Dheepan de Jacques Audiard (Fr) °°°
Loin de " rouille et d'os, Audiard revient à un cinéma plus âpre: l'exil d'une fausse famille sri-lankaise qui débarque comme gardien dans des barres d'immeubles immondes en banlieue parisienne. Il balaie très vite le départ, ses causes que l'on devine sans peine et nous plonge directement d'une façon incroyablement subtile dans cet autre réalité aussi dure des dealers. Son immense talent c'est de le faire dans une atmosphère presque feutrée, douce et l'on suit vaguement les trafics par la fenêtre comme le fait judicieusement remarquer la femme, comme au cinéma. Lui est le gardien et réussit à passer presque inaperçu, elle s'occupe d'un homme âgé, père du chef de gang Vincent Rottiers. Ces moments dialogués, ces confidences entre eux deux sont absolument bouleversants et contrastent avec la violence qu'on sent présente tout le temps. On se demande ce qu'ils ont gagné à venir se perdre ici mais une piqûre de rappel au milieu du film nous calme illico. Une histoire d'amour s'amorce. Jusque là le film est un sans faute, puis il se tourne vers le polar, il résiste bien et personnellement j'aurai stoppé sur l'image magnifique de l'éléphant blanc. L'épilogue à Londres est en trop. Je pense qu'il mérite largement sa palme parce que son auteur sait prendre des risques, ne refait jamais la même chose. A voir sans faute.
Loin de " rouille et d'os, Audiard revient à un cinéma plus âpre: l'exil d'une fausse famille sri-lankaise qui débarque comme gardien dans des barres d'immeubles immondes en banlieue parisienne. Il balaie très vite le départ, ses causes que l'on devine sans peine et nous plonge directement d'une façon incroyablement subtile dans cet autre réalité aussi dure des dealers. Son immense talent c'est de le faire dans une atmosphère presque feutrée, douce et l'on suit vaguement les trafics par la fenêtre comme le fait judicieusement remarquer la femme, comme au cinéma. Lui est le gardien et réussit à passer presque inaperçu, elle s'occupe d'un homme âgé, père du chef de gang Vincent Rottiers. Ces moments dialogués, ces confidences entre eux deux sont absolument bouleversants et contrastent avec la violence qu'on sent présente tout le temps. On se demande ce qu'ils ont gagné à venir se perdre ici mais une piqûre de rappel au milieu du film nous calme illico. Une histoire d'amour s'amorce. Jusque là le film est un sans faute, puis il se tourne vers le polar, il résiste bien et personnellement j'aurai stoppé sur l'image magnifique de l'éléphant blanc. L'épilogue à Londres est en trop. Je pense qu'il mérite largement sa palme parce que son auteur sait prendre des risques, ne refait jamais la même chose. A voir sans faute.