dimanche 30 avril 2017

Les initiés


Les initiés de John Trengove (Afr du sud) °°° 1 h 28
Très beau film sur les rites initiatiques en Afrique du Sud. On est en pleine forêt, quelques anciens doivent faire passer des adolescents dans le monde des adultes Un de ses passages est la circoncision. Cette scène est absolument hallucinante, on a basculé dans un autre monde. Ayant vécu un passage en Ethiopie, je sais l'importance de cette journée. Mais là s'ajoute le fait que ces jeunes gens peuvent venir de grandes villes où ils étudient, travaillent et l'absurdité de la situation se confronte avec l'obligation tribale. De plus deux initiateurs sont amants clandestins. Et lors de ce passage on les obligent à tripoter des sexes pour suivre l'évolution de la cicatrisation. Se mêlent envies sexuelles ( les scènes d'amour sont d'une incroyable sensualité), les jalousies, les insultes, l'homophobie. Une fiction a la limite du documentaire dépaysante, prenante, poétique, cruelle, critique et diablement efficace sur l’intolérance. A découvrir. 

vendredi 28 avril 2017

Life, origine inconnue


Life, origine inconnue de Daniel Espinosa (U.S)°° 1 h 46
Six astronautes de nationalités différentes ont pour mission de récupérer une nacelle de recherche sur Mars. C'est la première capsule à revenir de la planète rouge.  Ils récupèrent les données et s'aperçoivent qu'une vie existe en dehors de la planète Terre. Ils étudient une créature qui grandit très vite et va s'avérer dangereuse. Un membre de l'équipe est d'ailleurs victime d'une attaque après l'avoir pas mal titiller à ses risques et périls.. Cet ensemble de muscles et de neurones qui ressemble à une edelweiss  semble avoir décimé Mars il y a des millions d'années. L'équipage ne peut donc revenir sur Terre avec cette Chose à bord... C'est un remake d'Alien sans surprise mais que l'on regarde avec plaisir avec une fin réjouissante mais un peu prévisible. Et puis il y a Jake, alors....

vendredi 21 avril 2017

Cessez-le-feu


Cessez-le-feu d'Emmanuel Courcol (Fr) °° 1 h 43
Romains Duris, ancien soldat des tranchées meurtri par l'horreur s'est éloigné au Burkina Faso pour tenter d'oublier ses chimères. Il traficote à la Rimbaud accompagné d'un compagnon de guerre qui raconte pathétiquement ses exploits. Il décide de revenir dans sa famille détruite: un frère est porté disparu, l'autre est devenu muet. Une infirmière (Céline Salette) le prend en charge et lui apprend la langue des signes. Film sensible, construit sur des allers-retours entre France et Afrique qui vaut surtout par la composition de Duris, partagé entre cauchemars et volonté de vivre à nouveau. Le personnage de Gregory Gadebois est moins convaincant. Attachant.

mercredi 19 avril 2017

A voix haute


A voix haute de Stéphane De Freitas (Doc Fr) °°° 1 h 39
Déjà diffusé sur France 2 ce documentaire est une pépite. L'on suit Eddy, Leïla, Elhadj et plein d'autres étudiants en Seine St-Denis lors d'un concours d'éloquence ( Eloquentia). Drôle, émouvant et surtout fracassant tous les préjugés sur la banlieue. Des joutes magnifiques, sans pathos, sans règlements de compte face à la société. Ces jeunes sont brillants, beaux et seront un futur pour notre pays. Que tous les fachos de France aillent voir à quoi pourrait ressembler notre avenir sans leur bêtise. Un film enthousiasmant qui donne la pêche et l'espoir. A voir d'urgence.

dimanche 16 avril 2017

L'opéra


L'opéra de Jean-Stéphane Bron ( Doc fr) °° 1 h 48
Très long documentaire qui nous plonge au cœur des opéras de Paris: Garnier et Bastille. Il part un peu dans tous les sens pour bien nous montrer la complexité de cette machine gigantesque et foisonnante: des ballets de Benjamin Millepied, au nouveau ténor russe ( Michael Timochenko) arrivant du sud de l'Oural, enthousiaste naïf et jusqu'aux classes d'élèves s'initiant à la grande musique. Situé juste après les attaques du Bataclan, on suit les répétitions des "Maîtres chanteurs" de Wagner et Moïse et Aaron de Schönberg. On n'apprend pas grand chose mais l'on regarde ce film avec un certain plaisir partageant les tâches de tous les corps de métier.  Pourquoi pas.

vendredi 14 avril 2017

L'homme aux mille visages


L'homme aux mille visages d'Alberto Rodriguez (Esp) °°° 2 h 02
On se souvient de " l'Isla minima" un polar nouveau et haletant. Rodriguez récidive avec les portraits d'escrocs espagnols en cols blancs, qu'ils soient aventuriers ou ministres. C'est assez compliqué à suivre dans le détail mais la mise en scène est tellement brillante que l'on accompagne ces scandales politiques comme un thriller. Comme avec les mouvements d'argent public détournés on voyage avec les protagonistes, de pays en pays, on essaie de comprendre magouilles. On s'intéresse particulièrement à "Paco", l'homme aux mille visages, le champion toutes catégories de la fraude, des renvois d'ascenseur, des trahisons, des vengeances... sans oublier un brin d'humour.  Ambiguïtés, manipulations servies par une mise en scène ramarquable ,scandées par une musique omniprésente et envahissante. Bref une réussite: une histoire vraie pleine de mensonges. A voir.

mercredi 12 avril 2017

The young lady


The young lady de William Oldroyd (G.B) °°° 1 h 28
Nous sommes en Angleterre à la fin du XIX siècle, une jeune fille épouse un lord rustre, ivrogne sous l'emprise de son père. Cette union ne vaut que pour la descendance. Mais pour faire un enfant encore faut-il des rapports sexuels et les pratiques du mari sont plutôt limitées. Traitée comme un objet inutile la jeune femme va sauter sur un palefrenier entreprenant et venger sa situation. De soumise elle va devenir machiavélique jusqu'au meurtre. La mise en scène est  d'une très grande maîtrise, d'une efficacité redoutable sans oublier un soupçon d'humour ( le chat à table),peut-être même un peu trop, étalant les virtuosités du réalisateur. Mais surtout le film est porté par le talent de Florence Pugh qui irradie et par le regard étrange mais séduisant de Cosmos Jarvis. A découvrir.

lundi 10 avril 2017

Corporate


Corporate de Nicolas Silhol (Fr) °°° 1 h 35
Dénonciation au vitriol d'un certain monde du travail à travers le portrait d'une DRH sans scrupule       ( pléonasme ?) interprétée de façon magistrale par Céline Sallette. Le patron d'Essen (Lambert Wilson) l'a embauchée pour éliminer les canards boiteux, les trop vieux, les moins performants mais de façon peu élégante, les mettant au placard, leur imposant des doubles contraintes jusqu'à la dépression, la démission. Emilie y excelle, elle est montrée en exemple, jusqu'au jour où restée sourde à ses appels un collègue se suicide. D'abord elle veut sauver sa peau, échapper à la vindicte des employés et de ses patrons toujours prompts à lâcher les leurs. Sentant l'étau redoutable se resserrer sur elle, une prise de conscience va naître jusqu'à la dénonciation et la vengeance. Cette lutte contre ce management par la terreur elle va l'accomplir avec l'aide d'une inspectrice du travail (Violaine Fumeau)  rebelle et humaniste. C'est surtout un magnifique portait de femme, de la machine programmée pour tuer jusqu'à la brebis qui refuse qu'on la tonde. Très fort