lundi 31 mars 2014

Gérontophilia

  Gérontophilia de Bruce La Bruce ( Canada) °°°
C'est une excellente surprise ! Pas de scènes de sexe explicites dans ce film du sulfureux Bruce, mais une comédie classique qui mêle l'émotion avec une légère audace. On n'est pas dans la tête du jeune homme, du reste tout à fait charmant - qu'on verrait bien sûr avec une personne plus de son âge - mais petit à petit, on se fait à cette " relation- passion" qu'on voit plutôt comme un magnifique accompagnement d'un vieillard vers la mort. Mais surtout La Bruce se révèle un très bon réalisateur : l'amorce de son histoire par un gag hilarant dans la piscine, le mouvement de caméra sur le regard bienveillant de Gandhi avant l'acte amoureux ou les différentes scènes de dragues par des jeunes dans les bars, par exemple. Et quand on tourne les pages de son album de dessins de veilles personnes, elles ne nous semblent plus si laides mais pleines du charme de beautés un peu usées mais pas éteintes. A voir de toutes les façons...

samedi 29 mars 2014

Chris Esquerre

Chris Esquerre  ( Bouffes Parisiens) °°°
Comme il le fait remarquer, son spectacle n'a pas de titre. "L'errance porcine" ou "la balançoire à poulet" me semblaient tout à fait appropriées, deux moments d'anthologie de ce spectacle hilarant. Très bien écrit par le comédien, il nous balade dans l'absurde du quotidien ou même dans le quotidien de l'absurde. Ce sont des théories implacables de justesse et décalées, mais toujours complètement, magnifiquement drôles. Une heure et demie de pur plaisir. Il a une façon bien à lui d'asséner des vérités aberrantes en déclinant des articles de journaux improbables tout à fait réjouissantes comme" Sanglier magasine" ou "côté chat"  Courez voir cet hurluberlu d'urgence.

vendredi 28 mars 2014

Aimer, boire et chanter

 Aimer, boire et chanter d'Alain Resnais ( Fr) °
La forme, la forme, la forme, oui peut-être mais le fond aussi c'est important. Pour son dernier film Resnais rejoue une partition déjà connue. (Smoking ...) Trois couples autour d'un certain "George" personnage atteint d'un cancer, qui vit ses derniers instants et qui va perturber tout ce petit monde en faisant remonter de vieux souvenirs, voir créer quelques nouveaux soucis. Tout est assez prévisible, hélas, et les décors en carton pâte gâchent le peu d'intérêt que le film aurait pu susciter. Aucune situation ne séduit, tout lasse très vite. Dommage pour ce dernier tour de piste. Providence, Mon oncle d'Amérique, La vie est un roman, On connaît la chanson " et quelques autres resteront des chefs d'œuvres et c'est très bien comme ça. Merci M. Resnais. 

Un temps de chien

Un temps de chien de Brigitte Buc ( Montparnasse)°°
Trois filles, l'une abuse de Lexomil arrosé de Cognac, l'autre n'a d'yeux que pour son fils et nie son entourage et la dernière femme au foyer, bon petit soldat au bord de l'implosion se retrouvent par hasard dans une arrière-salle de bistrot tenu par un homme rendu misogyne par son vécu. D'abord houleuses leurs relations vont évoluer selon les sujets abordés par l'auteure. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, la pièce se laisse regarder grâce aux actrices en pleine forme: Lemercier, Arbillot & Bernier sans oublier Patrick Catalifo en vieux garçon ronchon. C'est juste fait pour oublier ses soucis, pas plus....

mercredi 26 mars 2014

Real

 Real de Kiyoshi Kurosawa ( Japon) ¤
Quel ennui ! Je m'attendais à être manipulé par un maître de science-fiction et je n'ai fait que lutter contre le sommeil. Le début très intrigant ne débouche sur rien: une jeune fille dessinatrice de mangas est dans le coma et son petit ami peut par un programme en hôpital entrer dans son inconscient. Le réalisateur voulait nous embrouiller, c'est réussi, on n'y comprend tellement rien qu'on finit par s'en foutre royalement, à regarder sa montre, à lorgner vers la sortie et ... finalement à sortir prendre l'air. Il y a bien sûr quelques idées à sauver ( le flou des personnages, déjà vu chez Woody Allen et une certaine façon de rendre inquiétant le quotidien) mais bon, cela n'en vaut pas la chandelle. Et puis c'est quand même très mal joué.

dimanche 23 mars 2014

Le grand cahier

  
Le grand cahier de Jànos Szasz (Hongrie) °°°
Oubliez votre lecture de la trilogie d'Agota Kristof et redécouvrez cette incroyable et poignante histoire de ces jumeaux confrontés à l'horreur de la vie en temps de guerre et à l'apprentissage de la survie . Làzlò & Andràs Gyémànt sont tout simplement géniaux. Il s'agit d'un film pas de littérature, bien sûr, certain aurait aimé un peu moins de ça, un peu plus de ça et alors ? Adapté un classique reste souvent impossible, n'empêche qu'ici on est de nouveau bouleversé par l'interprétation de Piroska Molnèar qui fait une grand-mère odieuse à souhait et qui petit à petit amène une humanité insoupçonnée. La violence est présente tout le temps, elle éclate à chaque plan mais elle n'est jamais gratuite, elle devient la norme, sans complaisance et le regard des garçon reste longtemps gravé dans nos esprit

La pièce manquante

 La pièce manquante de Nicolas Birkenstock ( Fr) °°°
Sur la balançoire , il manque la mère. Elle est partie un matin sans crier gare, comme ça, on ne sait pas pourquoi. C'était une famille heureuse, du moins le croyait-on . Il reste le père ( magnifique Philippe Torreton, tout en fébrilité, douleur, compréhension et forgé d'espoir) qui se tait, qui tait le fait à ses enfants, à sa famille à son entourage, confronté à la honte qui va jusqu'à engager un détective privé, la fille qui pratique le trampoline ( la pirouette finale est géniale et préfigure un grand cinéaste) et Pierre un enfant noir adopté et qui pense être de nouveau abandonné. C'est bouleversant de justesse à l'image d'Armande Boulanger bluffante du haut de ses 14 ans. A découvrir absolument.

samedi 22 mars 2014

La légende d'Hercule

    
La légende d'Hercule de Ronny Harlin (U.S) °
Une petite étoile juste pour Liam McIntyre qui éclaire un peu ce film lourd et assez laid, sans scénario et qui ne brille pas par son inventivité. Malgré toute cette testostérone tout cela manque d'homo-érotisme. C'est quand même un comble! Le héros a le charisme d'un David Douillet ( non là j'exagère, personne ne peut en être ce point !) 70 millions de dollar c'est ce qu'a coûté cette petite plaisanterie et pas une étincelle.  Pour un samedi soir à la télé après avoir bu beaucoup d'Ouzo entre amis pas rancuniers.