Cuban network

Cuban network d'Olivier Assayas (Fr)°° 2 H 05
Dans les années 90 Cuba envoie des espions pour lutter contre les anticastristes à Miami. Après un début assez confus où il installe tous les protagonistes et les enjeux, le film devient assez intéressant. C'est un thriller géopolitique, bien mené, très bien interprété par tous, un peu trop long, tiré d'une histoire vraie. En tout cas oublié les "Personal Shopper" ou "Doubles vies" insupportables Assayas nous raconte de nouveau une histoire et de belle façon. Intéressant.

K contraire

K contraire de sarah Marx (Fr) ° 1 H 24
Un jeune juste sorti de prison doit gérer une mère dépressive. Pour renflouer les caisses il organise aussitôt un trafic de Kétamine qui est justement le médicament qu'à besoin sa daronne. (C'est à la mode) On retrouve Alexis Manenti ( Les misérables, touchant) Sandrine Bonnaire est assez convaincante, et elle a bien du mérite tant le scénario est mal fichu. On n'arrive pas à y croire et donc à entrer en empathie avec ce jeune homme (Sandor Funtek). Bof. 

Jojo rabbit

Jojo rabbit de Taika Waititi (U.S) ° 1 H 48
Film familial. Ce n'est pas le film percutant, drôle, dérangeant, loufoque n'on nous promettait mais un petit film sympa, malin qui tourne au mélo, avec un ami Hitler imaginaire, une mère très aimante qui cache une jeune fille juive et un amour naissant. Non, seuls, Sam Rockwell et Alfie Allen créent des personnages hilarants qui bousculent un peu tout ça. plus pédagogique que chaplinesque. Bof.

Fleur de soleil

Fleur de soleil d'après Simon Wisenthal (Théâtre Antoine) °°° 1 H 00
Thierry Lhermitte est un "passeur" juste, sobre et terriblement émouvant. Seul sur la scène du théâtre Antoine il essaie de répondre à la question : Peut-on pardonner à un nazi ?, la question qui a torturé Simon Wisenthal, auteur de "chasseur de nazi",un texte fort et bouleversant. Mise en scène simple, absence de décors et quelques mots de grands témoins du siècle projetés sur un petit écran. Cette humilité donne une force incroyable à ce témoignage. On s'interroge aussi, aurait-on accorder notre pardon à ce jeune homme de 21 auteur d'atrocités mais porteur d'un vrai repentir ? Passionnant.

La llorona

La llorona de Jayro Bustamante (Guat/Fr) °°° 1 H 37
C'est un vieillard. Il a été un dictateur génocidaire. C'est aujourd'hui son procès. Le film de Bustamante aborde ce sujet par un huis-clos familial où le fantastique, l’irréel pénètrent peu à peu, créant une atmosphère étrange, envoûtante et terriblement efficace. Comme si les fantômes des victimes indiennes venaient prendre d’assauts un fort militaire de western. Comme tous les domestiques pris de peur sont partis , arrive Alma une jeune femme mystérieuse pour aider la maisonnée. Il utilise les effets de film d'angoisse, les jeux d'ombres et de lumières, les effets de regards, les mouvements de foule pour créer l'oppression. Bref la folie gagne tout le monde. Et nous sommes remués par ce passé qui resurgit, ces morts qui nous hantent. Fort.

Trahisons

Trahisons d'Harold Pinter (La Madeleine) ° 1 H 20
mise en scène de Michel Fau
Il y a des pièces où dès le début on sent que cela ne va pas le faire. La mise en scène statique est quasiment inexistante, les changements de décors courts mais nombreux plombent le rythme et les dialogues distancés nous font se poser la question de l'interprétation. Michel Fau fait du Michel Fau, Claude Perron ne convainc pas et Roschdy Zem semble à côté, pourtant je l'adore. Cette remontée du temps, ponctuée de bons mots m'a ennuyé. ( Mais faites-vous une opinion)

Qu'un sang impur

Qu'un sang impur d'Abdel Raouf Dafri (Fr) °°° 1 H 49
Nouvelle facette de la guerre d'Algérie. Film choc, volontairement cru, violent, pour briser un tabou trop souvent passé aux oubliettes. Dès la scène d'ouverture on est saisi, le sang coule et coulera jusqu'au bout. Situations ubuesques, ridicules, humiliantes, pathétiques mais aussi émouvantes, humaines. Deux mondes qui s'affrontent. Ici il n'est pas question de romancer, d’enjoliver, de rendre la guerre "aimable" non tout le contraire. La guerre c'est moche et con, ce film nous le prouve une fois encore.. avec Johan Heldenberg, Olivier Gourmet, Salim Kechiouche, Lynia Khoudri, Linh-dan Pham tous très bien. A voir.

Contes et légendes

Contes et légendes de Joël Pommerat (Amandiers) °°° 1 H 50
Fascinantes fictions où l'homme cohabite avec les robots. Mais de robots encore machine pas humanoïde avec des débuts de sentiments. Non, seul l'homme a des sentiments et réagit de façon personnelle avec le compagnon artificiel. Il n'est qu'un objet présent. Que des filles adolescentes dans des rôles d'hommes qui interroge sur la masculinité. Une pièce futuriste qui ne parle que du présent, une quête de sens dans une mise en scène épurée avec de très fortes personnalités avec des dialogues crus, violents souvent, contre à la famille ou l'institution. Passionnant d'ambiguïté.

Scandale

Scandale de Jay Roach (U.S) °° 1 H 49
Percutant, bavard et utile. Quand Fox News tremblote devant trois femmes qui dénoncent le harcèlement sexuel. Cette chaîne conservatrice, tremplin des idées sulfureuses de Donald Trump, bien sûr, traversera sans encombre cet épisode même si deux dirigeants seront démissionnés  avec fortes indemnités. La culture d’entreprise sera quand même remise en question mais quand on voit comment elle gère encore l'actualité, cela laisse songeur. Trois grandes performances d'actrices pour un film militant. Classique mais à voir.

Adoration

Adoration de fabrice Du Welz (Fr) °°° 1 H 38
Premier joli film de l'année même s'il possède une part de naïveté. Un jeune garçon ( Thomas Gloria, le jeune garçon de "Jusqu'à la garde") tombe amoureux d'une jeune fille malade, pensionnaire d'une clinique psy. Ils s'enfuient, se découvrent. C'est réalisé comme un poème, une fable violente émouvante et cruelle. Fantine Harduin  est inquiétante. Mais surtout c'est Thomas Gloria qui bouleverse, émeut: il est absolument génial. Sa scène avec Benoit Poelvoorde m'a émue aux larmes. Il a un talent incroyable.

1917

1917 de Sam Mandes ( Ang/U.S) °° 1 H 55
C'est forcément un film à voir pour sa virtuosité, fait de quelques plans séquences et qui nous plonge dans l'enfer des tranchées. Le propos lui est très mince, deux très jeunes soldats sont envoyés porter une missive qui pourrait sauver 1600 soldats. Pendant une heure on est scotché, mais on s'intéresse plus à la façon qu'au fond mais c'est éblouissant et flippant. Puis à l'arrivée de l'avion, on commence à se dire que c'est un peu beaucoup. Et puis cela se gâte : une scène avec une jeune fille dans une cave ( La grande illusion) la descente de la rivière ridicule, heureusement qu'en ce temps là, le papier résistait à l'eau.. Invraisemblable mais brillantissime....

Selfie

Selfie de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet, Vianney Lebasque & Cyril Gelbat (Fr) °° 1 H 47
Nouveaux "monstraiphones". Film vraiment sympa avec des passages plus réussis que d'autres mais qui dénonce de façon hilarante l'emprise des portables sur nous, pauvres humains. C'est mordant, presque méchant. Blanche Gardin & Maxence Tual font un couple génial de cynisme mais tous les autres défendent leur parties avec brio. Très divertissant.

Douze mille

Douze mille de Nadège Trebal (Fr) °° 1 H 51
Film érotico-social avec un Arieh Worthalter magnifique et irrésistible comme d'habitude. Paysage industriel, ambiance sueur & volonté. Incitation à la débrouillardise sans pathos mais qui dépeint un monde qui ne donne pas envie comme beaucoup de film ces années-ci. A voir.

La souricière

La souricière d'Agatha Christie (La Pépinière) °
mise en scène de Ladislas Chollat;
Pièce qui tient l'affiche à Londres depuis 1952, 27 000 représentations ! Et pourtant je suis resté de marbre , me suis en peu ennuyé et me suis même assoupi. Peut-être trop fatigué. La mise en scène est fluide, les comédiens se donnent beaucoup ( j'aime bien Dominique Daguier, au physique inquiétant assez drôle ici) mais je ne la trouve pas très bien écrite. A vous de voir.

Swallow

Swallow de Carlo Mirabella-Davis (U.S) °°° 1 H 35
Ce premier film est une vraie réussite. Une jeune épouse tombe dans la folie, quand elle tombe enceinte. Sa vie dorée, dans une belle maison, un très beau mari, une belle famille envahissante et froide devient une prison insupportable. Swallow veut dire "avaler" . C'est de cette maladie ( le syndrome de Pica) qu'est atteinte Haley Bennett ( vraiment incroyable). Elle ingurgite quantité d'objets même dangereux. Et ces petits objets du quotidien deviennent des éléments anxiogènes redoutables pour nous spectateurs. La mise en scène est brillante entre esthétisme et narration soignée. A découvrir.

Les fourberies de Scapin

Les fourberies de Scapin de Molière (Comédie française) °°°°
mise en scène de Denis Podalydès.
Représentation annulée au français pour cause de grève mais c'est mal connaître les doudou's qui se sont rués dans leur cinéma préféré et loué aux grandes occasions pour savourer ce spectacle enchanteur. Denis Podalydès a su encore une fois nous passionner pour cette pièce toute simple et que l'on connaît par cœur grâce à des idées géniales sans être révolutionnaires. Benjamin Lavernhe est tout simplement fantastique. Il virevolte de partout, sait arrêter sa course quand il le faut, nous émeut d'un rien, et l'écran géant nous fait admirer ses jeux de regards hilarants. Mais Didier Sandre, Gilles David, Bakary Sangaré, Julien Frisson sont aussi formidables. Une très belle soirée.

Les siffleurs

Les siffleurs de Corneliu Porumboiu (Roumanie/Fr/All) °°° 1 H 38
Excellent. Où l'on apprend que l'opéra tue. Après un début un peu confus, le film se révèle une petite pépite inventive et drôle qui renouvelle le polar. Tous les ingrédients sont présents mais le réalisateur en détricote les codes et s'amuse avec des références cinématographiques. C'est rythmé, peu dialogué ( mais on apprend une nouvelle langue), très bien joué, la bande son primordiale et la mise en scène est au cordeau. Bref extrêmement divertissant.

L'adieu

L'adieu de Lulu Wang (U.S) ° 1 H 40
Une famille invente un faux mariage pour pouvoir retourner en Chine accompagner une vieille dame condamnée à mourir sous peu d'un cancer du poumon sans qu'elle ne le sache. C'est lourd, convenu et bizarrement  absolument pas émouvant, ou alors j'ai un cœur de pierre (on me le dit souvent). A vous de voir.

Un vrai bonhomme

Un vrai bonhomme de Benjamin Parent (Fr) °° 1 H 28
Film d'ado. Premier long métrage, sur le deuil, l'émancipation, assez réussi. Il le doit surtout à ces quatre interprètes ( Thomas Guy, Benjamin Voisin, I. Carré et L. Lucas). On devine de suite le drame qui s'est joué et l'on s'amuse à suivre les conseils pas toujours judicieux du grand frère à son cadet qui affronte toutes les turpitudes du lycée. Un variante légère sur le thème "Tu seras un homme mon fils"... Sympa.

Les vétos

Les vétos de Julie Manoukian (Fr) ° 1 H 32
Film complètement prévisible truffé de bons sentiments que l'on voit sans déplaisir mais qui n'apporte pas grand chose. Clovis Cornillac s'en sort assez bien comme tous les autres acteurs. Sans plus.

Benjamin

Benjamin de Simon Amstell (G.B) ° 1 H 25
Pourquoi vivre simplement quand on peut se compliquer la vie largement.C'est sans doute ce que pense Benjamin en lutte à une angoisse existentielle dans sa petite vie homosexuelle londonienne. Critique hilarante du milieu artistique de la ville, couple charmant mais tout petit film assez bancal.

Dans les forêts de Sibérie

Dans les forêts de Sibérie d'après Sylvain Tesson (Huchette) °°
Lecture théâtrale par William Mesguish (excellent) des aventures de Tesson. Après avoir lu le livre et vu surtout le magnifique film de Safy Nebbou avec le très bon Raphaël Personnaz peut-être que cela faisait beaucoup ? Oui et non. Le comédien fait vraiment passer des choses par son jeu subtil,celle de retrouver le goût de la lecture, celle de la nourriture ou des réflexions solitaires mais tout en nous parlant sans pause ce qui est en contradiction avec ce que l'on doit ressentir: nous n'avons pas l'impression de sa solitude puisqu'il nous cause droit dans les yeux. Étrange.

Le miracle du saint inconnu

Le miracle du Saint inconnu d'Alaa Eddine Aljem ( Maroc/ Fr/Qatar) °° 1 H 40
Avant d'être arrêté, un voleur a tout juste le temps d'enterrer son butin au sommet d'une colline. Il passe 10 ans en prison. Quand il ressort on a construit un mausolée sur la fausse tombe, dédié à un saint inconnu qui ferait des miracles. A l'aide d'un complice il va tout faire pour le récupérer et sera sans cesse empêché. Poétique, drôle, sympathique, voilà un film sans prétention qui nourrit quelques réflexions philosophiques avec des personnages savoureux. A découvrir.

Toulouse Lautrec

Toulouse Lautrec ( Grand palais) °°°
Quel plaisir de retrouver ( après 92) ce bon vivant, amateur de maisons closes, de cabarets de French cancan dans une très belle expo. On retrouve Yvette Guilbert, Jane Avril, Aristide Bruant et tous leurs amis, les peintres complices inspirateurs, Daumier, Manet, Degas... Il y a un optimisme enchanteur, un naturalisme militant, et une dénonciation des carcans et le plaisir placé au centre. Bien sûr il en paiera le prix. (internement, maladie ...) Un trait, une pointe de couleur, une courbe et l'enchantement arrive. Magique.

séjour dans les monts Fuchun

Séjour dans les monts Fuchun de Gu Xiaogang (Chine) °° 2 H 30
Chroniques de vies ordinaires dans une Chine glauque. On suit au fil des saisons chaque membre d'une famille dans leur envie, leur travers, leur espoir, leur douleur. C'est souvent émouvant mais c'est surtout interminable et ce n'est que le premier volet... La chine dépeinte ici ne fait pas envie, on n'aperçoit jamais un bout de ciel bleu tellement c'est pollué. Les rapports familiaux ne sont pas plus rassurants. Bref est-ce que ce premier épisode donne l'envie de voir les suivants ? Pas sûr.

L'art du mensonge

L'art du mensonge de Bill Condon (U.S) ° 1 H 50

Le film est sauvé par les cabotinages de Ian Mckellen et Helen Mirren ( que j'adore) parce qu’il est vrai que l’histoire est tirée par les cheveux. Bien sûr que l'on s'attend dès le début à l'inversion des rapports. On peut à peu dire d'avance qui va faire quoi. Par contre le traumatisme, comme il est raconté là, est ridicule et la bataille finale (sic)... hilarante .

Le las aux oies sauvages

Le lac aux oies sauvages de Diao Yinan (Chine) °° 1 H 50
Que le réalisateur soit un virtuose de l’image, du plan, du cadrage il n'y a aucun doute. C'est magnifique. Il n'empêche que la technique n'exclue pas un brin d'histoire. Ici ce ne sont que succession de poursuites en moto, de cavalcades dans des ruelles étroites dans  la nuit pluvieuse et machin qui trahit truc, qui se venge de machin. Bref au bout d'un moment on s'ennuie un brin. A vous de voir.

Stars war IX, l'ascension de Skywalker

Stars war IX, l'ascension de Skywalker de J.J Abrams (U.S) °° 2 H 22
Suite et fin de la saga. Toujours la même chose mais pas désagréable à regarder. On est toujours émerveillé par les trouvailles qui se distillent dans le film. Mais malgré le foisonnement il manque des temps de repos et l'humour qui faisaient le charme des premiers épisodes.

La vérité

La vérité de Hirokazu Kore-Eda (Fr) °° 1 H 47
J'avais oublié l'adage "ne jamais trop attendre d'un film". Certes Catherine reste CATHERINE et Juliette Binoche est formidable mais le scénario est vraiment faible. Le réalisateur réussit quand même à faire un film français en gardant l'esprit japonais à l'image du jardin qui nous fait oublier la capitale. Quelques répliques bien senties sauvent une histoire somme toute banale. Je ne suis pas rentré dedans et pourtant la dernière scène entre la mère et la fille est vraiment émouvante et si tout avait été de cette émotion quel bonheur c'eut été.