Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait

 

Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait d'Emmanuel Mouret (Fr) °°°  2 H 02

Quel bonheur de pouvoir voir un film de Mouret régulièrement ! Moi, ça me met en joie. Après, "Mademoiselle de Joncquières" et sa vengeance redoutable, voilà un marivaudage délicieux qui s'apprécie dans la durée. La petite musique du réalisateur, qui au début peut sembler que du bavardage va se découvrir passionnante, surprenante. On ne s'attend pas à la moitié des rebondissements, et c'est rare dans le cinéma où tout est si prévisible. Et quelle brochette d'acteurs, Camélia Jordana en tête, subtile, tendre mais passionnée, Niels Schneider charmant faux looser, et tous les autres (Gouix, Dequenne, Macaigne, Jenna Thiam ...Mise en scène impeccable, dialogues savoureux. Moi j'adhère totalement. 

Ondine

Ondine de Christian Petzold (All) °° 1 H 30

Une jeune femme après une rupture connait de nouveau un coup de foudre. Fable poétique assez jolie, qui jongle entre mythologie et vie du quotidien . Tout cela n'est pas très passionnant même si Paula Beer est toujours aussi jolie à regarder et que Franz Rogowski avec un rôle plutôt sympathique, cette fois-ci arrive quand même à inquiéter. Etrange, pas inintéressant mais un peu vain. A vous de voir.

Fin de siècle

 

Fin de siècle de Lucio Castro (Arg) °°° 1 h 24

Très joli film, à la fois simple et complexe. Deux espagnols, un vivant à new York et l'autre à Berlin vont vivre un coup de foudre se croisant à Barcelone. Après un début muet, une errance un peu vaine, une rencontre torride le film par une ellipse géniale, une histoire de frigo, nous transporte 20 ans en arrière mais les garçons sont restés physiquement les mêmes. D'où notre trouble. Mais de suite on reprend le fil beaucoup intéressant . réflexions sur l'amour, le temps qui passe, les choix d'une vie, l'intimité, le désir, le couple. Et si on pouvait voir la vie qu'on aurait pu mener si on avait fait un autre choix, c'est ce que propose astucieusement la troisième partie du film. Chaleureux, profond, délicat mais je reste pour le grand prix des chéries-chéris sur "Le locataire". 

Biohackers

 

Biohackers de Christian Ditter (All) °° 1 saison, 6 épisodes

Mia est étudiante en médecine. Pour venger ses parents morts à cause de l'avidité d'une grande professeur de l'université, elle fait tout pour entrer aux services de celle-ci pour l'éliminer. Découvertes révolutionnaires, complots, trahison et tout et tout. Bref rien de nouveau sous le soleil. Pas passionnant.

Christo

Christo ( Beaubourg) °°

L'œuvre de Chisto, récemment disparu se concentre principalement sur son travail à Paris. D'abord quelques œuvres crées entre 58 et 64 (les empaquetages, les volcans, les barils, quelques objets emmaillotés) puis uniquement sur "Le pont neuf" wrapped. bref intéressant mais un peu frustrant . je m'attendais à voir un ensemble de toute sa production. Pourquoi pas.

Blackbird

 

Blackbird de Roger Michell (G.B) °°° 1 H 37

Quel plaisir de retrouver Susan Sarandon, Kate Winslet, Sam Neill, Mia Wasikowska et Lindsay Ducan dans un film profond qui aborde la fin de vie choisie. Lily choisit de réunir sa famille pour passer un dernier week end qui aurait du être paisible et chaleureux mais qui sera l'occasion de régler quelques comptes ou plutôt de faire sortir les derniers non-dits nécessaires au départ. Même s'il y a quelques scènes  trop "obligées" le film reste une performance d'acteurs qui dans l'abord du quotidien sont parfaits. A voir.

Lux aeterna

 

Lux aeterna de Gaspard Noé (Fr) ¤ 0H 51

La très grande qualité du film c'est sa durée. En l'arrêtant après les images d'archives et le dialogue entre Béatrice Dalle (vraiment très bien) et Charlotte Gainsbourg c'eut été parfait, en gros 10 minutes. Après c'est tout ce qui me saoule, le brouhaha d'une panique générale d'une scène de film qui n'arrive pas à se faire: les allers et venues de gens hystériques, profiteurs, inintéressants, ça crie, ça râle, ça parle fort,  bref ça m'emmerde. Remarquez, on n'a pas le temps d'avoir l'idée de quitter la salle. Pas bête.

Les apparences

 

Les apparences de marc Fitoussi (Fr) °°° 1 H 50

Dans un monde de privilégiés, ce couple parfait, d'apparence, va se briser. Nous sommes à Vienne où monsieur est chef d'orchestre admiré, et madame se pavane avec ses amies ne ratant jamais une occasion de dire du mal de l'absente du jour. Le seul objectif de ces expatriés c'est d'en remontrer toujours plus. C'est un peu court mais cela les occupe à plein temps. La jalousie va tout saborder pour notre plus grand plaisir. Référence évidente à Claude Chabrol avec un soupçon de Buñuel. Les acteurs excellent dans cet exercice y prenant un plaisir évident. Assez jouissif. 

The OA

 The OA de Brit Marling & Zal batmanglij (U.S) °°

Prairie Johnson, une jeune fille aveugle adoptée réapparait brusquement 7 ans après avoir été enlevée. Elle s'identifie désormais comme étant l"AO" ( l'ange originel) La disparition de sa cécité ainsi que la nature de sa disparition provoquent bien des questionnements chez les autres. Série originale, intrigante, passionnante , un peu compliquée mais limpide par rapport à "Tenet" avec des comédiens très attachants mention spéciale pour Phyllis Smith, une prof comme on en aurait aimé avoir une, Patrick Gibson sauvageon sexy, et Ian Alexander troublant , fragile, tous parfaits. Même la danse de passage qui pourrait être ridicule devient un rituel qu'on attend et qu'on apprécie. Sympa. 

Honeyland

 

Honeyland, la femme aux abeilles de Tamara Kotevka & Ljubomir Stefanov (Macédoine) °°°°1 H 26

Tragique et beau. Misère, misère! comme dirait Coluche. On suit une éleveuse d'abeilles, Hatidze, toute en harmonie avec la nature, vie simple et dure avec sa mère malade. Où l'on comprend les bienfaits de l'écologie. Et puis vient s'installer à côté une famille turque, avec beaucoup d'enfants, pas très maligne, dont le père aguiché par les revenus du miel va complètement détruire la vie de cette femme accueillante qui sait ni lire ni écrire. Symbole du capitalisme destructeur. Cette fable multi-primée ( 2 nominations aux Oscars) nous parle d'une vie qui n'existe plus, où l'on attend un prétendant, où l'on partage ses quelques richesses, où l'on sacrifie sa vie au lieu de naissance, à la famille, aux bêtes dont on a la charge. Lumineux mais d'une dureté incroyable. A voir absolument.

Antoinette dans les Cévennes

 

Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal (Fr) °°° 1 H 35

Comédie sympathique. Antoinette, institutrice amoureuse, pourchasse son amant qui part faire le chemin Stevenson. Elle va grâce à son âne qui lui sert de psy faire une analyse salutaire. Laure Calamy crève l'écran, elle y est formidable, à la fois drôle, touchante, pathétique, gourmande. La réalisatrice évite pas mal de clichés, elle ne refait pas un remake des randonneurs. Le ton est donné dès le début avec une scène d'ouverture excellente, et se poursuit avec finesse, on s'éloigne de l'histoire d'amour pour aller vers autre chose, un réflexion sur la vie. Patrick l'âne aussi joue formidablement dans de beaux paysages. un bol d'air frais. A voir

Madame

 

Madame de Stéphane Riethauser (Suisse) °°° 1 H 34

Réussi et passionnant. Un garçon élevé dans un monde misogyne, homophobe, se sert d'images d'archives familiales, de petits films de son père, pour nous prouver qu'on peut en guérir et même devenir militant LGBT. Il utilise un parallèle judicieux avec la vie de sa grand-mère, cheffe d'industrie qui a du, elle aussi batailler ferme pour s'imposer. Dialogue posthume et tendre entre la femme privée d'études ( et de tout), mariée de force à 15 ans, divorcée deux fois, bourreau de travail et ce jeune bourgeois qui lutte contre ses démons pour faire comme papa, jusqu'à être un garçon toxique envers ses pairs. Très émouvant, poignant presque une fiction de cinéma. A voir.

Une journée à Soissons

 

Une journée à ... Soissons (°°°)

Très jolie surprise. Nous continuons nos visites des villes autour de Paris, après Dreux, Evreux, Beauvais, Pontoise, Montargis, Noyon, Amiens, Reims, Rouen, Provins,  ... Soissons. Nous pensions juste balader le matin et faire une rando l'après-midi mais la ville offre beaucoup de curiosité qui valent la journée: l'abbaye Saint-Jean des Vignes bien sûr étonnante dans sa fragilité mais aussi la place F. Marquigny et son marché du samedi, le square St Pierre, les rues saint-Martin, Thiers, de la paix, la cathédrale et la place Mantoue et quantité de magnifiques maisons cossues qui ont remplacé celles détruites par la guerre. Un petit musée sans grand intérêt et une balade de long de l'Aisne. Et on a la chance de participer au numéro exceptionnel d'un cirque de puces. Une réussite. 

Cirque & pique ( cirque de puces) par la compagnie Mister Alambic Parc de Soissons) °°°°

Il y a des journées où tout vous sourit. Une balade dans le parc de la mairie de Soissons et la poésie vous tombe dessus. Une compagnie magique qui vous offre un cirque de puces. Oui, mais des vraies, des qu'on voit, des qui parlent, qui chantent, qui sautent bien sûr, qui cabriolent, qui enchantent. Deux comédiens ( Stéphane Pelliccia et Eric Fouchet) absolument prodigieux, drôles à "piquer" des fous rires qui manient aussi bien l'absurde, le décalé, la poésie, l'humour dans un univers de bric et de broc, de récup' au charme fou et qui réinventent le rêve. Du spectacle qui ne s'oublie pas. Magique, je vous dis...

Enorme

 

énorme de Sophie Letourneur (Fr) ° 1 H 41

Sans jeu de mot, gonflant. Bien sûr de temps en temps on sourit ( c'est déjà pas mal) mais le reste du temps le cabotinage de Jonathan Cohen épuise, la passivité de Marina Foïs étonne. Bref, j'aurais aimé aimer cette comédie, surtout que J. Cohen m'avait séduit dans "Terrible jungle" (attention c'était le seul intérêt du film) mais on reste pratiquement tout le temps dehors. Dommage ( à moins que j'ai été trop fatigué ce soir là...) à vous de voir.

La daronne

La daronne de Jean-Paul Salomé (Fr) °° 1 H 46

Belle surprise. Beaucoup plus plaisant que le livre finalement, grâce à l'interprétation hors pair d'Isabelle Huppert qui travaillant comme interprète dans la police, va en profiter par un concours de circonstances, pour dealer de Barbès à Belleville. C'est rondement mené, souvent drôle, bien servi en second rôle ( Liliane Rover, H. Girardot, Farida Ouchani, Jadr-Nadja Nguyen...) Il y a quelques répliques hilarantes mais surtout la silhouette de la daronne en hidjab qui déambule dans les rues. inoubliable.

Un soupçon d'amour

 

Un soupçon d'amour de Paul Vecchiali (Fr) ¤ 1 H 32

Insupportable. On aime tous Vecchiali et Marianne Basler mais trop c'est trop. Qui ce cinéma là peut -il encore intéresser ? Je ne ne parle pas du sujet qui en vaut bien un autre, mais de la réalisation, du jeu artificiel ( si ce n'est mauvais de l'enfant par exemple) de la mise en scène empesée, statique. La fin qu'on voit arriver de loin, comme un coup de théâtre puisque qu'on y est, ne sauve pas le film. Je me suis ennuyé comme un rat mort et je suis resté par respect, en hommage à tous ses jolis films d'antan. Désolé.

Project power

Project power d'Ariel Schulman et Henru Josst (U.S) ° 1 H 54

Dans un futur proche à la nouvelle Orléans, une rumeur commence à circuler: une mystérieuse pilule confère des supers pouvoirs à quiconque l'ingère. Chacun réagit différemment à ladite pilule ( résistance aux balles, force surhumaine, invisibilité) ou bien en meurt. Le crime monte rapidement en ville. Un ancien soldat, Jamie Foxx associé à Joseph Gordon Levitt et une jeune dealeuse vont essayer d'enrayer ce phénomène. énième film d'action sur un thème déjà trop vu, sans originalité, ni regard personnel. Bof.

 

Boule de suif

 

Boule de suif  (Lucernaire) °°° ~~ 1 h 00

D'après Guy de Maupassant avec une jolie mise en scène toute simple de Sylvie Blotnikas et magnifiquement racontée par André Salzet. Dès le début de la narration les images se forment dans notre esprit, on vit les scènes comme si on y était. Grâce à la diction parfaite du comédien, à son sens du rythme, à la passion qui l'anime. Bref on retrouve la méchanceté de Maupassant, son humour et son regard pas très tendre sur notre société. Une très belle soirée.

 

3 % de Pedro Aguilera ( Brésil) °°° 4 saisons , 36 épisodes 2019 > 2020

3 % nous plonge dans une société dystopique divisée en deux : d’un côté les riches (3 % de la population) et de l’autre les pauvres. Pour pouvoir accéder à la plus haute strate, les participants n’auront le droit qu’à une seule chance, le Processus, durant l'année de leur 20 ans, et se départageront autour d’épreuves. Mais seulement 3 % d’entre eux arriveront au bout. Série passionnante et philosophique qui s'interroge sue les libertés, les choix de vie, les rapports de force, l'aliénation, la religion etc ... avec des acteurs très attachants, brillants. Les épisodes passent à une vitesse incroyable, sans ennui, toujours haletants. A découvrir.

Adolescentes

 

Adolescentes de Sébastien Lifshitz (Fr) °° 2 h 15

Très long documentaire sur deux adolescentes corrézienne de Brive, Anaïs et Emma de 13 à 18 ans. Pendant 4 ans le réalisateur les suit, elles et leur famille, partout au plus près, à l'école, avec leur petits amis etc... c'est passionnant et déroutant en même temps. Je pensais retrouver, ayant vécu ici, les espoirs, les peurs de ma propre adolescence mais on est à des années lumières. Il est vrai qu'il ne s'appesantit pas sur les petites histoires du quotidiens mais suit son idée de bout en bout. Les deux filles sont complexes, pas du tout "aimables" je ne parle pas du physique, mais du tempérament . Elles sont vraiment dures avec leur parents ( pas un modèle du genre non plus, faut dire) La vie n'est pas tendre non plus, mères malade, faible ou castratrice du moins envahissante, incendie. Bref une réalité qu'on décrit sans juger. C'est sur la durée que ce docu s'apprécie. A voir.

Poissonsexe

 

Poissonsexe d'Olivier Babinet (Fr) °° 1 H 29

Poétique, fantaisiste et bancal. Voilà en résumé ce film qui mêle romantisme et science fiction douce. Ici on ne va pas dans les étoiles mais on parle aux poissons, du moins à celui qui reste parce que les autres ont disparu. Quelques notes d'humour et beaucoup de nostalgie sur un rythme très lent avec un couple très attachant. Pourquoi pas.

Effacer l'historique

Effacer l'historique de Benoit Delépine & Gustave Kervern (Fr) °° 1 H 46
Comédie déprime. Trois anciens gilets jaunes vont partir en guerre contre les GAFA. Ils habitent dans une banlieue tristouille, ont eu un regain de vie sur les ronds-points et maintenant galèrent à cause du net. Une sextape  pour Blanche, des mauvaise notes pour Corinne au volant VTC et un harcèlement filmé pour la fille de Denis. Bref, ajouté aux vies fichues on ne rigole pas vraiment même si à deux trois moment on éclate de rire (le frigo, le livreur etc..). Ce film dénonce en petites scènes l'absurdité du quotidien devenu ( la poste, l'antivirus gratuit à 14 € ...) mais c'est surtout un hymne à l'amitié, à la solidarité, seuls remparts à la dureté du nouveau monde. Bancal mais nécessaire.

Police

Police d'Anne Fontaine (FR) °° 1 h 39
Un policier sans meurtre, sans effet de manche, de poursuite et qui se tourne vers l'émotion, cela fait du bien. Trois flics que l'on découvre l'un après l'autre dans une même scène revisitée se doivent de raccompagner un clandestin à l'aéroport. Celui-ci s'il monte dans l'avion est condamné à mort dans son pays. Cas de conscience. Chacun est confronté à ses propres difficultés de vie ( femme autoritaire, solitude, couple à la dérive) va réagir différemment à la situation. Tous les comédiens sont habités et justes. Bref un questionnement sur l'humain quel qu’il soit. Réussi.

La cagnotte

La cagnotte d'Eugène Labiche (Lucernaire) °°°
mise en scène de Thierry Jahn
La compagnie "la bigarrure" a réussi une adaptation enlevée, rondement menée et musicale de cette pièce d’Eugène Labiche. Les comédiens s'y donnent à cœur joie, y prenant un plaisir évident et cela se voit. Dans un rythme effréné chacun défend son personnage, même quand celui se montre grotesque, veule ou attendrissant, voire touchant.  C'est la poésie du burlesque. Un grand bravo à Xavier Fagnon irrésistible.

Ema

Ema de Pablo Larrain (Chili) ¤ 1 H 42
Gloubiboulga. Heureusement qu'il y a quelques scènes de danse dans ce film prétentieux, esthétique, finalement assez vain, cela nous sauve de l'ennui. Une histoire invraisemblable d'adoption ratée par un couple de danseurs immature mais très imbus de leur personne. On est heureux de savoir que le petit garçon trouvera une place chez d'autres parce qu’il était mal barré avec ces deux zigotos. Aucun des personnages de l'histoire n'est sympathique à part peut-être Santiago Cabrera. A fuir.