mardi 28 février 2017

Rock n' Roll


Rock N'Roll de Guillaume Canet (Fr) °°° 2 h 03
La chose qu'on peut reconnaître à Guillaume Canet est qu'il ne s'épargne pas. La satyre est féroce mais tellement réussie et drôle. Bien sûr il y a quelques scènes entre potes inutiles qui alourdissent un peu le rythme et le fait qu'il soit un peu trop long mais alors le reste c'est un festival. Canet, bafoué, humilié, dépassé, par une journaliste mielleuse qui ose la vilaine comparaison avec Niney ou Ulliel, il va péter un plomb: vouloir rester jeune, dans le coup , Rock quoi ! de toutes les façons. C'est hilarant. Et puis il y a surtout Marion Cotillard extraordinaire qui perfectionne son accent québécois pour Dolan et toutes les apparitions, Johnny, Laetitia, Gilles Lelouch, ses propres parents, les Attal's qui sont tous justes. Et toute cette folie va finir par une folie encore plus grande dont le ridicule comique fait froid dans le dos et crée même une sorte de malaise. Une assez belle réussite.

dimanche 26 février 2017

Lion


Lion de Grath Davis (U.S) °°° 2 h 00
Saroo (Incroyable petit Sunny Pawar) embarque par hasard dans un train vide qui l'entraîne à 1600 km de chez lui, Ganesh Talay  vers Khandwa. Son frère l'a laissé, seul sur un banc en pleine nuit. Il arrive à Calcutta. Cette première heure est de toute beauté. Pour qui connait un peu l'Inde on y retrouve tout, la foule, les odeurs, les couleurs, la dureté, la beauté aussi. On suit les déboires du bonhomme le cœur serré. Il atterrit dans un orphelinat où il sera recueilli par un couple d'australiens vivant en Tasmanie. Commence la partie faible du film: 20 ans après Dev Patel commence une recherche sur google Earth  de son village natal pour retrouver sa famille,c'est beaucoup trop long et appuyé. Mais la fin sauve tout, je défie quiconque ne de pas verser une larme quand notre incroyable héros retrouve son village, sa mère, son passé qui resurgit. Pour ceux qui ont encore un cœur.


vendredi 24 février 2017

Chez nous


Chez nous de Lucas Belvaux (Fr) °°° 1 h 54
D'aucuns diront: oui mais tout cela on le sait ! Et alors ce n'est pas une raison pour ne pas enfoncer le clou. La démarche de Lucas Belvaux est intéressante parce qu'elle parle de l'embrigadement d'une jeune infirmière dans un parti fasciste mais sans forcement caricaturer. ( même si des fois il y a quelques facilités) Le choix des acteurs est primordial. André Dussollier, le bon docteur proche des gens avide de pouvoir, la petite infirmière au grand cœur, proie évidente Emilie Dequenne décidément une des meilleure actrice immédiatement crédible, et tous les autres, Guillaume Gouix, Cyril Descours, l'épatante Anne Marivin. Le début du film montre un pays dévasté par le chaumage, la solitude, les haines alimentées les uns par les autres, foyer parfait pour l’implantation du parti populiste. Le film est une succession de scènes très réussies où l'amour sourde sous l’immondice et d'autres beaucoup plus démonstratives.Catherine Jacob par contre n'est pas à la hauteur du personnage, trop fade, trop doucereuse. A voir.

mercredi 22 février 2017

De sas en sas


De sas en sas de Rachida Brakni (Fr) °°° 1 h 22
Pour son premier film Rachida Brakni ose la difficulté et c'est tant mieux. Servie par des comédiennes vraiment toutes, sans exception formidables, on suit avec elles leur parcours de combattantes de l'entrée jusqu'au parloir. Jamais on aurait pu s’imaginer que ce soit aussi difficile. De sas en sas ( contrôle, vestiaires, lingerie,salle d'attente) on apprend à connaître ses femmes, à partager leur histoire passée. On s'amuse de leur ruses, de leur façon d'approcher les gardiens. On s'indigne de la façon dont elles sont traitées comme on s'indigne aussi de la condition de travail des gardiens. La réalisatrice a situé son action pendant la canicule qui acerbe les sentiments, qui fait s'enchaîner les situations cocasses ou dramatiques jusqu'à se concentrer uniquement sur leur vraie raison d'être là ( culpabilité, devoir, habitude) Huis clos à voir .

Fences


Fances de Denzel Washington (U.S) ¤ 2 h 20
Deux, trois minutes suffisent pour comprendre que ce film ne sera que du théâtre filmé . C'est extrêmement bavard jusqu'à l'overdose et à un moment cela devient insupportable. Les comédiens cabotinent à n'en plus finir ( Denzel désolé trop c'est trop) les seconds rôles idem: rien n'est naturel, tout est surjoué. Seule Viola Davis sobre s'en sort magnifiquement dans son rôle de femme bafouée. Je ne raconterai pas la fin puisque je n'ai pas tenu les 2 h 20. Si vous en avez le courage....

noces


Noces de Stephan Streker (Bel) °° 1 h 38
Zahira ( lumineuse Lina El Arabi) est une très belle jeune femme d'origine pakistanaise très bien intégrée dans son pays d'accueil la Belgique. Mais elle est déchirée entre deux cultures. Elle veut vivre comme le font toutes ses copines ( Alice de Lencquesaing formidable) et elle a déjà bien profité des joies adolescente puisqu'elle se retrouve enceinte. Mais sa famille aimante est plutôt compréhensive, ce n'est pas trop cela qui pose problème. Cela se gâte quand elle refuse de se marier à un jeune garçon vu sur internet. L'honneur est en jeu et tout devient très compliqué. Le frère ( Sébastien Houbani) sera le lien difficile et fatal de cette rébellion. Traité comme un thriller, sans parti pris entre les acteurs du drame ce film se doit d'être vu. 

vendredi 17 février 2017

Loving


Loving de Jeff Nichols (U.S) °° 2 h 03
Il est blanc, elle est noire, ils s'aiment. Ils se sont même mariés dans un état proche de la Virginie mais ils sont hors la loi. Arrêtés, condamnés à l'exil. C'est presque par hasard si Milfred écrit une lettre à Bob Kennedy pour dénoncer cette inégalité. S'en suit une longue bataille juridique qui aboutira à son abolition . Nichols même s'il émeut réalise un film d'un classicisme absolu, lent, délicat, contemplatif, elliptique, mais très long servi par Ruth Negga une paysanne qui se découvre des envies de combats et Joel Edgerton tout en retenue avec des faux airs de John Savage. A découvrir.

A cure for live


A cure for live de Gore Verbinski (U.S/All) °° 2 h 27
On croirait du Gaston Leroux d'aujourd'hui, genre la poupée sanglante. Verbinski a quitté les Caraïbes pour les montagnes suisses. On y gagne au change. Autant les pirates m'irritaient au plus haut point autant ici il y a une certaine recherche grand guignol qui séduit. On n'y croit pas un seul instant mais l'on suit jusqu'au pour savoir le pourquoi du comment et pendant 2 h 30 ! C'est une sorte d'hommage au cinéma d'antan, aux séries B voir Z. pourquoi pas.

jeudi 16 février 2017

Bazille à Orsay


Frédéric Bazille au musée d'Orsay °°°
Que serait devenue l'Oeuvre de Bazille si une balle prussienne ne l'avait pas fauché à 19 ans. Pourquoi diable s'est-il engagé dans l'armée? Cet artiste assez gâté par la vie avait son atelier qu'il partageait avec Monet, Renoir et où il recevait quantité d'autres créateurs et pas seulement peintres, des musiciens, des écrivains (Edgar DegasAlfred SisleyÉdouard ManetBerthe MorisotPaul CézanneCamille PissarroÉmile ZolaPaul Verlaine) . C'est en regardant ses tableaux et en lisant ses lettres qu'on peut s'inventer une explication. Cette scène d'été qui est aussi l'affiche de l'expo est un homo-érotisme incroyable. Les jeux d'ombres et de lumière sont magiques, et que dire du pêcheur à l'épervier? Quand on voit son tableau de famille où il est presque caché, raté tandis que son père est seul à ne pas regarder vers le peintre, on se dit qu'il y a anguilles sous roches, qu'il devait être aussi très malheureux. Un secret trop lourd à porter ? D'autres tableaux sont remarquables: la toilette, l'ambulance improvisée, Renoir assis... Bref  une magnifique exposition.

La peur


La peur de Zweig ( Théâtre Michel) °° mise en scène d'Elodie Menant

La nouvelle située au début du siècle à Vienne est transposée dans les années 50. On se demande bien pourquoi. Les costumes et l'ambiance de l'époque manquent un peu mais les trois comédiens s'approprient le texte de très belle façon. Une trentenaire bourgeoise, mariée trompe son mari. Elle est menacée par la femme de son amant musicien qui la fait "chanter". Bien sûr comme dans chaque nouvelle de Zweig il y a une chute étonnante. Bien jouée et prenante. Par contre les déplacements des praticables qui servent de décors n'apportent rien et nuisent à la fluidité. A voir.



mercredi 15 février 2017

Alibi.com


Alibi.com de Philippe Lacheau (Fr) °° 1 h 30
Voilà une comédie sans prétention qui remplit son contrat: nous divertir. Même si des fois les situations sont un peu prévisibles, le film est bien écrit et tous les comédiens ont l'air de bien s'éclater. On s'amuse à voir défiler tout le show-biz mais chacun a un petit quelque chose à défendre. Les gags sont assez réussis ( beaucoup de références à de grandes comédies - Wanda, Le corniaud, Banzaï etc..) A voir pour oublier un quotidien un peu morose.


Dans la forêt


Dans la forêt de Gilles Marchand (Fr) °° 1 h 43
La forêt à perte de vue comme une prison à ciel ouvert ou comme un lieu de découverte, d’exploration, de fin d'enfance? Gilles Marchand ( magnifique scénariste) emmène un père et ses deux enfants dans ce monde inquiétant. L'ambiance est lourde, la tension palpable, Jérémie Elkaïm étrange et flippant, qui n'a pas vu ses enfants depuis un an leur parle sans prendre de gants et aborde des sujets anxiogènes. L'aîné se rebelle contre cet homme qui pour lui n'est pas un père et le petit se découvre un don encouragé par celui-ci: il voit un monstre à la tête trouée. Le réalisateur joue sur toutes nos peur ( le noir, les ogres, le diable, le vide ...) servi par un petit comédien prodige (Timothé Vom Dorp) . La fin est peut-être plus discutable mais comment finir une telle histoire? A vous de voir.

lundi 13 février 2017

American honey


American honey d'Andrea Arnold (U.S) °°° 2 h 43 !
D'aucun dénonce un film d'épate facile mais je m'inscris en faux. J'ai totalement adhéré à la proposition de la réalisatrice. Plus pour son regard incroyablement déroutant et pathétique d'une Amérique abandonnée, de gens misérables à l'image de ces petits enfants s'amusant dans des maisons dégueulasses seuls au milieu des seringues, pieds nus dans des bennes à ordures à trier de la nourriture périmée, plus que pour son road trip qui n'est qu'un prétexte. Pourtant même si finalement, on ne sait pas grand chose de ces grands ados qui gagnent leur vie en vendant des magasines on s'attache très vite à leur bande. On se demande comment cela peut fonctionner et surtout comment cela va-t-il finir. Même l'histoire d'amour est montrée de façon inhabituelle et séduit. Bref je n'ai pas vu passer les 3 h 00 du film. A voir.

dimanche 12 février 2017

Brothers of the night


Brothers of the night de Patric Chiha (FR/Aut) ° 1 h27
Dès la la première scène de ce docu-fiction on sait qu'on court à la catastrophe. Bien sûr ces gosses sont perdus. Ils sont partis de Bulgarie où souvent ils ont laissé femme et enfants, parce qu'ils se sont mariés à 16 ans pour se prostituer à Vienne au Rüdiger bar. Ils ont toute notre compassion. Mais leur misère intellectuelle, leur vie horrible ne font pas, dans ce cas précis un film. On ne sait presque rien d'eux et le peu qu'ils nous livrent est exactement ce qu'on attend. Les dialogues restent cantonnés à t'as pris 50 €, non 100. Ah bon, moi une fois j'ai eu 1075 € Et ce texte tourne en boucle. Ils n'ont rien à dire alors que leur vies devraient être émouvantes. On imagine qu'ils n'aiment plus leur femme, qu'ils se foutent de leur mômes et peut-être qu'ils sont gays en se l'avouant pas. Les rapports entre ne sont pas très sympas non plus, aucune entraide, rien le vide. Le tout dans une lumière bleue-rouge très esthétisante. Je cherche encore l’intérêt de ce film.

vendredi 10 février 2017

Le concours

Le Concours : Affiche
Le concours de Claire Simon (Fr) °°°° 2 h 00
Tout le monde se rappelle du traumatisme qu'est un examen. Les jeunes gens qui passent celui de la Fémis viennent avec leur tripes et Claire Simon les filme admirablement avec neutralité, distance, amour et compassion. Quand un candidat semble ridicule, hop, le jury ( qui est observé aussi) le sauve derrière et vice et versa. Et puis c'est drôle, un rire sans doute pour désamorcer l'ambiance anxiogène du film. Parce que finalement le choix ( 60 élus sur 1200 candidats) va se jouer sur des critères tellement différents. Le candidat vient avec son passé, son histoire, sa séduction, ses défenses, son arrogance, sa timidité, son imaginaire, sa sensibilité, son savoir faire. Ce qui peut-être un atout pour l'un sera rédhibitoire pour l'autre. Quelle position adopter?: c'est une question d'équilibre qui lui même peut-être contesté. On se confronte à l'humain et c'est passionnant. Et le travail de Claire Simon ( montage, équilibre des séquences, choix des interventions) crée un véritable suspenses. Bref une très grande réussite. 

jeudi 9 février 2017

Silence


Silence de Martin Scorsese (U.S) °°° 2 h 41
Deux prêtres portugais partent à la recherche de leur ancien professeur disparu dans un japon hostile. On dit qu'il aurait renié sa foi. Le doute leur est insupportable, il faut qu'ils sachent ou qu'ils le ramènent à la raison. Commence alors, un long et pénible chemin de croix qui nous épargnera rien. Scorsese nous oblige pendant trois heures à nous poser des questions. Comment réagir face au chantage: apostasie contre vies humaines. Les deux pères transpirent la culpabilité, redonnant l'espoir aux villageois avant de les envoyer à la mort après des tortures toujours plus raffinées, confrontés à leur propre vanité, leur orgueil, leurs doutes, leur foi vacille et se heurte à cette évangélisation douteuse. Le Japon impérial n'est pas l'Afrique ou les nouvelles terres d'Amérique. Malgré les tortures Scorsese nous montre aussi un pays d'une grande beauté, raffiné, brillant et intellectuel. La question restera posée : pourquoi Dieu reste-t-il Silence face aux appels à l'aide? A voir.

mercredi 8 février 2017


L'ascension de  Ludovic Bernard (Fr) °° 1 h 43
Film tout à fait sympathique sur l’invraisemblable pari d'un jeune noir des 4000 de la Courneuve d'escalader l'Everest pour les beaux yeux de sa copine. On n'y croit pas une seule seconde et pourtant cette histoire est vraie, ce qui en fait l'intérêt. La bonne humeur et la tchatche d' Ahmed Sylla, le grand sourire d' Alice Belaïdi ajoutent à notre plaisir  et surtout le visage impassible de Nicolas Wanczycki. Juste pour oublier l'humeur ambiante. 

mardi 7 février 2017

Yourself and yours

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Yourself and yours d'Hong Sang-Soo (Corée du sud) ° 1 h 26
J'aime beaucoup l'idée de ce film mais pas sa réalisation plus que minimaliste. L'amour et l'alcool, mêler les deux pour le meilleur et pour le pire. La caméra reste fixe soit dans une chambre quelconque, soit dans un bar banal, sans charme, et passent devant elle des hommes qui draguent une jeune fille à la coréenne. L’héroïne accro à l'alcool va se faire passer pour sa sœur jumelle déroutant ainsi les prétendants et nous aussi public. C'est le propos séduisant du film. Mais les acteurs sont mauvais comme cochon, le bavardage Rohmérien fatiguant, seule la fin inattendue et drôle sauve le film de l'ennui.Bof.  

Dalida

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Dalida de Lisa Azuelos (Fr) °° 2 h 04
Sveva Alviti est Dalida sans aucun doute . Quand elle chante je suis malade, on y est, on y croit et rien que pour cette performance, le film vaut d'être vu. Ceci dit, il reste un biopic classique, Après un début un peu difficile une atmosphère s'installe. On s'intéresse aux amours de Iolanda et à la malédiction qui semble les accompagner, plus qu'à sa carrière proprement dite. Les personnes qui l'entourent sont furtivement esquissés à part Orlando (Riccardo Scamarcio) mais on retrouve avec émotion même si on n'est pas un fan, la fabuleuse aventure que fut sa vie et l'artiste mondiale des TV des Carpentier jusqu'au désert de Youssef Chahine. Pour le souvenir et surtout pour Sveva.

lundi 6 février 2017

Moonlight

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Moonlight de Barry Jenkins (U.S) °°° 1 h 51
Enfin une vision nouvelle de l’Amérique avec ce magnifique film aux images oniriques d'une poésie absolue. Pourtant on est à Miami, dans un monde uniquement peuplé de noirs, un quartier de pauvres, de dealers. Cela aurait pu être lourdingue au possible, mais non, là survit une perle, un jeune black hyper sensible qui découvre son homosexualité. C'est traité avec une délicatesse infinie. En trois parties: la petite enfance, l'adolescence et l'homme mur. Barry Jenkins allie la vie douloureuse du garçon, sans jamais passer sous silence la violence avec une sorte de nonchalance hypnotique. A aucun moment je n'ai ressenti une mise en scène posée, narcissique juste un très belle proposition de cinéma avec des personnages tous passionnants et magnifiquement interprétée ( Trevante Rhodes, André Holland, Mahershala Ali, Ashton Sanders, Alex R. Hibbert) A voir absolument.

Un jour dans le vie de Billy Lynn

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Un jour dans la vie de Billy Lynn d'Ang Lee (U.S)°° 1 h 53
Oublions tout de suite la scène finale, horreur absolue de bêtise américaine et intéressons nous au reste du film. C'est à la fois une critique acerbe et fondée de l’Amérique, du mythe du héros qui sert d'excuse à la lâcheté des autres, du choix de l'engagement pour des causes pas très nettes, et de l'exploitation de tout pour l'argent ( ici le soi-disant courage des militaires) par des cinéastes véreux. Le personnage de la cheerleader en est le symbole, aguicheuse et manipulatrice, protégée par son statut. Et de l'autre côté une envie de ne pas blesser les " vraies"valeurs de ce pays, magnifiant ces gamins et leur naïveté. Partagé est Ang Lee, partagé donc, je suis. A vous de vous faire une opinion.

samedi 4 février 2017

Jackie

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Jackie de Pablo Larrain (U.S) °° 1 h 40
Après nous avoir proposé une chasse à l'homme de deux ans entre un flic et le poète Neruda, Larrain offre une semaine de douleur avec Jackie Kennedy qui vient de perdre son mari président d'une balle en pleine tête. Le sujet du film c'est l'image. Celle de la veuve américaine est dans toutes les mémoires. On se rappelle de son attitude, de sa démarche, de ses enfants qui l'accompagne. Le réalisateur construit son film en jouant avec un montage incroyable, ciselé, mêlé, utilise des couleurs criardes, optimisées mais toujours en harmonie, une suite de travellings en tous sens, des dialogues entrecoupés qui se terminent à un autre moment. Bref ce mini-biopic est un exercice de style sur le paraître, à l'image de Nathalie Portman  manipulatrice dans la douleur, se préoccupant aussi et surtout de l'après, de ce l'histoire retiendra, de venir une icône ? Pourquoi pas. 

mercredi 1 février 2017

Ivo Livi

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Ivi Livi ou le destin d'Yves Montand ( Tristan Bernard) °°° d'Ali Bougheraba & Cristos Mitropoulos dans une mise en scène de Marc Pistolesi.
Attention double interprétation.
Adaptation magnifique, dansée, chantée et merveilleusement jouée de la vie d'Yves Montand de sa naissance à Monsummano en Toscane, un an avant l'arrivée de Mussolini,  jusqu'à la gloire mondiale, en passant par le Marseille des quartiers juifs, Paris, Moscou, New York .... La mise scène magique de Pistolesi aux mille idées amuse, enchante et émeut: les ombres portées du Duce sur le mur nu, les tablées ( qui rappellent celle du Sycomore), les costumes détournés, etc ... tout est bon. Et puis surtout les comédiens de cette soirée là: D'abord Laura Bensimon à la voix d'or incroyable Piaf, Maryline, Signoret, Maman, sœur Montand. Elle est fabuleuse. A la mort de Simone quand elle commence les feuilles mortes, on ne peut retenir ses larmes. On retrouve pour la troisième fois de la saison Arnaud Denissel toujours aussi pêchu et talentueux et Doryan Ben ( tous deux des funambules) et une grande partie du répertoire du maestro. Allez -y Allez-y .....

Tempête de sable

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Tempête de sable d'Elite Zexer (Israel) °°° 1 h 27
Nous sommes dans le sud d’Israël dans un village bédouin. Nous allons assister à une triple tragédie. D'abord la mère Jalila qui doit sans rien dire accepter la nouvelle femme de son mari Suliman, puis la fille qui doit renoncer à son amour d'université pour un gros benêt de ce village qui observe, épie pour que la tradition reste la règle. C'est absurde mais c'est comme ça, la loi de la tribu. Et puis enfin l'horreur la répudiation, l'humiliation totale pour une phrase de trop qui pourtant n'était que vérité. Tout cela sous le regard de la plus petite dont on devine facilement le réjouissant futur. La mise en scène sobre et délicate sert parfaitement ce drame bien interprété. A découvrir.