mercredi 29 mars 2017

Orpheline


Orpheline d'Arnaud des Pallières (Fr) °°° 1 h 51
Étrangement construit, ce film original nous offre les portraits différents d'une même personne. Est-on vraiment le même selon l'âge ou le lieu, les situations que l'on vit? On va remonter le temps: d'abord il y a Adèla Haenel institutrice modèle qui se fait arrêter devant les yeux ahuris de son mari ( Jallil Lespert très bien) puis l'autre Adèle Exarchopoulos à 20 ans qui drague tous ce qui bouge, encore Solène Rogot ado de 13 ans en rébellion contre son père ( et on comprend pourquoi) et enfin gaminette déjà vivant un drame mais survivant dans une montagne de voitures d'une carrosserie décharge. Tout fonctionne grâce à la mise en scène brillante du réalisateur, la véracité du jeu des actrices dans des scènes pas évidentes. Un film sur le manque d'amour, sur la solitude, l'envie de liberté, d'indépendance jusqu'aux actes les plus spontanés et surement dangereux, ou pas. Une sorte de roulette russe géante. Très fort. A voir. 

mardi 28 mars 2017

Fixeur


Fixeur de Adrian Sitaru (Fr/Roumanie) °°° 1 h 39
Radu est fixeur, il aide les journalistes étrangers à faire des reportages dans son pays. Avec le retour au pays de deux jeunes filles qu'on obligeait à se prostituer à Paris et qui ont osé témoigner, il est sûr d'avoir des témoignages exclusifs superbes à offrir. Il fait venir ses contacts de France. Mais confronté aux paroles de la jeune fille, à sa peur de parler, aux pressions de la famille, de l'entourage mafieux il commence à douter du bien-fondé de sa démarche.  Le film est composé de très belles scènes notamment avec la religieuse,  les voyous de rues ou de la confession crue dans la voiture et servi par un très bon comédien Tudor Aaron Istodor. A découvrir.

samedi 25 mars 2017

Une vie ailleurs


Une vie ailleurs d'Olivier Peyon (Fr) °° 1 h 36
Sylvie a enfin retrouvé son fils qui a été cinq ans auparavant kidnappé par son père. Il vit désormais en belle harmonie avec sa tante et sa grand mère à Montevideo en Uruguay. Il a toujours prétendu que sa femme était décédée. Ce père mort, la grand-mère n'a pas osé avouer la vérité. Les retrouvailles vont être très douloureuses forcément. Intervient l'assistant social Ramsy Bedia qui est chargé de récupérer l'enfant. Il va l'aborder tout en douceur, en tendresse en figure paternelle. Rien ne va se passer comme Sylvie l'avait prévu, mais rien aussi comme nous, spectateur pensions voir évoluer l'intrigue. Ramsy et I. Carré jouent tout en pudeur à l'image de la mise en scène. Intéressant .

vendredi 24 mars 2017

Grave


Grave de Julia Ducourneau (Fr/Bel) °°°
C'est un film différent c'est sûr. La chair et le sang comme moyen de transgression. Il entre dans aucune catégorie connue. Ce n'est pas un film d'horreur (pourtant on se cache les yeux souvent devant des images assez dures et inhabituelles) plutôt un film sur la transmission. Deux sœurs font l'école vétérinaire et se retrouvent lors d'un bizutage qui va être fatale à notre jeune étudiante (Garance Marillier qui ose tout) et surtout à Rabah Naït Oufella ( toujours aussi sexy). Cette école sera un lieu étrange peuplée de gros animaux morts terriblement ciné-géniques, de fêtes limite orgiaques, d'ambiances cauchemardesques. Pourtant, ici pas des scènes gores mais des moments qui distillent l'angoisse dans une fausse réalité qui interroge. Plaisir de la chair qu'il disait. Habile. Pour public plus qu'averti. 

mercredi 22 mars 2017

The lost city of Z


The lost city of Z de James Gray (U.S) °°°° 2 h 20
Cette impression d'avoir de nouveau 10 ans, d'être l'enfant assis dans un fauteuil de ciné et qui découvre pour la première fois un film d'aventure. James Gray nous offre cette joie immense. Bien sûr nous ne sommes pas avec Indy Jones. Il reste lui-même avec une fable intimiste, centrée sur les rapports humains, entre conquérants et indigènes, entre un père et son fils. 2 h 20 qui passent en un éclair.( l'action  s'étale dans le temps) Il y a la jungle bien sûr inquiétante et en même temps presque accueillante à l'image des amazoniens une fois qui ont lancé leur flèches mais elle n'est pas le centre du film. Il y a aussi la Royal Geographic society et ses humeurs, ses trahisons, il y a sa femme féministe, la guerre de 14 ( joli clin d’œil à la dangerosité de la forêt). mais surtout cette foi, cette ambition, cette envie de découverte qui rongent le héros. Une maladie contagieuse qui va contaminer pas seulement son fils mais le spectateur. Je ne connaissais pas Charlie Hunnam, il est prodigieux. Et la fin énigmatique, mystique est magistrale. Une merveille.

Sage femme


Sage femme de Martin Provost (Fr) °°° 1 h 57
C'est un festival Catherine Deneuve. Objectivement elle est géniale ! Faut dire qu'en face, il y a le clown blanc, Catherine Frot formidable aussi. C'est elle, la sage femme, celle du sacrifice, des gardes de nuits, des joies immenses des naissances.Elle vit à Mantes la Jolie, dans une cité, pour une fois montrée apaisée et débarque du passé la femme flambeuse qui a poussé son père au suicide. Les retrouvailles ne sont pas forcément  bienvenues. Martin Provost va nous concocter une leçon de vie magnifique dans un univers de banalités qui sont la vie. Un jardin, une balade surréaliste en camion avec Olivier Gourmet ( au regard gourmand), une séquence diapos hilarante avec Quentin Dolmaire, une apparition clin d’œil avec Mylène Demongeot et avec tendresse avec Pauline Etienne. Et puis du rire tout le temps malgré la situation tragique. Un très film tout simple qui fait du bien.

1;54


1.54 de Yan England (Canada) °° 1 h 46
On ne va pas démolir ce film qui déborde de bonnes intentions et qui dénonce les harcèlements que subissent deux gays d'un lycée canadien. L'un veut s'assumer, l'autre non. Mais il y va avec de très très gros sabots et c'est dommage. Il avait le sujet et les comédiens dont Antoine-Olivier Pilon de "Mommy". Touchant mais lourdaud.

samedi 18 mars 2017

Jours de France


Jours de France de Jérôme Reybaud (Fr) °°° 2 h 20
C'est une sorte de long jeu de piste qui petit à petit impose une douce mélancolie. Un matin Pierre (Pascal Cervo) quitte Paul (Arthur Igual) et au hasard de ses contacts sur Grindr va traverser la France et rencontrer des personnages haut en couleur. A chaque fois c'est comme une petite scène très bien écrite, décalée, drôle ou émouvante. Cela rappelle "T'es heureuse, moi toujours" de Jean Marboeuf avec la magnifique Dominique Labourier. Ici on se réjouit de revoir Fabienne Babe, Florence Gorgietti, Nathalie Richard, Jean-Christophe Bouvet et d'autres pendant un court moment et de découvrir la jolie plastique de Mathieu Chevé. Peut-être un peu trop long, ces travelings de route qui scandent l'action auraient sans doute mérités des coupes mais on reste sous le charme, la délicatesse, le romanesque. A découvrir. 

mercredi 15 mars 2017

L'autre côté de l'espoir


L'autre côté de l'espoir d'Aki Kaurismäki (All / Fin) °°° 1 h 38
Encore un film qui débute de façon décalée, un peu énervante et qui devient une petite merveille au final. On croit revoir un film façon "L'homme sans visage" ou "Le Havre" mais non. Ici c'est un plaidoyer formidable pour la liberté des êtres, la fraternité, la solidarité, l'humanisme  par le burlesque. Tout ce qui est grave ou tragique est traité avec une distance qui surprend et séduit, avec un minimum de moyen, un dépouillement hypnotisant. Dans ce monde inhumain les horreurs défilent avec une douceur incroyable parce qu'il y a toujours un être bon, généreux qui contrebalance cet enfer. Ces migrants sont notre honte et notre espoir, notre compassion ne suffit plus. C'est un film engagé, bourré de tendresse, d'amour, de fantaisie. La saga "restaurant" en est le symbole hilarant. Un grand film.

Paris pieds nus


Paris pieds nus de Dominique Abel & Fiona Gordon (FR /Bel) °° 1 h 21
D'abord on se dit que la folie de nos doux-dingues amis ne fonctionne plus. Et puis à un moment donné tout remarche, la poésie reprend le dessus. Une petite fable sur l'amour et le hasard qui se passe sur les bords de la Seine aux pieds de la statue de la liberté parisienne, sur une péniche et même dans le fleuve. Dernier rôle d'Emmanuelle Riva qui s'en donne à cœur joie en vieille femme qui perd la boule et Pierre Richard en Pierrot lunaire sont là. On s'en réjouit.

intra muros


Intra muros d'Alexis Michalik (Théâtre 13) °°° 
Au début on a un peu peur. Un metteur en scène propose un atelier théâtre en milieu pénitencier, on se dit qu'on ne va pas trop rigoler . Cela fait un peu faiblard et puis petit à petit on se rend compte une nouvelle fois que Michalik est un malin. Ce prologue était voulu et on pénètre dans l'histoire sans faire attention, comme par surprise. On s'intéresse aux vies des acteurs jusqu'à ce que l'émotion déborde. Les acteurs sont formidables. De nouveau je déclare ma flamme à Alice de Lencquesaing: quel talent ! On retrouve la fluidité de la mise en scène au service d'un sujet beaucoup plus grave. Même s'il y a quelques faiblesses on prend un plaisir immense. A voir.

samedi 11 mars 2017

Split


Split de M. Night Shyamalan (U.S) ° 1 h 57
Une intro impec, surprenante et maîtrisée puis s'en suit un ramassis de débilités qui s'enchaînent. Un homme aux multiples personnalités kidnappe trois jeunes filles dans un sous-sol façon labyrinthe minotauresque. ( La bête rode...) James McAvoy ( que j'adore) a du mal à différencier ces différentes facettes et tout tombe à plat. Les jeunes filles ont l'air aussi traumatisées et apeurées que trois courges dans un grand huit à la foire du trône. On a droit au docteur psy spécialiste qui va jouer les Ariane avec son mouchoir. C'est du lourd, surtout côté ennui. Si vous avez l'humeur indulgente.

Citoyen d'honneur


Citoyen d'honneur de Mariano Cohn & Gastòn Duprat (Ard / Esp) °°°°
Il a reçu le prix Nobel de littérature. Lors de son discours à Stockholm on sent déjà déjà que le bonhomme n'est pas tout à fait comme tout le monde. Il a la panne des écrivains honorés. Il refuse toute proposition jusqu'au jour où il accepte de revenir à Salas sa ville natale en Argentine. Et là commence un festival de gags. Les situations les plus cocasses s'enchaînent, de l'aéroport où l'attend le demeuré du coin et de ses conséquences jusqu'en ville où tout part en cacahuètes. Daniel Montovani était plein de bonnes intentions quand il débarque mais son passé, les jalousies, les rancœurs, les différences sociales et culturelles  vont transformer son court séjour en enfer. Il tombe dans tous les pièges. Faut dire que les habitants de Salas sont "salés". J'évite de spolier les événements comiques pour votre plaisir futur. Allez voir ce petit bijou servi par un Oscar Martinez fabuleux ( meilleur comédien à Venise) et un Dady Brieva non moins prodigieux en rustre frustré. A voir vite.

vendredi 10 mars 2017

Les figures de l'ombre


Les figures de l'ombre de Theodore Melfi (U.S) °°° 2h06
Ce n'est pas un film qui va révolutionner le cinéma mais qui va donner une pêche d'enfer à ceux qui le verront. On a plaisir à suivre le parcours de ces trois femmes au fort tempérament qui œuvrèrent dans l'ombre de la N.A.S.A pour que John  Glenn aille côtoyer les étoiles. Elles sont formidables (Octavia Spencer, Taraji P. Henson et Janelle Monàe) Elles vengent ainsi le mépris, la haine, l’indifférence que leur talent ou que la couleur de peau suscitaient. Un film qui fait du bien.

mercredi 8 mars 2017

Le secret de la chambre noire


Le secret de la chambre noire de Kiyoshi Kurosawa (FR /bel/Japon) °° 2 h 10
Premier film français du japonais. Toujours fidèle au fantastique il crée un film étrange, doux mais tourmenté.Tout ce qui nous entoure dans sa banalité devient un décors singulier, rare et extraordinaire en même temps, à l'image de la gare des Grésillons ou de ce pavillon magnifique, inquiétant, décati mais  respirant une splendeur passée. Là va naître le surnaturel. Tahar Rahim, Olivier Gourmet, Malik Zidi adoptent immédiatement cet univers : l'histoire d'un artiste photographe à l'ancienne avec des machines incroyables qui a perdu sa femme et qui va accueillir un nouvel assistant. Les photos pour lesquelles tout est sacrifice et pour qui pose la très belle Constance Rousseau sont le centre du film. Effets sobres mais efficaces. Qui est vivant ? Qui est mort ? Un film très long pour esprit très ouvert.

Honneur à notre élue


Honneur à notre élue de Marie Ndiaye mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia. (Rond point) °
Dommage que cette pièce n'ait pas bénéficié d'une mise en scène parce que le sujet était d'actualité et cette approche de la lutte du pouvoir intéressante. Le premier tableau visuellement joli ennuie assez vite, puis une scène absolument vide de jeu ( Isabelle Carré statufiée) puis enfin l'intérêt se pointe grâce surtout à Patrick Chesnais formidable. Les acteurs du coup ne sont pas convaincants ( Jean-Paul Muel, Chantal Neuwirth d'habitude si éclatants sont mornes). Une très grosse déception. Cette pièce plutôt intimiste aurait peut-être profité d'un plateau moins grand. Bof.

mardi 7 mars 2017

T2 trainspotting


T2 Transpotting de Danny Boyle (G.B) ° 1 h 57
La virtuosité de quelques scènes ne vient pas compenser l'accumulation de mauvais goût. Danny Boyle est resté scotché dans le passé. Il n'y a rien ici qui pourrait réjouir nos appétits. Tout sonne creux et tape à l’œil avec tendance vulgarité. C'est un vrai mauvais trip.

dimanche 5 mars 2017

Logan


Logan de James Mangold ( U.S) °°° 2 h 14
Final réussi. Hugh Jackman pour sa dernière apparition dans Wolverine s'offre une prestation plus qu'honorable. Ce road-movie est une assez belle surprise. Logan est devenu chauffeur de limousine, il boit et surtout il est rongé par une maladie incurable: un virus attaque sa carapace d'adamantium. Une mexicaine traquée va lui mettre dans les pattes une toute jeune fille ( extraordinaire Dafne Keen) qui semble être sa fille et dotée des mêmes pouvoirs. S'en suit une course poursuite avec le vieux toujours dans son fauteuil roulant entre le Mexique et le Dakota. Moins d'effets spéciaux, plus de mélodrame et beaucoup plus de plaisir.

samedi 4 mars 2017

Alvaro Soler


Alvaro Soler ( Maroquinerie) °°°
Alvaro Soler en concert est à l'image de son public, simple et généreux. Il partage ses chansons pop-latino avec une pêche qui ne peut que séduire et se transmettre à tous. Tout le monde était heureux, chantait à tue-tête et visiblement cela a touché l'artiste. Ses chansons sont vraiment entraînantes, parfaites pour l'intime Maroquinerie. Le chanteur est juste en face de vous et on a l'impression de partager avec lui et contrairement à ce qu'on s'attendait il n'y avait pas que des jeunes adolescentes en transe mais un public de tous âges, de tous sexes. Du bonheur sans prise de tête à savourer tout simplement.... et il est super beau ....

Patients


Patients de Grand corps malade et Mehdi Idir (Fr) °°° 1 h 50
Fabien Marsaud (Grand corps) se rêve en champion de basket mais voilà que, connement il saute dans une piscine pas assez remplie, se casse une cervicale et devient tétraplégique incomplet. ( Il pourra peut-être s'en sortir). " Tétra" comme les jeunes de l'hôpital aiment se chambrer. Car ce film est tout sauf un documentaire poussif et complaisant. Il est drôle , très drôle sans édulcorer la réalité, simple, rapide et juste. Pablo Pauly parfait dans ce rôle est entouré d'acteurs formidables Soufiane Guerrab, Moussa Mansaly.. chez les patients, Yannick Renier, Anne Benoit, Dominique Blanc chez le personnel hospitalier et même Xavier Mathieu qui joue le rôle du père. On suit ses luttes, sa convalescence et celles de ses camarades d'infortune avec passion sans être dérangé par un apitoiement qui n'a pas lieu d'être. Chapeau.

mercredi 1 mars 2017

Les oubliés


Les oubliés de Martin Zandvliet (Dan) °°° 1 h 41
Un épisode complètement inconnu de la guerre de 40. De très jeunes allemands (sont-ils seulement majeurs?) sont envoyés sur les plages danoises pour servir de chair à mines en en déterrant des milliers sous les ordres d'un sergent un peu sadique.  Proposé à l'Oscar, ce film très émouvant, ne repose  pas seulement sur le suspense de l'explosion. Heureusement il aurait été difficilement regardable. Non, on apprend à connaître ces pauvres garçons qui n'étaient pas responsables de l'horreur de leur aînés et l'on suit l'évolution de leur horrible situation. A découvrir.

A ceux qui nous ont offensés


A ceux qui nous ont offensés d' Adam Smith (G.B) ¤ 1 h 39
Voilà tout à fait le genre de film que je déteste. Ras le bol de vouloir que l'on s’apitoie sur une bande de dégénérés, gangsters débiles. On n'a aucune empathie pour eux, on se fout de ce qu'ils font. On a juste un pincement au cœur pour les enfants qui vivent au milieu de tout ces immondices.Ce ne sont pas les acteurs qui sont en cause, ils jouent très bien mais le propos: l'auteur n'a rien a raconter. Au secours !