samedi 30 novembre 2013

Les garçons et Guillaume

 Les garçons et guillaume, à table! de Guillaume Gallienne (Fr) °°°
C'est l'un des films les plus drôles de l'année. L'histoire d'un malentendu entre une mère et son fils. Beaucoup plus hilarant qu'au théâtre parce que plus vite accessible . Le fait que Gallienne joue sa mère, personnage mi- dragon, mi- sangsue, nous offre une visibilité immédiate, on oublie de suite l'acteur et il est prodigieux dans ce rôle, plus même, qu'en Guillaume lui-même. Il a su s'entourer d'autres personnages forts André Marcon, Brigitte Catillon et il manipule les ruptures de ton, de rythme, d'ambiance comme personne. Et puis il y a quelques moments inoubliables: Sissi, les 3 jours à l'armée ( c'est exactement le même discours que j'ai tenu au psychiatre quand j'étais dans la même situation, du vécu toujours) . Un pur moment de bonheur.

La marche

 La marche de Nabil Ben Yadir ( Fr) °°°
Très belle surprise que ce film totalement sincère. Cette sincérité en fait sa réussite. Aucun pathos, aucun trémolo n'accompagnent cette marche qui est un hommage à celle réalisée par des jeunes des Minguettes accompagnés du prêtre Christian Dubois ( Delorme) il y a trente ans. On y suit leur histoire de l'agression d'un jeune de l'assos S.O.S Minguettes jusqu'à leur apothéose  à Montparnasse avec tous leur ennuis, leurs belles rencontres, leurs joies et leurs problèmes internes. Il y a pas mal d'humour et surtout un rappel de ce qu'était la France raciste de l'époque, c'était presque pire que maintenant. L'ouverture du film sur les événements de l'époque, Noah, Lenorman, etc campe une vraie ambiance salutaire pour l'histoire. Les comédiens y sont parfaits, Gourmet et Nahon évidemment, mais aussi Tewfik Jallab, Nader Boussandel, et Charlotte Lebon rayonnante.

mercredi 27 novembre 2013

The immigrant

 The immigrant de James Gray ( U.S) °°°
Voilà, c'est fait je viens d'aimer un film avec Marion Cotillard ! Il faut le reconnaître , elle est superbe dans le nouveau film de James Gray. Il filme le New York des arrivants, des années 20, sujet qui lui tient à cœur. De cette ville on ne verra que deux chambres, une salle de théâtre et les couloirs d' Ellis Island, et dans ce décors de prostitution, de misère, d'espoir aussi, la tragédie peut s'installer. On a compris dès le début la manipulation mais, on suit le cœur noué l'action. Les acteurs Joaquim Phoenix (enfin simple) et Jeremy Renner sont tout à fait remarquables. C'est une chute inexorable pour l'un , une rédemption pour Elle. La mise en scène est brillante. A voir.

Hunger Games

 Hunger games: l'embrasement de Francis Lawrence ( U.S) °°
Après un début vraiment poussif, le film avance vers le soulèvement. La dictature de Panem est de plus en plus redoutable et nos héros sont de nouveau embarqués dans un jeu cruel d'une lutte mortelle mais tout n'est pas si simple. Qui manipule qui ? Et l'écriture, la mise en scène en font plus qu'un film d'action comme un autre. Il y a là sujets à réflexion. Et le plaisir du film c'est aussi d'écouter les commentaires des adolescents, à qui il est destiné, à la sortie des salles. Tout à fait plaisant.

lundi 25 novembre 2013

Capitaine Phillips

 Capitaine Phillips de Paul Greengrass (U.S) °
Bien sûr les Amériques ont l'art d'exploiter immédiatement l'actualité. Ici Paul Grenngrass, de façon très documentaire, filme une prise d'otage par des crève-la-faim somaliens. La première heure est vraiment remarquable, on assiste ébahis à la facilité incroyable du piratage par quatre bandits d'un immense cargo et puis Oncle Sam veille... et le film devient un énième sauvetage héroïque par la cavalerie. Dommage, Tom Hanks s'en sort très bien.

mercredi 20 novembre 2013

La vénus à la fourrure

 La Vénus à la fourrure de Roman Polanski ( Fr / Pol) °
Après un début assez réussi, le film tourne assez vite à la  mascarade, à l'image d'Emmanuelle Seigner tantôt assez convaincante, tantôt grotesque dans sa vulgarité voulue. Cette pièce de théâtre pas terrible proposait des sujets qui ne pouvaient qu'intéresser Polanski mais ce retournement prévisible est mal amené. Mathieu Amalric, touchant en sosie du maître Roman, vire lui aussi, à cause des mots, vers le pantin ridicule. Pas irregardable mais décevant.
 

mardi 19 novembre 2013

Il était une forêt



 Il était une forêt de Luc Jacquet ( Fr) °°°

Magnifique balade de la canopée au sous-sol de la forêt gabonaise . Francis Hallé nous alarme sur son devenir : la déforestation va encore plus vite que toutes les prévisions les plus pessimistes dénoncées dès 1960 ! Et pourtant quelle incroyable aventure que nous propose Jacquet aidé par des images de synthèses  toutes simples et en même temps d'une réelle poésie qui nous vulgarise intelligemment l'évolution des arbres et leurs symbioses avec les animaux. Pourtant le film évite la morale, et c'est très bien. On arrive même à s'émouvoir sur la mort de grands arbres. A voir, sans être péjoratif du tout, en famille.

vendredi 15 novembre 2013

Cartel

 Cartel de Ridley Scott ( U.S) ¤
Sous un prétexte bidon, un avocat facilement détournable, se mêle d'un trafic de drogue. C'est traité de façon assez vulgaire, directe mais épuisante. Le film repose sur un défilé de voitures, d'assassinats dont le réalisateur a l'air d'en savourer la sophistication . Il doit avoir un problème avec les fils ou les cordes. Tout est vilain, on y prend aucun plaisir. Les acteurs sont sous employés pourtant le casting était alléchant. Le show tourne à l'étalage de bêtises. A fuir.

mercredi 13 novembre 2013

Inside llewyn Davis

 Inside Llewyn Davis de Joël & Ethan Coen ( U.S) °
Encore une histoire de perdant, mais cette fois ci, on s'en moque un peu. Ce looser est tellement antipathique, même si d'habitude on aime bien les gens qui ont du mal à réussir parce que cela nous rassure, on a beaucoup de mal à l'empathie. Pourtant la mise en scène est toujours aussi brillante . Le gag du chat est assez prévisible mais aère un peu l'histoire qui se résume assez à un homme assis dans un transport derrière une vitre. Je n'ai pas réussi à entrer dans cette histoire. A vous de voir.

lundi 11 novembre 2013

Violette

 Violette de Martin Provost ( Fr) °°°
Après Séraphine M. Provost filme 2 heures durant la vie de Violette Leduc, et c'est passionnant. Emmanuelle Devos est tout à fait remarquable en femme torturée, amoureuse, sèche, chiante, attendrissante devant un monstre sacré, froid mais peut-être salvateur que représente Simone de Beauvoir ( Sandrine Kiberlain très bien aussi) . Ce qui est vraiment réussi, après un début un peu classique, c'est les riens, l'ordinaire de la vie de Violette: son tout petit appartement, son havre de paix qu'est Faucon, ses magouilles au marché noir, ses rapports avec sa mère ( Catherine Hiegel  formidable) quand elle est face à une solitude destructrice, sa passion pour Simone qui elle aussi semble seule - on ne voit jamais Sartre - Cette relation est le vrai sujet du film et la mise en scène souligne ces rapports difficiles amour-amitié; Il y a beaucoup de marches, de balades, de montées d'escalier, de frappés de portes qui distillent l'espoir, l'attente, les déceptions aussi. Très beau film à découvrir.

dimanche 10 novembre 2013

Masculin / nilucsaM

 Masculin / Masculin ( Orsay) °°°
Très belle exposition qui réunit sans ordre chronologique mais par thème les plus beaux nus masculins en peinture, photographie, sculpture. On y retrouve bien sûr Pierre et Gilles, Flandrin, Egon Schiele, Cézanne, Deville, etc ... mais j'y ai découvert des peintres que je connaissais pas drôlement intéressants Alfred Courmes, Paul Cadmus ou Georges Leroux. Je vais de ce pas me pencher sur leur œuvre pour voir si leurs autres tableaux sont aussi magnifiques. Trop de monde pourtant, allez-y le matin.

Interior leather bar

 Interior leather bar de James Franco & Travis Matthews ( U.S) ¤
James Franco veut voir si les esprits ont évolué depuis Crusing de William Friedkin, film qui souleva un tollé des gays de l'époque. Pour cela il fait filmer les 40 minutes qui ont été censurées à sa sortie. Mais ça avance à quoi, ça prouve quoi ? Rien. Moyen métrage qui ne raconte rien et qui pourtant est extrêmement bavard. On suit un hétéro qui fait le film pour faire plaisir à Franco mais qui ne comprend pas grand chose à sa présence et nous on s'ennuie ferme. Même pas sexy. A éviter.  

vendredi 8 novembre 2013

Quai d'Orsay

 Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier ( Fr) °°°
Alexandre Taillard de Worms ! Quel nom ! Thierry Lhermitte éblouissant ministre des affaires étrangères virevolte, écume, vocifère, engueule, gesticule, mène à la baguette une armée de discoureurs qui eux travaillent dans l'ombre dont Raphaël Personnaz petit nouveau malmené, mais heureux comme un poisson dans l'eau dans ce gigantesque aquarium de requins. B. Tavernier garde les structures du vaudeville sur un rythme endiablé : les portes claques ( aucune n'a été maltraitée nous dit le générique de fin), les feuilles volent dans un bruit d'enfer pour notre plus grand plaisir. Tous les protagonistes ont l'air d'aimer être bousculés, sadiqués. Et Niels Arestrup décroche son premier rôle de gentil et ça lui va comme un gant, il est parfait. Jubilatoire.

mercredi 6 novembre 2013

Il était temps

 Il était temps de Richard Curtis ( U.S) °°
Où l'on retrouve la touche "comédie-romantique" de R.Curtis. C'est un film tendre, sur le thème éculé du retour dans le temps, mais pour une fois employé à doses homéopathiques et hilarantes. Domhnall Gleeson est tout à fait remarquable, il porte le film à lui tout seul, même s'il est bien entouré par Bill Nighty et Rachel McAdams. Pas de réflexions métaphysiques, juste un cheminement dans les relations familiales et amoureuses. On y rit assez souvent , rien que pour cela, merci, même si le film aurait été encore plus réussi s'il avait été moins étiré. A voir simplement pour se faire du bien.

Blood ties

 Blood Ties de Guillaume Canet ( Fr) °
Très belle reconstitution des années soixante-dix, ce film un peu mollasson ne vaut que par l'interprétation de Billy Cudrup. Il y a des longueurs qui gâchent une réelle volonté de bien faire. Il se voit sans déplaisir cependant. 

samedi 2 novembre 2013

Gravity

 Gravity d'Alfonso Cuarõn ( U.S / G.B) °
Un huis clos dans l'immensité. C'est le pari risqué d' Alfonso Cuarõn. La 3D sauve ce film parce qu'il s'agit en gros d'un satellite bombardé par des milliers de débris d'autres satellites, ils vous arrivent en pleine tronche et c'est assez impressionnant . Bien entendu c'est la faute aux russes qui ont bombardé leur propre vaisseau pour éviter tout espionnage. L'angoisse est bien là et la maîtrise du réalisateur n'est pas en cause: on se rappelle de son extraordinaire " fils de l'homme " . Là où le bat blesse, c'est l'écriture: il ne raconte rien, on s'ennuie un peu entre deux pluies de déchets,où quand Sandra Bullock parle c'est pour débiter des âneries assez plates. La fin est un peu ridicule mais il peut se   laisser voir.

vendredi 1 novembre 2013

Miss Carpenter

 Miss Carpenter ( Gaité Montparnasse) ¤
Des talents gâchés, voilà le ressentiment en sortant du spectacle de Marianne James. Elle n'a rien à raconter. Ce n'est pas écrit, même si cela nous coûte d'en dire du mal. Quelques fois aidé par un public gagné à sa cause, elle improvise joyeusement et ça marche parce qu'elle a du talent et une voix formidable mais sinon, c'est souvent vulgaire et sans intérêt. Les scènes s'enchaînent sans logique et l'humour de répétitions tombe à plat. Pendant une bonne heure on s'ennuie ferme et l'on redoute la suite. Vers les trois quarts du show quelque chose de timide se passe, une émotion se crée et l'on peut suivre la fin sans vouloir partir. Mais l'ensemble est assez mauvais.

Omar

 Omar de Harry Abu-Assad ( Palestine) °°°
Mélange de film politique et de thriller, c'est surtout une grande tragédie . Manipulation, trahison, amours contrariées. Il y a un souffle puissant qui accompagne ces actions idéologiques. Pas de mélo, on assiste impuissants aux drames qui  forcément vont arriver. Et ce palestinien au charme fou, plein de fougue ( les poursuites sont très réussies) est remarquable, dans ses doutes, ses choix, ses erreurs, ses rares joies. Et l'on ressent une fois de plus, de ce nouveau regard vers la Palestine et Israël,  comme un immense gâchis.