vendredi 27 octobre 2017

Corps et âmes


Corps et âmes d'Ildikò Enyedi (Hongrie) °°° 1 h 56
Endre est le patron d'un abattoir ( les scènes dans celui-ci sont assez éprouvantes), Maria est contrôleuse qualité. Elle est psychorigide, maniaque, coincée. Elle vit dans un monde parallèle où règne l'ordre et l'ordre. Mais toutes les nuits ces deux êtres font le même rêve. Ils sont cerf et biche. Parallèle entre un monde animal harmonieux et celui cruel de l’abattoir. Tous les deux sont handicapés de la vie, l'un physiquement l'autre mentalement. C'est une très belle histoire d'amour qui va mettre du temps à s'affirmer servie par une magnifique mise en scène à la fois glaciale et sensuelle. Ours d'or à Berlin. A découvrir.

Épouse moi mon pote


Épouse moi mon pote de Tarek Bouladi (fr) °° 1 h 32
Franchement ce n'est pas la farce lourde qu'on aurait pu croire. Tarek et Philippe Lacheau ne se moquent pas des gays mais jouent sur l'image qu'ils ont dans la société. C'est un film généreux, drôle avec plein d'idées. Rien de graveleux. Il y a les gags récurrents ( le chien et son maître aveugle, clin d’œil au poisson "Wanda") Ce n'est pas du Lubitsch mais on passe un très bon moment. ( et il y a Philippe Duquesne...)

jeudi 26 octobre 2017

Au revoir là-haut


Au revoir là-haut d'Albert Dupontel (Fr) °°°° 1 h 57
Alors là, chapeau ! C'est un immense pari qu'a réussi de façon magistrale Dupontel. Ce film est un bonheur du début jusqu'à la fin, sans aucune fausse note: les scènes s'enchaînent dans un rythme endiablé, maîtrisé, sans jamais lasser, ni montrer de quelle virtuosité l'auteur est capable. Les reconstitutions de la première guerre mondiale ou de la belle époque sont grandioses. Tout est là. Les costumes, les décors semblent vivants. L'univers de Pierre Maître est sublimé par les inventions cinématographiques du réalisateur. Et cette magie des masques qui est une force incroyable à la limite de la magie. Il y a du Gaston Leroux dans ce film. On sent que Dupontel avait à travers cette histoire des choses à nous dire, à dénoncer ( le patriotisme, le capitalisme, la bourgeoisie... ça fait un bien fou. Et alors que dire de la distribution? Ils sont tous formidables : Nahuel Pérez Biscayart ( génial) Dupontel bien sûr , super émouvant mais tous les autres , Niels Arestrup, Laurent Lafitte (en salaud magnifique qu'on adore détester)  Emilie Dequenne, Vuillermoz, Mélanie Thierry jusqu'au tous petits rôles Philippe Uchan, Gilles Gaston Dreyfus, Kyan Khojandi et Héloïse Balster. Courez voir ce film 

Numéro une


Numéro une de Tonie Marshall (Fr) °° 1 h 46
En cette période de dénonciations des harcèlements sexuels au travail, voilà un film qui tombe à pique. Il s'agit ici de dénoncer les luttes de pouvoir, celui unilatéral des hommes au sommet des entreprises du CAC 40. Par le truchement d'un club féministe tenu par Francine Bergé, Emmanuelle Devos va relever le défi de "voler" la place de P.D.G qui était réservée de droit d'homme à un protégé de Richard Berry très bien en coq sûr de lui. C'est un beau personnage que défend la comédienne qui passe par toutes sortes d'émotions selon les chausse-trappes qu'elle doit éviter. Intéressant et bien mené.


mercredi 25 octobre 2017

Zombillenium


Zombillénium d'Arthur De Pins et Alexis Ducord (Fr) °°° 1 h 20
Très belle idée que ce parc d'attractions construit sur une ancienne mine et peuplé des êtres qui en sont morts. Tous les monstres s'y côtoient Vampires, Loups-garous, Zombies. Mais le parc géré de loin par le diable lui même est en faillite. C'est une critique amusante mais réelle de notre monde de consommation, du capitalisme, opposant  nouveau patron ou à l'ancienne. Il y a des références à plein de films ,Twilight, Hellboy,  bien sûr mais aussi "la folie des grandeurs" et plein d'autres qu'on s'amuse à retrouver. Et passer de Pierre Bachelet au rock... A voir ( surtout que c'est Benjamin Massoubre, mon cousin, qui en a fait le montage.

Coexister


Coexister de Fabrice Eboué (Fr) ¤ 1 h 30
J'avais beaucoup aimé le" crocodile du Botswanga", c'est en confiance que j'allais voir ce nouvel opus d'Eboué. Quelle déception. Pour moi, rien ne fonctionne, tout est lourd, bien pensant avec deux, trois provocations qui tombent à plat. L'idée n'était pas vilaine que ce trio de diversité religieuse mais ces bras cassés ne nous intéressent pas. Aucun n'est sympathique, ni attachant. Et puis surtout ce n'est pas drôle. A vous de voir.

mardi 24 octobre 2017

Taxi Sofia


Taxi Sofia de Stephan Komandarev (Bulgarie)°°° 1 h 43
Très belle surprise que ce film bulgare. Pendant 1 h 40 on prend des taxis dans la ville de Sofia et l'on croise des êtres passionnants. Le pré-générique est génial et donne le ton de ce film malin. Bien sûr cela rappelle Jafar Panahi mais en cent fois mieux. Ici, ils ont tous quelque chose à défendre, à dénoncer, à hurler, dans un monde dur, souvent filmé de nuit où ne circulent que les taxis. On découvre le pays bulgare que l'on ne connait pas du tout et sa capitale. Entre la jeune fille qui se prostitue, le banquier véreux, le pauvre type exploité, le prof malmené prêt à se suicider, le vieux qui pleure son fils dans les bras d'un chien errant. C'est fort, c'est redoutable: le reflet sans complaisance d'une société moribonde que même les quelques traits d'humour ne pourront pas sauver. A voir. 

Le jeune Karl Marx


Le jeune Karl Marx de Raoul Peck (Fr/All/Bel) °° 1 h 58
La classicisme du film n'en retire pas l'intérêt. Quatre années de la vie de Marx et d'Engels dont je ne connaissais rien: leur relation, leurs rencontres avec d'autres penseurs de l'époque ( Proudhon joué par Olivier Gourmet), leur joutes politiques lors de réunions. Tout est passionnant. Les acteurs sont très bons. Après "I am not your Negro" le réalisateur surprend mais réussit assez bien son tournant.

lundi 23 octobre 2017

The square


The square de Ruben Östlund (Suède) ° 2 h 25
Pensum bavard, inégal et interminable. Certes il a du talent Östlund , la scène du happening avec l'homme singe est vraiment très réussie et crée un malaise formidable. Mais à part ça? Pas grand choses. Beaucoup de scènes ne sont absolument pas provocatrices juste agaçantes et redondantes. Celles parallèles du porte-feuille et du gamin frisent le ridicule. Il y avait de quoi sonder la suffisance et la médiocrité du monde de l'art d'une façon aussi cruelle sans se perdre dans la radicalité un peu facile et convenue. Pourtant ici et là, autre que la grande scène, il y a de bons moments à sauver ( l’interview)  mais très peu et certaines formidables qui sont gâchées par une pirouette débile ( la scène de baise). Un film à voir pour se faire une opinion. P.S: Et dire qu'il a évincé " 120 battements par minute" ou "Faute d'amour" difficilement compréhensible. 

samedi 21 octobre 2017

Fausse note


Fausse note de Didier Caron ( & mise en scène)°° Théâtre Michel.
C'est un spectacle que l'on peut voir comme dirait le "canard enchaîné" mais dont la trame est assez convenue. On sait à l'avance ce qui va se passer même la chute finale. Ceci dit les comédiens s'en sortent plutôt bien. On est content de retrouver Christophe Malavaoy qui avait disparu. Tom Novembre ( que j'adore est moins convaincant ici). Non c'est surtout la mise en scène qui est mollassonne. Ce semblant de porte qui fait que les entées et sorties deviennent ridicules. De bons moments et d'autres plus poussifs. A vous de voir.

vendredi 20 octobre 2017

Detroit


Detroit de Kathryn Bigelow (U.S)°°° 2 h 23
C'est un véritable film de guerre que nous propose Bigelow. Les émeutes raciales de la ville qui se transforment en un drame assez insoutenable dans un motel. On est loin de l'ambiance musicale Motown liée à la cité . C'est une dénonciation implacable des agissements intolérables des policiers de l'époque - en espérant qu'ils aient changé depuis - symbolisée par ce huis clos où a eu lieu les trois meurtres de jeunes noirs et la maltraitance des autres. Mais la réalisatrice montre aussi les descentes dans des fêtes jugées illégales, les arrestations arbitraires, la colère qui gronde et le quartier qui devient en champ de batailles. L'interprétation est impeccable, la réalisation nerveuse, efficace et maîtrisée. Bref un excellent film à voir.

jeudi 19 octobre 2017

Danielle Darrieux ( France inter)

Ses initiales DD ont été célèbres bien avant BB. Danielle Darrieux, l'actrice qui pouvait tout jouer, nous a quittés.
Elle pouvait tout jouer. Du drame à la comédie, de Ophuls à Ozon en passant par Decoin, en huit décennies de carrière, Danielle Darrieux a traversé l'histoire du cinéma français.
FRANCEINTER.FR

mercredi 18 octobre 2017

L'atelier


L'atelier de Laurent Cantet (Fr)°°° 1 h 53
Antoine ( Matthieu Lucci impressionnant) participe à un atelier d'écriture mené par Marina Foïs à La Ciotat. Il partage des causes nationalistes sans trop les assumer, fait des virées nocturnes avec ses potes en jouant avec une arme. Il aime provoquer les autres participants avec une logique implacable. C'est un être agaçant et fascinant. On a envie de le baffer et pourtant sa lettre finale explique beaucoup. Il est vrai que l'ennui peut être source d'ennuis. C'est un solitaire, misanthrope qui aime la confrontation. Il fascine Olivia, l'écrivaine parce qu'elle sent en lui un danger, un intérêt même pou un futur roman. Mais jusqu'où cette fascination peut-elle fonctionner sans risque. Superbe dialogue et scénario de Robin Campillo ( 120 battements)et Laurent Cantet . Dérageant, énervant et passionnant.

mardi 17 octobre 2017

Kingsman : le cercle d'or


Kingsman : le cercle d'or de Matthew Vaughn (U.S) °°° 2 h 21
Deuxième volet. Deuxième réussite.  Nos agents so british sont de retour et ils s’acoquinent avec leur équivalents américains pour notre plus grand plaisir. La qualité et le renouveau attirent les plus grands : Julianne Moore ( qui a l'air de s'éclater), Halle Berry, Jeff Bridges, Channing Tatum et nous retrouvons Taron Egerton ( moins sexy qu'avant) Colin Firth et Mark Strong bien sûr. Les gadgets sont formidables, les situations invraisemblables mais drôles. Du bond avec de l'humour, toujours, même dans la violence et un côté surréaliste bienvenu. Pour le plaisir tout court. 

dimanche 15 octobre 2017

Téhéran tabou


Téhéran tabou d'Ali Soozandeh (All/Aut) °°°° 1h36
Animation pour adultes. On croirait un avertissement pour un film X. Il aborde effectivement la vie sexuelle des iraniens d'une façon crue mais admirablement écrite, filmée. Rien n'est laissé sur le côté. Le réalisateur n'a pas peur d'aborder tous les sujets qui empoisonnent la vie à Téhéran. C'est une fiction réalité chorale noire. Le dessin est de toute beauté, avec des pastels sublimes. Il accentue le contraste entre les situations délicates des protagonistes ( la prostituée, la jeune fille qui doit se racheter une virginité, l'étudiant pris au piège, la future mère aux prises avec un mari frustré et une belle mère envahissante) et la réalité ( les juges coraniques corrompus ou obsédés qui usent de leur pouvoir, les pasdarans qui se mêlent aux civils à la recherche des soirées privées dansantes et interdites ..., les voisins, le qu'en dira-t-on? ) Avec de très belles idées de scénario: le petit garçon muet témoin de tout, notamment, des enchaînements très réussis. Bref une totale réussite. passionnant et émouvant. A voir absolument.

vendredi 13 octobre 2017

Le sens de la fête


Le sens de la fête d'Eric Toledano & Olivier Nakache (Fr) °° 1 h 57
C'est principalement une parade d'excellents acteurs au service d'un film tout à fait sympathique. L'organisation et le déroulement d'une fête de mariage qui tourne mal. Tout est juste, le jeu, les décors, le rythme et pourtant cela ne fonctionne qu'à moitié, peut-être par manque d'un vrai enjeu dans un tel contexte. Par contre l'approche sociale ( les travailleurs sans papier) fait mouche et toutes les situations qui en déroulent amusent, d'autres sont plus lourdes. Le marié ( Benjamin Lavernhe) est parfait en bourge puant, Bacri est Bacri, on l'aime point. Un tantinet décevant mais pas désagréable.

jeudi 12 octobre 2017

Oui !


Oui ! de Pascal Rocher (café de la gare) °°° mise en scène de Rodolphe Sand
Valérie et Stéphane ont décidé du jour de leur mariage: le 8 Juillet mais comme ils sont complètement dépassés par l'organisation ils prennent un spécialiste de cérémonies pour s'occuper de tout. Celui-ci, plus branché boîtes gay du marais que pavillon de banlieue, se laisse attendrir par ce couple hétéro paumé et accepte le défi. Cette "rencontre improbable" est assez irrésistible de drôlerie. Les trois comédiens se donnent à fond, avec une petite préférence pour Pascal Rocher qui use de ruptures de tons, de silences habités savoureux. Une bonne soirée.

mercredi 11 octobre 2017

Happy end


Happy end de Michael Haneke (Fr/Aut/All) ¤ 1 h 47
Un début insignifiant et une fin lamentable. Au milieu une ou deux scènes qui font qu'on ne quitte pas la salle. Qu'est-il arrivé à Haneke? Bien sûr on retrouve toutes les obsessions morbides du réalisateur qui emploie de nouveau Trintignant et Huppert mais pour en faire quoi ? L'image est vilaine, les dialogues pauvres et ridicules, voire exprès inaudibles (la scène de rue avec le fauteuil, pathétique) Certains acteurs se demandent ce qu'ils font là comme ces migrants en scène finale. Seule la jeune fille a un semblant d'intérêt. Si vous êtes maso, c'est pour vous.

mardi 10 octobre 2017

Confident royal - Victoria & Abdul


Confident royal de Stephen Frears (G.B/U.S) °°° 1 h 47
Un film de Stephen Frears ne se refuse pas, surtout quand la royale Judi Dench y excelle. Même si la patte du réalisateur se fait un peu académique l'humour qui s'y distille à tout moment, en fait un pur moment de bonheur. La dame est tour à tour malade vieillissante, acariâtre, amoureuse, coquine, provocatrice, abusée, colérique, enthousiaste mais toujours tendre au regard de ce petit fonctionnaire indien propulsé là par un hasard à peine crédible. Magnifique reconstitution pour une savoureuse satire qui avance quelque fois aussi lourdement que la reine mais qui nous donne bien du plaisir. A voir.

jeudi 5 octobre 2017

Ramses II


Ramses II ( Bouffes parisiens) °°° de Sébastien Thierry, mise en scène de Stéphane Hillel
Délire d'un homme atteint d'un syndrome paranoïaque ou celui d'un homme victime d'un pervers démoniaque? Telle est la problématique de cette pièce vraiment très bien jouée. Eric Elmosnino a un pouvoir comique incroyable et son partenaire de jeu François Berléand m'enchante à chaque fois. Pièce assez bien écrite ( avec quelques facilités) qui passe de l'humour franc au malaise palpable. Un très beau décors. On passe une excellente soirée.



mercredi 4 octobre 2017

blade runner 2049


Blade runner 2049 de Denis Villeneuve (U.S) °° 2 h 43
Visuellement parfait ce très long film est une suite assez réussie du premier. Trente cinq ans d'attende. Il ne fallait pas qu'il se vautre. Le scénario par contre est inexistant : juste la recherche d'un enfant. Il faut du temps pour entrer dans cet univers très personnel tout en continuité et en même différent. On se plait à admirer les trouvailles, les décors apocalyptiques et ceux design-futuristes, les plans séquences. Ceux-ci durent à l'envi. On est comme hypnotisé et puis d'un coup arrive une scène qui nous sort de notre torpeur. ( l'usine d'enfants, ou la scène d'amour à trois). Glaçant, beau, avec des références à de grands réalisateurs, à voir parce que, aussi, à l’opposé de toutes les productions habituelles.

mardi 3 octobre 2017

espèces menacées


Espacées menacées de Gilles Bourdos ( Fr) °°° 1 h 45
Très loin de l'univers de Renoir, Bourdos nous livre les portraits croisés de trois univers amoureux. Joséphine (Alice Isaaz) se marie avec Vincent Rottiers (incroyablement odieux) et dès sa nuit de noce on sent que sa vie va être un enfer, Alice de Lencquesaing annonce au téléphone à son père (Eric Elmosnino) qu'elle enceinte de son futur mari de 63 ans ( La scène est hilarante) mais il y a aussi Damien Chapelle fagocité par sa maman (Brigitte Catillon) sans oublier les parents de Joséphine  Suzanne Clément et Grégory Gadebois dont la lâcheté sera payante.Tous luttent contre leurs démons et la complexité de leur rapports est passionnante. On passe par tous les sentiments en les regardant se dépatouiller. Mais une des grandes forces de ce film est son incroyable distribution. A voir.

dimanche 1 octobre 2017

Money


Money de Géla Babluani (Fr) °° 1 h 30
C'est l’invraisemblance du film qui en fait son attrait majeur. Comme on ne croit pas un seul instant à cette histoire, on est prêt à accepter tout. Et il s'en passe des choses en une nuit. Trois jeunes gens, marginaux, sans le sou, par un concours de circonstance, vont aller chez un gros bonnet de la politique véreux ( pléonasme ?) lui voler une valise bourrée de fric. Quand il entre dans sa villa il est en train de se pendre. Ils lui sauvent la vie et commence une nuit de cauchemars. De très bons comédiens, Vincent Rottiers en tête, George Babluani, Louis-Do de Lencquesaing ( toujours en salaud magnifique) et même Benoît Magimel boursouflé qui apporte une note d'humour. Tout à fait regardable.