vendredi 29 mars 2013

 Les amants passagers de Pedro Almodovar (Esp) ¤
Au secours ! Que c'est triste de voir Almodovar, qu'on a tant aimé, nous livrer un tel film. Celui-ci se termine alors qu'on attend désespérément qu'il commence! Il n'y a pas d'histoire, les acteurs sont mauvais comme cochons parce qu'ils n'ont rien à défendre. Qu'est-ce qu'il a voulu  nous faire? Plaisir ? Revenir à ses amours désopilantes pour des fans en manque. Comme à l'image du début du film: parce que Pénélope Cruz et Antonio Banderas n'avaient jamais tourné ensemble, allez, hop ! il crée une petite scène nulle , qui ne sert à rien mais c'est pour la bonne cause. Il n'y a rien à en tirer, ni la musique affligeante, ni les décors. Allez, on se refait " La loi du désir" parce que Pedro c'est aussi ça....

jeudi 28 mars 2013

 Samsara de Ron Fricke ( U.S) °°°
Filmé dans 25 pays, ce documentaire aux images époustouflantes est construit en trois parties: une balade en musique sans commentaire dans les plus beaux coins du monde ( Sans doute est-ce plus intéressant encore  quand on a visité ces lieux), puis il montre comment l'homme détruit cette richesse avec des moments très durs ( les passages avec les animaux, poulets, vaches, cochons sont à la limite du supportable), la pollution, des plans aériens fantastiques, et comment il se détruit lui-même ( favelas, décharge gigantesque, humains devenus des robots etc ...) enfin une partie plus courte et plus spirituelle où l'on peut  accrocher, ou pas, mais toujours avec des images superbes.

samedi 23 mars 2013

 Queen of Montreuil de Solveig Anspach ( Fr) °°
Film vraiment sympathique qui raconte les rencontres d'une jeune veuve dans la ville de Montreuil sous bois. Dommage que je n'ai pas rencontré cette ribambelle de personnages là quand  j'y habitais. On y retrouve l'ambiance de la ville un peu bobotéisée. Beaucoup de scènes sont vraiment réussies, et on rit souvent. Notre amie l'otarie est aussi une véritable actrice. Quelle belle idée d'utiliser le zoo de Vincennes vide aussi comme personnage. Les islandais barjots sont géniaux. Il y a quand même des baisses de rythmes qui alourdissent un peu mais bon, ce cocktail est bien rafraîchissant.
 Notre monde de Thomas Lacoste ( Fr) ¤
Bien sûr , sur les 27 intervenants du film, il y en a qui abordent des sujets passionnants mais la réalisation est désespérante. Elle fera fuir les plus engagés, les plus réceptifs à ce genre de documentaire. Au lieu de servir de respiration, la lecture de Marie NDiaye par Marianne Denicourt est insupportable, d'abord on ne l'entend pas et du coup, on a du mal à suivre. C'est ce genre de film qui se sait pas s'arrêter. A qui s'adresse-t-il ? Pas au grand public, hélas ! Des intellectuels pour un public d'intellectuels . Cela restreint la portée du film.

mercredi 20 mars 2013

 The place beyond the pines de Derek Cianfrance ( U.S) °°°
Un film bouleversant sur la filiation. Derek Cianfrance filme trois histoires en une : d'abord celle d'un homme qui se découvre père et qui se lance dans une quête improbable de reconnaissance par des moyens douteux ( Ryan Gosling très en ressemblance avec Drive) , puis celle du flic qui a tué le bandit et qui se refuse père pour de mauvaise raisons aussi ( Bradley Cooper formidable) et celle chaotique de leurs fils détruits par un passé douloureux. C'est surtout des ambiances, des atmosphères qui accrochent, qui séduisent. Des personnages forts même dans le silence ( Rose Burne). Beaucoup d'émotions dans des décors qui se répètent et où se confrontent les destins.
 La religieuse de Guillaume Nicloux ( Fr)°°°
Magnifique film de G. Nicloux. Paulette Etienne est formidable dans ce rôle, à la fois fragile et forte. Elle est compréhensive, soumise aux dures lois de la famille, du devoir  mais aussi révoltée non pas contre la religion mais contre l'intolérable, l'enfermement, la loi: elle ne veut pas être là, c'est tout . Tantôt aidée par de bonnes personnes compréhensives et aimantes, tantôt humiliée par d'autres ( Louise Bourgoin, très bien). On est constamment balloté entre compassion, révolte et même presque amusé devant d'Isabelle Huppert, en mère supérieure en mal d'affection. La mise en scène est sobre et lumineuse.
 Mystery de Lou Ye ( Fr / Ch)°
Après un très joli début, ce film se noie un peu dans plusieurs thèmes pas vraiment traités ni réussis. On est loin du très beau "Nuits d'ivresse printanière". Une femme découvre la triple vie de son mari et bien sûr tout ça va mal finir, c'est plutôt banal, sans originalité. Dommage.

dimanche 17 mars 2013

 Au bout du conte d'Agnès Jaoui ( Fr)°
C'est très décevant. On aurait aimé aimer ce film, mais il manque terriblement de rythme. Seules les apparitions de Jean-Pierre Bacri sont vraiment plaisantes, faut dire qu'on adore l'entendre détester les enfants. Les scènes du centre de loisirs sont lourdingues au possible. Et on ne s'intéresse pas vraiment aux adaptations au quotidien des contes de notre enfance. Tant pis.

vendredi 15 mars 2013

 Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont ( Fr) °°
Trois jours de l'enfermement par sa famille de Camille Claudel dans un asile du sud de la France. B. Dumont filme Binoche au milieu de vraies personnes malades et cela crée un véritable malaise. C'est un film sur l'attente, sur le questionnement, pas vraiment sur la folie, austère mais troublant. Paul Claudel est glaçant dans son trip religieux. Quelques fois on voit l'actrice parmi les autres mais c'est un véritable travail. Comme si elles, Camille et Juliette n'étaient pas vraiment à leur place.
 A la merveille de Terrence Malick ( U.S) ¤
Malick continue sur la lancée de "Tree of live". Mouvements de caméra incessants, sorte de valse infinie qui finit par tourner la tête. Je sais qu'il peut réaliser " Les moissons du ciel"ou "La ligne rouge" donc je lui fait confiance pour refaire un film qui raconte une histoire magnifiée par sa mise en scène virtuose. Ici ce qui devrait être bouleversant n'est que vanité de réalisateur qui se sait génial. A suivre...

jeudi 14 mars 2013

 Le monde fantastique d'Oz de Sam Raimi ( U.S) °°
Tout le charme du film repose, il faut le dire, sur celui de James Franco. Il est parfait en séducteur, arnaqueur dans cet épisode d'avant Judy Garland. Tout ce qui fait carton-pâte ajoute à la magie. Sam Raimi bien loin de Spider-man fabrique un joli objet pour un public familial sans oublier moult références au cinéma qu'il aime. On préfèrera les méchantes sorcières à la gentille un peu trop gourdasse et le singe ailé qui a des airs du Chat-Potté de Schrek.
 Cloud atlas d'Andy & Lana wachowski ( U.S) °°
Joyeusement foutraque, nébuleuse incompréhensible : six récits entremêlés dont on ne comprend rien et pourtant on reste aspiré par quelque chose, quoi exactement on ne sait pas, mais on reste . Outre le jeu de reconnaître qui est qui ( sous le maquillage), on peut quelques instants s'interroger sur le sort de tel ou tel personnage et puis s'en désintéresser, se demander si celui est un bon ou un mauvais puis y renoncer. Bref c'est un ovni qui vous tient à  sa façon presque trois heures durant . Si c'est un plantage, les Wachowski le font avec panache. Invonlontaire ?

mercredi 13 mars 2013

 Naître père de Delphine Lanson ( Fr) °
Bienvenue au pays des bisounours, c'est incroyable comme tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! Bien sûr on s'attendrit à l'arrivée des jumeaux portés par l'amie américaine "idéale" mais enfin tout cela semble très fabriqué pour le film. A montrer à C.Boutin et à sa copine Barjotte, un enfant désiré c'est quand mieux qu'un accident de parcours....
 No de Pablo Larrain (Mex/Chi)°°
On suit avec un certain intérêt ce film qui évoque la chute par référendum de Pinochet. Gael Garcia Bernal joue un publicitaire qui va mettre son talent et ses idées nouvelles à la cause du " non". C'est stimulant et pourtant pas très passionnant, il manque un peu de cet élan des premiers films de Costa-Gravas. Dommage !
 Sublimes créatures de Richard LaGravenese (U.S) °
Du même acabit que Twilight en un peu moins niais mais tout aussi fastidieux et cela malgré Emma Thompson. Les moins de 15 ans y trouveront leur compte.

mardi 12 mars 2013

 Les équilibristes d'Ivano De Matteo ( Fr / I ) °°°
On assiste à la descente aux enfers d'un homme bon qui a trompé sa femme. Mais l'horreur arrive tout en douceur, comme une petite musique. On ne la voit pas venir. Elle pénètre en nous comme un venin. Valerio Mastandrea, aux  faux airs de Bruno Ganz, est formidable. Il symbolise ce fil fragile qui peut se casser à tout moment. A découvrir.
 Möbius d'Eric Rochant ( Fr) °
Film dont l'histoire trop alambiquée ennuie plutôt que distrait. On a l'impression de l'avoir vu cent fois et surtout rien ici ne suscite l'intérêt, on n'y croit pas un seul instant.

dimanche 3 mars 2013

 Syngué Sabour, pierre de patience d'Atiq Rahimi ( Fr)    °°°

Film boulversant sur l'émancipation d'une femme afghane. Golshifteh Farahani que l'on avait déjà vu dans A propos d'Elly crève l'écran par son jeu et par sa beauté éclatante. Elle veille son mari inerte qui a reçu une balle dans la nuque et commence à parler pour l'encourager à se réveiller ou s'encourager elle même à se réveiller. Elle est tous les sentiments à la fois bonté, fierté, courage. Elle affronte la peur, la faim, l'attente, aidée par une tante formidable. Ce film montre bien sûr la douleureuse condition des femmes mais aussi celle des hommes qui sont, malgré leurs agissements inqualifiables, aussi malheureux qu'elles. Il aborde aussi des sujets que ce cinéma n'a pas l'habitude d'exprimer : le sexe et tous ses tabous. Le jeune soldat qui va entrer dans son univers clos vit les mêmes horreurs et elle l'avait sans doute sentie. Poignant.

samedi 2 mars 2013

 Lore de Cate Schotland ( All / G.B / Aus)°°°
Dans le chaos de la déroute allemande des enfants d'une famille nazie fuient les américains qui ne font pas non plus dans l'angélisme. L'ainée, Lore doit faire confiance à un jeune juif ( magnifique Kai Malina) pour rejoindre la ferme de sa grand-mère et qui va l'aider à traverser les frontières . La mise en scène est formidable qui joue avec la nature, les couleurs du matin , du soir. La scène ou Thomas s'accroche par les jambes à la branche d'un arbre et laisse traîner ses mains dans l'eau pour regarder la jeune fille est tout simplement éblouissante. Et ce n'est pas souvent qu'on aborde ce sujet au cinéma: il pose des questionnements redoutables sur le comportement des êtres qui ne sont , on le sait ni tout noirs ni tout blancs.
 Hyacinthe et Rose de François Morel ( Pépinière) °°°
Où l'on retrouve tout l'humanité, l'humour, la poésie de François Morel. Hyacinthe et Rose sont ses grands-parents, l'un est coco, l'autre catho. Ils s'aiment, ils se le disent en s'engueulant tendrement sous l'oeil attendri du petit. On rit et on essuie une petite larme quand on quitte la salle. Encore une nouvelle fois, merci M. Morel.