Mon petit renne

 

Mon petit renne de Richard Gadd (G.B)°°1 saison, 7 épisodes

Inspiré de la véritable histoire du réalisateur, cette série agace autant qu'elle interroge ou intéresse. Donny est un barman d'une trentaine d'années qui veut devenir humoriste. Un soir une grosse femme malheureuse Martha, entre dans le bar où il travaille. Commence un harcèlement incroyable qui réveille un traumatisme subi quelques temps avant. On ne comprend pas les comportements du gars qui semble fasciné par ce monstre même si, il a des excuses, cela m'a beaucoup gêné pour accepter d'entrer vraiment dans le récit, face à la police, à ses parents, ses amis, ses amours. Où est vraiment la réalité? A vous de voir.

Ripley

 

Ripley de Steven Zaillian (U.S) °1 saison, 8 épisodes Netflix

On connait l'histoire déjà adaptée avec " Le talentueux M. Ripley", "Plein soleil". Ici, l'image en noir et blanc est somptueuse, elle fascine et pourtant au bout de deux épisodes l'ennui m'a envahi. Andrew Scott, je crois me tape sur les nerfs (il n'y est pour rien) mais c'est comme ça. J'avais déjà ressenti ça dans "Sans jamais nous connaître" 8 épisodes qui trainent du coup je ne me suis pas senti d'aller jusqu'au bout. Je suis sûr que beaucoup de gens trouveront cela génial. A vous de voir

Memory

 

Memory de Michel Franco (U.S/Mex/Chili) °° 1 H 40

Après un début un peu déroutant parce que peu compréhensible (même si, tout s'éclaire plus tard) ce film est un quasi documentaire sur la mémoire, servi par un très beau duo d'acteurs d'une grande justesse et complètement bouleversant ( Peter Sarsgaard prix d'interprétation à la Mostra et Jessica Chastain). Lui a une démence précoce qui le prive de morceaux de mémoire, elle a un passé familial douloureux, ancienne alcoolique, célibataire et traumatisée. Ils vont se trouver, s'aimer mais rien n'est simple, pourtant le réalisateur s'éloigne du mélo pour nous amener vers quelque chose de plus apaisé, un espoir de beaux moments qu'on sait pourtant limités. A découvrir.

Green house

 

Green house de Lee Sol-hui (Corée) °° 1 H 40

La situation de départ est déjà un peu dure à avaler: une aide-soignante à domicile pour un homme aveugle et sa femme Alzheimer se décarcasse à aider un fils incarcéré. Sur ce arrive un accident domestique fatal dont elle va tirer partie malgré la venue fortuite d'une jeune femme caractérielle qui fréquente son groupe d'aide ... Cela fait beaucoup. Bien sûr la réalisatrice joue avec une mise en scène épurée sur l'humour noir mais il y a trop d'invraisemblance pour qu'on accroche vraiment.Pour spectateur indulgent et en forme.

Les tortues

 

Les tortues de Davis Lambert (Bel) °° 1 H 23

Ce film est beaucoup réussi que les critiques lues ne le laissent penser. Ces vieux amants pris dans le piège d'une vie de retraités sont très touchants. Cela pourrait être la vie de n'importe quel couple, leur confrontations souvent dures et nous renvoient un sentiment de gâchis, comme dans le magnifique film "Le chat". Mais ce sont Olivier Gourmet et Dave Johns ( Daniel Blacke) qui s'y collent et cela change tout. L'émotion est toujours présente. A découvrir.

Heroico

 

Heroico de David Zonana (Mex) °° 1 H 28

Ce film sur les violences dans l'armée a eu le mérite de provoquer de grands débats dans la société mexicaine. Extrêmement maîtrisé dans une réalisation hyper léchée, onirique, sachant suggérer plutôt que d'enchaîner les scènes de brutalité, d'outrages, il dénonce cette volonté de transformer une personne responsable en machine de guerre. Il manque d'un scénario plus travaillé pour qu'on oublie le style et qu'on se concentre sur cette normalisation de le violence utilisée par l'état. Intéressant.

Fiasco

 

Fiasco de Igor Gotesman et Pierre Niney (Fr) °1 saison, 7 épisodes

Pas tout à fait un fiasco mais presque. Quand Trop est trop, ce film déjà vu, déjà réalisé par d'autres en rajoute sur tout: dans l'action, le dialogue, le décors. Il faut attendre le dernier épisode pour que cela se calme et qu'enfin on imagine ce qu'aurait pu être cette série, si sur le même sujet, en comédie aussi, les réalisateurs avaient dosé leur peine, l'histoire d'un cinéaste Raphaël Valande qui pour son premier film rate tout. Un très gros bof.

En jeu

 

En jeu (Musée Marmottan Monet) °°

Petite expo avec des tableaux autour du sport, du corps en action. beaucoup d'aviron, de boxe, d'équitation. Caillebotte, Sisley, Sympa sans plus.

Les trois fantastiques

 

Les trois fantastiques de Michael Dichter (Fr) °°° 1 H 37

Enfin un film d'ados qui a des choses à dire. Nous sommes dans les Ardennes, l'usine seule source d'emplois ferme. Les rues sont désertes, tristes, cafardeuses. Un trio d'amis " à la vie à la mort" survivent joyeusement dans cette morosité ambiante jusqu'au jour où le grand frère de l'un d'eux sort de prison et revient bracelet électronique au pied semer la merde et détruire leur innocence. Encore un film lié au réalisme social et à la dureté de l'époque. Citons le nom du trio Diego Murgia, Jean Devie et Benjamin Tellier formidablement secondés par Raphaël Quenard et Emmanuelle Bercot. A découvrir fissa.

Marcello mio

 

Marcello mio de Christophe Honoré (Fr) °° 2 H01

Balade humoristique chez les Deneuve-Mastroianni. Fatiguée d'être toujours la fille de, Chiara, après une réflexion malhabile de Nicole Garcia décide d'entrer dans la peau de Marcello jusqu'à y croire un peu. Film malin, déroutant, charmant, drôle. On est invité à partager la vie de gens qu'on aime en voyeur et c'est plutôt émouvant, sans trop savoir où l'on va, mais Christophe Honoré non plus d'ailleurs. La fin se termine en eau de boudin mais bon, c'est quand même un agréable et mélancolique hommage au comédien.

Furiosa

 

Furiosa de George Miller (Aust/U.S) °°° 2 H 18

Etourdissant. A part les toutes premières minutes un peu convenues, le reste envoie du lourd. On y découvrira pourquoi Furiosa a cette soif de vengeance. On savoure du début à la fin cette dystopie bruyante et motorisée. Un montage au cordeau, un rythme effréné, des acteurs habités ( Anya Taylor-Joy, Alyla Browne et Chris Hemsworth). des costumes qui valent à eux seuls le déplacement, une ambiance apocalyptique bref que du plaisir. A voir.

Roqya

 

Roqya de Saïd Belktibia (Fr) °°1 H 36

Etonnant. Une autre façon d'aborder la sorcellerie en milieu urbain, loin, de "Goutte d'or" mais avec une envie de nous faire passer une passion pour le film de genre. Business florissant, comme le deal des cités et encouragé par les réseaux sociaux. La "roqya" médecine religieuse et petits groupes fanatiques vont fondre sur une mère de famille créatrice d'une application ésotérique. Très bonne interprétation de G. Farahani et Jérémy Ferrari. Pourquoi pas.

Olympisme au Louvre

 

Olympisme au Louvre (°)

Petite expo tout à fait ridicule en taille et même en contenu qui ne vaut pas le déplacement . Deux statues, trois médailles et Adieu Berthe. Privilégiez les autres (Porte Dorée, Marmottant ...)

La vierge du chancelier Robin

 

La vierge du chancelier Rolin de Van Eyck (Louvre) °°°°

Magnifique. Exposé dans une petite salle du Louvre ce tableau se comprend mieux après avoir vu un petit film projeté derrière lui qui explose notre compréhension. Comment a t-il pu peindre ces fonds tout en détails avec une méga loupe ? Un pinceau à un seul poil ? C'est magique, autres la couleur, la composition, on est ébloui.( il y a de la recherche à effectuer...) Deux, trois autres tableaux accompagnent l'œuvre. A ne pas manquer.

La planète des singes, le nouveau royaume

 

La planète des singes IV de Wes Ball (U.S) °°° 2 H 25

Plusieurs générations après le règne de César, Proximus César et ses disciples ont définitivement pris le pouvoir. Survivent quelques tribus singes et humaines mais elles sont systématiquement chassées. Noa jeune singe aventureux et curieux à l'aide d'une jeune femme va essayer de retrouver son clan kidnappé par le nouveau roi. Fable politique très réussie qui joue avec les ressorts habituels: prise de pouvoir, responsabilités, trahison etc... Un très bon moment.

Un homme en fuite

 

Un homme en fuite de Baptiste Debraux (Fr) °°° 1 h 46

Très beau thriller social. On est bien plus près de l'univers de Nicolas Mathieu ou François Ruffin que du film policier ordinaire. Et c'est tant mieux, qu'enfin on s'intéresse aux drames sociaux des zones sinistrées, aux vies gâchées des gens simples qui suscitent le drame. Le braquage, le mort, la traque ne sont que prétextes et l'approche du réalisateur jouant sur le monde de l'enfance, l'île au trésor de Stevenson, est bouleversante. Amitiés et serments, amours d'ados, dureté de la vie on se prend le mur dans une ambiance moite, dépressive, mélancolique (une scène de Léa Drucker devant son ancienne maison avec son voisin dit tout - Léa Drucker étant notre meilleure actrice du moment). Bastien Bouillon est parfait et Pierre Lottin crève l'écran d'humanité sauvage et d'homme blessé. Une vraie réussite.

Un jeune chaman

 

Un jeune chaman de Lkhagvadulam Purev-Ochir (Mongolie) °1 H 43

Lent. Oulan-Bator, un jeune homme, Zé, bien sous tout rapport, exerce quelques fois son don de chaman dans une banlieue yourtée. Seulement voilà il tombe amoureux et sa passion nouvelle va remettre en cause son approche de la vie. On aurait aimé aimer beaucoup plus cette histoire joliment filmée mais trop répétitive, entre monde ancien et modernité. On se lasse à regarder ses visages magnifiques mais cela ne fait pas tout à fait un film. Dommage.

Un jour fille

 

Un jour fille de Jean-Claude Monod (Fr) °° 1 H 33

Sensible. Au XVIII ème siècle un hermaphrodite d'abord élevé comme fille dans un couvent doit devenir garçon pour mieux vivre ses penchants pour les femmes et répondre aux souhaits du curé du village. Elle assume le tournant et va se marier. Anne devenue Jean-Baptiste affrontera les quolibets, petites vengeances jusqu'au procès. Traité de façon ultra classique, petit à petit des idées de mise en scène agrémentent l'histoire qui devient très intéressante tout en restant d'un sobriété tenace. Pourquoi pas. 

Le deuxième acte

 

Le deuxième acte de Quentin Dupieux (Fr) °°° 1 H 20

Malin. Après un début un peu agaçant, on commence à s'habituer à la patte Dupieux, le film se révèle très passionnant et drôle. Ces cinq comédiens en plein tournage en campagne isolée, se retrouvent dans un restoroute pour un festival de bons mots, de situations cocasses, toujours sous la houlette du réalisateur qui maîtrise à la perfection la mise en abyme. Réalité, fiction, comme un règlement de compte sans enjeu, une dénonciation de tous les thématiques cinés du moment et tout ça filmé avec trois fois rien, en un temps record. Du comique qui devient grinçant, voir angoissant. A voir.

Le mal n'existe pas

 

Le mal n'existe pas de Ryûsuke Hamaguchi (Japon)°° 1 H 46

Un village perdu près de Tokyo, parfait pour y implanter un glamping (camping pour riches). Seulement voilà, les habitants y vivent en harmonie avec la nature et se révoltent ( à la façon japonaise, polie, mesurée) contre le projet. Après un début assez déroutant, un long travelling sous canopée qui dure des plombes et un long plan montrant un villageois coupant du bois, on entre dans le film lors les palabres hilarantes entre autochtones et représentants de la société autour d'une fosse septique et d'autres trouvailles de mise en histoire reprenant les images du début. Puis le réalisateur nous laisse sur notre faim avec un final totalement abscons et dérangeant. Partagé je suis. 

L'esprit Coubertin

 

L'esprit Coubertin de Jérémie Sein (Fr) °° 1 H 18

Les jeux olympiques de Paris 2024 virent au cauchemar. Aucun athlète ne réussit à décrocher une médaille d'or. Tous les espoirs se tournent alors vers Benjamin Voisin ( absolument génial, véritable atout du film) champion de tir, obsédé par son dépucelage, pour gagner. Farce potache assez réussie qui raconte ce que sont le village olympique et les enjeux pas toujours sportifs des jeux. Avec des acteurs qui ont l'air de bien s'amuser: E. Bercot, Aure Atika, G. Ludig ... Pourquoi pas.

Une affaire de principe

 

Une affaire de principe d'Antoine Raimbault (Fr/Bel) °° 1 H 36

Un film à la Cayatte au parlement européen. Inspiré du coup de chaud de José Bové ( qui a aidé au film) contre les lobbys du tabac en cheville avec les plus hautes têtes de l'institution et servi par de bons acteurs: Bouli Lanners, Celeste Brunnquell, Thomas VDB. Pas le film du siècle mais intéressant, instructif grâce à l'emploi de la stagiaire novice qui pose les questions à notre place, astucieusement. Pour une fois on comprend tout, c'est déjà pas mal. Pourquoi pas.
 

Le tableau volé

 

Le tableau volé de Pascal Bonitzer (Fr) °°° 1 H 31

Plutôt une bonne surprise. L'histoire d'un tableau volé d'Egon Schiele de sa découverte dans un pavillon de Mulhouse jusqu'à sa vente astronomique aux enchères mais en accompagnant quelques personnages qui tournent autour. Le monde des ultra-riches et leur magouille face à la simplicité des "petites gens". Le monde de l'art qui nous est totalement inconnu. Très belle mise en scène, simple et linéaire. Excellents comédiens (Lux, Drucker, Chamfort, Chevillotte...) A découvrir.

Border line

 

Border line de Juan Sebastiàn Vàsquez & Alejandro Rojas (Esp)°°° 1 H 18

Bravo, il y a encore des cinéastes qui savent mesurer le temps qu'il faut pour raconter une histoire sans délayer à n'en plus finir. Un couple: une jeune danseuse espagnole et son compagnon vénézuélien veulent s'installer aux U.S pour travailler. Ils ont leur visa, leurs papiers et débarquent à l'aéroport de New York. Mais ils sont arrêtés. Pourquoi ? Commence, en huis clos, un interrogatoire intrusif, totalement flippant, un suspense dingue dont on ne connait pas la raison. Film primé à Reims, Angers etc... et à voir 

James Cameron

 
James Cameron (Cinémathèque française) °°°

Voyage exceptionnel dans l'esprit d'un génie: Terminator, Titanic, The Abyss, Avatar, Alien II que des chefs-d'œuvre qui ont marqué notre vie. Il y a aussi de très nombreux dessins d'enfance où l'on retrouve tout ce qui fera son cinéma futur avec des pièces rares et inédites provenant de ses collections persos. Un très bon moment.

Petites mains

 

Petites mains de Nessim Chikhaoui (Fr) °° 1 H 27

Et surtout ne dites pas encore un film à la Ken Loach, y a marre! Et bien non, ce film met en valeur les "invisibles" tout en rage mais aussi en joie. On supporte bien sans critiquer tous les films de Desplechin, Garrel ou Honoré qui ne parlent que de petits bourgeois en souffrance de leur nombril....Pour une fois l'histoire, écrite avec Hélène Fillières, se termine bien, les patrons ont un peu courbé la tête et ces femmes de chambre qui triment aux cadences infernales, au salaire de misère, se rebellent, osent la lutte dans des conditions difficiles, choisissent de quitter leurs caves pour la lumière et gagnent en fierté, en liberté, en reconnaissance. Elles sont toutes formidables, C. Masiero montre un nouveau visage très émouvant. Même si ce n'est pas le film du siècle, il fait du bien car il offre un soupçon d'espoir.