mercredi 28 juin 2017

Cherchez la femme


Cherchez la femme de Sou Abadi (Fr) °°° 1h28
La voilà, la première vraie comédie de l'année. Elle nous rappelle le Gérard Oury de la belle époque, celle de Rabbi Jacob. Une fois la situation posée, cette farce politique gonflée, se bonifie jusqu'à la fin. C'est terriblement bien rythmé, pas un temps mort, pas de discours lénifiant anti-raciste, anti-religion non, du concret. Les situations ne sont pas vraies ( les cités, la grande bourgeoisie etc..) non, elles sont justes. Pas besoin de chichis pour nous faire rire ou réfléchir.( Quelques personnages caricaturaux et le tour est joué) Le propos: pour se débarrasser d'un frère revenu intégriste du Yémen Félix Moati (charmant) se dissimule sous un niqab pour approcher sa fiancée. Il devient Shéhérazade dont s'éprend  le frangin radicalisé. C'est osé et à pisser de rire. Mais surtout c'est un véritable festival Anne Alvaro en mère iranienne révolutionnaire avec un accent inimitable. Comme dans toutes les comédies on pourra reprocher ceci ou cela, mais cette dénonciation de la radicalisation, de la récupération des paumés de notre république par les barbus est moins légère quelle ne parait. Pour vous faire du bien.

K.O


K.O de Fabrice Gobert (Fr) °° 1 h 55
Laurent Lafitte, sous directeur odieux et dictateur d'une chaîne de télévision se réveille après une tentative d'assassinat dans la peau d'un simple présentateur météo. C’est une vraie prouesse que nous propose Fabrice Gobert entre cauchemar et réalité on ne sait jamais où l'on est, on se heurte sans cesse à une explication qui n'est pas la bonne. C'est surtout l'occasion d'une réflexion sur le pouvoir, ses abus et ses conséquences possibles. C'est le pendant fantastique de Corporate. Laurent Lafitte est parfait dans ce rôle de salaud, mais tous les comédiens ont une partition à défendre. C'est un vrai plaisir de se perdre dans ce labyrinthe mental, même si la fin aurait pu être différente.

dimanche 25 juin 2017

Twin peaks


Twin peaks de David Lynch ( 1992) U.S °° 2 h 20
Bien loin des premières œuvres de Lynch, ce film sert de laboratoire au réalisateur. Le public est une sorte de cobaye. Il doit être planqué dans un coin de la salle pour voir comment nous allons réagir à ses propositions de cinéma. Il nous dévoile de suite le coupable du meurtre de la jeune fille et nous balade sans ordre précis dans une histoire complexe et simple à la fois. Cauchemars, réalité sont si proches qu'on ne sait plus très bien qui est quoi. Mais on suit ce long film avec intérêt. Cet intérêt qu'il a perdu dans ses derniers films pour avoir franchi la ligne de l'expérimentation annihilant le plaisir. 

vendredi 23 juin 2017

Ava


Ava de Léa Mysius (Fr) 1 h 45 °°°
Très jolie surprise que ce film qui vaut bien mieux que sa bande annonce un peu repoussante. Ava a treize ans et va perdre la vue. Elle veut vivre, aimer tant qu'elle le peut encore. Sa mère, ( Laure Calamy très bien) libre, un peu fofolle, un peu paumée mais pleine d'envie, la pousse à profiter des ces derniers moments. Entre révolte et envie de petite fille, elle rencontre un jeune gitan avec qui elle va franchir la ligne rouge.C'est étonnant, exaltant; La réalisatrice nous parle de sentiments, d'amour, de peurs, de dangers, n'hésitant pas à se montrer joliment  impudique . C'est réaliste et pourtant on croit voir une fable cruelle mais belle. A découvrir. 

Wulu


Wulu de Daouda Coulibaly (Fr/Sén)°°° 1 h 35
Ladji est jeune et plein d'espoir, surtout celui de conduire enfin le bus dont il est l'aide chauffeur depuis 5 ans; Mais non, un neveu à placer et le voilà humilié, réduit à ce qu'il est : un paumé exploité. Sur un coup de tête il devient passeur de drogue et comme il est malin, poli, intelligent il grimpe les échelons comme dans une entreprise, quitte à prendre tous les risques. C'est nerveux, rapide, extrêmement bien maîtrisé, politique, social. Le portrait de la sœur est assez croquignol. Wùlu ( le chien) est un regard sur la fatalité qui inexorablement broie. Une belle découverte Ibrahim Koma sublime taiseux. A voir.

Creepy


Creepy de Kiyoshi Kurosawa (Japon) °°° 2 h 10
Kurosawa nous offre un magnifique portrait de psychopathe ( Teruyuki Kagawa). Sa tête d'ahuri qui passe du mielleux à l'horrifique me hante encore. Un film fait de chausse-trappes anxiogène au possible qui vers la fin exagère et perd de sa crédibilité mais tout le long j'ai vraiment été retourné. Cela nous change du calamiteux "Secret de la chambre noire". On est chez Franck Thilliez qui raffole des caves, des souterrains , des maisons étranges et sombres; Frissons assurés. 

mardi 20 juin 2017

Conspiracy


Conspiracy de Michael Apted (U.S / G.B) °° 1 h 38
Alice Racine, alias Noomi Rapace, ex-interrogatrice de la C.I.A est chargée par son ex mentor d'éviter que Londres ne soit la cible d'une attaque chimique lors d'un grand match à Wembley. Trahisons, chausse-trappe, coups de théâtre, bref ce thriller accumule tous les ingrédients pour passer une bonne soirée. Rapide, bien menée l'action se laisse voir même s'il n'y a rien de nouveau sous le soleil londonien. Pourquoi pas.

lundi 19 juin 2017

Le vénérable W.


Le vénérable W. de Barbet Schroeder (Fr) °°° 1 h 40
Le pacifisme des moines bouddhisme en prend un sérieux coup avec ce documentaire sans concession de Schoeder. Le vénérable W. prétextant des actes apparemment pas trop graves incite au massacre des peuples musulmans. Des dérives inexcusables même si, sans doute, il y a eu des exactions. Il prône la haine, l'extermination loin des massages pacifistes de cette religion à laquelle appartient le réalisateur. Ce portrait de Wirathu  fait froid dans le dos. On a l'impression de revivre une période nazie: l'extermination des Rohingyas qui chassés vers le Bangladesh furent obligés de revenir vers l'enfer. Une claque.

dimanche 18 juin 2017

Au-delà des étoiles



Au-delà des étoiles Le paysages mystique (M.Orsay) °°°
Magnifique expo. Les paysages dans la peinture comme support d'une quête. Sont réunis ici des chefs-d’œuvres des plus grands artistes. Certains tableaux moins connus volent la vedette aux nymphéas, cathédrale de Rouen de Monet, ceux de Gauguin, de Denis ou au semeur de Van Gogh. Odilon Redon, par exemple offre un très beau tableau de grande taille absolument magique, celui d'Edvard Munch "la danse sur la plage" de toute beauté et mon coup de cœur pour August Strindberg et ses vagues VI, VII etc... incroyable juxtaposition des couleurs; prodigieux vraiment. A voir absolument.

Portraits de Cezanne


Portraits de Cézanne au M.Orsay °°
Une expo qui montre un autre aspect du peintre assez loin de ses paysages, quoique. Il choisit des modèles dans le quotidien, délaissant le bourgeois. Beaucoup de ses tableaux sont peints à l'arrache, superposant les couleurs jusqu'à l'over dose. Une peinture de "maçon" disait un de ses amis Valabrègue. Puis toujours avec ses couleurs chaudes et pastel il s’affine. Travail très intéressant mais au bout du trentième portait de sa femme on se lasse un peu. A voir.

vendredi 16 juin 2017

Ce qui nous lie


Ce qui nous lie de Cédric Klapisch (Fr) ° 1 h 53
La région Bourgogne remercie Klapisch pour cette page de pub. Ce film n'a aucun intérêt, pour un peu on se croirait dans "Chateauvallon" . On espère voir arriver Chantal Nobel derrière une feuille de vigne. Les dialogues sont réduits au minimum, le scénario bien mince. On aime ces acteurs là, mais pas dans ce film là : ils cabotinent, ignorant toute mesure. Allez, économisez deux heures.

mercredi 14 juin 2017

Le cas Martin Piche

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Le cas Martin Piche de Jacques Mougenot (Montparnasse) ° 
Pari réussi : on s'ennuie ferme pour une pièce qui traite de l'ennui. Est-ce voulu ? Ce serait une idée forte. Beaucoup de jeux de mots servis par un beau duo d'acteur, Hervé Devolder complétant celui-ci. Un brin surréaliste, un peu mou du genou, avec une belle pirouette finale. Partagé donc je suis. A vous de vous faire une opinion. 

Retour à Montauk


Retour à Montauk de Volker Schlöndorff (All/ Fr) ¤ 1 h 46
Malgré le casting alléchant Stellan Skarsgärd et Nina Hoss ce film sombre dans l'ennui. Un écrivain au sommet, débarque à New York et retrouve une femme qu'il a jadis aimée. Qui peut s'intéresser à cette bouillie existentielle? Je suis donc sorti. Je ne saurais vous dire si cela s'arrange. Si vous en avez le courage vous me raconterez la fin (Ou pas). 

Marie-Francine


Marie-Francine de Valérie Lemercier (Fr) ¤ 1 h 35
L'impression de voir un film d'il y a 30 ans. A l'époque peut-être aurait-on esquissé un sourire, mais là...Rien ne fonctionne. Et pourtant Hélène Vincent ou Philippe Laudenbach se donnent beaucoup. Mais les situations sont tellement bancales, attendues. Faut dire qu'on se fout royalement des déconvenues de la dame. Le film est sauvé du naufrage par Patrick Timsit attendrissant. A fuir.

mardi 13 juin 2017

Drôles d'oiseaux


Drôles d'oiseaux d'Elise Girard (Fr) ° 1 h 10
Le film est dans la lignée du "Journal d'un séducteur" mais n'en a pas le charme ni le mystère; Bien sûr il y a quelques moments adorables entre Lolita Chammah et Jean Sorel mais on tout cela ne convainc pas vraiment. Le bourru a des répliques très sèches à la fois drôles et artificielles. Reste Paris vrai personnage du film qui en sort grandi grâce à Roberto Berta chef opérateur. Si vous avez l'âme poétique et très indulgente.

jeudi 8 juin 2017

The jane do identity


The jane Doe identity d'André Ovredal (G.B/U.S) °° 1 h 27
Une nouvelle approche du film d'horreur qui fleurte plus vers le fantastique que vers le gore pur. Quoi de plus magnifique qu'une morgue , lieu clos, peuplée d'inconnus ayant subits les pires outrages ! Un père passionné par son travail qui essaie d'y former son fils. Le marchal leur apporte le corps d'une jeune fille incroyablement bien conservé et pourtant morte depuis les lustres.Il la baptise Jane Doe. Arrivent des mystères scientifiques. On analyse, découpe, s'inquiète, s'alarme mais un peu tard. Cette histoire familiale ( il y a aussi la fiancée du jeune Emile Hirsch) actualise la loi du genre. Et c'est toujours avec plaisir que l'on retrouve Brian Fox. Flippant.

mercredi 7 juin 2017

The wall


The wall de Doug Liman (U.S)°° 1 h 30
Bush a déclaré la guerre finie. Nous sommes en plein désert irakien. Des hommes qui surveillaient un pipeline ont été attaqués. Deux militaires viennent à leur secours. Ils sont pris sous les tirs d'un sniper. Tout se passe de chaque côté d'un misérable mur d'une ancienne école qui a été détruite sous les attaques américaines. Un dialogue étrange s'installe entre Aaron Taylor-Johson ( toujours aussi excellent) et le djihadiste. Le jeu du chat et de la souris. Le GI naïf et primaire contre l'islamiste cultivé et déterminé. Une réflexion passionnante sur le pourquoi de cette guerre et une fin prévisible mais diablement efficace. Encore un film cynique vitriolé. A voir.   

HHhH


HHhH de Cédric Jimenez (Fr) °°° 2 h 00
La première heure est vraiment une réussite. L'on suit la genèse du numéro 3 nazi, artisan de la solution finale jusqu'à son assassinat. La mise en scène est prodigieuse, nerveuse, tendue, les mouvements de caméras, les plans, le choix du cadrage , tout est parfait. Il s'interroge sur la naissance du fascisme , sur les racines du mal et c'est passionnant. La deuxième partie est plus convenue en suivant les résistants qui vont commettre l'attentat.C'est sans doute dommage qu'il ne se soit pas centré uniquement sur Heydrich, l'empathie qu'on a pour eux nous détourne de l'horreur mais il fallait bien conclure l'histoire. Très bonne interprétation générale.

L'ombre de Stella


L'ombre de Stella de Pierre Barillet (Rond Point) °°°
avec Denis D'Arcangelo
Sans son complice Grédy, P. Barillet a écrit un monologue savoureux sur une actrice qui traverse le siècle. De ses débuts difficiles, son attitude pendant l'occupation, et ses succès d'après guerre. Tout cela vu par son assistante, actrice elle aussi mais surtout sa confidente, sa costumière, son amie. Enfin ... peut-être, pas tout à fait. D'une extrême mélancolie, quelque fois très drôle mais surtout servi par une très grande actrice Denis d' Arcangelo déjà coupable de Madame Raymonde. Sa gouaille merveilleuse et inimitable fait merveille. Il m'a souvent bouleversé parce que cette relation que nous raconte Mylène son personnage est une véritable histoire d'amour ou  se mêlent l'ambition, la haine, l'amitié, les trahisons. J'ai adoré.

Suntan


Suntan d'Argyris Papadimitripoulos (Gr) °° 1 h 44
Kostis un médecin quarantenaire bedonnant un peu raté arrive sur l'île d'Antiparos. L'hiver c'est mortel mais l'été débarque une faune qui ne pense qu'à la fête et à la baise. Séduit par une patiente peu farouche notre médecin va se laisser éblouir et brûler comme le papillon pris dans la lampe brûlante. Pathétique, cruel, cynique ce film garde pourtant une certaine tendresse pour ses personnages, qui se débattent avec leur misère sexuelle. Dès le début du film se tisse une angoisse qui nous suit jusqu'au final hallucinant digne d'un film d'horreur. Une vraie découverte. Dur mais passionnant.

dimanche 4 juin 2017

L'amant double


L'amant double de François Ozon (Fr) °°1 h 47
Une nouvelle couleur à la palette d'Ozon, le thriller psychologique à la Hitchcock. Dépressive, souffrant de maux de ventre violents Marine Vacth va voir un spy pour essayer de se soigner. Le transfert est plus que réussi puisqu'ils tombent amoureux et s'installent ensemble. Mais la personnalité du médecin se trouble. Il n'est peut-être pas ce qu'il est. Elle continue sa thérapie avec son frère jumeaux et tout se complique. Un film fait de chausses-trappes. le réalisateur se joue de nous  . En adaptant cette histoire  de Joyce Carol Oates il nous montre toutes les facettes de son talent de metteur en scène tout en sortant de sa zone de confort qu'il avait laissée depuis plusieurs films. Très alambiquée et très crue cette histoire est très bien interprétée par Jérémie Rénier formidable et Vatch dans un rôle pas facile du tout. La fin est un peu décevante ( liée à l'histoire elle même) Ce n'est pas mon préféré mais on passe un super moment perdu dans nos supputations. A voir.

Ross Lovergrove


Ross Lovegrove & Imprimer le monde (Beaubourg) °°°
Deux expositions liées par la troisième dimension. Lovergrove est une sorte de sculpteur de technologie. Ses œuvres sont fascinantes de modernité, de beauté, d'une très grande élégance. Chaque objet semble léger quelque soit sa fonction, chaise, voiture, table, vélo, lampe ou ustensiles de cuisine. Très belle surprise que cette première expo consacrée au "disigner". Il faut la compléter par celle qui la jouxte sur les techniques des imprimantes 3D et leurs réalisations incroyables.

Walker Evans


Walker Evans (Beaubourg) °°
Photographe important du XX ème siècle, Evans est le portraitiste de l'Amérique des années 30. Il a influencé les autres de façon indiscutable. Il installe le "Vernaculaire" centrant ses photos sur le quotidien, boutiques, affiches (son père était publicitaire) les rues , les campagnes mais surtout sur des séries de visages figés au naturel, dans le métro, aux docks etc... Il s'oblige à une neutralité qui fige l'émotion dans tous ses clichés, on est peu touché sauf pour les portraits , où là notre imagination est redoublée par cette distance. Les sujets vont vers l'objectif, vers la source. Ce sont principalement que des petits formats. Intéressant mais pas bouleversant.

vendredi 2 juin 2017

Departure


Departure d'Andrew Steggal (G.B / Fr) ° 1 h 49
Le tout début du film, élégant et mystérieux est très réussi après, tout cela se gâte très vite. Les adultes sont insupportables dans leur délire amoureux. L'attirance de l'ado britannique un jeune ado est cousue de fil blanc. Certes il y a quelques photos jolies de la campagne française du sud ouest mais c'est assez chichiteux et décevant. Si vous êtes très indulgent.