Vers la bataille

 

Vers la bataille d'Aurélien Vernhes-Lermusiaux (Fr) °°° 1 H 30

1863. Mexique. Traumatisé par la mort de son fils durant la guerre de Crimée, un photographe part au Mexique photographier des scènes de guerre. Malik Zidi, tout en intériorité, se consume de l'intérieur en traversant la jungle accompagné d'un indien (Leynar Gomez) pour retrouver une compagnie militaire. Ils ne croisent personne, pendant longtemps, sont confrontés à la mort, à la maladie. Sa guerre est déjà là, avant la rencontre. Les paysages sont magnifiques, propices à la méditation, à un questionnement sur la vie, la mort, l'essentiel. Une histoire d'amitié, aussi. Bref un grand film , humain qui séduit et interpelle. A voir.

Sons of philadelphia

 

Sons of Philadelphia de Jérémie Guez (FR / U.S / Bel) ° 1 H 30

Une ambiance glauque de film noir avec des loosers magnifiques ( tous les acteurs sont biens), mais une atmosphère réussie ne fait pas forcément un bon film. On en a vite ras le bol des comportements débiles de Joël Kinnaman, de la passivité douloureuse de Matthias Schoenaerts. Une impression de déjà vu, sans réelle nouveauté MAIS il y a Ryan Philippe qui sauve le film , son interprétation de père ravagé par la vie est absolument émouvante.

Halston

 

Halston de  Ryan Murphy réalisée par Daniel Minahan (U.S) °° Netflix 1 saison, 5 épisodes

La force de ce biopic ce sont les l'interprétations de Ewan McGregor fabuleux dans la peau du styliste complètement inconnu ( de moi déjà) et surtout de Krysta Rodriguez qui fait une Lisa Minelli incroyable, on a l'impression de la voir elle, sa façon de parler, de bouger, de danser. Un petit miracle. La réalisation est classique, mais réussie. L'époque d'avant SIDA est très bien rendue. Cette mini-série se laisse regarder.

Drunk

 

Drunk de Thomas Vinterberg (Dan) ° 1 H 57

Tout ça pour ça (2) . Là, il faudra que l'on m'explique l'engouement pour ce film. Peut-être, comme je ne bois pas , il me manque des références de plaisir d'alcool, de cuites, de bières entre amis, sans doute, mais ce film est pour moi ( peut-être suis-je le seul ?) d'un ennui profond. L'idée du film est saugrenue, la fin d'une grande moralité ( le final est très joli, c'est vrai) il trimbale pas mal de clichés ...Non je ne vois pas . A vous de vous faire une opinion. Un "César" et un "Oscar" à la clé alors qu'il existait: Tu mourras à 20 ans, Honeyland, Mignonnes, etc...

Mandibules

 

Mandibules de Quentin Dupieux (Fr) ° 1 H 17

Tout ça pour ça (1). Cette histoire frôle l'escroquerie. Deux idiots trouvent dans un coffre une mouche géante et veulent la dresser pour arnaquer les gens. Voilà, voilà ... L'humour décalé peut séduire s'il y a quelque chose derrière, ici c'est vide, contrairement à "Au poste" qui était génial. Film de potes qui plaira à leur potes. Non Adèle n'est pas drôle en hurlant, seul Roméo Elvis est assez sexy dans son peignoir ( ça fait léger pour aller en séance....) Gros bof.

Promising young woman

 

Promising young woman de Emerald Fennell (U.S) °° 1 H 50

Après un début un peu calamiteux, ce film oscar du meilleur scénario (sic) révèle de bons moments. Une jeune femme traumatisée par la mort de son amie va vouloir se venger des auteurs du drame. Cela trimbale la même gêne que des films comme "La nuit des juges" avec Michael Douglas mais celui-ci est plus fin, plus réfléchi, même si des fois il y va avec de très gros sabots. On ne baigne pas dans l'hémoglobine. Avec une fin étrange. Carey Mulligan est toujours aussi convaincante. Mais au final, la cause est-elle vraiment entendue, les hommes semblent s'en sortir plutôt bien .. A réfléchir.

Le bazar de la charité

 

Le bazar de la charité d'Alexandre Laurent (Fr)°°° 2019 1 saison, 8 épisodes

Série très réussie qui réunit tous les ingrédients d'un roman de Gaston Leroux. Des morts qui ne le sont pas, des vivants qui le sont, des enlèvements d'enfant, des méchants très méchants, politiques qui ont le pouvoir contre des anarchistes aux grands cœurs, des amours impossibles  etc De bons acteurs, un bon scénario, costumes et décors impeccables. Bref du plaisir. 

Army of dead

 

Army of dead de Zack Snyder (U.S) ¤ 2021 Netflix 2 H 28

Et si on avait fait le tour du problème zombièsque ? Malgré tout le talent du réalisateur en effets spéciaux, maquillages, décors etc.. quand on rien à dire, on a rien à dire. On s'ennuie ferme dans cette histoire de braquage où même le plus débile des idiots n'aurait jamais mis son nez. A éviter.

The father

 

The father de Florian Zeller (Fr / G.B) °°° 1 H 38

Et de trois ! 3 bons films pour cette reprise cinématographique. J'avais vu la pièce, mais j'ai surtout adoré le film. La maladie d'Alzheimer, ici devient grâce au talent de Zeller, un atout fantastique, pas tout à fait un film d'épouvante, quoi que, mais d'angoisse infinie. Anthony Hopkins y est absolument prodigieux, il est arrivé à me faire tirer des larmes dans la scène presque finale. Olivia Colman peut tout jouer avec brio. Du drame familial ordinaire se faufile une approche inhabituelle pour nous interpeller. Les plans, le décors, les travelling à la Shining dans les couloirs, les détails qui changent, les personnages qui ne sont jamais tout à fait les mêmes, qui arrivent au débotté. Un mauvais rêve, on ne sait plus ce qui est vrai ou faux. Nous aussi on a perdu notre montre-temps. Superbe.

Slalom

 

Slalom de Charlène Favier (Fr) °°° 1 H 32

Excellent premier film sur l'emprise d'un entraîneur sportif sur une jeune championne. (Noée Abita , impressionnante). Il rappelle bien sûr l'histoire de Sarah Abitbol. Il commence par des plans serrés sur le corps de la jeune fille parce qu'il sera l'objet principal du film. La souffrance de celui-ci dans l'effort, la convoitise du coach, le désir aussi qu'il exprime. Histoire d'un abandon des parents en léguant leur responsabilité à autrui. On suit le cheminement de Lyz en même temps qu'elle. Jérémie Renier est toujours aussi magnifique, manipulateur, passionné, sincère, perdu, un prédateur ordinaire. A voir.

 

Musées de la Chartreuse de Douai °°° et de Cambrai °°°

Tous les deux méritent une petite visite. Ces musées de Province recèlent des pépites de Véronèse, Carrache, Breughel, Van Dyck, Le Brun, pour l'un Janssens, Delacroix, Bourdelle, Utrillo, Carpeaux, Rodin, Claudel ... pour l'autre. Dépités que ceux de Cassel et de St Quentin soient fermés (après 6 mois de fermeture Covid, on s'attendait à une ouverture au plus vite!) mais bon. A la Chartreuse, une expo de Charlelie Couture qui décline Rimbaud d'aujourd'hui , une occupation de confinement au joli résultat. 

Le monstre d'Anthony Mandler (U.S)°°1 H 38 Netflix

Kelvin Harrison , une vraie révélation, joue le rôle d'un jeune homme accusé de meurtre lors d'un cambriolage d'une épicerie de quartier. Enfant de bonne famille, étudiant modèle en cinéma, ce garçon peut-il être coupable d'un crime aussi horrible. Justice biaisée par les préjugés. On s'attache à lui, on espère comme ses parents qu'il n'est pas coupable. Mais qui sait? A voir.

L'étreinte

 

L'étreinte de Ludovic Bergery (Fr) °°° 1 h 35 

Grand retour d'Emmanuelle Béart à l'écran dans un rôle de femme qui reprend goût à la vie après la mort de son mari. D'une grande sensualité, filmée de très proche E. Béart est vraiment touchante. Comment réenvisager l'étreinte, comment toucher de nouveau l'autre, surtout quand on est plus toute jeune et entourée de jeunes gens qui profitent de chaque instant ( dont Vincent Dedienne impeccable, qui retrouve sa sensibilité d'avant la "Jungle"). Peut-être par des rencontres éphémères même vouées à l'échec ( Yannick Choirat parfait) quitte à se brûler un brin. Une réussite.

Un garçon d'Italie

 

Un garçon d'Italie (Théâtre 14) ° 1 h 30 d'après Besson mise en scène de Mathieu Touzé

Est-ce vraiment une bonne idée d'adapter ce livre au théâtre ? Même si souvent j'ai été pris par le récit,  le texte quelque fois m'a agacé. Yuming Hey vu dans Omosis ne correspond pas à l'idée que j'avais du personnage mais se défend vraiment formidablement bien, par contre Mathieu Touzé semble étriqué dans son grand corps et a quelques problèmes d'articulation. Maud Wyler complète parfaitement ce trio. Vraiment partagé, c'est un travail subtil, la mise en scène finit par s'imposer mais on reste sur sa fin. 

Falling

 

Falling de Viggo Mortensen (U.S) °°° 1 H52

Très joli film tout en nuances sur les relations plus que difficiles entre un fils gay et un père réac, égoïste, raciste. Une interrogation de la masculinité. Le macho, jaloux, inquiet de son autorité, radical contre une vision plus moderne de la famille , deux hommes et une gamine adoptée. La méchanceté liée à la maladie font des ravages. Ce ne sont qu'agressions gratuites qui visent à blesser l'autre quel qu'il soit, insultes homophobes pour répondre à la peur de mourir, à la solitude d'une vie gâchée de père autoritaire et inadapté. Une belle performance d'acteurs ( Viggo et Lance Henriksen) face à face terrible sans pacification possible. A voir.

Michel-Ange

 

Michel-Ange d'Andrei Konchalovski ( I / Russie) °° 2 H 14

Portrait étonnant du grand homme qui le présente comme un fou, dominé par son génie, cruel avec son entourage, ses amis, écrasé par ses projets, égocentrique. Ce film se passe principalement dans les carrières de Carrare. On ne voit quasiment pas ses œuvres. Une approche rugueuse sur une période d'après la Chapelle Sixtine, déroutant mais d'une très grande beauté ascétique. A voir.

La femme à la fenêtre

 

La femme à la fenêtre de Joe Wright 2021 Netflix (U.S) ° 1 h 40

Hommage évidant à fenêtre sur cour ce ratage avait pourtant l'attrait d'un bon casting, Julianne Moore, Gary Oldman,  Amy Adams, Jennyfer Jason Lee ... mais cela n'est jamais suffisant. Anna Fox , une psy pour ados agoraphobe reste cloitrée dans sa maison à épier ses voisins. Elle assiste à un crime dans la maison d'en face ... C'est lourdingue, on devine à peu près l'intrigue. Mais surtout on a aucune empathie pour personne. Gros bof.

Oxygène

 

Oxygène d'Alexandre Aja (Fr)° 1 H 40 Netflix 2021

Amnésique, une femme se réveille dans un cercueil cryogénique. Pourquoi ? Qui est-elle ? Elle a une heure d'Oxygène avant de mourir asphyxier. Commence un dialogue interminable avec le robot Almaric et des allers-retours rêvés avec Malik Zidi son peut-être mari. C'est long comme un jour sans pain, inintéressant, cela ne propose rien. Le jeu de Mélanie Laurent coincée dans sa boîte à sardine spatiale est quand même très limité, et pour cause. A vous de voir.

Wonder woman

 

Wonder woman de Patty Jenkins (2017; U.S) °°

Par rapport aux autres films superhéronesques , celui s'en sort beaucoup mieux parce que teneur d'un minimum de scénario. Du coup, on suit cette histoire dans l'histoire de France avec un certain plaisir. Gal Gadot, Chris Pine, Robin Wright et Connie Nielsen arrivent à ne pas être ridicules dans leur costumes rigolos. Pour une soirée sans prise de tête.

It's a sin

 

It's a sin de Russel T. Davies (G.B) °°° 1 saison, 5 épisodes

Par l'auteur des géniaux "Queer as Folk" et "Years and years" Ritchie, Roscoe and Colin débarquent à Londres en 1981. Mauvaise pioche: ils commencent leur vie sexuelle et de jeunes adultes avec le VIH. Le cancer Gay. Nous partageons leur vie, leurs aventures , les rapports avec leur famille, leur  intégration dans la société jusqu'à l'affrontement cruel avec la maladie. Olly Alexender, Lydia West, Callum Scott Howells, Omari Douglas et Nathaniel Curtis y sont formidables. Cela remue des souvenirs douloureux pour ceux qui ont vécu cette époque, mais la série rend hommage à tous ces garçons morts d'avoir trop aimé. (ou pas, d'ailleurs). Bouleversant.