Une année polaire

Une année polaire de Samuel Collardey (Fr) °° 1 h 34
On trouve avec ce film tout ce qu'on est venu chercher. La beauté des paysages, un souffle d'aventure, et une chronique simple mais charmante d'un petit village du Groenland. Un instituteur qui étouffe un peu dans la ferme familiale s’expatrie dans un minuscule village Tiniteqilaq Rien que le nom on sent que ce n'est pas gagné. Sûr de ses valeurs il va bien sûr se confronter à la réalité du terrain. C'est quasiment un documentaire. L'arrivée en classe ( pour un instit comme moi) et le charmant accueil des élèves m'ont "glacé" (jeu de mot). Bref c'est tout à fait dépaysant et agréable. Deux histoires initiatiques qui s'entremêlent pour le prix d'une. A découvrir. 

Enfers et fantômes d'Asie

Enfers et fantômes d'Asie (musée du quai Branly) °°°
Sélection des stars fantômes et autres esprits maléfiques au Musée Branly. C'est un vrai plaisir de croiser les femmes-chats, les revenants affamés, des vampires sauteurs, les monstres squelettes et tant d'autres. Des créatures fantastiques qui sèment l'épouvante et nourrissent un pan du folklore thaïlandais, vietnamien, chinois ou japonais. Statues, marionnettes, peintures, films, il y a un peu de tout. Ma préférée est une tête volante avec viscère à l'air qui pourchasse tout le monde. Horreur mais aussi beaucoup d'humour.

Junya Ishigami

Junya Ishigami (Fondation Cartier) °°°
Si l'architecture vous intéresse courez voir cette exposition magnifique du très délirant Ishigami. On est complètement halluciné par son imagination. On se demande comment ses réalisations peuvent tenir. Je connaissais le Park Groot Vijversburg aux pays-bas et j'ai découvert le "Cultural Center"en Chine, l'incroyable Chapel of Valley toujours en Chine, le Botanical Farm Garden , une pure poésie. Il y a plein d'autres projets intéressants avec de superbes maquettes. A voir.

peintures des lointains

Peintures des lointains (Musée du Quai Branly) °°
Petite expo sympathique sur ces peintres qui sont partis loin offrir des paysages inconnus à leurs contemporains. Beaucoup sont peu connus ( de moi en tout cas) Marcel Mouillot, Eugène Fromentin, Louis Tinayre par exemple. On visite le monde entier mais surtout le Maghreb. Pas de Delacroix , d'Armington mais il y a quelques tableaux vraiment très beaux.

Gueule d'ange

Gueule d'ange de Vanessa Filho ( Fr)° 1 h 48
Le film commençait plutôt bien avec une scène de mariage assez hallucinante ( le choix de la chanson étant assez incroyable). Et puis plus rien. Le sur-jeu de Marion Cotillard étant assez rédhibitoire même si elle réussit des scènes très difficiles à jouer sans être ridicule. Alban Lenoir semble mal à l'aise devant des situations très malsaines. Mais surtout on y croit pas une seule seconde, l'école n'est pas aussi aveugle, les voisins indifférents, les amis aussi bêtes que ça. Du moins je l'espère. On comprend ce qu'a voulu faire la réalisatrice mais cela ne fonctionne pas. Dommage.

Solo: A star wars story

Solo: A star wars story de Ron Howard (U.S) °° 2 h 15
C'est un retour aux fondamentaux. Du simple, du simplisme même. Ron Howard n'a jamais été d'une grande audace mais c'est un bon faiseur. C'est quand même très inventif et les effets spéciaux sont réussis. Ceci dit l'histoire est prévisible, je ne vais pas spolier les quelques éléments qui feront l'avenir du personnage d' Harisson Ford, on s'en amuse un peu. Alden Ehrenreich n'a pas le charisme de son ancien-futur Han Solo c’est le grand problème. Emilia Clarke ( Daenerys Taragyen de Game of Thrones) et Woody Harrelson remplissent leur contrat de traites-amis ou le contraire. Passez la première heure décevante, la suite sera plus plaisante.

La fête des mères

La fête des mères de Marie-Castille Mention-Schaar (Fr) °° 1 h 35
Une distribution d'enfer pour un film sympathique autour de la mère dans tous ses états avec de très beaux moments grâce surtout à Olivia Côte qui resplendit et d'autres plus convenus, plus attendus, d'autres encore auxquels on ne croit pas du tout. L'aventure est plaisante et on la suit jusqu'au bout, même si tout cela ne casse pas trois pattes à un canard. 

Daphne

Daphné de Peter Mackie Burns (G.B) ° 1 h 28
C'est le genre de film dont on sort complètement déprimé. L'on suit une jeune anglaise qui travaille le jour dans un restaurant et qui picole la nuit en s'envoyant en l'air avec des hommes qui passent. Elle est témoin d'une agression et va commencer à se poser deux trois questions sur sa vie. Cela ne m'a pas du tout touché et Emily Beecham m'a un peu agacé. A vous de voir.

L'homme qui tua Don Quichotte

L'homme qui tua Don Quchotte de Terry Gilliam (Esp/Fr/Por/G.B/Bel) °°° 2 h 12
S'il n'en faut qu'un pour le défendre, je serai celui-là. D'abord tout simplement parce que j'y ai pris beaucoup de plaisir. Au début j'ai eu du mal à entrer dans la tête de Gilliam et puis sa folie, sa poésie, son audace m'ont pénétré insidieusement. Et puis il faut rendre hommage à la ténacité de l'auteur, on se rappelle de Rochefort, des intempéries, de tout ce qui a fait échouer la première aventure. Il s'est battu lui aussi contre d'autres moulins à vent. Il y a dans ce film de vrais grands moments de cinéma sortis sans doute de toutes ses difficultés passées. Il y a aussi Adam Driver tout à fait formidable en réalisateur Toby-Panza-DonQuichotesque qui porte le film avec une grande énergie, ahuri, émouvant, amoureux, sadisé et Jonathan Pryce complètement à l'ouest magnifique sur son cheval figé dans ses rêves qui va repartir dans une quête perdue. Bien sûr il y a quelques moments moins probants mais de l'imaginaire de l'auteur va naître une émotion insoupçonnée. A voir de toutes façons. 

Musée d'art et d'histoire de Dreux

Musée d'art et d'histoire de Dreux °°
Tout petit musée qui mérite d'être visité même s'il n'y a pas d’œuvres majeures. On y trouve quand même un Foujita, un Monet ( les glycines blanches) et deux aquarelles de Prosper Mérimée ( je ne savais pas qu'il était aussi peintre) Il y a quelques tableaux de la ville de Dreux par différents peintres et j'ai craqué pour une sculpture de Jean de Rotrou, jeune, lisant un livre en marbre blanc magnifique ( pour compléter la visite de la chapelle royale). Une ville à voir sous le soleil, un samedi de préférence pour l'ambiance.

La chapelle royale de Dreux °°°
La chapelle royale est un monument magnifique, rotonde surmontée d'un splendide coupole, au milieu d'un parc de verdure très agréable. On y trouve, comme à la Basilique St-Denis, des gisants de marbre remarquables, des bas reliefs allégoriques, une voûte entièrement sculptée et des vitraux de la manufacture de Sèvres incroyables et enfin des glaces peintes illustrant la passion, le tout magnifié par le soleil entrant. Bref une véritable surprise que cette chapelle royale Saint-Louis de Deux qui vaut le voyage.

En guerre

En guerre de Stéphane Brizé (Fr) °°° 1 h 53
Perrin industrie est une entreprise qui fait des bénéfices mais pas assez aux yeux de ses actionnaires. Le patron allemand décide de la fermer. 1100 salariés vont se trouver au chômage, un licenciement boursier comme on dit. Brizé nous fait entrer dans leur lutte vaine comme s'il filmait une guerre. Du réalisme à l'état pur même si l'entreprise n'existe pas. Elle est la synthèse de toutes celles qui ont fermé. Un quasi documentaire violent, éreintant, révoltant. Vincent Lindon joue avec une conviction infinie, une énergie incroyable accompagné d'une bande son admirable. Ce film décortique les processus de destruction en abordant les trahisons des plus fragiles, les magouilles parfaitement huilées de la direction, les violences que cela entraîne, les peurs de tous, le déséquilibre fatal de la lutte. Un film à partager au plus grand nombre pour un début de prise de conscience. 

Everybody knows

Everybody knows d'Asghar Farhadi (FR/Esp) ¤ 2h12
Farhadi nous fait un "chateauvallon" en Espagne. Lors d'un mariage une enfant est enlevée ce qui fait ressortir des vieux drames familiaux oubliés. Ils auraient du rester enterrés, car on s'en contrefout. A sauver la scène d'ouverture dans le clocher ( et encore). Les acteurs jouent faux comme jamais. L'intrigue est insignifiante et elle tarde à arriver. Bref, on s'ennuie ferme. Désolé pour le réalisateur dont j'ai adoré tous les films. Mais peut-être n'étais-je pas réceptif ce jour là. A vous de voir.

Viel chante Brel

Viel chante Brel ( Essaïon) °° 1 h 15
Il faut toujours un temps pour accepter d'autres versions de chansons que l'on connaît par cœur. Mais avec Viel on s'y fait très vite. Il propose de vivre les chansons du grand Jacques en les mettant en scène: des fois c'est sublime comme quand il interprète "Voir un ami pleurer", ou les chansons alertes des fois c'est moins concluant comme " Ces gens là" où il ne prend pas le temps de créer une ambiance. Mais globalement on passe une très bonne soirée.

Corpo elétrico

Corpo elétrico de Marcelo Caetano (Brésil) °° 1 h 34
La première partie du film est assez réussie portée par un acteur lumineux, passant de draps en bras pour notre plus grand plaisir. Et puis l'histoire s'embourbe sérieusement avec l'arrivée de drag queens qui casse l'histoire que l'on aimait et va vers d'autres horizons qui ne m'ont pas parlés. Mais reste en mémoire ce côté je profite de la vie sans s'encombrer de tout ce qui peut freiner l'élan: les remords, les regrets, le quand dira-t-on, le travail abrutissant, les oiseaux de mauvais augures et surtout le visage tout en sourire de Kelner Macèdo superbe. Pourquoi pas.

Manhattan stories

Manhattan stories de Dustin Guy Defa (U.S) ° 1 h 24
Je me pose encore l'intérêt de suivre cette douzaine de personnages lors d'une journée à New York. Ils vivent des micro-fictions dont on se fout souvent. Cela parle beaucoup , surtout pour pas grand chose. bien sûr il y a toujours un ou deux personnages plus attachants mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Si vous êtes très indulgent.

Plaire, aimer et courir vite

Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré (Fr) °°° 2 h 12
Les derniers films d’Honoré m'avaient laissé dubitatif, mais j'avais toujours en tête ses sublimes "chansons d'amours". Et là, de nouveau le charme opère, surtout grâce à une mise en scène astucieuse. Pas de fausses trappes, Honoré joue franc-jeu.On sait de façon drolatique la situation de Pierre Deladonchamps écrivain parisien désabusé dès le début du film. C'est une dernière romance qu'on sait vouée à l'échec. Arthur (Vincent Lacoste, étonnant) breton, retrouve son amant d'un jour, à Paris et crée une relation romantique non dénuée d'humour. J'ai beaucoup ri malgré le sujet surtout grâce à Denis Podalydes hilarant ( cet acteur est incroyable, il faudra un jour le célébrer comme il le mérite). Il y a des situations d'une justesse infinie. Je n'ai pas vu le temps passer. Sans deux, trois bavardages de trop et le film aurait été une totale réussite. A vous de vous faire une opinion.

La révolution silencieuse

La révolution silencieuse de Lars Kraume (All) °°° 1 h 51
Histoire vraie et incroyable. Nous sommes en 1956, les troupes soviétiques sont en Hongrie. Une classe est-allemande écoute en secret chez un vieil oncle la TSF de l'ouest et découvrent l'air de révolte de leurs voisins et la répression qui s'en suivit. Par solidarité les étudiants décident de faire deux minutes de silence au début d'un cours. Ce geste banal est tellement incongru qu'il provoque la colère de leurs supérieurs jusqu'au ministre de l'éducation lui-même! S'en suivent pressions, menaces sur les familles, enquêtes dignes d'espions ennemis. La machine communiste est ici décortiquée. Plane au-dessus de tout ça l'héritage du nazisme, collabos ou résistants. Les comédiens Leonard Schneider, Tom Gramenz et tous les autres campent de fort belle façon les leaders du mouvement..  Truffé de rebondissements, captivant jusqu'au dénouement final. A voir.

Senses 1 & 2

Senses 1 & 2 de Ryûsuke Hamaguchi (Japon) ¤ 2 h 20 + 3 & 4 + 5 !!!
Quatre femmes de Kobé, amies sont confrontées à la révélation de l'une d'entre elles, celle de divorcer. Le réalisateur propose cinq épisodes selon les cinq sens. Après, le "toucher" je me suis permis de sortir à "parler" en imaginant qu'il y avait encore 3 autres sens à s'enfiler. Sans doute d'aucuns auront le courage de tout voir, surtout que la femme disparaît - suspense - mais moi je ne m'en suis pas senti. Il y a parait-il des trouvailles de mise en scène. Pourquoi pas mais une caméra qui reste une heure à filmer des gens qui parlent, très peu d'extérieur. A vous de voir.

Comme des rois

Comme des rois de Xabi Molia (Fr) °°° 1 h 24
Assez jolie surprise que ce film qui est beaucoup plus qu'une simple comédie à la mode. Un père escroc dans la mouise totale essaie d'embarquer son propre fils dans ses arnaques plus que louches. Le fils, lui, rêve de théâtre. C'est un film intelligent et sensible sur les relations père-fils servi par deux formidables comédiens, Kad Merad et surtout encore une fois Kacey Mottet-Klein. Ils évoluent dans des banlieues tristounes, en pratiquant des petits vols sans envergures sous les yeux désespérés de Sylvie Testu. A découvrir.

Otages à Entebbe

Otages à Entebbe de José Padilha (G.B) °° 1 h 47
Nouvelle adaptation sur cette célèbre prise d'otages de 76 qui ne vaut que par le projet du réalisateur. Il s'intéresse à tous les points de vue des protagonistes. Ceux des otages bien sûr, des ravisseurs, du gouvernement israélien, et les deux terroristes allemands d'extrême gauche. On suit l'évolution de ces deux personnages avec plus d'intérêt peut-être. Pourquoi pas mais non indispensable.

Foujita

Foujita (Musée Maillol) °°°
Merveilleuse plongée au cœur des années folles et de regretter de ne pas les avoir connues. Le peintre Tsugouharu Foujita venu de Japon, rêve de Paris. Ayant appris notre langue, il va devenir la coqueluche du tout Paris grâce à sa peinture qui allie avantageusement orient et occident. Ami de  Amedeo Modigliani, Jules Pascin, Hermine David, Moïse Kisling, Chana Orloff, Chaïm Soutine, André Derain, Maurice de Vlaminck, il s'épanouit dans son art. Grand amoureux il dessine, peint, ses différentes conquêtes avec une maîtrise des blancs assez incroyable, des aquarelles sublimes où naissent des chats, des portraits d'enfants, des femmes,( Raymonde, Youki, Madeleine ...) des natures mortes, des autoportraits. Utilise surtout les pinceaux fins pour une calligraphie parfaite et une technique assez particulière qui lui est propre. Tous ses tableaux sont magnifiques, qu'ils soient de petits ou grands formats. J'ai été assez fasciné par la "chute des titans", la position des corps est bluffante. A voir absolument.