jeudi 29 octobre 2020

Garçon chiffon

 

Garçon chiffon de Nicolas Maury (Fr) °° 1 H 50

Jérémie ne s'aime pas. Il n'a pas confiance en lui et du coup est d'une jalousie folle. Aussi, son amant (Arnaud Valois) ("soupir") n'en peut plus et le quitte. Il va trouver refuge chez maman ( superbe Nathalir Baye) sur le plateau de Millevache. Insupportable mais attachant, coincé mais sachant piquer des colères, bourré de contradiction, il est à l'image du rôle qu'il doit apprendre: mélancolique dans un monde hostile qui va se suicider. Sa démarche est des fois un peu trop exagérée mais il va jusqu'au bout de ses idées et souvent c'est drôle. Une poésie étrange s'en dégage ( et N. Maury s'est fait plaisir en invitant des stars (J.M Barr, I; Huppert, L Calamy, Laurent Cappeluto, Carole Franck et ma Florence Geogietti , son dernier film ...) et des qu'on aimerait bien revoir ( Théo Christine re "soupir"). Pourquoi pas.

ADN

 

ADN de Maïwenn ( Fr) °° 1 H 30

Hystérie nombriliste maîtrisée. Je suis vraiment partagé devant ce film, le début est franchement horripilant avec le jeu de Dylan Robert avec son papi à l'hôpital, toutes ces engueulades gratuites, ces joutes vaines, ces actions hallucinées ( le saut sur le lit, les blagues de Luis Garrel, le départ de Fanny Ardant du crématorium ...) et pourtant il y des scènes d'une justesse et d'une émotion confondantes. Dommage que certaines s'éternisent. Puis le film s'apaise et devient quelques fois très émouvant. A vous de voir ( dans quelques semaines peut-être) ....

Miss

 

Miss de Ruben Alves (Fr) °° 1 H 47

On aurait pu craindre le pire mais Ruben Alves nous donne un film vraiment agréable qui n'évite pas les clichés mais qui est sincère: un jeune homme androgyne veut réaliser son rêve d'enfance devenir Miss France. On sourit souvent, décrié par certain , moi j'aime bien le jeu de Thibault de Montalembert en vieux travelo du bois et surtout Pascale Arbillot, magistrale patronne de cérémonie. un bon ment. 

mercredi 28 octobre 2020

Adieu les cons

 

Adieu les cons d'Albert Dupontel (Fr) °° 1 H 26

C'est un peu un "After hours" de Scorsese français. Notre charmant trio enchaîne les difficultés, les entraves sans jamais s'arrêter. On prend un très grand plaisir à suivre ces pieds nickelés dans leur recherche, celle d'un enfant que Virginie Efira a abandonné gamine sous x sous la pression de ses parents. En bref ce sont les marginaux accidentés de la vie contre le pouvoir, la police, le cynisme. Critique toujours accompagnée de tendresse qu'incarnent aussi avec brio Nicolas Marié, Dupontel et toute la ribambelle habituelle Berroyer, Lanners, Lochet et dans des rôles de méchants Vuillermoz, Uchan ... et même Terry Gilliam ! Jolie mise en scène pour un joyeux moment.

30 jours max

 

30 jours max de Tarek Boudali (Fr) °° 1 h 27

Bien sûr cela ne va pas bouleverser le monde du cinéma mais en ces temps covid, ils nous font rire et c'est déjà ça. Ils n'ont pas peur du ridicule (surtout Lacheau), c'est rythmé , les gags plus ou moins bons s'enchaînent et il y a en a des très bons. Bref un agréable moment de gagner, on sait que l'on ne va pas voir du Resnais mais au moins on ne se fait pas chier. En plus je trouve Tarek très séduisant.

vendredi 16 octobre 2020

L'âge de la peinture danoise

 

L'âge d'or de la peinture danoise ( Petit palais) °°°

Magnifique exposition sur des peintres danois que je ne connaissais pas. J'avais vaguement entendu parler d'Eckersberg et d'Hansen sans trop savoir qui c'était mais je suis tombé en admiration devant les œuvres de Martinus Rorbye , de Dreyer et de Kobke. Quelle maîtrise. Il s'en dégage une mélancolie folle, une grande douceur, une délicatesse. De l'intimité, scènes de rien, un coin de nature, une rue, même une infime partie d'un mur ... juste une salle de portraits sans intérêt, le reste est vraiment très intéressant. A voir ( avant 21 h 00 bien sûr)



jeudi 15 octobre 2020

A dark dark man

 

A dark, dark man de Adilkhan Yerzhanov (Kazakh / Fr) °° 1 H 50

Bekzat est un policier véreux, comme tout ses collègues confronté à la corruption galopante des steppes kazakhes. Il doit étouffer une nouvelle bavure mais doit  aussi supporter une journaliste qui vient fourrer son nez là il ne faut pas. j'étais trop fatigué pour apprécier ce film assez beau visuellement parlant, mais je crois aussi que je commence à en avoir un peu marre de ces films épurés, sans aucune empathie pour personne. je me suis assoupi plusieurs fois, hélas. Si vous avez un moral d'acier...


mercredi 14 octobre 2020

On purge bébé

 

On purge bébé de Georges Feydeau (Atelier) °°° mise en scène d'Emelyne Bayart.

On y va pour elle et on n'est jamais déçu. Encore une fois Emeline Bayart est exceptionnelle. Quelle pêche, quel talent. Il en fallait pour nous faire rire avec une pièce que l'on connait par cœur ( Elle souvent jouée dans les cours de théâtre). Pour cette première, tout est déjà en place, rythmé, et les autres comédiens arrivent à résister à la tornade Emelyne. On adore aussi les couplets chantés qui ponctuent les actes, hilarants, qui servent de confesse face au public. Bref une pièce qui fait du bien, à voir s' il en est encore temps.

dimanche 11 octobre 2020

Un pays qui se tient sage

 

Un pays qui se tient sage de David Dufresne (Fr) °°° 1 H 26

Sans polémique inutile ce film est indispensable. Ces images d'une violence incroyable de policiers contre les gilets jaunes, ou autres ( Les élèves de Mantes la jolie, l'étudiant de Nantes) sont réelles, filmées par téléphone portable, elles sont les preuves de faits. Avant on n'avait pas ses matériaux, maintenant on peut voir. Sont interviewés sociologue, écrivain, historien, avocat, syndicaliste, quidam et c'est très émouvant, révoltant. Dommage que pratiquement tous les protagonistes, "côté" police ont refusé de participer au film, cela aurait équilibré le propos, mais le fait qu'ils s'y refusent démontre aussi qu'il y a un vrai malaise. Qu'est-ce que la violence légitime ? Est-on toujours dans une vraie démocratie ? La justice ne penche -t-elle pas d'un côté, celui du Préfet Lallemand et du pouvoir. Le rôle de notre police garante de nos libertés est à revoir. A voir.

vendredi 9 octobre 2020

12 hommes en colère

 

12 hommes en colère de Reginald Rose (Hébertot) °°° 1 h 30, mise en scène de Charles Tordjman.

Où l'on retrouve ce qui nous avait plu dans le film de Sidney Lumett avec Henri Fonda. Thierry Frémont est tout à fait convaincant en redresseur de tord, en homme qui doute et qui fait douter les autres. Ce jeune homme qui peut-être a tué son père sera-t-il condamné à la chaise électrique ? La mise en place, espace inconfortable, est astucieuse qui oblige les acteurs à ne pas être derrière une table ronde. Tous jouent leur partition à la perfection. On connait la fin mais du coup on s'intéresse plus au déroulé, au texte. Très bien.

mercredi 7 octobre 2020

Yalda

 

Yalda de Massoud Bakhshi (Iran/FR/All/Suisse) °° 1 H 29

L'imagination de l'homme est incommensurable. Cette histoire improbable est pourtant tirée de faits tout à fait réels iraniens. Il existe un programme de téléréalité qui peut sauver des vies, si le plaignant accorde son pardon au coupable. S' il y a quantité de votes pour, des sponsors paient la moitié des amendes ou la totalité !! Bref ce film présente un suspense réel mais vaut surtout pour la curiosité du sujet et des façons de faire à mille lieux de ce qu'on pourrait imaginer du pays. Le reste autour le l'émission de télé est déjà vu. Très intéressant.

Marie des poules, gouvernante chez George Sand

 

Marie des poules gouvernante chez George Sand de Gérard Savoisien ( Théâtre du Montparnasse) °° 1 H 30, mise en scène d'Arnaud Denis avec ce soir là, François Nambot.

Pièce très classique sur la vie de la gouvernante de George Sand qui de "garde poule" va apprendre à lire et à écrire et fréquenter les plus grands de ce siècle. Cela avait pourtant mal commencé se faisant violer par le fils de l'écrivaine, mais la jolie paysanne va en tomber amoureuse. Intelligente elle va gravir tous les échelons du savoir et naviguer entre bonheur et déception. La pièce nous prend par les sentiments et malgré quelques artifices inutiles ( les marionnettes, la maison de poupée) on est emporté par le jeu de Béatrice Agenin et de son compagnon François Nambot. Une bonne soirée.



dimanche 4 octobre 2020

Les héros ne meurent jamais

 

Les héros ne meurent jamais de Aude Léa Rapin (Fr) °°° 1 H 25

Très jolie surprise que ce film qui oscille entre poésie, réalisme et burlesque. Un jeune homme ( Jonathan Couzinié véritable révélation du film avec un tempérament incroyable) est abordé par un inconnu qui reconnaît en lui un homme mort le 21 août 83 le jour de sa naissance ! Il doit être la réincarnation de ce soldat. Ayant par rêves etc... recoupé des éléments ils partent en Bosnie avec une équipe pour filmer cette quête. Chercher une tombe, des gens qui l'ont connu ... Mais il n'y avait pas de guerre à l'époque et l'accueil est évidemment autre que rêvée. Bien sûr le film est bancal mais tellement poétique, étrange, foisonnant qu'on a envie d'y croire, qu'on y croit. Et puis il y a Adèle Haenel, Antonia Buresi tous très bien. A découvrir.



samedi 3 octobre 2020

Madame Pylinska et le secret de Chopin

 

Madame Pylinska et le secret de Chopin d'Eric Emmanuel Schmitt (Théâtre rive gauche) °°° 2 h 00, Mise en scène de Pascal Faber

Non seulement E.E Schmitt est un bon auteur mais un excellent comédien, un merveilleux raconteur d'histoire. Et elle est belle cette histoire: Madame Pylinska est la professeure de piano revêche, qui use d'une méthode peu orthodoxe pour l'apprentissage du jeune Eric qui se prend de passion pour Chopin ( Autobiographie?) On rit beaucoup, on croit à l'araignée mélomane, aux messages des mésanges, aux chats rebelles, et on tombe amoureux de cette femme excentrique qui forgera le caractère de l'écrivain et surtout on est sous le charme de Nicolas Stavy, pianiste génial quand il interprète flopée d'air du compositeur. Une très très belle soirée.

Josep

 

Josep d'Aurel (FR/Esp) °°° 1 H12

La vie de Josep Bartoli qui a fui Barcelone et l'Espagne franquiste pour se réfugier en France et connaître les camps de concentrations de notre pays. Récit de tenue classique: un grand-père qui raconte à son petit fils sa vie au moment du départ. On n'est pas dans " Princess bride" mais dans notre triste passé pas très glorieux. L'amitié entre le peintre, républicain espagnol et un gendarme français confrontée à la xénophobie, la faim, la maladie, la violence ( François Morel prête sa vois à un odieux facho) On s'habitue très vite à l'animation saccadée et on se laisse séduire par la beauté du dessin , la misère étant souvent très photogénique. Et on accompagne nos compagnons de malheur jusqu'au Mexique avec la flamboyante Frida. C'est grand film de dessins, tous magnifiques.

vendredi 2 octobre 2020

Mon cousin

 

Mon cousin de Jan Kounen (Fr) °° 1 H 44

Comédie familiale sans surprise mais sympathique. Vincent Lindon et François Damiens sont parfaits , arrivent même à émouvoir. Mais globalement ça manque un peu de pêche. Idéal pour un après midi de pluie.

jeudi 1 octobre 2020

Hunters

 Hunters de David Weil (U.S) 1 saison, 10 épisodes, 2020

Grand guignol tarantinesque. 30 après la fin de la seconde guerre mondiale, un groupe chasse le nazi. Le grand chef (Al Pacino) dirige d'une main de fer sans pitié cette chasse. Ils vont essayer tout en éliminant les anciens criminels mettre fin à un nouveau génocide programmé. Après une scène d'ouverture assez grotesque et racoleuse, on se prend au jeu cette fiction parce que l'on sent, malgré le sujet délicat, la parodie, l'humour, le détournement. Mais on est souvent gênés, par ces justiciers sans scrupules, hors la loi qui agissent finalement comme leurs anciens bourreaux. Mais comme la série flatte nos bas instincts, on va jusqu'au bout. OFNI déroutant dont on se demande si l'on peut le recommander ...