Coronacinéviré

Rendez vous dans ..................... jours. Toutes les salles fermées, les films reportés. Attendons des jours meilleurs. Solidarité avec toutes les victimes du virus et prenez bien soin de vous et des autres surtout.

Un fils

Un fils de Mehdi M. barsaoui (Tunisie) °°°° 1 H 36
Émouvant, magnifique mais révoltant. 2011. Un couple est confronté à l'abomination, aux tabous, aux préjugés pour sauver leur fils en attente d'une greffe de foie. La mise en scène est d'une simplicité, d'une évidence incroyable. Tout est mesuré dans l'émotion. Pas de pathos, de scènes larmoyantes. Non, il interroge sur la paternité, les liens du sang, l’ego, les non-dits dans un pays musulman, la religion, l'intime. Sami Bouadjila est formidable, il mérite amplement son prix d'interprétation à Venise, c'est un très grand acteur, sobre dans sa colère, sa rage intérieure comme Najla Ben Abdallah tout aussi émouvante et excellente. J'ai adoré. 

La bonne épouse

La bonne épouse de Martin Provost (Fr)° 1 H 49
Gentillet. On sait à la scène près ce qui va se passer, aucune surprise mais ce film est assez plaisant surtout grâce à la bonne humeur de Juliette Binoche et au charme d'Edouard Baer. Assez jolie reconstitution des années 60, des années de Gaulle et Yvonne, d'Adamo, de Jo dassin, dans cette institution pour formater les jeunes filles à devenir de bonnes épouses et où l'ombre de la révolution de mai 68 commence à planer.

Mes jours de gloire

Mes jours de gloire de Antoine De Bary (Fr) ¤ 1 h 39
Il faut beaucoup aimer Vincent Lacoste pour pouvoir supporter ce film où il est de tous les plans. J'avoue être sorti au bout d'une heure; je n'arrivais pas à m'intéresser à ce grand ado boudeur de 30 ans incapable de faire quoi que soit. Ses histoires d'érections, de non investissement m'ont laissé de marbre et ont fini par m'agacer. j’attendais beaucoup d'Emmanuelle Devos et de Christophe Lambert et puis pas grand chose finalement. A vous de voir.

Dark waters

Dark waters de Todd Haynes (U.S) °°° 2 H 06
Haletant. Mark Ruffalo, producteur du film, est parfait en avocat justicier, Robert Bilott, à l’assaut d'une multi- nationale polluante Dupont de Nemours. Le scandale du Teflon (PFOA) qui empoisonna grand nombre d’américains (Cincinnati) qui buvait l'eau polluée de la région, ou qui travaillait dangereusement dans l'entreprise, et plus généralement dans le monde entier qui utilisait cette matière cancérigène ( poêle, moquette etc...)  Film prenant, très bien mené, aucunement ennuyeux, malgré le côté rébarbatif du film à dossier. Bien sûr l'ambiance est plombée mais c'est clair, fluide, révoltant ( la façon de noyer le problème par Dupont, de faire traîner les procès ou de retarder les indemnités). A voir.

Le silence et la peur

Le silence et la peur de et mise en scène par David Geselson ( Théâtre des quartiers d'Ivry) °° 2 H 00
Dans la très belle salle des Quartiers, un jeu de lumière magnifique, un moment vidéo court mais utile, un décors sobre mais émouvant, on découvre la vie de Nina Simone ( de "niña" petite et Simone en hommage à Signoret) avec un texte très pédagogique, littéraire, encyclopédique même. Les acteurs nous parlent plutôt qu'ils se parlent, très statiques. Une seule chanson de Nina pour une pièce sur Nina c'est étrange. On se sent plus dans une conférence sur le racisme, les luttes des noirs, l'esclavagisme que véritablement dans l'action d'une pièce de théâtre. Intéressant cependant.

Monos

Monos d'Alejandro Landes (Colombie) °° 1 H 42
Fascinant et agaçant en même temps. Dans un pays indéfini, en pleine jungle, une bande de très jeunes soldats, commandités par on ne sait qui, surveille un otage. Pourquoi sont-ils là , quel est la finalité de leur action, on ne le saura peut-être jamais. Ils sont imprévisibles: ont-ils vraiment un âme de révolutionnaires, pas sûr. De toutes les façons ils sont trop jeunes pour une situation qui les dépasse. Ils se confrontent à la vie, aux expériences borderline, à l'absurde, à la mort, obéissent à des règles qui n'en sont pas. C'est un film ovni, mélange de "beau travail", de "Délivrance", de Fitzcarraldo" et de "Sa majesté les mouches". Étrange et envoûtant, très violent mais assez vain finalement, même si on voit pas cela tous les jours. Une expérience à tenter ?

La vie est belle

La vie est belle de Philip Grecian d'après Capra (Lucernaire) °°

Très belle adaptation du film de Capra avec une mise en scène maligne, rythmée, sobre malgré la multiplication des lieux, des scènes. Une troupe enthousiaste, dynamique et talentueuse. J'étais hélas trop fatigué pour savourer vraiment la pièce mais le public encore présent, malgré le coronavirus, semblait ravi à la sortie. A découvrir.

La communion

La communion de Jan Komosa (Pol) °°° 1 H 55
Passionnant. Un ancien délinquant, presque par hasard, devient prêtre dans un village polonais et par sa sincérité le ressoude. Bien sûr on sait que cette fable ( mais il paraît que c'est une situation fréquente en Pologne ) va sans doute mal finir mais on est bouleversé par toutes les confessions de ces villageois qui se remettent difficilement d'un drame. Bartosz Bielenia ( Daniel) imposteur, mais débordant d'amour est absolument formidable. Le réalisateur a conçu un thriller religieux qui nous tient jusqu'au bout. A voir.

Invisible man

Invisible man de Leigh Whannell (U.S) °° 2 H 04
Agréable. Pas de quoi se relever la nuit mais ce film qui respecte tous les critères du genre remplit sa fonction. Des effets intéressants qui n'envahissent pas l'histoire, une Elisabeth Moss en grande forme et une atmosphère oppressante à souhait. Pourquoi pas.

Cyrille agriculteur 30 ans 20 vaches du lait du beurre des dettes

Cyrille agriculteur 30 ans 20 vaches du lait du beurre des dettes de Rodolphe Marconi ( Fr) °°° 1 h 25
Émouvant mais déprimant. Il est formidable ce jeune agriculteur qui trime comme un malade pour sauver la ferme qu'il a reprise après le désistement de son frère aîné. Portrait intimiste, vrai, tragique, universel, pudique, même son homosexualité est abordée avec une finesse incroyable, naturelle mais tellement difficile à vivre. C'est la situation de tous les petits paysans et cette humiliation qu'il subit au quotidien est absolument insupportable dans son inexorabilité. Poignant.