Hôtel by the river

Hôtel by the river de Hong Sang-So (Corée) ¤ 1 h 38
Au moins les films du réalisateur ne coûtent pas chers aux producteurs: une chambre, un hall d'hôtel, quatre chaises, une table. Un dialogue qui se répète, une histoire inexistante. Un père convoque ses fils pour..., ben on ne sait pas, un semblant de fin de vie ? en parallèle deux femmes en font autant, pourquoi ? Idem. C'est mal filmé, ces balanciers de caméra qui suivent les personnes qui parlent, ou les zooms maladroits en font un cauchemar. A fuir...

Tout simplement noir

Tout simplement noir de Jean-Pascal Zadi & John Wax (Fr) °° 1 h 30
JP, un acteur raté d'une quarantaine d'années veut organiser une grande marche de contestation noire République-Nation pour se révolter contre la sous-représentation des Noirs dans la société et dans les médias. Il essaie de rencontrer des personnalités influentes de la communauté noire. On voit défiler les humoristes Fary, Eric et Ramzy, les rappeurs Soprano et Joey Starr ou encore l'ancien footballeur Vikash Dhorasoo et l'hilarante Claudia Tagbo, Eboué, Lucien Jean-Baptiste .... Film qui tombe pile-poil dans cette ambiance viciée police contre communautés. Il y a derrière les saynètes souvent très drôles de cette quête un sous entendu douloureux. J'ai passé un très bon moment malgré quelques maladresses qui en font le charme. Que Zadi n'aille jamais chez le dentiste ...

The climb

The climb de Michael Angelo Covino (U.S) ¤ 1 h 38
Pathétique. Engouement critique incompréhensible pour moi. Ce film est une suite de saynètes aux gags éculés qu'on voit arriver de loin. Pas un sourire en une heure trente qui m'ont paru des siècles. Couvert de prix à Cannes, à Deauville (prix du jury). On parle de Altman ou Woody Allen, de qui se moque t'on ? Bref c'est l’histoire d'amitié vache entre deux potes, l'un cynique, l'autre bon comme du bon pain. On peut être flatté qu'il fasse référence constamment au cinéma français mais cela ne fait pas un film. Déçu, très. 

Madre

Madre de Rodrigo Sorogoyen (Esp) °°° 2 h 08
Après le très fort "El reino" Sorogoyen change de registre pour nous offrir un film tout en douleur, absolument bouleversant. Dans le très long premier plan remarquable, une femme, espagnole , essaie de sauver son fils par téléphone interposé. Celui se trouve seul sur une plage basque en danger, son père s'étant absenté, on devine le prédateur. 10 ans plus tard, on retrouve cette mère ( magnifique Narta Nieto) qui tient un  bar de plage et se trouble devant un jeune garçon qui pourrait être son fils. Eléna s'est endurcie pourtant elle perd ses repères devant le jeune homme qui s'attache à elle. Une sorte d'amour périlleux, qui fait peur à son compagnon et horrifie les parents. Instinct maternel, trouble d'adolescent. Très joli film.

Claudia Andujar

Claudia Andujar, la lutte Yanomani (Fondation Cartier) °°
Si la lutte est noble et la photographe passionnante, son combat remarquable, ses réussites notables cette exposition ne m'a pas emballé. La photo ci-dessus est magnifique , il y en a deux , trois, comme celle-ci, les autres en noir et blanc, se ressemblent toutes, revue de portraits identique, films pas très passionnants non plus. La partie politique du sous-sol est plus intéressante mais faites-vous une opinion.

Dans les bois

Les  jours d'après covid (2)
Dans les bois d'après Harlan Coben (Pol) °° 1 saison, 6 épisodes 2020
Mini série pas très passionnante, souvent confuse, avec une impression de déjà vu. Les acteurs ( Grzegorz Damieck, Wiktoria Filus, Agnieszka Grochowska & Hubert Milkowski sont assez bons mais c'est toujours la même histoire, assassinat, disparition, dans une ambiance pesante mais pas angoissante juste un peu ennuyante.

Lands of murders

Lands of murders de Christian Alvart (All) °° 2 h 09
Ce remake allemand de "La isla minima" n'a pas à rougir de son modèle mais n'apporte pas non plus de véritables propositions nouvelles. Pourquoi cette initiative, je ne sais pas. De toutes façons c'est bien réalisé, l'ambiance poisseuse est réelle, la Stasi remplaçant les fachos et l'interprétation impeccable, mais bon .... 

Félicita

Félicita de Bruno Merle (Fr)°°° 1 H 22
Une réussite. Ce film qui raconte la vie au quotidien d'une famille pas comme les autres, possède un charme fou, une légèreté espiègle tout en trimbalant une angoisse diffuse. Tommy (Rita Merle parfaite) est une petite fille qui reste sous le charme d'un père fantasque et d'une mère complice même si son rêve est d'être "normale". C'est la quête d'une joie de vivre impossible, une fiction jubilatoire, une réflexion sur la normalité. On se tient sur un fil entre sourire et peur confuse comme dans un conte ( il y a même la pièce secrète de Barbe bleue). Imprévisible. Pio Marmaï est magique comme Camille Rutherford : un très beau couple. A découvrir.

La nuit venue

La nuit venue de Frédéric Farrucci (Fr) °°° 1 h 35
Très belle surprise que ce film poétiquement cruel. Il se déroule dans le milieu chinois de Paris, un monde du travail proche de l'esclavage, aux méthodes mafieuses. Mais c'est surtout une très belle histoire d'amour entre une prostituée et un chauffeur VTC . Tout est dans une atmosphère artificielle et pourtant rien ne l'est. Paris la nuit. Paris du rêve ou de la souffrance. Ce couple, cette lumière font penser bien sûr à "In the mood for love"avec un très bon Guang Huo et une magnétique Camélia Jordana, mais qui côtoierait Stéphane Brizé ( La loi du marché , En guerre) quand il nous entraîne sous le périph', dans les hangars de ST Ouen . Une réussite.

Beloved

Beloved de Yaron Shani (Israël) °° 1 h 48
Finalement ce deuxième volet ne se concentre pas sur la vie d'Avigail, comme on aurait pu le croire à la fin de Chained, mais plutôt sur les amies qu'elle s'est faites pour échapper à un mari monstrueux. Mais si on a envie de les aimer, de les encourager dans leur vie de merde, on reste un peu sur le bord de l'histoire à cause d'une sorte de naïveté dans le propos, et ces images floutées m'agacent profondément, que ce soit les gens sur les trottoirs, les malades de la clinique, ou les seins, les sexes. Cela me fait sortir de l'histoire et penser que je suis en train de regarder un film. Horripilant.Pourquoi pas.

Eté 85

Été 85 de François Ozon (Fr) °° 1 h 40
J'avais dévoré le livre ( La danse du coucou d'Aiden Chambers) à mes 20 ans. Cette histoire tranchait d'audace alors, de liberté, elle se passait sur les plages anglaises. Une bluette pour ados plutôt cruelle mais solaire. Ozon, toujours innovant, laisse un peu les grands thèmes pour aborder l'amourette d'été qui peut se révéler parfois dangereuse qui soulève la question aime-t-on une personne pour ce qu'elle est ou pour ce qu'elle représente? La première partie d'avant le drame est plutôt artificielle, due en autre à l'interprétation de V. Bruni Tedeschi lourdingue ( à part la scène de la salle de bain), à la rencontre trop convenue entre les deux garçons mais la deuxième est franchement réussie à l'image de l'interprétation magnifique d'Isabelle Nanty. On comprend ce qu'à inspirer Ozon dans ce roman puisqu'on y retrouve plein de thèmes abordés dans ses films ( La robe, Sous le sable, l'amant double ,Une nouvelle amie, Dans la maison ...) Pas son meilleur mais agréable.

Les  jours d'après covid (1)

Dark (SF) de Baran Bo Odar & Jantje Friese (All) 3 saisons, 26 épisodes 2017 > 2020

En 2019, le policier Ulrich Nielsen cherche désespérément son fils disparu, Mikkel, âgé de 12 ans. Trente-trois ans plus tôt, en 1986, c'est son petit-frère Mads qui avait disparu dans des circonstances tout aussi mystérieuses. Dans la ville de Winden, ce sont quatre familles, traumatisées par cette disparition, qui tentent de résoudre les mystères qui entourent la ville et sa région. Jonas Kahnwald est lui aussi marqué par cette affaire mais également par le suicide de son père. Il va tenter d'en savoir plus.Les investigations des policiers et de certains habitants vont mettre en lumière une histoire qui recommence tous les trente-trois ans. Des événements se déroulant en 1953, 1986 et 2019 sont étroitement liés. (wikipédia)

Je dois dire que fasciné , je n'ai pas compris grand chose à cette histoire, si ce n'est sa globalité. Sujet à réflexion. je me suis laissé prendre par le ton, l'ambiance, l'humeur. La troisième saison étant de trop, quand la série est bonne les auteurs ont tendance à étirer l'histoire et c'est dommage. Cette série allemande est fascinante sur le temps, l'ordre des choses, de la sf de qualité que je vous invite à découvrir.

Abou Leïla

Abou Leila d'Amin Sidi-Boumédiène (Algérie) °° 2 h 10
Énigmatique. 1994 c'est la guerre civile en Algérie, il y a les massacres du GIA. On suit la quête d'un terroriste par deux amis d'enfance dont l'un a été traumatisé par l’assassinat d'un collègue policier. Ils font route vers le sud, le désert. Entre rêve et réalité on s'y perd carrément. L'intérêt du film tient sûrement en sa longueur, à son étrangeté fascinante, à ses pièges narratifs mais à force d'en rajouter on reste un peu en chemin. Pourtant quel talent de mise en scène avec des idées plus originales l'une que les autres. Une réflexion sur la mort, qu'elle soit du quotidien (accident de la route) voulue ( assassinat, attentat ) ou cauchemardée. Finalement je ne sais pas si j'ai bien compris l'histoire mais j'ai été séduit par la proposition de cinéma.

Chained

Chained de Yaron Shani. ( Isr / All) °°° 1 h 52
Implacable. Après Ajami, voici un diptyque ( triptyque semble suggérer le générique) de Yaron Shani. On suit au plus près un homme bourru, fait de préjugés, macho, droit dans ses bottes qui d'homme à principes devient un dominateur sûr de son bon droit, toxique, dangereux pour tout son entourage, persuadé d'être exemplaire.  ( Nous aurons la vision de sa femme dans le second épisode). Mise en scène nerveuse, comme son héros, à l'image d'un pays toujours sur le qui-vive, basé sur les rapports de force. Ce corps gras devient une menace, la raison l'ayant abandonné. Presque un documentaire sur la domination conjugale, l'usure psychologique, la virilisation exacerbée  mal placée. A voir et à suivre....

L'envolée

L'envolée d'Eva Riley (G.B) °° 1 h 23
Solaire. Leigh une jeune gymnaste voit débarquer dans sa vie un demi-frère dont elle ne connaissait pas l’existence, Joe, petite frappe, un peu voyou au charme réel. Elle sera irrémédiablement attiré par ce qu'il représente, jouer avec les limites, les transgresser en opposition totale avec un père absent absolument odieux d'indifférence et d’égoïsme. Remercions la réalisatrice ne n'avoir aborder que peu la réalité sociale, de nous épargner l’accident obligé en entraînement,  l'enchaînement fatal de catastrophes et une fin sordide. A découvrir.

James Tissot

James Tissot, l'ambigu moderne (Musée Orsay) °°° 
Né à Nantes, ce peintre un peu oublié, très critiqué au début de sa carrière, un peu méprisé a connu un grand succès commercial par la suite sans acquérir une véritable reconnaissance. Copiste, pasticheur, utilisant le détail comme personne, il est inspiré de l'art germanique, anglais, oriental. Bref on met tout ça ensemble et cela donne une oeuvre qui lui est propre, sans être impressionniste il est un maillon de plus dans la modernité picturale. Du coup il acquiert une personnalité indéniable. Même si ces dernières productions autour de la bible me laissent indifférent, j'ai adoré la façon de rendre tout ce qui est tissu, robe, fauteuil, tapis, le choix des poses ( la position de l'homme dans le portrait de Barnaby en uniforme par exemple), l'audace de sur " La Tamise", l'humour de "En avance". Chaque tableau raconte une histoire en décalé, un dos tourné, un regard qui pense un contraire, un sourire de contradiction, avec des thèmes qui reviennent (le fils prodigue, la parisienne, le portrait ...) Et sans la foule c'est parfait.

Lucky strike

Lucky strike de Kim Yong-Hoon (Corée du sud) °°°  1 H 48
Jubilatoire. Ce n'est pas sans rappeler le "million" de René Clair qu'aurait adapté un Tarantino. Le jeune réalisateur nous offre une série de portraits de gens cupides, que l'appât du gain révèle dans leur pire travers. Ce film gigogne a pour fil rouge un sac bourré d'argent dont on ne sait rien et qui va passer entre les mains d'un steward, un employé de sauna, un mafiosi, d'une femme battue etc... des petites gens au futur écourté. Beaucoup d'humour (noir), une mise en scène brillante et rythmée, une très belle interprétation. A decouvrir.

Brooklyn secret

Brooklyn secret d'Isabel Sandoval (U.S) °°° 1 h 29
Sensible. Olivia, transsexuelle travaille comme garde malade chez Olga d'origine russe. Comme ses copines elle espère un mariage blanc pour régulariser sa situation. Puis elle rencontre le petit fils d'Olga, Alex, garçon avec un léger problème de boisson, doux, qui tombe amoureux d'elle. Filmé avec une grande douceur, tout en délicatesse, ce sujet difficile trimbale une sorte d'angoisse, comme si les personnages étaient tous traqués par le faux pas, la tuile imprévisible. L'ombre hideuse de la folie trumpesque rode. Bouleversant. A voir.

Les parfums

Les parfums de Grégory Magne (Fr) °° 1 h 40
Sympathique. Histoires de deux solitudes qui vont se trouver des affinités amicales et professionnelles. Un "nez" et son chauffeur. Une déclassée plus indifférente qu'égoïste, une créatrice de parfums qui a eu son heure de gloire et qui aspire à retrouver son éclat et un pauvre type, qui se bat pour la garde de sa fille, simple, qui va trouver sa place à ses côtés. Un brin d'humour, un peu de sensiblerie, beaucoup de sobriété et une interprétation au cordeau d’Emmanuelle Devos. Pourquoi pas.

Midnight runner

Midnight runner de Hannes Baumgartner (Suisse) °° 1 h 32
Jonas s'entraîne s'en relâche nuit et jour. Il travaille dans un restaurant, a une petite amie. Tout semble aller pour lui. Il a perdu un frère par suicide et cette mort le hante jusqu'à déséquilibrer son comportement. Il devient agressif, rien ne semble le satisfaire. La nuit il va se transformer en  prédateur, attaquant des jeunes femmes seules et s'enfuyant en courant. Acte injustifié dont il a honte, allant même jusqu'à retourner des affaires volées dans les sacs à main. Premier film glaçant et prometteur à la Haneke avec un Max Hubacher parfait comme d'habitude.

Vivarium

Vivarium de Lorcan Finnegan (U.S/ Irl/Bel) °° 1 h 38
Flippant. Un jeune couple se retrouve pris au piège d'une cité cauchemardesque. Dès le générique avec le coucou qui déloge les indésirables oisillons du nid, on sent que la remarque de la maîtresse qui répond aux interrogations d'une élève " C'est comme ça, c'est la vie" va la regretter amèrement. Pour une fois, les héros ne sont pas naïfs, ils ne se jettent pas dans la gueule du loup bêtement. Non, ils sont la proie. Le couple évolue, avec une enfant terrifiant à élever obligatoirement, dans un monde dont la banalité, la standardisation, la joliesse, la fast-food, va nous rendre dingues. Comme un épisode long et réussi de "Black mirror" qui pourra en agacer certains mais qui flippe bien sa race !

Jardin Albert Kahn

Jardin Albert Khan (Boulogne) °°° 
Projet d'un homme humaniste du XX ème persuadé que le dialogue entre les peuples est la solution et que la culture peut en être les mots. Son jardin, même ses jardins sont somptueux, une partie japonisante ( on s'y croirait) une autre anglaise, mais aussi un verger, une serre, "la forêt bleue" fait de cèdres, d’épicéas, un marais, et plein d'autres curiosités. Apaisant, charmant, surprenant, ce jardin vaut le déplacement.