jeudi 16 octobre 2025

Chien 51

 

Chien 51 de Cédric Jimenez (Fr) °° 1 H 45

D'après le roman de Laurent Gaudé, une adaptation nerveuse dans un Paris totalitaire où règne l'intelligence artificielle. Film d'action qui rivalise sans rougir avec ceux du genre et même s'il est principalement fait de courses poursuites, de combats, de violence il aborde d'autres thèmes peut-être un trop vite, les différentes formes de dictature, les libertés... et même une esquisse d'histoire d'amour à laquelle on ne croit pas du tout. Film très divertissant.

Deux pianos

 

Deux pianos d'Arnaud Desplechin (Fr) ° 1 H 55

Le réalisateur n'a plus rien à dire depuis longtemps mais il filme quand même. Cette histoire d'amour contrariée ( et encore, on n'en sait rien) de retrouvailles absurdes est surtout très mal écrite. Les dialogues sont affligeants, sans densité, plats et cela fait de la peine de voir se dépatouiller F. Civil et N Tereszkiewicz comme cela. Les rapports entre les gens sonnent faux (Père-fils, Copain copain, amant amante etc..) seule Charlotte Rampling apporte a contrario (vu son futur) un peu de vie, de chaleur à ce film d'une froideur extrême. Gros bof.

mardi 14 octobre 2025

Monsters 3

 

Monsters 3 de Ryan Murphy et Ian Brennan (U.S) °°° 1 saison, 8épisodes 

Notre nouveau copain s'appelle Eddie Gein et il n'est pas piqué des hannetons. Comme souvent sous la coupe de "maman" et de la religion, il devient le tueur le plus connu des US. Ryan Murphy habilement filme en parallèle les films qu'il a inspiré avec "Psycho" d'Hitchcock, Massacre à la tronçonneuse et autres. Regardez le en VO parce que le doublage est nul. Charlie Hunnam y est impressionnant gagnant en puissance à chaque épisode. Cet acteur dégage quelque chose d'incroyable (souvenez-vous "The lost city of z" ou "queer as folk") Même si le premier épisode est un peu classique, cette histoire macabre, aux images souvent insoutenables passionne. A voir.

Un simple accident

 

Un simple accident de Jafar Panahi (Iran France) °°° 1 H 45

Même s'il n'a pas la force des "Graines du figuier sauvage" sa palme d'or à Cannes n'est pas usurpée. ( C'est l'an dernier que le jury a merdé) Je me suis rendu compte que j'avais oublié de vous parler de ce film avant ma petite visite à l'hosto. Vahid enlève une personne, qu'il croit reconnaître comme son bourreau, pour se venger, mais le doute s'installe et commence une presque comédie dans les rues de Téhéran de rencontre en rencontre pour savoir si ce salopard est vraiment la bonne personne. L'humour est là, la mise en scène joue avec la censure du pays, les acteurs se donnent à fond. Le début du film et la toute fin sont absolument géniaux (une histoire de son si j'ose spolier un peu). Panahi reste un cinéaste politique important et cet "accident " doit être vu. 

lundi 13 octobre 2025

Alger

 

Alger de Chakib Taleb Bendiab (Algérie) °° 1 H 33

Premier film prometteur, qui représentera son pays à la course aux oscars, qui s'inspire de faits réels autour d'enlèvements de petites filles au cœur de la ville d'Alger.  Un commissaire et une psy vont s'allier pour l'enquête. Bien sûr il n'y a pas de quoi de relever la nuit, sur Netflix ou autres il y a tant de ces histoires là, mais ce film a le mérite de nous faire sentir une autre ville, d'autres mœurs, d'autres visages avec toujours une envie de dénoncer les corruptions et contradictions de la société. A découvrir.

dimanche 12 octobre 2025

House of Guinness

 

House of Guinness de Steven Knight (G.B) °° 1 saison, 8 épisodes, Netflix

Série de grande qualité sur les débuts de l'aventure de la bière irlandaise Guinness dans le monde où les trois fils du patriarche décident de l'avenir de l'entreprise, le symbole de la harpe, l'extension à New York, la modernisation etc... On s'arrête sur les amours tumultueuses et toujours à la marge. L'aîné, gay avec un mariage arrangé, le second épris d'une révolutionnaire ( ça fait tâche), le troisième alcoolique, renié au testament, plus une sœur, frustrée de pouvoir parce que femme qui s'entichera de bonnes œuvres. Tout est très léché, un peu prévisible, sombre comme c'est la mode mais au final la série gagne en intérêt avec le temps; Why not?

lundi 6 octobre 2025

Cervantes avant Don Quichotte

 

Cervantes avant Don Quichotte d'Alejandro Amenabar (Esp/It) °°° 2 H 14

Moi qui n'ai jamais réussi à lire plus que quelques pages de Don Quichotte je me suis régalé de ce film homoérotique, sur la jeunesse de l'écrivain, prisonnier à Alger après sa capture de Lépante. La ville ici entre kitsch et fantasme, réjouissance du choc des cultures, confrontation des religions ( la catholique n'étant pas vraiment la gagnante) sublimée dans son décors devient un lieu de plaisir où quiconque converti à l'Islam peut devenir quelqu'un d'important et vivre selon ses désirs. On est plus près de la backroom où règne un pacha canon qui écoute énamouré les "mille et une "histoires de Miguel, tout en exerçant une tyrannie réelle ( Un peu comme Furyo de Nagisa Oshima).  On se moque totalement de la réalité, on savoure les clins d'œil références au livre, à la légende. On aimerait écouter encore longtemps les récits de Cervantes, finalement 2 heures et quart c'est un peu court. Et puis Julio Peña Fernãndez et Alessandro Borhi valent à eux seuls la vision du film. Bien sûr les critiques vont crier au trop de kitsch, qu'il se prend au sérieux, qu'il profite de ce film pour faire son coming out, rien à foutre, même si tout cela est vrai, nous on le regarde juste pour le plaisir.

samedi 4 octobre 2025

Les demoiselles de Rochefort

 

Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy et Michel Legrand (Lido) °°°°

Magique tout simplement. Il suffit de quelques minutes d'adaptation et l'on plonge dans le plaisir total sans jamais penser faire quelque comparaison que ce soit avec le film. La mise en scène de Gilles Rico, la scénographie de Bruno de Lavenère, les chorégraphies de Joanna Goodwin, la direction musicale de Patrice Peyriéras et les costumes d'Alexis Mabille: tout est parfait. Et les interprètes (quatre chanteuses lyriques et jazz se partagent les rôles de Solange et Delphine) sont au diapason du reste. Merci à Jean-Luc Choplin d'avoir ressusciter cette comédie musicale. C'est l'événement de cette rentrée qu'il ne faut absolument pas rater.

vendredi 3 octobre 2025

Marche ou crève

 

Marche ou crève de Francis Lawrence (U.S) °° 1 H 48

D'après un roman de Stephen King. Les U.S sont devenus un état autoritaire avec une force armée redoutable et sans état d'âme. Pour relancer l'économie du pays, celui-ci organise une marche avec des règles redoutables: on marche ou on crève. Un seul finaliste empochera une forte somme d'argent et formulera un vœu.  De très chouettes nouveaux acteurs pour une réflexion intéressante sur l'entraide, les valeurs morales, mais le réalisateur est trop complaisant avec les scènes d'exécutions, on dirait qu'il y prend plaisir ce qui va à l'encontre de l'intention de l'auteur. Pourquoi pas. 

jeudi 2 octobre 2025

Dolorès

 

Dolorès de Yann Guillon et Stephane Laporte (La bruyère) °° 1 H 30

Un vieil homme raconte sa vie de danseur de flamenco pendant la deuxième guerre mondiale dans le ghetto de Varsovie. Au début il danse avec sa sœur jumelle, ont un immense succès dans le monde,  jusqu'au jour où elle est déportée après être revenus en Pologne. Virginie Lemoine propose une belle mise en scène, les acteurs sont vraiment très bons surtout François Feroleto en militaire allemand qui lutte contre Hitler. C'est une bonne pièce, mais on a déjà vu beaucoup de pièce sur ce sujet et on commence un peu à saturer ( même si ce n'est pas politiquement correct de le dire, parce que chaque histoire est différente et a le droit d'être connue). 

Moi qui t'aimais

 

Moi qui t'aimais de Diane Kurys (Fr) ° 1 H 58

Biopic asthmatique. Bien sûr qu'on a envie de retrouver Simone et Montant mais pas comme nous le propose Diane Kurys. Réduire celui-ci à une douzaine d'année est plutôt une bonne idée mais choisir Roschdy Zem pour incarner Montant est une aberration. On voit Zem seulement lui et c'est très gênant. On s'amuse à reconnaître les protagonistes de l'époque et on souffre à voir Montant se jouer d'une Signoret soumise, amoureuse, et aussi responsable de cette toxicité en acceptant ses aventures. Marina Foïs sauve un peu le film, avec la seule scène de "Madame Rosa". A vous de voir. 

La disparition de Josef Mengele

 

La disparition de Josef Mengele d'après Olivier Guez, adapté et joué par Mikaël Chirinian (La pépinière) °°

Mis en scène par Benoît Giros. Encore un seul en scène, hors comique ou récital, ( après Magre, Murillo, Ascaride, Desmedt, Tito Clément, Victor Kyrylov, M. Boyer, C. Viktorovitch, Caroline Silhol, Benjamin Voisin, Mickaël Delis etc..... il y a en a trop) réussi bien sûr. Mais même si c'est économique pour les théâtre cela devient un peu frustrant pour le spectateur. Du coup la jeunesse d'Anouilh au "Poche" ou "Art" Reza, puisqu'ils sont deux ou trois  semblent être des grosses productions hollywoodiennes. Bref ceci-dit, dans un décors à la Boltanski (un peu moins macabre, puisque constitué de photos murales) le comédien raconte avec un débit ultra rapide mais très articulé la fuite de Mengele en Amérique du Sud, le boucher médecin d'Auschwitz, au 4000 morts sur sa conscience ( qu'il ne consultait jamais visiblement) et aux expériences horribles, soutenu par sa famille restée en Allemagne. Très grande performance, spectacle féroce et terrifiant. A découvrir.

mercredi 1 octobre 2025

Une bataille après l'autre

 

Une bataille après l'autre de Paul Thomas Anderson (Fr) °°° 2 h 42

Belle surprise que ce film que j'appréhendais après avoir vu la bande annonce. On suit un ex révolutionnaire (Léonardo DiCaprio, pour une fois assez sobre malgré la teneur du rôle) qui fait tout pour délivrer sa fille retenue prisonnière par un Sean Penn hallucinant en militaire à la mâchoire qui se crispe, effet dont on raffole ( même si c'est un tantinet appuyé) aidé par Benicio Del Toro, parfait parrain des pauvres mexicos immigrés. C'est hyper rythmé, très dense, souvent drôle, invraisemblable, et la poursuite finale dans le grand huit des routes du désert de toute beauté. Critique directe de la politique américaine actuelle avec ses méthodes fascisantes, l'utilisation de police dans les villes démocrates et l'assassinat de Charlie Kirk. A découvrir.

Minuit au Pera Palace

 

Minuit au Pera Palace de Emre Sahin & Sam Anzel (Turquie) °°° 2 saisons, 16 épisodes (une 3ème en 2026) Netflix

Divertissant. Esra, (Hazal Kaya) jeune journaliste, se retrouve dans ce légendaire palace d'Istanbul où séjourna Agatha Christie. De cette chambre, grâce à une clé, et à un instant précis, elle se trouve télétransportée en 1919 où elle va déjouer un complot contre Mustapha Kemal Atatürk avec la complicité de deux hommes Ahmet (Tansu Biçer) vieil homme plus mystérieux qu'il n'y parait et le très beau Halit (Selahattin Pasali "Burning Days) qui cache très bien son jeu aussi. Sans temps mort, amusant, on passe un bon moment et cela change des séries habituelles.