jeudi 31 octobre 2013

Attila Marcel

 Attila marcel de Sylvain Chomet (Fr) °°°
Après le magique "Triplettes de Belleville" et le soporifique "Illusionniste" Sylvain Chomet se lance dans le "vrai" film. Avec bonheur. On y retrouve la tendresse des Triplettes, son univers suranné, cette odeur des vieux objets. Paul , Guillaume Gouix toujours aussi bon, déambule lunaire sous les ordres deux vieilles biques ( H. Vincent et la très regrettée B. Lafont) qui l'élèvent depuis la mort de ses parents et qui l'a rendu muet. Et c'est surtout un festival Anne Le Ny , voisine improbable, sorte de magicienne sous acide cultivant des légumes en appartement et qui sert de tapis volant vers le passé du petit. Le film ressemble à son affiche, insolite et attirant mais qui ose beaucoup  (le concert des grenouilles psychédélique lors du concours, drôlissime ). A découvrir. 

Un château en Italie

 Un château en Italie de Valeria Bruni Tedeschi ( Fr) ¤
Raconter sa vie est un exercice toujours un peu périlleux, souvent on s'y emmêle les pinceaux. C'est le cas ici, malgré quelques traits d'humour mais qui tournent court immédiatement ou deviennent grotesques et malgré la romance ajoutée. On n'y croit qu'à moitié . Surtout on s'agace de tant de nombrilisme, de théâtralité. Mon Dieu que la vie des gens riches est difficile! On va pleurer. Trop, c'est trop. Pourtant on sent qu'elle fait tout pour casser cette image de bourgeoisie, mais lourdement et , au final cela ajoute au malaise, le frère, la mère en font des tonnes. Reste Xavier Beauvois  en Zébulon parfaitement odieux qui a un vrai personnage qu'il défend magnifiquement.

Snowpiercer.

 Snowpiercer de Bong Joon-Ho ( Corée) °°°
Allez, osons! c'est le meilleur film d'après Apocalypse que le cinéma nous ait offert depuis longtemps. Il faut dire qu'il n'est pas américain mais coréen et filmé par Bong Joon-Ho, touche à tout assez brillant, mis à part The host, Memories of murder était génial. Et puis quelle distribution! Tilda Swinton absolument parfaite dans un numéro incroyable de faux derche, méchante et veule à la fois. Et l'on retrouve , Ed Harris, John Hurt, Jamie Bell et Chris Ewans  ( Ah Ouuuuuh!) Pas que sexy, acteur mystérieux et attachant. Et puis bien sûr l'histoire tirée d'une BD française, magnifique histoire même si elle semble un peu téléphonée philosophiquement parlant, mais cette reproduction de la société dans ce train qui ne peut s'arrêter avec ses wagons compartimentés selon les classes sociales marche  à fond; Les effets spéciaux sont redoutables, les batailles très bien reproduites, l'angoisse est bien là. Et l'on retrouve toutes les couches de la population, du peuple qui survit aux classes fortunées manipulées par un savant fou, capitaine de bateau ivre . A voir et à méditer.

Prince of texas

 Prince of Texas de David Gordon Green ( U.S) °°
C'est une jolie ballade nostalgique de deux grands enfants qui s'isolent dans des forêts dévastées par des incendies pour des raisons qu'on va découvrir par petites touches. Cette chanson mélancolique, ces deux êtres perdus vont d'abord l'apprivoiser puis l'entonner ensemble. Gordon Green y mêle beaucoup d'humour avec les  questionnement de Lance sur sa libido, l'étrange avec l'apparition d'une vieille dame cherchant son brevet de pilote dans les cendres de sa maison. Bref c'est un film taiseux et qui d'un coup parle beaucoup comme le font les adolescents . A découvrir.

mardi 29 octobre 2013

Gabrielle

 Gabrielle de Louise Archambault (Canada)°°
Vivement encouragé par une amie, parce que le sujet du film casse-gueule au possible ne m'emballait guère, je suis tombé sous le charme de ces deux héros Gabrielle et Martin. Bien sûr l'intrigue est tout à fait convenue, la réalisation un peu mollassonne, mais l'envie d'être sincère et émouvant est bien là. Gabrielle véritable handicapée légère séduit par sa joie de vivre, son enthousiasme mais c'est surtout Alexandre Landry qui crève l'écran, qui nous bouleverse . Les moments" chorale" et la scène de leur première fois sous l'estrade du concert sont vraiment très réussis . A découvrir.

lundi 28 octobre 2013

Insidious

 Insidious II de James Wan (U.S) °
La famille Lambert continue à traîner ses boulets de malédictions . C'est Josh le père qui habite un esprit pas gentil, gentil, mais aidé par son fils,  ils feront des miracles. Rien de nouveau sous le soleil et ce n'est pas fini , vu la fin de cet épisode Elise la chasseuse d'esprits va encore avoir du travail bientôt. Même si on frissonne au début de l'aventure - James Wan a un certain talent pour créer l'angoisse - on reste sur sa faim de frissons. Rose Byrne malmenée semble s'y ennuyer. Sans plus.

jeudi 24 octobre 2013

Au bonheur des orgres

 Au bonheur des ogres de Nicolas Bary ( Fr) °°
C'est un film tout à fait agréable grâce surtout au charme de Raphaël Personnaz. On retrouve avec plaisir tous les personnages de Daniel Pennac. Son idée de bouc émissaire est vraiment formidable. Finalement il y a autant d 'agression que dans le Dupontel mais ici on croit même à l'invraisemblable. Dommage que le réalisateur n'est pas développé le côté thriller du roman pour y distiller un peu de suspense et la légère angoisse qui font aussi le livre.

mercredi 23 octobre 2013

The family

 Malavita de Luc Besson ( Fr) °°
C'est un film plaisant et sans prétention ; c'est ce qui en fait son charme. Besson réunit De Niro , Pfeiffer et Tommy Lee Jones, les pose dans un bled de Normandie ( je ne sais pas si les normands seront bien contents de leur image) et il s'amuse avec eux comme un petit fou. Le roman De Benacquista s'y prêtait bien. Cette façon de dégommer le moindre petit problème est tout à fait réjouissante. Seule la fin est peut-être too much.

mardi 22 octobre 2013

Neuf mois ferme

9 mois ferme d'Albert Dupontel ( Fr) °
Une fois de plus j'aurais aimé aimer un film de Dupontel. Je trouve ce garçon inventif, généreux mais une fois de plus je ne marche pas . Certes Sandrine Kiberlain est vive, plaisante et se donne à fond, mais ni elle, ni lui, ne me font rire. De bons gags, d'autres lourds comme une enclume ( c'est la seule chose qui ne tombe pas sur la tête de ce pauvre Philippe Uchan), l'avocat bègue !? oui, oui il a osé, même si le talent de Nicolas Marié finit par payer lors de sa plaidoirie . La bande son  est très réussie et l'apparition de Jean Dujardin en  traducteur LSF l'est tout autant. A vous de voir.

lundi 21 octobre 2013

T.S Spivet

 L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S Spivet de Jean-Pierre Jeunet ( Fr) °°°
Il a dix ans et c'est un génie. Il va traverser l'Amérique du Montana à Washington  pour recevoir un prix, en fuguant. Il a dix ans mais déjà un lourd passé. C'est un  film mélancolique, d'une très grande joliesse. Ici les idées de Jeunet fusent, touchent et font mouche à chaque fois. C'est un film sur les apprentissages et ils ne sont pas toujours faciles, souvent douloureux mais Jeunet les peint en prenant son temps ( ce qui manquait un peu dans ses précédents films) , son héros invente une machine  au mouvement perpétuel comme s'il revivait dans sa tête son drame . Et puis il y a les toutes les obsessions de Jeunet - les dessins technologiques, les jeux, le monde alambiqué de l'enfance- sublimées par la 3D qui enfin pour la première fois, à mon avis, apporte plus que plus. Les inventions, les rêves qui viennent à notre rencontre ont quelques chose de magique. Les enfants devraient adorer . A voir absolument.

dimanche 20 octobre 2013

Adèle

La vie d'Adèle d'Abdellatiff Kechiche ( Fr) °°°°
Kechiche filme à 10 centimètres des corps, des visages, des bouches et c'est magique. C'est une histoire de passion entre une prolo qui a le tord de l'assumer et une bourgeoise intello qui aurait pu l'aimer s'elle était de son monde. Kechiche a tout compris de ce que pensent les " les créateurs de tout poils" du métier d'instituteur. Le narcissisme confronté à l'altruisme. Mais aussi c'est ce qui fait la force de cet amour, dans le rien, dans un naturel hallucinant. C'est le mélange entre simplicité, popularité, poésie et sophistication. Il y a des scènes incroyables: d'amours surtout celle dans le bar, mais celles de séduction sous l'arbre, des scènes de repas formidables dans les deux familles, de société qui sont admirablement mises en scène. Palme d'or plus que méritée. Adèle Exarchopoulos est tout simplement incroyable. On ne peut qualifier véritablement son travail tellement c'est fort. Kechiche la filme comme jamais aucune actrice avait été filmée, intensément, elle qui dévore la vie, et tout ce qui passe . Magnifique.

Prisoners

 Prisoners de Denis Villeneuve ( U.S) °°
C'est un thriller sombre servi par deux très bons comédiens. Une angoisse s'installe vite, palpable. On assiste à la transformation en bourreau d'une victime obsédée par sa vérité ( Hugh Jackman).   Le flic (Jake Gyllenhaal) enquête obstinément en traînant une fêlure mystérieuse. C'est une ambiance poisseuse tout le long, il n'y a aucune éclaircie. Tout se passe dans l'enfermement: le suspect dans son placard, le bourreau dans sa folie, les familles dans l'attente; il n'y a que des caves, des établis, des placards. Après Incendies Villeneuve signe un film passionnant. 

vendredi 18 octobre 2013

Asaf Avidan

 Asaf Avidan ( Zénith) °°
Magnifique concert du prodige israélien. Une voix incroyable. Même si les basses, la batterie étaient trop fortes pour moi, avec des bouchons d'oreilles ça passait très bien. Puis trois quart d'heure de chant vocal, triturant son organe, avec des vocalises tout simplement impossibles : un pur bonheur et enfin une fin un peu prêchi-prêcha mystique qui gâche un peu l'ensemble. Mais quel talent !

mercredi 16 octobre 2013

Tandis que j'agonise

 As I lay dying de James Franco ( U.S) °°
Comment un vieux fermier édenté, à la religion douteuse, va détruire sa famille pour offrir une tombe à sa femme. Il faut l'enterrer loin de la propriété, et ce voyage va devenir une galère sans nom. James Franco adapte d'une façon tout à fait honnête l'œuvre de Faulkner. Il choisit le "split screen" qui souvent gâche les réalisations, ici, même s'il aurait du s'en passer permet de suivre au plus prêt les réactions des personnages. C'est fou comme l'Amérique est peuplée de ces dingues de Dieu ( déjà présents dans Shérif Jackson). Mais surtout James Franco a su choisir d'excellents comédiens.

mardi 15 octobre 2013

C'est la fin.

 C'est la fin de Seth Rogen & Evan Golberg ( U.S) °°
Quand le très très grand n'importe quoi est sublimé par le mauvais goût, le délire, la fumette. James Franco ( trois fois à l'affiche ce mois ci, il faut  l'aimer - c'est mon cas) organise une crémaillère le jour de l'apocalypse, c'est ballot. Tous les acteurs jouent leur propre rôle dans une immense farce qui est tellement hallucinée que ça en devient une satire assez géniale. Beaucoup d'effets spéciaux, de rires, de dégoûts et des surprises ( apparition osée d'un certain acteur) A voir avec modération.

vendredi 11 octobre 2013

Northwest

 Northwest de Michael Noer ( Dan) °°
C'est une déclinaison d'un genre de film déjà souvent vus au cinéma. Celui-ci se tient plutôt bien grâce à son héros. Bien sûr on sait comment tout cela va finir mais on reste jusqu'au final plutôt réussi. Mais il y a quantité de films plus intéressants à découvrir.

mercredi 9 octobre 2013

Shérif Jackson

 Shérif Jackson de Logan & Noah Miller ( U.S) °°
Western joyeusement foutraque où excelle Ed Harris et surtout Jason Isaak hallucinant en fou de Dieu. Après on suit cette histoire de vengeance avec plutôt le sourire puisqu'on y croit pas un seul instant. C'est le genre de film où l'on est content quand on tue les méchants parce qu'ils sont vraiment méchants, comme un jeu à la fête foraine. Je ne sais pas si la distance qui existe dans le film est volontaire mais on tend vers un petit Tarantino plaisant.

dimanche 6 octobre 2013

Opium

 Opium d'Arielle Dombasle (Fr) °
C'est un film qu'on a envie d'aimer mais ce n'est pas vraiment facile. Il y a deux, trois scènes vraiment jolies , un casting étonnant et juste ( à part Philippe Katerine et Julie Depardieu ridicules). La présence de Marisa Berenson avec cet adolescent blond sur la plage rappelle Visconti . Grégoire Colin n'arrive que peu souvent à faire vivre Cocteau mais il y parvient de temps en temps et c'est très beau. Mais il manque un je ne sais quoi, qui fait que le charme opérerait .

samedi 5 octobre 2013

la vie domestique.

La vie domestique d'Isabelle Czajka ( Fr) °°
Dans un décor feutré d'une ville de banlieue plutôt friquée, quatre femmes Emmanuelle Devos, Julie Férier, Héléna Noguerra et Natacha Régnier croisent leurs vies qui suintent l'ennui. Emmanuelle se rend compte dans un premier dîner que son mari est tout simplement un con, gentil mais con et qui par paresse va approuver des propos fachos. Natacha sait qu'avec le troisième môme elle est fichue. Julie ancienne prolo, sortie du peuple d'en bas par un autre mari sosie du précédent a une vie égale à celle dépeinte par Marie Christine Barrault: ne rien vivre pour ne pas salir ( la scène du fauteuil est excellente). Et surtout Héléna totalement dépassée essaie de se persuader que son fils n'est pas un monstre . Rien de plus, un dîner qui se prépare, qui va se faire et qui va être révélateur du mal et peut-être le début d'une liberté retrouvée pour Emmanuelle. Des femmes " au foyer" brillantes qui vont se noyer. Drôle souvent, inquiétant parfois et pathétique tout le temps.

vendredi 4 octobre 2013

Robert sans Robert

 Robert sans Robert de Bernard Sasia (Fr) °
Jolie balade dans les films de Guédiguian par son monteur attitré. On a plaisir à revoir toute cette famille même si le film n'apporte pas grand chose de plus. Peut-être une envie d'en revoir certains.

mercredi 2 octobre 2013

Blue jasmine

 Blue Jasmine de Woody Allen ( U.S) °°°°
Woody Allen retrouve les Amériques, même s'il a traversé le continent, pour filmer San Francisco. Bien lui en a pris. C'est magique. On ne voit pas beaucoup la ville mais on suit avec une jouissance sans nom Cate Blanchett, absolument prodigieuse. Cette  femme avide de reconnaissance est une montagne d'égoïsme. Elle pratique le mépris comme d'autre le point de croix. Déclassée, réfugiée chez sa sœur qu'elle méprise ouvertement, tout en faisant semblant de ne pas s'en rendre compte, elle continue de détruire la vie des gens. Son état, pour elle, n'étant que passager elle est prête à sauter sur le premier nouveau riche qui passe et refaire les mêmes erreurs qu'avant. Woody Allen filme avec une maîtrise incroyable ce monstre qui sait pleurer quand il faut, mentir souvent pour sa bonne cause et ses incroyables monologues qui arrivent n'importe où, sur un trottoir, dans une soirée et qui fait qu'on la prend pour une presque folle. C'est extrêmement bien écrit et surtout magnifiquement joué par tous les comédiens. A voir absolument ( surtout par ceux qui avaient boudé avec raison les derniers films de Woody) "Il y a de l'Oscar dans l'air"