

 
A room with a view ( Châtelet) °°° 2020 Danse, 65 mn

(Sera diffusée le 18/6 sur Fr 5) Décors de ruines avec le DJ Rone, figure de l'électro. Une musique futuriste pour un monde d'après où la révolte gronde. Très beau film, avec des danseurs magnifiques, extrêmement physiques ( des fois on a l'impression d'avoir affaire à des poupées de chiffon qu'on maltraite , on en a presque mal à la tête nous même). Tout est maîtrisé, intense. A voir.

Vaurien

 

Vaurien de Peter Dourountzis (Fr) °° 1 h 35 

Pierre Deladonchamps est le monstre ordinaire, yeux bleus, sourire carnassier, un aplond incroyable, et une facilité de rencontre surtout avec les femmes mais sombre, harceleur, et meurtrier. SDF, sorti de prison dès la première scène il déplait. De squats en petits boulots il vivote, surfant, dans les rues de Limoges ( je crois avoir reconnu la gare) sur le fait qu'il soit blanc, avec des papiers, intelligent pour profiter de tout et de tous. Premier film maîtrisé, juste, s'inspirant sans doute de Guy Georges, avec une jolie distribution.

mardi 8 juin 2021

Billie Holiday, une affaire d'état

 

Billie Holiday, une affaire d'état de Lee Daniels (U.S) °° 2 h 10

Il y a des films qu'on n'a pas trop envie de voir et puis on y va quand même et c'est la récompense. Ce film tourne surtout autour de la chanson "Strange Fruit". Bien sûr la mise en scène y va de ses gros sabots mais cette histoire d'acharnement du FBI contre la chanteuse est incroyable. Andra Day aurait mérité un petit Oscar et je suis sûr que Frances McDormand en aurait été d'accord, son jeu est formidable. L'auteur fabrique un mélange de genre étonnant mais passionnant . Un peu long toutefois. A découvrir.

lundi 7 juin 2021

Voyage sur la route du Kisokaidõ

 
Voyage sur la route du Kisokaidõ (Musée Cernuschi) °°°

Très beau voyage nippon au musée Cernuschi sur les routes entre Edo (Tokyo) et Kyoto tout en estampes qui relatent chaque étape du voyage. Avec différentes périodes et des peintres de talents ( Eisen, Kunisada, Kuniyoshi, Hiroshige ...) Un moment de grâce et de zénitude même si des fois... un excellent retour vers la culture.

Le bal des 41

 

Le bal des 41 de David Pablos par Monica Revilla (Mex) °° 1 H 33 Netflix

A la fin du XIX siècle, il semblerait, puisque ce film est inspiré de faits réels, qu'Ignacio de la Torre aurait eu 2 vies, l'une, époux impuissant de la fille du président et l'autre membre d'un club gay clandestin aux mœurs pas très catholiques où il entraîne Evaristo son amant... Evidemment tout ça va très mal finir. De facture très classique, complètement prévisible, ce film est très agréable à regarder . 


mercredi 2 juin 2021

Les séminaristes

 

Les séminaristes d'Ivan Ostrochovsky (Tchéquie)°° 1 h 18 

C'est la mise en scène brillante du film, ses plans recherchés et somptueux, le noir et blanc de toute beauté qui gâchent ce film dont le sujet était passionnant. On est ébloui par la technique et on se s'intéresse plus tellement à l'histoire: l'URSS veut maquereauter l'église catholique, éliminer les prêtes récalcitrants etc ... Que reste-il vraiment de cette démonstration . A vous de voir.

mardi 1 juin 2021

Si le vent tombe

 

Si le vent tombe de Nora Martirosyan ( Fr / Arm / Bel) °°° 1 H 40

Haut-Karabakh. En pleine actualité, la région clivée en Azerbaïdjan  vient d'être annexée par celui-ci. Grégoire Colin va faire un audit pour voir si l'on peut rouvrir l'aéroport qui serait la visibilité du pays face au monde. C'était avant le conflit qui larve déjà dans le film. Puisque le projet va peut-être avorter à cause d'une attaque militaire. On suit les aventures cocasses, décalées des protagonistes: un petit garçon qui profite du bâtiment pour y puiser de l'eau qu'il va revendre aux locaux, le chauffeur de Colin qui attend un enfant, un berger aux luttes avec des enfants filous, une journaliste blasée, un directeur d'aéroport enthousiaste. L'ambiance du pays meurtri est vraiment bien rendu, on ressent le conflit tout le temps, réaliste et poétique, absurde et violent. A découvrir.