Mon meilleur ami

Mon meilleur ami de Martin Deus (Arg) °° 1 H 30
Très joli petit film sans prétention qui raconte sans sensiblerie et avec justesse l'amitié de deux jeunes ados en Patagonie. Du quotidien, pas d'effets de manche. Une famille reçoit le fils paumé, d'un ami du père, responsable d'un acte terrible. Les acteurs sont justes pour une histoire somme toute assez banale. Pas un chef d'oeuvre mais agréable.

Us

Us de Jordan Peele (U.S) ¤ 1 H 56
"Get out" m'avait glacé, film maîtrisé et politique. Celui m'a ennuyé pendant une heure et agacé le reste du temps. Petit film incompréhensible, certes modeste mais terriblement ridicule et mal joué. Il n'y a pas d'indice pour se raccrocher à un semblant d'histoire. Le mince propos est tellement bête que même les scènes d'horreur purement "gore" donnent envie de rire. Passez votre chemin.

La vedette du quartier

La vedette du quartier de et avec Riton Liebman ( Théâtre du petit st-Martin) °°°
mise en scène de Jean-Michel Van Den Eyden.
De l'humour certes mais surtout beaucoup de sincérité pour une plongée dans la vie de Riton Liebman. Il avait treize ans en 77 quand il partage le lit de Carole Laure dans le film de Bertrand Blier " Préparez vos mouchoirs"et depuis on ne cesse de lui demander: Alors il est sympa Depardieu. Et Dewaere ? Il a quitté l'école, connu la boisson , la drogue. Petits boulots, casting pour films ringards, des rencontres,. Le rêve annoncé devient dur à concrétiser. La chute et puis la renaissance. Une histoire belge vraiment touchante.

Boy erased

Boy erased de Joel Edgerton (U.S) °° 1 H 55
Russel Crowe, au ventre rivalisant celui de Depardieu, est un prêtre baptiste qui n'accepte pas l'homosexualité de son fils ( Lucas Hedges) . Sur les conseils avisés de ses amis religieux, il l'envoie se faire soigner en thérapie de conversion, où il est sommé de devenir hétéro. Entre les mains de charlatans sectaires haineux ( eux-mêmes sans doute gays) il apprendra à se révolter, avec l'aide de sa maman aimante ( Nicole Kidman). Attendu mais généreux et bien joué.

Synonymes

Synonymes de Nadav Lapid (Fr) ¤ 2 H 03
Insupportable et incohérent. Bon, Tom mercier est bien foutu, beau cul, belle gueule mais cela ne fait pas un film. Ce film uniquement théorique semble interminable. Il est soit trop, soit pas assez quelque chose. Bavard mais il ne raconte rien ou son contraire: le héros fuit Israël mais se fait embaucher par son l'ambassade, il refuse de parler l'hébreux mais le fait pour des séances de photos porno ( ou alors cela sert à salir un peu plus la langue), et les relations qu'il instaure avec ce couple bobo sont absolument ridicules. Qu'en conclure ? Qu'on ne fuit que ses propres démons; Nadav Lapid vient de découvrir l'eau chaude. Prétentieux. 

Les étendues imaginaires

Les étendues imaginaires de Siew Hua Yea (Sing/fr/Holl) °°  H 38
Déroutant. Plastiquement très beau, ce film ellipse charme d'abord puis ennuie assez vite. Alambiqué, il a le mérite de dénoncer un peu l'envers du décors singapourien et c'est déjà pas mal. Mais on a du mal a comprendre réellement l'histoire ou le désir du réalisateur; ce qui ne serait pas très grave, si l'on ne sentait mis un peu au bord du chemin. Étonnant, à découvrir. 

Sunset

 
Sunset de Làszlò Nemes (H) °°° 2 H 21
Énigmatique. Budapest 1913. Irisz Leiter revient dans le magasin de ses parents assassinés quand elle avait deux ans. Placée à l'étranger, elle ne sait rien de ce qui est arrivé à la chapellerie qui a été repris par un homme qui mène ses ouvrières strictement mais qui l'accueille avec ambiguïté. Elle se découvre un frère qui se cache, qui serait peut-être assassin. On n'y comprend rien mais on s'accroche à un suspense troublant. La caméra suit l'héroïne de très près, souvent de dos, on déambule avec elle. (comme dans le fils de Saul, mais ici on respire, quoique ..) .Et puis il y a ce choix de la plus belle ouvrière donnée à l'empereur viennois, où part-elle, que devient-elle ? Comme Iris, on butte constamment à une vérité qui s'approche. Étouffant mais fascinant, cauchemardesque. 

Entre les roseaux

Entre les roseaux de Mikko Makela (Finl/G.B) ° 1 H 48
Pâle copie de "Seule, la terre". Le réalisateur enfile tous les clichés ( sans jeu de mots). Lieu paradisiaque, un lac finlandais, sous le soleil. Un père réac, un fils intello et un réfugié syrien. Et ce qui doit arriver arrive au moment pile, à chaque fois, le premier baiser, le flagrant-délit, la séparation etc... Lourdingue mais charmant. 

M

M de Yolande Zauberman (Fr) °° 1 H 46
Documentaire hallucinant. Menahem retourne dans la communauté juive orthodoxe où,pendant toute sa jeunesse, il a été violé. Au début, le documentaire tourné uniquement sur la personnalité de Manahem, qui parle fort, qui ose dire les mots franco, même si on compatit énerve un peu et puis quand on élargit les interviews on en reste sur le cul, si j'ose dire. On se rend compte que tous les garçons, mais tous, ont subi des viols ou des attouchements par les rabbins et que tout le monde est au courant. On en rajoute, mais aussi le père, le fils , le cousin ... Mais ce qui est encore plus incroyable, c'est qu'on en parle ouvertement, sans gène réelle, c'est la "parole libérée" pour tous. Dommage que tout soit tourné de nuit, l'image en pâtit. Mais il y a des phrases qui restent: "j'aurais payer pour quelques caresses"  dit le garçon tant prive d'amour, petit. Je regrette juste la semi-morale de la fin. Fort.

Dernier amour

Dernier amour de Benoit Jacquot (Fr) ° 1h38
Décevant. C'est la même scène que l'auteur reproduit à l'infini: je t'aime , moi non plus. Casanova vieillissant qui raconte son seul amour, celui qu'il éprouvât pour une prostituée, se refusant à lui. Amidonné, sans beaucoup d'émotion, on a du mal à croire aux souffrances, aux manipulations qui n'en sont pas vraiment. Benoit Jacquot n'a pas su choisir un angle intéressant. A vous de voir.

Convoi exeptionnel

Convoi exceptionnel de Bertrand Blier (Fr) ° 1 H 22
Vain. Si la bande annonce semble alléchante et décalée, le film lui, tourne en rond. Blier a perdu ce qui faisait le sel de ses histoires. Sa provocation ne fonctionne plus. Bien sûr, de-ci de-là arrivent une ou deux répliques qui font mouche, ou un acteur qui sauve son texte ( Farida Rahouadj par exemple) sinon tout semble plutôt affligeant, d'un humour absurde daté. Mais à vous de voir.

Ma vie avec John F. Donovan

Ma vie avec John F. Donovan de Xavier Dolan (Canada/Fr) °°° 2 H 03
Plus romanesque que ses précédents films Xavier Dolan s'égare dans le mélo hollywoodien et nous fascine. Un jeune acteur plein de fougue se rappelle qu'enfant il avait une relation épistolaire avec un acteur de série à la mode ( Kit Harington de "Games of thrones", choix judicieux ). Lors d'une interview on revit sa gloire et sa déchéance par des flash-back totalement maîtrisés et émouvants. On parle de comment gérer sa célébrité, surtout si l'on est gay, d'éviter les pièges, de gérer les fans, d'essayer de vivre quand même. On retrouve aussi le sujet récurant du rapport avec la mère ( Susan Sarandon, Nathalie Portman, voir de substitution avec  Katie Bates) en filmant toujours au plus près des visages. J'ai totalement marché. A vous de voir.

We the animals

We the animals de Jeremiah Zagar (U.S) °° 1 h 34
Déroutant. Jonah vit avec ses deux frères plus âgés dans une famille qui dysfonctionne. Le père peut être violent avec sa femme même si sans doute, l'aime-t-il. Il peut avoir de vrais moments de tendresse mais la vie dans cette campagne du nord de l'état de New-York est difficile et les dérapages sont de plus en plus nombreux. Le petit se réfugie chez un voisin qui découvre sa sexualité avec de vieilles cassettes porno. Mélange de cinéma expérimental, d'animations poétiques, ce film est tout sauf banal. Bancal mais touchant.

Exfiltrés

Exfiltrés d'Emmanuel Hamon (Fr) °° 1 H 43
Prenant. En 2015, une jeune assistante sociale d'origine zaïroise, se laisse tenter par les sirènes de Daech, et part avec son fils de 5 ans en Syrie, prétextant aller travailler dans une ONG. Son mari dubitatif ( formidable Swan Arlaud) proteste mollement jusqu'au moment où sa femme appelle au secours . Une opération exfiltration se met en place. Traité comme un thriller entre "Bureau des légendes" et "Homeland", ce film bien mené, documenté interpelle. On reste sur sa fin quant au pourquoi du départ. Cette naïveté, cette bêtise seraient-elles encore possibles de nos jours, maintenant qu'on sait. Crédible.

L'orient des peintres

L’orient des peintres, du rêve à la lumière (Musée Marmottan-Monet) °°°
Les peintres ont fantasmé l'orient, beaucoup n'y ont jamais mis les pieds, ou plus tard après l'avoir peint. Ça ne les a pas empêché de faire de véritables chefs-d'oeuvre. Ils l'associent souvent à la femme ( au harem, au bain, en esclave, sensuelle et désirable). Mais ils ont aussi su admirablement rendre l'atmosphère du désert, des villes, des rues. Certains tableaux sont à tomber ( même si l'expo est un peu courte). Gérôme et son "marchand de couleurs", son "charmeur de serpent" aux carreaux muraux incroyables, Fromentin avec deux tableaux superbes: "Le pays de la soif" et "la rue Bab-el-Gharbi" mais aussi Ingres, Delacroix, Débat-Ponsan, Lazerges, Armand Point jusqu'à Matisse et Kandinski. La magie opère, l'envie d'aller visiter ou revisiter ces pays, ces déserts nous gagne.

Fernand Khnopff

Fernand Khnopff ( Petit palais) °

Petit j'avais découvert cette peinture énigmatique du Sphinx contre la joue d' Œdipe et cela m'avait intrigué. J'avais hâte de voir le reste de l'oeuvre. Quelle déception! On a l'impression d'un même tableau qui se répète à l'infini. Le maître de l'énigme est surtout un pastelliste amoureux de sa sœur. Elle est de tous les tableaux, sous toutes les coutures. Une énorme mélancolie, de tristesse se dégage de cette expo. Bref, si vous avez le moral.

La flor

La flor de Mariano Llinàs (Argentine) 13 H 34 ( °°° ) et ( ° )
En quatre parties et six films. Quatre histoires qui n'ont pas de fin, une qui en a deux et une autre qui .. on s'y perd ! Impossible de résumer ou d'expliquer cet O.F.N.I . Aucun point commun si ce n'est les quatre actrices  Pilar Gamboa, Elisa Carricajo, Laura Paredes & Valeria Correa. D'abord un film de série B (°°° ) que j'ai adoré avec momie, puis un drame musical moins convaincant (°). Le réalisateur rend hommage à ses inspirateurs ( Renoir, Tourneur, peut-être même Hergé), s'amuse avec la caméra, avec les genres, les cadres, la lumière, la musique. Vu la durée, il peut se le permettre! Il offre à ses quatre actrices des rôles en or. Je ne sais pas ce qui m'attend aux épisodes suivants. rendez-vous le 20 mars, puis le 27 et enfin le 3 avril, si le jeu continue à être excitant. 

Sibel

Sibel de Cagla Zencirci & Guillaume Giovanetti (Tur/Fr) °°° 1 H 35
Sibel ( Damla Sönmez éblouissante) est une jeune fille muette qui ne communique qu'en sifflant. Elle a remplacé la mère depuis sa disparition et fait la fierté du père. Beaucoup savent reconnaître son langage. Elle s'occupe aussi d'une vieille femme isolée dans la forêt devenue à moitié folle et pour cause. En chassant le loup, elle va le rencontrer: un terroriste séduisant, blessé qui va accepter son handicap, ce que le village ne pas fait, chuchotant dans son dos. Absolument captivant, on ne sait pas vraiment comment tout cela va finir, entre tradition, émancipation, politique ( son père est maire) , les femmes du village jouant un rôle social crucial. Le courage farouche de Sibel va faire se fendre cette sphère plombée pour grignoter quelques graines de liberté. Magistral.

Le silence des autres

Le silence des autres d'Almudena Carracedo & Robert Bahar (Esp) °°° 01 H 35
Documentaire sur les victimes du régime franquiste qui luttent pour que justice soit faite. Témoignages bouleversants des acteurs de ce drame sur plusieurs années qui animent le procès qu'une juge argentine a enfin entamé (puisque l’Espagne refuse d'en endosser la responsabilité et qui reste mutique sous une chape de plomb qui se fissure que mollement. Plainte déposée en 98 !) Il s'ouvre sur le témoignage d'une vieille dame qui va déposer des fleurs sur une route construite sur le charnier où repose sa maman, fusillée. Loi d'amnistie remise en cause, pacte de l'oubli qui pourrait disparaître pour crimes contre l'humanité, mais le pays résiste. Intelligent, passionnant ce film est une réflexion sur la manipulation du passé, sur  les relents de nostalgie de certains de Franco, comment vivre avec ces souvenirs douloureux comme le trafic de bébés qui a même perduré après la mort du dictateur. Procès toujours en attente. A voir absolument.

Le mystère Henri Pick

Le mystère Henri Pick de Rémi Beznaçon (Fr) °° 1 h 40
C'est plutôt une bonne surprise. Le monde littéraire et la France s'emballe pour un livre dont l'auteur est peut être un mystérieux pizzaïolo breton . Le critique littéraire Pivot-Luchini enquête avec l'aide de la propre fille de l'écrivain parce qu'il doute fortement de la véracité de l'histoire. Malin, prenant, sympathique. Un film de détente réussi.

Stan & Ollie

Stan & Ollie de Jon S. Baird (G.B) ° 1 H 37
Poussif et académique. La dernière tournée du duo comique en Angleterre avant qu'ils ne raccrochent les melons. C'est un film extrêmement mélancolique et tristounet à l'image des salles vides des théâtres sordides avant le renouveau. Ils sont inséparables, ne peuvent exister l'un sans l'autre, ce qui fait leur force et leur limite. La performance de John C. Reily et Steve Coogan est indéniable. On se réjouit des épouses et des deux trois sketchs revisités. Bof.  

Euforia

Euforia de Valeria Golino (I) °° 1 h 55
Valeria Golino n'a pas choisi un sujet facile pour son deuxième film, celui d'un adieu. Deux frères, l'un extraverti, gay, exubérant va essayer maladroitement d'aider son frère atteint d'une tumeur au cerveau. Il l' héberge et le confronte à sa vie plutôt hot et à ses amis qui défilent. L'autre aurait aimé disparaître tranquillement sans avoir à supporter la famille. Riccardo Scamarcio et Valerio Mastandrea forme ce couple touchant. Pas totalement réussi, on reste un peu en dehors de l'histoire.

Celle que vous croyez

Celle que vous croyez de Safy Nebbou (Fr) °° 1 H 41
Larguée par Guillaume Gouix, elle décide, pour l'épier, de draguer par internet son meilleur copain. Traité comme un thriller, très bien construit, peu crédible mais excellemment joué par Binoche qui montre une palette étendue et par François Civil encore une fois parfait, fragile et terriblement sexy. Prendre la place d'une autre est de nouveau le thème choisi par Nebbou (" L'empreinte de l'ange" ou "L'autre Dumas") plus  poussée par la peur de vieillir, d'être abandonnée que pour les dangers des réseaux sociaux. Le film propose une suite de fins toutes surprenantes. Intéressant.

Kabullywood

Kabullywood de Louis Meunier (FR / Afg) °°° 1 H 24
Quatre étudiants décident de rouvrir  un vieux cinéma à Kaboul pour en faire un lieu de culture. Il est difficile de savoir ce qui est fiction ou réalité dans ce film passionnant. On admire leur courage, leur inconscience dans ce monde ou chaque geste peut vous coûter la vie, sous la pression des talibans. Cette salle vraiment refaite pendant le tournage sera incendiée puis victime d'un attentat. En parallèle, on se réjouit de voir ce dynamisme qui habite chaque acteur de cette histoire, leur joie de vivre malgré toutes les embûches, et de découvrir leur ville.  Deux des comédiens ont depuis fui leur pays et sont venus rejoindre la troupe d'Ariane Mnouchkine. Puissant et émouvant.

santiago, Italia

Santiago, Italia de Nanni Moretti (Italie) °°° 1 H 20
Émouvant. Elle est loin l'Italie qui accueillait à bras ouverts les réfugiés chiliens d'après le putsch de Pinochet ! Nanni Moretti fait un bilan amer dans ce documentaire qui donne la paroles aux personnes victimes, anciens partisans d'Allende. Cela rappelle les horreurs qu'il a opérées avec l'aide des états-unis, les tortues, les disparitions, les blessures loin d'être cicatrisées. On aurait aimé voir, si cette expérience merveilleuse, que proposait Allende, était viable tant l'enthousiasme des gens était visible.  On ne refait pas l'histoire. L'Italie d'aujourd'hui, comme la France d'ailleurs, est à mille lieues de cette ambassade italienne, havre de paix et d'espoir. A découvrir.