vendredi 30 janvier 2015

Nuits blanches sur la jetée

 Nuits blanches sur la jetée de Paul Vecchiali (Fr) °
Il a 84 ans, a réalisé des films que j'ai beaucoup aimés, mais je dois dire que là, c'est vraiment spécial. Peut-on dire que l'on s'ennuie assez, sans s'attirer les foudres des spécialistes. On parle de mise en scène! Mais elle est où? Deux personnes qui parlent sur un quai la nuit avec un langage hyper châtié, un seul décors et quasiment un seul plan. Une adaptation de Dostoïevski soit, mais pourquoi en faire un film? Sur scène cela aurait-été déjà plus appréciable. Par contre j'ai fermé les yeux et sans que notre regard soit attiré par mimiques des personnages le texte m'est apparu et c'était beau. Un comble pour du cinéma, non !

mercredi 28 janvier 2015

Snow therapy

 Snow therapy de Ruben Ostlund ( Suède) °°
Une avalanche surprend à la terrasse d'un restaurant de montagne une famille suédoise en vacances dans les Alpes. La réaction de survie du père, lâche, abandonnant ses enfants dans la panique va déclencher à son tour une autre peur panique dans le couple. La femme ne va plus voir que le pleutre, les enfants le peut-être futur divorce, les amis des interrogations étranges. Même si au début on fait comme si, la mère a besoin de s'ouvrir aux autres de façon malsaine aussi comme par vengeance. Bref c'est un film qui questionne, à voir pour essayer d'y apporter des réponses.

Les nuits d'été

 Les nuits d'été de Mario Fanfani (Fr) ¤
Que veut raconter ce film ? Je n'ai toujours pas compris. Bon il arrive après "Une nouvelle amie" , pas de chance, il se passe en 59, pendant le guerre d'Algérie, ce qui lui vaut un soupçon d'histoire mais, de fait, il ne décrit rien. On ne croit pas aux personnages, ni au lieu, ni à l'ambiance pourtant bien léchée par le réalisateur. Ce n'est pas très bien joué non plus (Clément Sibony). On s'ennuie ferme, dommage pour les comédiens Nicolas Bouchaud qui seul offre un personnage crédible.

Heinrich Himmler

 Heinrich Himmler de Vanessa Lapa ( Aut / Israel) °
Un documentaire terrible basé sur la correspondance trouvée dans la maison d' Himmler quand celle-ci fut occupée par les troupes américaines d'avec sa femme. On nous montre une famille "normale" avec des propos glaçants d'un homme qui organisera la solution finale. La lecture de se journal intime en voix off passe un peu à côté de son but: dénoncer l'horreur du personnage. Sa femme avec ses propos déplacés nous stupéfie.

lundi 26 janvier 2015

Discount

 Discount de Louis-Julien Petit (Fr) °°°
Et puis souriez s'il vous plait! Même viré il faut sourire! C'est un vrai film à la Ken Loach, vraiment très bien écrit mais surtout absolument crédible de bout en bout; Pas une demi-comédie bâclée qui surfe sur l'actualité. La situation, on y croit; des employés d'un supermarché exploités, humiliés, corvéables, sous-payés qui se rebellent à leur façon aidés par une population chtie au bord de l'asphyxie. Tous les comédiens sont formidables. Tous les personnages ont un vrai passé, même les figurants existent, on devine immédiatement leur souffrance. Leur forme de résistance et de révolte est crédible. Ce film offre de la générosité, de l'amitié, de la solidarité, de l'amour et non ce n'est pas nunuche, au contraire. Allez-y c'est un ordre! ( vive la démocratie ...)

Foxcatcher

 Foxcatcher de Bennett Miller (U.S) °°
C'est un film feutré. L'histoire d'un milliardaire américain (Steve Carell méconnaissable) qui s'amourache d'un lutteur: Mark Schultz. Sous des faux prétextes nationalistes, de victoires mondiales ou olympiques cet homme malade, seul, veut moduler une équipe de lutte à son image, celle à laquelle il veut ressembler:  un aigle! Il achète tout, les gens , les domestiques, les victoires. C'est sa seule façon de fonctionner; petit, sa mère lui avait même acheté un ami ! Mais il est glacial, inquiétant, antipathique, manipulateur. Les frères Schultz seront intrigués, charmés puis détruits par cette chose indéfinissable. C'est un film intéressant, dérangeant, on ressent cette violence qui suinte, bien mis en scène, bien joué. Une image parfaite de la naissance d'une dictature. Mais long, trop long. Carell ne présente qu'une mimique, lui qui d'habitude n'arrête pas de grimacer. Ces quelques remarques faites, c'est un film à voir, plutôt à ressentir, de la chorégraphie des prises de lutte aux brumes glacées des paysages. 

samedi 24 janvier 2015

Loin des hommes

 Loin des hommes de David Oelhoffen (Fr Maroc) °°°
J'avais adoré "Nos retrouvailles" avec déjà Nicolas Giraud que l'on retrouve ici pour un petit rôle, avec Loin des hommes Oelhoffen signe un autre film magnifique. On est en Algérie, en 1954, les troubles commencent. On suit un instituteur ( Viggo Mortensen qui a produit le film) de parents espagnols qui seul enseigne aux petits algériens du coin. La gendarmerie lui ordonne d'escorter un prisonnier assassin en une ville proche de son école. Cette marche va se transformer en cauchemar digne des meilleurs westerns d'antan. Mohamed et Daru vont apprendre à se connaître, à se respecter, à s'aider parce qu'ils sont je crois deux êtres perdus, fragiles, sous des airs bourrus, prisonniers du passé, des traditions. Et puis c'est filmé, malgré le propos, avec une grande tendresse, dans un décors époustouflant.  ( Reda Kateb confirme son César 2014) A voir vraiment.

The cut - la blessure

 The cut - la blessure de Fatih Akin ( All/Fr) °°
Il ne faut pas s'arrêter au début du film, appuyé, linéaire, pas très bien joué parce qu'au fur et à mesure s'installent de vraies émotions dans la recherche du héros ( Tahar Rahim toujours aussi émouvant échappant à des multiples mésaventures) de ses filles échappées au génocide arménien. C'est un parcours assez incroyable où l'on rencontre quantité de personnages bons ou mauvais. Il n'y a pas la maitrise "De l'autre côté" mais c'est un film à voir ne serait-ce que pour se souvenir toujours...

mercredi 21 janvier 2015

Someone you love

 Someone you love de Pernille Fischer Christensen ( Dan) °°
Cela ressemble vaguement au Somewhere de Sofia Coppola que j'avais détesté. mais ici il y a une patte danoise non négligeable. On retrouve notre journaliste préférée de Borgen aux prises avec la drogue et mère d'un garçon qui sera d'abord le cauchemar d'un vieux chanteur de blues ( son grand père). Les rapports entre les deux ne seront pas mièvres mais de vraies luttes soit en passant par des silences redoutables ou bien par des mots d'une violence non habituelle envers un enfant. Plus le film avance plus il devient intéressant. A découvrir.

Une merveilleuse histoire du temps

 Une merveilleuse histoire du temps de James Marsch (G.B) °
Un biopic sur Stephen Hawking sous l'angle amoureux. Cela frise le mauvais roman photo, et oui on peut être atteint d'une maladie grave et séduire les femmes. Un rôle a Oscar, sans doute Eddie Redmayne obtiendra le sien comme Daniel Day Lewis en son temps, son sourire accroché aux lèvres du début à la fin sera payant. ( L'absence injustifiée de Jake Genehall sera peut-être vengée par Benedict Cumberbatch). Bref Marsch voulait prouver qu'on pouvait vivre de façon normale en étant handicapé, pari réussi , dans l'ennui aussi. A vous de voir.

mardi 20 janvier 2015

Les nouveaux sauvages

 Les nouveaux sauvages de Damian Szifron ( Argentine) °°°
Le prologue est une réussite totale et l'on regrette que tous les sketches ne soient pas à la hauteur du premier. Il faut savoir exactement ce que l'on va voir: des pétages de plomb, mais des vrais, de ceux qui font du bien, de ceux que l'on aurait aimés vivre un jour quand trop c'est trop. C'est filmé avec de gros sabots, sans nuance, souvent avec vulgarité mais tant pis, on prend souvent un pied immense, ce film nous venge des personnes qui nous ont trompés, humiliés, ridiculisés, provoqués, spoliés. On lui pardonne de moins bien filmé que ses illustres maîtres auxquels il fait référence.